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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un bijou d'humour noir !
Tout commence par un texte intérêssant.
Une réflexion tout-à-la fois sérieuse et amusante sur notre rapport à la mort et au suicide avec de nombreux auteurs cités et un récapitualatif des différents mode de suicide
Passons à ses dessins.
Si la qualité graphique est toute simple ( quoique ! ). L'humour et l'esprit sont au rendez-vous et je n'en attendais pas moins.
Merci Monsieur Tesson
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Un livre qui résonne particulièrement à mes oreilles, surtout en ce moment où je traverse une longue vague de dépression, avec idées suicidaires résistantes, alors comme à chaque fois j'ai décidé de soigner le mal par le mal et j'en sors avec une meilleure connaissance de ma maladie.
Ce n'est pas un essai scientifique pourtant mais il me parle et exprime à travers les dessins parfaitement ce qu'est la mélancolie, le profond sentiment que des questions existentielles laissent dans l'esprit, ce sentiment de ne servir à rien, de n'arriver à rien, de n'être rien. Il n'y a pas forcément de haine de soi comme le montre ces dessins de pendus, mais plutôt une recherche de soi, se rappeler qu'on est mortel et donc vivant, car l'un ne va pas sans l'autre. Repousser ses pulsions négatives par les écrits et les dessins, c'est aussi ce que je fais même si je n'ai pas le talent de Sylvain Tesson, ça m'aide tout comme ce livre m'aide dans ma survie. On est bien peu au milieu de la vie, de l'univers et parfois ça fait peur alors expier ce sentiment lourd à travers l'art donne souvent du positif et on touche directement au coeur de l'artiste.
Le livre est découpé en deux parties, la première sur les textes avec de très belles tournures de phrases, et des références dont j'ai pris note, et la seconde sur des dessins parfois humoristique. L'un comme l'autre se complètent pour former une entité pleine de vie, sur le fil certes, mais une vie quand même. J'aurais beaucoup à raconter sur moi et mon rapport à ce livre mais ce n'est ni le lieu ni le sujet. Les textes sont marquants, intelligents et laisse un goût doux-amer sur les lèvres.
J'aurais aimé terminer avec une citation mais j'en retiens trop pour m'attarder sur une seule, c'est pourquoi je vous conseil plutôt de vous procurer le livre et d'en faire l'expérience par vous-même. Même si les dessins sont sommaires, ils racontent une histoire pour peu qu'on s'y attarde.
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Une réflexion sur le côté éphémère de la vie et se souvenir, toujours, que la mort n'est jamais très loin, qu'elle peut survenir à tout moment.
Trouver un équilibre dans ses pensées : ne pas se laisser envahir par l'idée que la mort nous attend mais aussi ne pas oublier qu'elle nous guette et peut nous surprendre à tout instant.
Pensées philosophiques, références mythologiques, historiques, adages, tout est prétexte à nous évoquer la mort que tout le monde craint.
Des esquisses simples mais efficaces et drôles, à la fois actuels et intemporels.
On aime ou pas, pour ma part, j'ai adoré, une invitation à la réflexion sur la fin de notre existence.
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250 croquis principalement de pendus comme pour nous rappeler, non sans ironie, que la vie ne tient qu'à un fil.

Expression qui remonterait ou puiserait ses origines dans la mythologie grecque ou romaine et ferait référence aux Moires ou aux Parques qui étaient les divinités maîtresses de la destinée humaine.
Les trois Moires, ou Moirai, s'appelaient Clotho, Lachésis et Atropos. Ces filles de Nyx sont des fileuses qui travaillent sur le même rouet :
La plus jeune, Clotho ou la fileuse, représentée avec une quenouille qui avait pour don de tenir le fil des destinées humaines, et donc tisse le fil qui représente la vie ;
La seconde prénommée Lachésis ou le sort avait pour tâche de placer le fil sur le fuseau, le déroule et le mesure ;
et enfin Atropos, l'impitoyable, l'inévitable, l'implacable, littéralement « celle qui ne tourne pas » décide de l'instant auquel elle coupera le fil, mettant un terme à la vie quand bon lui semblait. Bien sûr, les terriens ne pouvaient en aucun cas connaitre leur destinée telle qu'elle était réservée par ces 3 soeurs.
Elles règlent le destin des hommes, le destin étant la loi universelle du monde, il est supérieur même aux immortels.
Tout être possède sa moira, sa destinée, sa part ou son lot de bonheur et de malheur dans l'existence.
Leur nom provient d'un mot qui signifiait « part » ou « lot », dans le sens de « ce qui est à dévolu à chacun ». « Sa part n'était pas d'être aimée » ou « Son lot était d'être malheureux », voici le genre de phrases que les Grecs employaient pour décrire les divers destins dont les Moires affligeaient non seulement les mortels, mais aussi les immortels : car ces derniers devaient également se soumettre aux cruelles sentences des Moires.

Sylvain Tesson nous renvoie lui aussi à l'antiquité : "Sur le linteau d'entrée des cimetières de la Rome antique, le visiteur lisait cet aphorisme gravé sous un crâne : « Tu seras ce que je suis, je fus ce que tu es. ». (la mort parle latin) : Memento mori, « Souviens-toi que tu es mortel ». Dans le brouhaha d'une vie en fête, dans le contentement de soi et le désordre de nos heures, on a tendance à l'oublier. C'est un tort."

Alors ces dessins aussi simples soient-ils sont un formidable pied-de-nez, à la mort. C'est parfois cynique, souvent drôle, voire poétique, en prise directe avec l'actualité, mais une chose est certaine cela nous pousse à aller au delà du dessin...
Le texte qui les accompagne en préambule est lui aussi riche de réflexions, ne serait-ce que par rapport au vécu de l'auteur même s'il précise avoir commencé ces dessins bien avant avoir, lui-même, frôlé la mort. Ainsi qu' une mise au point sur la désinvolture que certains y verraient. Il le dit lui-même :
"Mes dessins ne se gaussent pas de la mort volontaire, ils la nomment pour la tenir au loin"

Et selon le théorème stoïcien cité : "Supprimer la mort serait la pire insulte au charme de la vie. La valeur de l'existence tient à sa brièveté."

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Cela peut paraitre macabre, au départ, cette idée de dessiner des suicidés.
Puis (ou, plutôt, d'abord) on lit le court texte qui introduit ces dessins, expliquant les idées qui se cachent derrière.
Et l'on se dit que, en effet, la Mort est là, présente, à nous attendre, ce qui doit rendre la vie plus belle encore.
La vie mouvementée de Sylvain Tesson en est le plus bel exemple.
Saluer la mort pour se sentir vivant.

L'écriture de l'auteur est toujours pleine de poésie, de beauté, de réflexion sur ce monde.
On peut, éventuellement, reprocher le fait qu'il n'y a pas assez de textes. On en voudrait plus.
Mais ce livre est avant tout un recueil de dessins.

Et, parfois, les dessins en disent plus que les mots. C'est parfaitement le cas, ici. Il y a, malgré ce regard sur la mort, de l'humour, mais aussi de la réflexion, si on lit ce qui se cache derrière les images.

A mes yeux, c'est réussi. Alors, bonjour la Mort, on se verra. Mais pas de suite. Pour l'instant, j'ai encore trop à lire.
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On pourrait discuter des heures entières du rapport que Sylvain Tesson entretient avec la mort sans jamais avoir la certitude d'y trouver une vérité. Noir, qui sortira aux éditions Albin Michel le 4 mai, propose quelques pistes écrites et dessinées pour entrevoir un peu plus de l'esprit sibyllin de l'auteur de la panthère des neiges (Gallimard).

Sylvain Tesson croque des pendus depuis trente ans en désarmant l'acte de mort pour le changer en situation cocasse, drolatique ou terriblement sarcastique. du pendu à un arbre à celui qui défie la faucheuse, le décès prête à sourire, le macabre n'existe plus sous le coup de plume de l'auteur et laisse place à l'audace de rendre la mort présente au quotidien pour mieux rappeler l'importance de la vie. de noir, il n'y a que la couleur de l'ouvrage, les dessins, eux, montrent simplement que nous sommes encore là pour les voir !

On croirait lire Montaigne dans ses Essais lorsque Sylvain Tesson revient sur l'expérience qui changea en grande partie sa vision de la mort – à défaut de chuter d'un cheval, il chute du toit. D'une expérience dramatique, il tire quelques pensées philosophiques sur cette peur constante de la mort : à trop y penser, on ne vit plus. A ne jamais y penser, on se fait prendre par surprise.

Alors comment faire ? A coup de bagues en forme de crâne qui rappellent le vieil adage du memento mori ? Oui, certes, mais pas seulement. Dessiner le pendu sous toutes ses formes pour le tourner au ridicule, dompter la mort par le dessin et s'en éloigner le plus possible ? Totalement, mais ne jamais oublier qu'elle reste l'unique issue.

Alors l'auteur et voyageur dresse quelques pensées connues de l'Antiquité à nos jours osant aborder sans fard la question de la mort et la pendaison. Cendrars, Jankélévitch ou Billie Holiday font partie du panel qui illustre sa philosophie de vie (ou de mort) pour laisser place aux dessins en seconde partie d'ouvrage. Décalés et prêtant à faire sourire la majeure partie du temps, le pendu de Sylvain Tesson n'a plus rien d'un simple suicidé à travers ces deux cents croquis.

A une ère post épidémie dans laquelle la mort devient un concept que l'on souhaiterait mentionner le moins possible, Noir fera sûrement grincer les dents de certains lecteurs qui n'adhèreront pas l'anticonformisme de cette pensée et en confortera d'autres qui ne cesseront d'imaginer la vie à travers la mort. A savoir désormais où se trouve le juste milieu ! Mais Sylvain Tesson prend soin de ne pas mentionner Aristote pour nous le dire…
Lien : https://troublebibliomane.fr..
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Monsieur, Madame,
Plusieurs raisons de choisir ce recueil de pensées très noires dessinées (ce qui n'est pas courant) . Une, c'est du Tesson. Deux, en feuilletant quelques pages dans votre librairie favorite, vous ne ferez qu'en rire de ces pendus. Et là troisième raison, c'est loin des 100 blagues les plus drôles de Tonton Mayonnaise qui sont tout sauf originales et hilarantes.
De plus, cher(e)s ami(e)s comme vous avez une succession imagée sans début ni fin et sans scénario, vous avez mille fois raison de lire sans ordre, sans logique numérique des pages, Tout est autorisé
Enfin, ça vous fera peut-être immédiatement penser, comme moi, a vos petits dessin griffonnés pendant les longues attentes pour obtenir le SAV qui, qui de toute façon, ne décrochera jamais
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J'ai beaucoup aimé parcourir ce sombre livre de Tesson; l'urgence de vivre se marie fort bien à l'ironie et l'obsession de l'Auteur pour les suicidés. Parcourir ses pages, en prendre une au hasard, c'est s'envoyer avec Sylvain T, une bonne vodka en compagnie de la camarde, rigoler cinq minutes avec elle, lui taper sur l'épaule pour enfin lui dire à bientôt, le plus tard possible. Original, étonnant, mélancolique, poétique, réaliste, philosophique, provoc et violent parfois, donc tout de même pour public averti, amateurs/amatrices d'humour noir. Peut-être que son auteur sous-estime l'impact qu'il peut avoir, car il faut l'avouer, tous les dessins ne font pas sourire, et ne provoquent pas une envie irrésistible de vivre. Ils peuvent même parfois transparaître que certaines existences sont peut-être bien plus terribles à vivre que ce qu'on peut craindre/supposer/espérer de la mort. C'est important de lire les premières pages écrites de Sylvain T. avant de plonger dans les dessins. Dans tous les cas, à l'heure du politiquement correct et de la dictature du tout positif, c'est une bouffée d'air frais qui fera, certes, tousser quelques bisounours, mais qui satisfera Cioran et Schopenhauer, qui doivent bien se marrer de là haut.
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