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3,91

sur 3322 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je redoutais un peu cette lecture, il faut bien l'admettre… et ce, pour deux raisons : sa taille [ou plutôt son poids] et le fait qu'il y a quelques mois, j'avais tenté la lecture du Maître des illusions, auquel j'avais tellement peu accroché que j'avais fini par l'abandonner.

La première chose qui m'a frappée en commençant cette lecture, c'est la qualité de l'écriture de Donna Tartt : c'est dense et extrêmement fouillé. Il apparaît clairement que ce ne sera pas le genre de livre « détente » qui se dévore en un clin d'oeil. Mais soit, c'est loin d'être quelque chose qui me dérange et je trouve même que ça fait du bien de retrouver une lecture un peu plus ardue.

Heureusement, Donna Tartt parvient à nous immerger entièrement dans son univers. Il m'est arrivé plusieurs fois de ressortir un peu « groggy » de mes séances de lecture, en ayant du mal à revenir à la réalité.

Néanmoins, le gros défaut de ce roman, ce sont ses longueurs : il y a de nombreux épisodes de la vie de Théo [notamment ses délires narcotiques à Vegas] qui auraient mérité d'être largement raccourcis. C'est long, ennuyeux et on ne comprend pas vraiment où cela nous mène exactement. Cela a bien failli me faire décrocher 2 ou 3 fois.

Si on se penche du côté des personnages, je dois dire que j'ai beaucoup aimé Hobie qui conserve malheureusement une grande part de mystère malgré le rôle important qu'il joue dans la vie de Théo. J'aurais adoré que l'autrice lui accorde plus de place mais cela se tient puisque nous le découvrons selon le point de vue de Théo. Or Hobie est peu causant sur sa vie personnelle : il adore transmettre son art à Théo mais ne s'ouvre pas particulièrement à lui. J'aime beaucoup leur relation qui est très tendre et emprunte de respect mutuel. Hobie est à peu près la seule figure paternelle à laquelle Théo peut se raccrocher.

Théo, en lui-même, est difficile à appréhender : j'ai bien aimé son personnage « enfant » mais je n'ai vraiment pas apprécié son évolution, surtout lorsqu'il était en contact avec Boris. C'est un garçon touchant, intelligent, qui donne l'impression de gâcher ses capacités. La drogue n'est d'ailleurs pas étrangère à tout cela. Théo en est conscient, car il revient souvent sur ses addictions et se demande ce qu'aurait été sa vie si sa mère n'avait pas été happée par le terrorisme.

Dans ce roman, Donna Tartt aborde la question du deuil, du choc post-traumatique et la manière dont un pré-adolescent va devoir y faire face, en l'absence de tout repère. J'ai également l'impression que l'autrice tente de dénoncer l'absence de soutien dont bénéficient certains adolescents lorsque leur famille est peu, voire pas présente, et les nombreuses dérives que cela peut engendrer, comme la dépendance aux drogues et l'alcoolisme.

Le Chardonneret, c'était donc une belle lecture, un roman d'une grande qualité mais qui tombe parfois dans l'excès. Je vous les conseille si vous vous intéressez au monde de l'art et à ses travers. Mais surtout, si vous n'êtes pas rebuté par la taille de ce mastodonte !
Lien : https://www.maghily.be/2017/..
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Dona Tartt nous fait suivre ici la descente aux enfers de Theo qui, dans un moment d'égarement, commet une erreur de jugement puis ne sait comment revenir en arrière. de choix hasardeux en mauvaise rencontre, il s'enfonce de plus en plus dans une sombre destinée. Ses émois et moments de confusion sont parfaitement décrits, avec une richesse et une précision des mots, nous permettant, à défaut de pouvoir nous identifier réellement à Theo, tout au moins de le comprendre.
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Un livre incroyable, tant dans son point de départ que dans les péripéties contées par Donna Tartt, dont j'avais lu il y fort longtemps le maître des illusions.
Théo, une dizaine d'années, s'est mal conduit au collège. Lui et sa mère sont convoqués par le principal. Très en avance, et alors que la pluie redouble, sa mère décide de faire un détour par le Métropolitain. Là, alors que l'adolescent a faim et s'inquiète du rendez-vous à venir, sa mère férue d'art, flâne et commente les oeuvres à son fils. Soudain, c'est l'attentat, une bombe explose qui va laisser Théo orphelin et changer à jamais son destin.
Je ne vais pas davantage donner de détails sur l'histoire compte tenu du nombre exponentiel de critiques rédigées sur le roman.
C'est un livre qui doit se lire d'une traite et non par intermittence, comme je l'ai fait. Il a sans doute perdu de son intensité de ce fait. le début m'a fait penser à un roman picaresque, j'ai été très séduite : j'avais envie de savoir où les pas de Théo allaient le mener, qui était cette mystérieuse Pippa, si Hobie était aussi bon et généreux que ce qu'il donnait à voir, comment la famille Barbour allait intégrer le jeune garçon et, enfin, ce qu'il allait advenir du tableau dérobé.
J'ai décroché lors du séjour de Théo à Las Vegas, chez son père : j'ai trouvé ce passage très long, répétitif, succession de mauvais trips et de beuveries anxiogènes. J'attendais avec impatience un évènement qui ramènerait Théo à New York (j'avais un peu triché en regardant les chapitres suivants).
Je n'ai pas été déçue par la suite. le chardonneret est un livre complexe, au-delà du vol du tableau qui est le fil rouge de l'histoire, la façon dont Théo évolue, les relations qu'il noue avec les personnages et la place que tient la miniature dans sa construction - tout cela est remarquablement mené par l'auteur. Son héros est ambivalent, souvent attachant, suscitant de l'empathie, mais dont, pour autant, les motivations ne sont pas toujours compréhensibles. Recueilli par Hobie, figure paternelle bienveillante, il pose des actes, prend des orientations qui l'enferment et le mettent en danger, comme si l'apaisement et la sérénité n'étaient pas des états faits pour lui. Au fil des pages, on le voit s'enfoncer dans des situations périlleuses qu'il a lui-même générées et on peut craindre que tout cela finisse mal... L'autodestruction dont il fait preuve, son incapacité à se saisir d'un peu de bonheur est parfois un peu accablant. Néanmoins, tout l'art de Donna Tartt est de créer des rebondissements inattendus qui ouvrent de nouvelles possibilités pour notre personnage d'avancer, de se sortir d'impasses.
On ressort donc essoufflé, enthousiasmé de tant de créativité et d'adresse dans la construction du roman, un peu triste de quitter des personnages solaires et attachants (je pense à Boris ou à Hobie), soulagé de laisser un Théo adulte, dont les plaies commencent à être pansées, presque prêt à accueillir le bonheur. Un beau roman initiatique.
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Comme nombre d'entre vous, j'avais craint d'être lassé par le nombre de pages, de ne pas pouvoir tenir tout au long de ce roman fleuve (800 pages ou presque). Aussi, j'avais prévu de le lire pendant mes vacances d'été (juste une petite semaine, j'étais optimiste !!)

Fébrile, je commençais la lecture ... et aussitôt la magie Donna Tartt a opéré. Dès le premier tableau, un suspens latent, une angoisse sourde s'est installée et ne m'a plus lâché jusqu'à la fin. Certes, il y a eu des moments de doute, d'essoufflement mais peu nombreux et je les suppose prémédités car ils préparaient des scènes intenses.

Au final, j'ai terminé ce roman avec une boule à l'estomac et regrettant qu'il n'ait pas plus de page pour faire durer le plaisir. Comme un bon whisky que l'on a plaisir à déguster et que l'on regrette de voir finir
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Théo dit "Potter" est un jeune adolescent de 13 ans qui vient de vivre la plus grande catastrophe de sa vie, l'explosion d'une bombe dans un musée new-yorkais avec la mort de sa mère et le "vol" d'un tableau de maître "le chardonneret".
Ce très long roman de plus de 700 pages nous raconte la vie de Théo du drame jusqu'à sa vie de jeune adulte de 28 ans. On le suit dans ses errances, les drogues, son amitié avec Boris un gamin aussi paumé que lui, ses amours surtout celui pour Pippa, son sentiment tenace de culpabilité pour la mort de sa mère et son larcin.
Un bon roman où l'on apprend tout sur l'art de la reproduction de meubles, les drogues en vogue à différentes époques, la culpabilité et la folie qui l'accompagne.
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Tout d'abord l'impression d'une certaine verbosité dans la scène initiale de l'explosion. Puis le charme de Donna Tartt commence à opérer lors du séjour de Théo chez les Barbour. Ensuite, tout de même, une impression de n'importe quoi lors du séjour de Théo à Las Vegas chez son père et surtout de l'amitié avec Boris, ce dernier apparaissant plutôt antipathique.
Une fois Las Vegas quittée, le talent de Donna Tartt prend le dessus définitivement dans ce voyage au long cours qu'est ce livre de onze cents pages tout de même.
Et quel talent en effet dans ce livre écrit à la première personne où l'on entre bien dans la subjectivité du héros et locuteur Théo Decker, jeune adolescent victime d'un attentat dans un musée où il perd sa mère et se retrouve involontairement avec un chef-d'oeuvre inestimable ("le Chardonneret") à lui confié par une autre victime sur le point d'expirer. Nous partageons les impressions, pensées, émotions, sentiments, hallucinations et visions de Théo, plus que brillamment livrés par Donna Tartt dans un style absolument somptueux. Pour cela, malgré mes petites réserves initiales, j'adore.
Bien que ne connaissant pas ces choses, je m'aperçois de plus que je me mets facilement dans la peau d'un junkie et je m'y vois tout à fait, sans l'addiction et ses autres inconvénients, grâce à la magie de la littérature !
En prime nous avons une belle réflexion sur l'art et l'esthétique grâce au fait que Théo est hébergé, puis devient ami, avec un ébéniste d'art restaurateur de meubles anciens, fort bienveillant à son égard.
Au contraire d'un Houellebecq qui nous inflige sans sourciller des pensums documentaires sur tel ou tel sujet, Donna Tartt utilise de façon très fluide et avec une grande subtilité des connaissances très approfondies sur les drogues ou leurs effets, ou par exemple sur l'ébénisterie...
Beaucoup d'auteurs américains sont par ailleurs passés par des cours d'écriture créative, et enseignent cette matière. Cette approche donne souvent d'excellent résultats et beaucoup de grands livres en sont imprégnés. On les reconnaît à la lecture avec une trame narrative assez serrée : il y a quelque chose de nouveau à chaque page... Cette approche n'est manifestement pas celle de Donna Tartt, dont l'envie et le talent d'écrire remontent à son enfance et qui nous éblouit ici avec son génie que l'on qualifierait de naturel, ou d'inné !
Ajoutons que la traduction d'Edith Soonckindt sert brillamment le texte de Donna Tartt.
De la grande littérature, dis-je !
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Ne vous laissez pas rebuter par les 1100 pages du livre, il s'agit d'une "brique" pas du tout indigeste. Il se lit aisément, l'histoire déroule sans temps mort, le vocabulaire est recherché sans être pédant et, cerise sur le gâteau, il lève un peu le voile sur le monde de l'art.
Donna Tartt rend ses personnages attachants en dévoilant leurs failles, leurs espoirs et leurs efforts pour garder la tête hors de l'eau.
On suit avec tendresse le parcours de Théo, on tremble pour le tableau et on se surprend à laisser le livre de côté quelques instants pour contempler ce Chardonneret qui fascine tant.
Un très bon moment de lecture qui donne envie de découvrir les autres titres de l'auteur. de jeter un regard sur les oeuvres d'art d'une manière différente, aussi.
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Le prix pullitzer 2014 et les nombreuses critiques positives m'ont incité à lire ce livre. Je l'ai terminé ce matin et j'en garde un sentiment plutôt mitigé : le tout début apparaît étonnamment long et lent, un peu comme un accouchement un peu difficile (l'image est assez proche de ce dont il est question : s'extraire des décombres d'un attentat...). Mais par la suite l'histoire prend son rythme de croisière et l'auteur nous emmène de New York à Las Vegas et Amsterdam dans des univers opposés et richement décrits. Les personnages ont tous une réelle épaisseur, l'histoire de Théo Decker est prenante, on veut connaître la suite.
Je me souviens de m'être réjoui de n'en être "qu'à" la page 400 !
Le style du dernier tiers m'a semblé de plus en plus pesant : d'ailleurs Donna Tartt a reconnu avoir eu a réécrire les pages précédant la fin. Il semblerait que l'auteur n'ai plus eu assez confiance en son histoire et ai cru devoir sortir du champ de la fiction pour celui de l'essai philosophique. Dommage ! mais je recommande tout de même la lecture
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Hommage au peintre Carel Fabritius qui mourut dans son atelier à Delft, lors de l'explosion d'une poudrerie en 1654, entraînant la disparition de la plupart de ses oeuvres.
Le chardonneret, tableau représentant un oiseau frêle sur son perchoir, la patte entravée par une chaînette, sera le fil conducteur de ce thriller époustouflant, se déroulant sur 3 axes : New-York, Las Vegas et Amsterdam. C'est un roman d'apprentissage côtoyant la solitude et l'amitié, le bien et le mal, la culpabilité et la responsabilité.
On pense au David Copperfield de Dickens mais aussi à la noirceur de Dostoïevski. Les descriptions sont un mélange de sensations et d'effroi dont on ne sort pas indemne tant l'écriture est cinématographique, violente et brutale.
Du grand art.
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Vingt ans après son entrée fracassante sur la scène littéraire internationale, l'auteure est restée marquée et émue par l'irresponsable et absurde destruction des bouddhas de la falaise de Bâmiyân, destruction annonciatrice de la vague de terreurs entourant le 11 septembre.
Relayant ainsi le crime atroce qu'est la destruction d'une chose qui ne devrait jamais mourir, l'Art, Donna Tartt nous offre un nouvel ouvrage captivant, à la fois un roman d'initiation à la Dickens et un thriller éminemment moderne mettant en scène une oeuvre d'art, « le Chardonneret ». Il s'agit d'une oeuvre du Maître hollandais Carel Fabritius, l'un des Maîtres de Vermeer, qui mourut à Delft en 1654 lors de l'explosion d'une poudrière qui détruisit en partie la ville.
Theo Decker a treize ans et souffre d'un choc post-traumatique causé par une énorme explosion alors qu'il se trouve avec sa mère dans un musée New Yorkais. C'est l'hécatombe, tout est détruit, des gens meurent autour de lui… Il chancelle tel un ivrogne à travers les décombres, serpentant et se frayant péniblement un chemin sinueux. Alors qu'il fuit les lieux de l'attentat, un vieil homme, croisé quelques instants auparavant en compagnie d'une jeune fille, (instantané très bref, transparence d'une feuille d'automne, des sourcils couleur rouille, des yeux bruns couleur de miel et la chevelure d'un roux flamboyant),… ce vieil homme mourant, lui remet en main un tableau, l'enjoignant d'emporter la toile de maître minuscule, envoûtante… une huile sur toile infiniment précieuse. Les oreilles de l'enfant bourdonnent, il risque de dériver à nouveau vers l'inconscience lorsque le vieillard, tirant sur son index, enlève une bague, une lourde bague en or ornée d'une pierre sculptée, « Hobart & Blackwell » gargouille-t-il…
Devenu orphelin, il part à la recherche de familles de remplacement. La première est très aisée et vit à New York. D'un autre monde que le sien, il ne s'y sent pas à son aise. Il est finalement retrouvé par son père au passé peu glorieux et qui fréquente les maisons de jeu à Las Vegas. Théo va fuir ce monde artificiel et revenir à New York, toujours avec son talisman, la petite peinture. D'un côté le monde du factice qu'il a connu à Las Vegas, de l'autre cet objet vrai, beau, authentique qui ne le quitte jamais…
Tour comme l'oiseau du tableau qui est emprisonné par une chainette, le jeune Theo est enchainé bien malgré lui à son passé, ne parvenant pas à se débarrasser de ce terrible secret qui l'angoisse et le torture au plus profond de son être.
New York – Las Vegas - Amsterdam. Quatorze ans d'errance plus tard, cloîtré dans une chambre d'hôtel d'Amsterdam comme une bête traquée, qu'est devenu le jeune garçon qui visitait des musées avec sa mère et menait une vie de collégien ordinaire ?
Pourquoi être bon dans la vie ?
Pourquoi cette oeuvre d'art lui parle-t-elle ?
« J'aimerais croire à une vérité au-delà de l'illusion, mais j'en suis venu à la conclusion qu'il n'y en a pas. Parce que, entre la réalité d'un côté et le point où l'esprit la heurte de l'autre, il y a une zone intermédiaire, un liseré irisé où la beauté vient au monde, où deux surfaces très différentes se mêlent en une masse indistincte pour offrir ce que n'offre pas la vie ; et c'est l'espace où tout l'art existe, et toute la magie » s'exprime Theo.
« L'art et rien que l'art, nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité ». (Nietzsche)
Donna Tartt, Prix Pulitzer 2014.
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