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Un bon petit roman, on en oublie que c'est une fiction, tant le témoignage de ce petit garçon " enfant de la guerre et de la honte" est horrible et crédible. Chacun se venge sur ce gamin, de la grand mère frustrée a l'instituteur résistant de la dernière heure. La victime est belle et facile, c'est affligeant . Il devra attendre ses 70 ans pour un ultime rendez vous/ pardon avec une mère inconnue jusque là . Peut on guerrir des blessures d'enfance , l'histoire est toujours écrite par les vainqueurs et tant pis pour les dégâts collatéraux.
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Comme l'évoque le titre, ce livre est choquant quand on s'imagine être né entre terre et ciel ou entre le soleil et la lune c'est la pire des tortures, on prendra assez du temps pour se trouver une voie à son propre destin parce qu'on passera le temps à se chercher une appartenance, un abri généalogique, une histoire génétique où le plus souvent on se rendra compte qu'on n'appartient au néant, on est de nulle part, l'identité plongée dans un grand embarras, sa quête n'est que confusion, c'est là l'univers cafardeux dans lequel nous plonge Arthur Ténor, c'est bien là l'histoire affligeante de François, un Franco-Allemand né pendant la grande guerre au moment où les deux pays de ces deux parents étaient tout fraichement des grands ennemis. Un François qui n'avait peut-être jamais demandé de naitre mais qui est né au mauvais moment et au mauvais endroit car sa recherche vers une identité n'est autre qu'un mauvais souvenir que tout le monde se torture a oublier.

Un témoignage poignant et très très déséquilibré, l'auteur nous déséquilibre en nous glissant dans la peau de François, cela m'a fait penser à Queen de Halex Haley, l'histoire d'une fille, sang mêlé d'une esclave noire et d'un maitre blanc, chassée et niée dans un monde aussi bien dans l'autre!
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L'auteur nous propose de suivre l'histoire de François, né en 1944, d'une mère française et un soldat allemand, c'est un enfant de la guerre, en France on estime plus de 200 000 enfants nés d'une mère française et d'un soldat allemand.
François va nous raconter son histoire, j'ai eu la chance de rencontrer l'auteur, Arthur Ténor et lors de l'achat de ce livre il m'a conseillé de prendre des mouchoirs et je dois dire que les larmes ont bien été présentes parce que même si l'histoire de François est fictive, c'est inspiré de fait historique réel d'ailleurs à la fin de l'ouvrage l'auteur nous propose une interview d'un enfant maudit.

François est une enfant qui a été abandonné à la naissance par sa mère et qui va être élevé pendant quelque année par une famille d'accueil présente pour l'enfant et aimante. Malheureusement il va être contraint d'aller vivre chez sa grand-mère, une vilaine femme qui veut se venger de « la honte » que sa fille lui a procuré et qui va faire vivre un calvaire à ce jeune garçon.

Les passages sur la jeunesse de François sont vraiment terribles car, rien ne lui sera épargné, il sera insulté et maltraité aussi bien par sa grand-mère qu'à l'école. Heureusement il va avoir la chance d'être recueillit par un oncle qui va l'aider à grandir. Où est sa mère, pourquoi n'a-t-elle pas « sauver » son fils ?
C'est vraiment un récit important, un message sur la bêtise humaine et malgré tout un message d'amour et de pardon.
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"J'étais "mal né", comment pourrais-je bien vivre ?"


François est "mal né". Fruit d'une liaison "contre-nature" entre une Française et un "sale Boche", il n'en finit pas de payer pour un crime qu'il n'a pas commis...

Avec ce titre, Arthur Ténor nous remue les tripes en nous contant le destin de cette enfance brisée, malmenée par la vindicte d'une population aigrie par quatre années de guerre.

Abandonné par sa mère, arraché à une famille d'accueil aimante par une grand-mère qui lui fait payer très cher son infamie, humilié par ses camarades de classe, traité comme un moins que rien, "une poussière de doigts de pied", par son instituteur, François aura-t-il le droit d'être aimé comme un petit garçon comme les autres ?

La réponse nous est donnée avec 60 ans d'écart puisque l'histoire débute alors que l'enfant est devenu un homme âgé. Avec lui, nous replongeons des années en arrière et revivons à ses côtés ce cauchemar que rien ne justifiait. Et ce voyage ne laisse pas indemne.

"Alors que devais-je faire, face à cette méchanceté collective née d'un subtil mélange de bêtise, effet de foule, rancoeurs et pincée de sadisme."

D'autres questions surgissent. de celles qu'on préfèrerait ignorer. La haine engendre-t-elle systématiquement la haine ? Comment briser ce cercle vicieux ? Et nous, comment aurions-nous agi ? "Aurions-nous été pires ou meilleurs que ces gens ?" chante Jean-Jacques Goldman. J'ose espérer que le simple fait de déjà se poser la question augure le meilleur mais rien n'est moins sûr...

Au-delà de cette chronique poignante d'une page peu glorieuse de l'après-guerre, l'auteur nous délivre néanmoins un message d'espoir : l'amour est (malgré tout) plus fort que la haine. Et si la pardon n'efface rien, il permet cependant de faire le deuil, de tourner la page, d'aller de l'avant...

Une histoire à mettre entre tous les mains, qui nous rappelle encore et toujours le 1er article de la déclaration universelle des droits de l'homme :

"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité."

Le lecteur sera également vivement intéressé par l'interview qui clôt ce récit. L'auteur s'entretient avec Daniel Rouxel, l'un de ces enfants "nés maudits". Un témoignage bouleversant, une belle leçon d'humanité aussi :


"Avec tout ce que j'ai enduré, tout ce que j'ai vécu, j'aurais dû devenir une personne méchante, et ce n'est pas le cas."

Un récit à lire d'une traite !
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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C'est fou ce que la littérature jeunesse est riche et inventive!!!
Quand je lis des romans adultes autour de la 2ème guerre mondiale ou de ce qui en découle, c'est souvent toujours autour des mêmes thèmes : la résistance, les Juifs, le conflit en lui-même, écrits comme des épopées ou des quasi autobiographies plutôt cathartiques...
Et lorsque je me plonge dans les romans jeunesse sur le même thème, je suis à chaque fois surprise, émue, remuée... qu'il s'agisse de petits albums (comme l'incroyable "Otto" de Tomi Ungerer), de romans (le renversant "le garçon au pyjama rayé" de John Boyne), de journaux intimes ou de livres à fenêtres, c'est à chaque fois une nouvelle découverte et celui-ci n'échappe pas à la règle.
D'abord parce que le thème choisi n'est pas anodin : François est né d'une mère française et d'un père allemand, soldat en France durant la guerre. Il est donc "né maudit", porteur d'une faute et cristallisation d'une haine que je nommerais presque "éducative". J'apprends donc, je découvre! par le biais de ce roman mais aussi grâce à l'interview-naissance du livre présenté en fin d'ouvrage, que ces enfants-là sont au nombre de 200 000 en France. Il n'est donc pas inutile de creuser un peu le sujet ;-)
Ensuite parce que de cette enfance terrible, de ce petit garçon martyrisé par le regard, les insultes, les condamnations des autres, enfants comme adultes, de cette vie niée, refoulée, rejetée, de cette impossibilité d'exister, François parvient, extraordinaire résilient, à s'inventer, se nommer, se donner le droit d'être.
Cette formidable leçon d'humanité, elle n'est possible que grâce au talent de l'auteur qui se contente, le plus objectivement possible, de raconter des faits sans que l'on sente, à aucun moment, le jugement du créateur sur ses personnages : c'est-à-dire une telle mise à distance dans son travail qu'à la fois on comprend les agissements de cette population terrorisée par la guerre et haineuse des Allemands (donc rejetant tout ce qui peut leur rappeler, comme un enfant de guerre), et à la fois, dans le chemin que l'on mène avec François, on est dégagé de toute pitié ou commisération (en tout cas, c'est ainsi que je l'ai lu) ; ceci sans doute parce que du départ, on sait qu'il va "d'en sortir" et devenir un homme bien.
Comme je suis un peu pénible, j'ai quand même eu du mal à cerner le personnage machiavélique de la grand-mère : François était tellement bien dans sa famille d'accueil... elle l'en sort pour lui faire subir mille sorts... Pourquoi n'a-t-elle pas préféré l'oublier cet enfant-là, puisqu'elle avait déjà renié sa fille? Pour se venger de quoi? Pourquoi cette méchanceté? Et à l'inverse, pourquoi son frère, qui "récupère" François ado, est-il aussi humain? J'aurai bien aimé en savoir un peu plus sur leur historique familial, à ces deux-là ;-)
Un très bon roman donc, très bien écrit et très porteur. A recommander dès la cinquième!
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François, jeune retraité, vient rendre visite pour la première fois à sa mère, Camille, qui l'a abandonné à la naissance. Né en 1944, François est le fruit des amours d'une jeune Française et d'un soldat allemand pendant la guerre. L'enfant, d'abord confié à une famille d'accueil est finalement pris en charge par sa grand-mère maternelle, qui ne lui pardonne pas le fait d'être un "fils de Boche". Humiliations permanentes, mauvais traitements, François vit un calvaire, que ce soit chez lui ou à l'école (où le secret est dévoilé par une voisine malveillante)...

Un sujet rarement abordé, celui de ces enfants franco-allemands pour qui l'existence après la guerre est un cauchemar sans fin. L'auteur s'est largement inspiré de témoignages véridiques et son roman sonne vrai, tout en donnant froid dans le dos... On se demande comment le héros arrive à traverser les épreuves qui lui sont infligées sans "mal tourner". Une histoire touchante, qui parlera sans doute aux ados d'aujourd'hui, à la recherche de leur identité...
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A la fin de la seconde guerre mondiale, François un jeune garçon vit heureux dans sa famille d'accueil où il s'épanouit. Mais un jour sa grand-mère une dame acariâtre se décide à le récupérer et de l'amener dans son village natal paumé. Alors sa vie bascule dans un cauchemar où il est quasiment maltraité, houspillé et humilié aussi bien par la vieille folle que par les villageois. Pourquoi une telle haine alors ? Parce que François a la malchance d'être né maudit : il est le fruit d'une union entre une française et un allemand de passage durant la guerre. le simple fait qu'il soit issu de l'ennemi ne lui est pas pardonné et il subit les pires coups... mais François résiste autant qu'il peut et va très vite tenter d'accomplir une quête pour trouver son identité : retrouver son père et sa mère...
Voilà un récit extraordinaire mais difficile que nous livre Arthur Ténor un auteur prolifique de la jeunesse et qui s'inspire de véritables personnes. En effet durant l'Occupation entre 100 000 et 200 000 enfants naissent de liaisons franco-allemandes et à la Libération on leur a fait payer eux et leur mère souvent tondue et rejetée par leurs familles et la populace d'être des engeances de l'ennemi jadis occupateur. Leurs histoires a été occulté durant des décennies avant qu'on parle enfin d'eux à la fin du XXeme siècle, révélatrice d'une effroyable logique de bouc-émissaire et de méchanceté collective pour le crime d'être "mal-né". D'ailleurs l'auteur se base surtout sur le témoignage d'un de ces enfants, Daniel Rouxel dont l'interview poignante est situé à la fin du livre.
On est ahuri durant la lecture par le calvaire vécu par ce pauvre gamin qui ne mérite rien de mal, juste qu'il a le malheur d'être le fils de l'ennemi. Battu, insulté, on lui dénie le droit d'être un bambin ordinaire et d'un être humain tout simplement. Il est l'expiatoire de toutes les frustrations et rancoeurs d'une population opprimée qui ne trouve rien de mieux que de s'acharner sur un angelot. On est glacé devant la multitude de malfaisance que le village déploit sur François et il est tout logique qu'un moment donné, François songe se venger.
Vient cependant une curieuse seconde partie où ayant mûri, il part en quête de ses origines, une recherche délicate dans un sens où les rapports franco-allemands ne sont pas encore pacifié malgré le traité de l'Elysée en 1963, et que les deux géniteurs se cachent pour éviter la honte. Une odyssée qui lui fera croiser le ressentiment et le regret, mais aussi l'égoïsme et l'ingratitude des uns. Heureusement François les avanies et les obstacles finira par garder son humanité et sa bonté intérieure, s'efforçant de ne jamais sombrer dans le mal.
Tout cela nous est raconté par la plume simple mais efficace d'Arthur Ténor qui ne fait pas concession sur la dureté du sort de François. Les rapports humains dans leur malheur mais aussi dans leur bonheur, car François rencontre aussi de bonne personnes, nous sont explorées dans toute leur largeur et humanisme. Né maudit est un éprouvant chemin de croix mais aussi recherche de son identité et de son humanité, et aussi devoir de mémoire pour se souvenir qu'aussi bien dans le passé que dans le présent, les enfants ayant eu la malchance de naitre de l'ennemi (qu'ils soient fruits d'amours consentis où de viol) subissent d'horribles traitements et qu'ils ne méritent pas d'être discriminé pour leur différence. On ne devrait jamais traiter quelqu'un de mauvais parce qu'il est différent et surtout s'il est d'une union réprouvé par la bonne morale.
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François est un enfant "maudit", car il est né de l'amour interdit entre une Française, Camille, et un officier allemand, durant l'Occupation (1940-1944). C'est un "fils de Boche", comme l'appellent les gens du village où vit sa grand-mère, qui l'élève, et qui a honte de lui. Entre la méchanceté de cette grand-mère et les brimades de ses camarades de classe, l'enfance de François est un enfer. Confronté à l'injustice, à la bêtise et à la haine, il se révoltera. Puis, en grandissant, il réussira à surmonter sa colère et sa rage, pour se construire, malgré tout, une brillante carrière d'escrimeur.

L'avis de Luce, 16 ans : Malgré une fin un peu rapide, ce livre est très émouvant. Son thème ne concerne plus ma génération, mais c'est très important de savoir que cela a existé.

L'avis de la rédaction : À travers un récit bouleversant, ce roman évoque un aspect sombre, et rarement abordé en littérature, des réalités de l'après-guerre. Son but : "montrer, à ceux qui l'ignorent, comment on peut châtier des enfants seulement coupables de leur naissance." Cela donne un livre tragique et superbe.
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Ce roman historique nous raconte l'enfance de François, né en 1944 d'une jeune Française et d'un officier Allemand, pendant l'occupation. Cette fiction retrace son passé douloureux lié à ses origines ; parce que François est un enfant de la guerre, « un enfant né maudit » il a subit la cruauté de son entourage. « Né maudit » délivre des messages importants. Il nous rappelle que beaucoup trop d'enfants ont subi l'horreur juste à cause de leur origine. Il insiste sur le fait que nous leur devons un travail de mémoire pour ne pas retomber dans les mêmes torts. Ce livre estime que deux cent mille enfants seraient concernés.

Ce récit m'a ému d'autant qu'il s'inspire d'événements réels. C'est difficile d'imaginer ce que ces petits bouts innocents ont subi. J'ai aimé le personnage principal, il m'a touchée. En revanche, j'ai été frustrée par l'histoire de ce garçon. Je la trouve incomplète ; des pans de son histoire manquent. Même si dans l'ensemble ça a été une lecture intéressante ce point m'a dérangé.
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Dans ce roman poignant, Arthur Ténor est à la frange entre fiction et réel, une réalité longtemps occultée, oubliée, reniée et la découvrir d'une manière aussi percutante fait l'effet d'une grande claque.
Après un accident cardiaque, François, la soixantaine, vient à la rencontre de sa mère qui l'a abandonné à sa naissance en 1944. Fils d'une française et d'un soldat allemand, François grandit sous la seule identité d'un "fils de boche".
Au cours d'une rencontre bouleversante, sa mère raconte l'humiliation de la femme tondue, le reniement familial, la honte, la double culpabilité et les flots de douleur inexprimable que, seul, le pardon de son fils pourra apaiser.
Il n'y a pas place pour la haine dans les sentiments de François. Une myriade de questions le hante et fait barrage à la rancune qu'il pourrait garder. Stigmatisé dès l'enfance, il a vécu les mêmes meurtrissures que sa mère. Sa victoire est d'avoir le courage d'affronter à nouveau les souvenirs pour pardonner. Son récit, poignant, émotionnellement à la limite du soutenable parfois, est le témoignage d'une résilience. Arthur Ténor en fait une superbe leçon d'humanisme et d'humanité.
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