Wilferd
Thesiger est l'un des derniers explorateurs de notre temps. Surtout connu pour sa vie nomade avec les bédouin, il a aussi visité l'Irak, le Pakistan, l'Afghanistan, le Népal et l'Inde, dans leurs parties les plus montagneuses (Nouristan, Ladakh, Chitral, Hunza, Hazarajat, Kurdistan). Sans pour autant chercher à faire des sommets (ce serait même le contraire, puisque son but était de passer par le chemin le plus facile) ou à laisser son nom dans les manuels d'alpinisme, il côtoie les plus beaux sommets de ces région.
Mais ce qui l'intéresse surtout ce sont les habitants, qu'il photographie et avec qui il discute, échange; par qui il est plus ou moins bien accueillit (ses remarques sur ce sujet sont parfois croustillantes !), logé et/ou nourrit. Il est d'ailleurs dommage que cette édition française ne reprenne pas toutes les photos originales !
Sans avoir un but anthropologique (tout juste botanique, il cueille quelques plantes pour le British museum), ses récits pourraient très bien servir de base à un travail de ce genre, tant ce qui lui tient le plus à coeur sont les descriptions de ses rencontres avec les autochtones.
Bref, c'est un livre très intéressant pour qui aime cette Asie centrale montagneuse (celle qui entoure l'Hindu Kush), que Bouvier décrit lui aussi très bien dans son L'usage du monde.
Le langage est clair, simple, pur avec cette petite touche qui caractérise les enfants de la haute société anglaise du temps de l'Empire (ou presque !), richement éduqués dans les grandes universités.
Un régal, un classique, une invitation au voyage et à l'exploration !