Ce livre m'est tombé des mains. Surtout la dernière partie où j'ai eu l'impression que l'auteur a greffé un autre roman au reste du roman initial. Et puis toute la violence gratuite durant la sortie des masques concernant une petite fille qui frappée. Comme si l'auteur veut juste choquer sans plus. Et puis le pompom ce sont les leçons de morale qui se lisent clairement dans les lignes de l'auteur qui sait tout mieux que tout le monde. Bref je ne recommande pas ce roman.
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C'est ainsi que nous eûmes l'heur de croiser le chemin d'un homme dont l'allure majestueuse et la corpulence imposante témoignaient de l'importance de son rang social. Tout de blanc vêtu (un ample et long boubou, un bonnet, une écharpe et des babouches de la même couleur), il avait en effet l'apparence d'un puissant notable et c'en était un, le plus important notable de ce village, comme nous le confirma un jeune homme : "C'est le kabila-tigui, c'est-à-dire le chef du clan suzerain des Kéita, c'est aussi le chef de tout le monde ici. Il s'appelle El Hadj Dionta-Mady Kéita." Quelle prestance ! "Ah, c'est vous les étrangers venus faire le reportage sur le Sosso-bala ? Namane m'a déjà dit. Oh, soyez les bienvenus ici dans Niagassola." Il a lâché son parler exubérant pour nous apprendre que, pendant la guerre mondiale, il avait été tirailleur sénégalais pour chasser les Allemands et sauver la France. Après une petite séance de photos, à laquelle il s'est prêté de bon coeur, il a repris son chemin, majestueux, en nous laissant l'étonnante impression d'un homme qui a su se faire oublier par son âge.
ma rage vise surtout nos intellectuels et plumitifs profondément abîmés, qui n’ont pour référence, quand ils veulent se situer dans l’Histoire, que la gloire de ceux qui nous ont vaincus. Mes ennemis, ce sont ces gens sans densité spirituelle, qui promènent à travers le monde le creux sonore de leur tête […] Ce sont ces singes fardés pour l’exposition postcoloniale qui me donnent envie de vomir
fini le temps où les Blancs venaient prendre à nos vieux les paroles les plus précieuses, s’en allaient après avoir fait des photos et promis la lune en signe de gratitude à leurs informateurs, écrivaient des livres dont les véritables auteurs étaient nos vieux, alors que l’argent et les honneurs étaient à eux. Si vous voulez des informations, vous devez les acheter parce que vous faites du commerce avec.
dans l’avion, je suis celui qu’on enchaîne, qu’on gifle légalement, qu’on étouffe impunément avec un oreiller, le nègre braillard qu’on renvoie à ses baobabs et cocotiers
Beaucoup de nos écrivains africains, surtout dit francophones, produisent des caricatures sur leur pays et sur l’Afrique, rarement ou presque jamais ils ne créent des oeuvres denses, complexes comme les grands auteurs latino-américains
Dans cette 3ème partie de notre entretien avec l'écrivain Sami Tchak, nous avons posé des questions essentielles autour de l'enracinement et de l'universalité. A partir de la citation de Miguel Torga, "L'universel c'est le local moins les murs", l'auteur nous expose sa vision de la littérature nationale, de l'altérité, de l'ouverture vers le monde, et de la question centrale : qu'est-ce-que l'Universalité.