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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Je me fais la réflexion que le personnage est clivant.

Tesson est-il d'abord un écrivain ? Certes, et il a de la plume. Il écrit bien le bougre, on peut s'entendre là-dessus. Presque trop, j'ai eu la sensation parfois de le voir, le stylo en l'air comme figé, à tenter de saisir la parfaite sentence et la claquer sur la page, au détriment de la spontanéité.

De lui j'ai beaucoup aimé ses Chemins noirs, et un peu Bérézina. Et je n'ai pas trop lu en fait. le personnage m'a rattrapé. Je n'aime pas les donneurs de leçon. Ce côté bon client de la Grande Librairie, avec son rond de serviette permanent. Ses phrases toutes faites, son léger mépris du polar, etc...

Tesson me fait parfois songer à Yann Moix avec un sac à dos.

Mais je m'en foutais un peu. On a tous nos têtes.

Et il règne sur les Lettres françaises Tesson. Son emprise sur ces dernières explique sans doute la sortie de son dernier livre. Condensé de croquis figurant des pendus.

Que du papier en crise ait été utilisé pour ce recueil me laisse perplexe, litoterais-je pour éviter de suggérer vulgairement un gonflement agaçant du volume de mes testicules.

L'entube. Je ne comprends pas. Mal griffonnés, ces dessins confirment que Tesson a de noires pensées, il n'a pas été épargné par les coups du sort et que finalement mieux vaut aimer la vie quand même.

Ooooook. Moi aussi. Et nombre de personnes de mon entourage également. Comment dire ? On fait avec. Comme Tesson. À la différence que nous, on ne se prend pas pour Franquin...
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Le propos de l'auteur serait, à travers ces représentations macabres, de rappeler la finitude de l'existence et donc la nécessité de vivre tant qu'on en a encore le temps. Bref, célébrer la vie en évoquant la mort et son rendez-vous inéluctable.

Sauf qu'ici ça ne marche pas.

On n'a jamais chanté la vie en se complaisant dans une fascination morbide et malsaine pour la mort. Certes, depuis des temps anciens les artistes ont pu, à travers leurs oeuvres, faire ce constat de l'inconsistance de toute chose. du carnifex gloriae aux peintures baroques du XVII et XIXe siècle en passant par la Bible et son Ecclésiaste (« vanités des vanités... ») ou encore le poète (Ronsard et sa rose, Shakespeare,) pour ne citer que quelques exemples, l'histoire est émaillée de ces tentatives salutaires de rappeler les prétentions de l'instant présent à se croire éternel. Pourtant, l'artiste ne niait jamais le caractère terrible et choquant de la mort, s'abaissait devant son mystère certes mais sans jamais s'y résigner d'un air désabusé. Mais surtout, par ce procédé, l'artiste questionnait le sens de l'existence et invitait les mortels que nous sommes à repenser la raison d'être de nos actions et de notre vie ici-bas. Là ou Tesson dit en interview qu'«il y a une dignité du pendu, presque une tendresse bizarrement » (mais non, mon livre n'est pas macabre…), l'artiste aurait plutôt dit : «Dans l'horreur et la peine que m'inspire ta vision je suis invité à repenser le pourquoi de mon passage sur Terre ; le mystère de ta mort m'ouvre au mystère de ma vie ». L'artiste invite à penser le sens de l'existence et à s'engager résolument dans la vie la ou Tesson dans ce livre invite… invite à quoi justement ? A vivre puisque tout est vain dans un carpe diem désabusé, jouir à s'en étourdir en sachant qu'un jour le rideau tombera ? Joyeuse pensée…

Car chez tous ceux rappelaient l'impermanence du monde dans leur ‘memento mori' subsistait en toile de fond une espérance permettant de surmonter cette amertume de la finitude de toute chose. Les romains croyaient en une après-vie, de même que Ronsard, Qohelet, le Caravage, Shakespeare, Andy Warhol et tant d'autres qui ont mis leur art au service de ces réflexions sur le sens de nos vies. Mais ici, Sylvain, ou sont les fleurs de l'espérance ? La fascination de la mort ne vaut pas célébration de la vie. Dostoïevski disait que "la beauté sauvera le monde". Pas de beauté sans espérance. La beauté véritable apaise, guérit, rétablit l'harmonie. La beauté authentique ouvre le coeur humain à la nostalgie, au désir profond de connaître, d'aimer, d'aller vers l'Autre, vers ce qui est au-delà de soi. On en est très loin ici. Si le but de l'auteur était de réaliser un hymne à la vie, c'est bien tout le contraire qui ressort de ce livre. N'est pas artiste qui veut.
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« Je suis prêt à demander pardon à celles et ceux (et aux corps intermédiaires) qui verraient dans ces fantaisies de plume et d'encre une désinvolture. Je leur présenterai mes excuses mais j'ajouterais qu'ils se trompent. Je ne voudrais en rien qu'ils m'accusent de mépriser la belle vertu de désespoir. Chacun fait ce qu'il peut avec l'imminence. »
À mon tour de m'excuser : je ne vois pas l'intérêt de ce livre à part de partager des idées suicidaires. Sur cette même plateforme, des commentaires positifs soulignent que les auteurs de ces commentaires traversent eux mêmes une période très sombre de leur vie et qu'ils se sont retrouvés dans ce livre. J'ai trouvé ce livre malsain et d'un point du vu subjectif, moi qui ai eu des « idées noires » pendant une certaine période de ma vie, ces dessins me « font replonger en enfer » et ne me donnent guère envie de conseiller cette « lecture ».
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Après le «Blanc»( en majuscule) le noir (en minuscule)!
«Arrière la mort» s'exclame -t-il en prélude. On l'imagine en Superdupont brandissant sa baguette de pain pour conjurer la faucheuse «Vade retro satana»
Dernière toquade littéraire de Frère Sylvain: le dessin, précédé quand même d'un petit prologue manuscrit où on retrouve cette incurable propension à l'esbroufe, à étaler son «érudition» en 24 pages aérées : 38 références littéraires placées !Comme le disait je ne sais plus qui «Le dessin abstrait fait très souvent braire les ânes... » aphorisme non tessonien aménagé
24 pages de doctes pensées de notre bénédictin.
Scoop !
Frère Tesson le Nostradamus de la littérature contemporaine nous l'affirme: «La mort nous pend au nez. Elle frappera» de qui le tient-il? Mystère. de Christ? L'a-t-il lu dans Évangile son vade-mecum de rando?
Pour convaincre il ajoute, Frère Tesson fait dans le latin, «Stat sua cuique dies»* qu'il complète par un «Memento mori»**
Frère Tesson « Respice post te! Hominem te esse memento! » *** lui répondrait un jésuite et aussi que «Æquo pulsat pede»****
Sans transitions
Frère «Gribouillons» nous dit en parlant des transhumanistes «Ce sont de tristes sires, plus infatués que des grenouilles.» Magnifique démonstration de l'inanité de sa prose: des grenouilles infatuées? Il est sérieux le fat, le ladre? Un aphorisme bien tessonien version prémuimisée.
Il nous parle de «ses frères humains» Mon dieu et si Tesson était un avatar qui s'ignore de Villon?
Il nous rappel ses exploits d'acrobate urbain pour narguer la mort. Ciel et s'il était le Zéphyr ancien? Mais non sans plus un comic Araignée même pas un précurseur de rodéo acrobatique urbain!
Là, par contre, Christ lui a donné un avertissement et Frère Sylvain n'a pas du être mécontent d'être réparé par la technologie qu'il excrète et vomit tant et par des soignants qui se sont «briqués au gel hydro-alcoolique» à «s'en javelliser l'âme» (p16)!Frère Sylvain a la moquerie facile mais de reconnaissance nenni. Il reconnaît que la mort n'a pas voulu de lui: pas un mot pour ceux qui l'ont ramené du coma! Édifiant.
Frère Sylvain l' himalayen juxtapose des anecdotes, souvenirs, savoirs encyclopédiques toujours avec la même bonhommie L'ermite des plateaux télé, il faut vraiment l'y pousser, l'y traîner de force, plusieurs fois par an, dans plusieurs émissions, promotions de ses livres 2 ou 3 fois l'an, le malheureux et conférences, en plus d'aphoriser il croque, il croque, le courageux, la mort et la plus belle : celle du suicidé. Et de nous faire une petite rétrospective des suicidés célèbres.
Si Picasso a «mis toute sa vie à savoir dessiner comme un «enfant», Frère Tesson, lui, l'a fait en trente ans et pour sa présentation de ses 200 «planches» parmi des milliers d'autres (ça fait peur) et, non pas dessins ou gribouillons (les Cro-Magnon de Lascaux ont fait mieux et en couleur), on peut dire que c'est grossier, malhabile et inabouti (dixit lui-même) mais bon à 25€ son livre d'art il pourra racheter son trrrrrrrès mauvais bilan carbone.
Très difficile de dessiner une corde et c'est curieux si l'ordre est chronologique on ne constate pas de différence entre les premiers dessins et les derniers, notre élève Ducobu a glandé au cours de graphique.
En attendant le prochain

*«Stat sua cuique dies»« à chacun son jour fixé»
**«Memento mori» Souviens-toi que tu es mortel. Il en existe une belle mosaïque à Pompéi à la «maison des maçons »
***« Respice post te! Hominem te esse memento! » Regarde autour de toi, et souviens-toi que tu n'es qu'un homme !
****«Æquo pulsat pede» La mort frappe d'un pied indifférent
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