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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les quatre nouvelles du recueil sont aussi dures et acides que des groseilles à maquereau à l'exception de L'étudiant. Cette nouvelle d'inspiration chrétienne est étonnante dans ce recueil d'un pessimisme radical. Il n'est vraiment pas tendre avec ces congénères ce Tchekhov des dernières années, en particulier avec les petits propriétaires terriens. Tous les principaux personnages baignent dans le mensonge, l'illusion et la solitude intérieure. Mais alors quel conteur ! Quel savoir faire ! En quelques pages, il nous plonge dans la psychologie des personnages, les met à nu, révèle leur peur, leur frustration, leur médiocrité, leur facticité avec une ironie légère et désenchantée.
Conclusion : " La vie est effrayante, alors il n'y a pas à se gêner pour elle, brise-la et prends tout ce que tu peux lui arracher avant qu'elle ne t'écrase ".

1) La Peur (1892)
Le narrateur rend visite par désoeuvrement à Siline une de ses connaissances qui a fui la ville pour s'installer à la campagne. Siline a apparemment tout pour être heureux notamment une femme aimée que le narrateur trouve charmante. Mais Siline avoue au narrateur qu'il vit dans la peur...


2)L'étudiant (1894)
Voir billet dédié.


3) Les groseilliers (1898). La nouvelle fait normalement partie d'une trilogie avec l'Homme à l'étui et de l'amour.
Ivan Ivanovitch raconte au narrateur et à l'un de ses amis l'histoire de son frère Nikolaï. Celui-ci devenu fonctionnaire à Moscou regrettait sa jeunesse à la campagne et voulait absolument acquérir une propriété où pousseraient des groseilliers. Il économisa sou par sou, se priva, se maria avec une riche veuve très laide qu'il mena au tombeau en deux ans à force de privations. Arrivé à la cinquantaine...

4) Ionytch (1898)
Ionytch est un jeune médecin qui arrive à S. à la campagne. Il est invité par une famille en vue. le père se pique de théâtre, la mère écrit des nouvelles et des romans, la fille Ekatérina surnommée Kotic joue du piano. Ionytch en tombe illico amoureux et lui tourne autour. Elle lui donne alors rendez-vous au cimetière...
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« Nous ne somme pas sur Terre / Pour que la mort nous surprenne dans une paresse bienheureuse »,  La Divine Comédie , extrait, Dante Alighieri.
« Et moi je rôde, foetus adulte,plus moderne que n'importe quel moderne, pour chercher des frères qui ne sont plus. »…. Je suis une force du passé, Pier Paolo Pasolini, extrait.
Il faut parler d'âme lorsqu'on entre en littérature russe. D'âme et non de style. Parler de style serait peut être parler en courtoisie, l'âme russe n'est jamais courtoise. Peur, folie, extase, effondrement, dépassement, joie, feu, glace, tourbe, encre, papier musique, rage, marche, espace, immensité des espaces, innombrables appels, tourments.
Libre , vibrante, glacée, brûlante, jamais courtoise.
Pourquoi inviter Dante ? Pourquoi inviter Pasolini ? Pourquoi les convier à la table de Tchékhov ?
Parce qu'à la lecture de ces quatre nouvelles, et tout particulièrement à la lecture de « l'étudiant » cela devient une évidence.
«  le passé, pensait-il, est lié au présent par une chaîne ininterrompue d'événements qui découlent les uns des autres. Et ils semblait qu'il venait d'apercevoir les deux bouts de la chaîne : il avait touché l'un, et l'autre avait vibré ».
Puisque « Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige; Valse mélancolique et langoureux vertige ! » vient nous répondre Baudelaire.
« Voilà l'hiver revenu, dit l'étudiant, en s'approchant du feu ».

Astrid Shriqui Garain


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J'ai aimé ces nouvelles qui nous font passer d'un décor à l'autre avec pour seule petite phrase en refrain : “que c'est triste d'être en prison dans sa tête”. de grandes plaines, la campagne, la ville, la vie qui défile, la vieillesse et la mort prochaine, ces nouvelles sont empreintes de nostalgie et de grande tristesse.
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La pluie des campagnes russes et les batailles intérieures des personnages, voilà ce qui ressort de ces quatre nouvelles de Tchékhov. Quatre nouvelles qui se synchronisent, se complètent presque - dans leur grisaille, dans leur honnêteté. le désarroi des personnages, qui ne peut pas ne pas nous parler encore, est le fil de trame de l'ouvrage. Au milieu des comportements nombrilistes, c'est une leçon (désenchantée) d'ouverture que donne le personnage principal des Groseilliers, qui, dans ses vieilles années et non sans un certain pathos, exalte la volonté, la bravoure, le don de soi dans un passage qui constitue la clef de voûte de l'ouvrage. Aussi, la première nouvelle qui met en scène un personnage relativement inconscient de sa mesquinerie (fait fréquent chez Tchekhov), nous donne à réfléchir sur nos désirs, qu'ils soient endigués ou assouvis. En somme, en donnant un panorama de quatre manières d'occuper son existence, l'auteur met le doigt sur un certain mal de vivre, et, au fil d'une écriture efficace, qui ne fait pas de cadeau, il nous invite à sortir de notre inertie, à ne pas laisser la quête de la beauté nous échapper pour de basses lubies, pour du confort. Il faut s'entêter à de grandes aspirations, plus hautes que soi et être insatiable : "la vie est effrayante, alors il n'y a pas à se gêner avec elle !". Ces quatre nouvelles constituent donc une lecture revigorante, par-delà les intempéries des paysages russes magnifiquement évoqués.
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LES GROSEILLIERS d' ANTON TCHEKHOV

4 nouvelles pour décrire la vie quotidienne morne et triste. Une incitation à prendre ce que l'on peut a cette vie difficile. Tchekhov questionne le bonheur, nous décrit la campagne et ses habitudes et n'a pas son pareil pour parler de l'âme russe. À lire et à relire c'est beau, riche et tellement bien écrit.
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Un quotidien fait de calculs mesquins,une cuisante déception amoureuse, un profond sentiment de désarroi face à la condition humaine.; Les personnages de ces nouvelles sont englués dans une existence qui leur rétrécit l'âme, qui éteint leur joie de vivre.Mais peut-être nous invitent-ils à méditer le conseil que se donne l'un d'entre eux : " La vie est effrayante, alors il n'y a pas à se gêner avec elle, brise la et prends tout ce que tu peux lui arracher avant qu'elle ne t'écrase. "
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"Nous nous serrâmes dans nos bras et versâmes une larme de joie, puis de tristesse, à la pensée que nous avions jadis été jeunes et que nous avions maintenant tout les deux les cheveux gris et un pied dans la tombe''.
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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