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EAN : 9782226329950
439 pages
Albin Michel (02/11/2016)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Le Baron de Belsolles
« D'amours en duels, de complots d'État en révélations, Thibaut d'Anthonay manie la plume comme le fleuret. »
Madame Figaro.
Les femmes se l'arrachent, les hommes le détestent : liberté d'esprit, tempérament de feu, courage... Hadrien, baron de Belsolles, est un homme que l'on admire ou que l'on craint.
Lorsqu'il débarque à Fort Saint-Pierre en 1654, il ne tarde pas à provoquer le scandale. Sur ce territoire encore p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Hadrien, baron de Belsolles, débarque sur le sol de la Martinique en 1654. Fuyant les ennuis dont il était l'objet en France, poursuivi par les sbires de Mazarin, il ne se doute pas que sa vie va connaître de nombreux périls mais aussi de grandes fortunes à Fort Saint-Pierre.

Se liant d'amitié avec des juifs hollandais, il va investir son héritage dans une plantation de canne à sucres et des esclaves. Bien secondé par le lieutenant le Gouvellec et le métisse Baptiste, il va rapidement faire fortune et s'attirer la jalousie des autres planteurs qui l'avaient mis en garde contre la culture de l'or blanc.

D'autant que le baron fait fi des préjugés en refusant l'intégrisme religieux pour commercer avec les juifs et en affranchissant ses esclaves, ce qui n'est pas du goût de tout le monde…

Flibuste, sorcellerie, alchimie, complots, duels, amours interdites… Thibaut d'Anthonay nous propose avec le baron de Belsolles un roman d'aventures plein de panache et d'élégance, à la manière d'Alexandre Dumas ou de Paul Féval sans toutefois les égaler même si il tombe dans leurs travers : les longueurs.

Comme vous le savez déjà, j'adore les romans historiques et les romans de cape et d'épées, j'ai donc été ravie de retrouver cette ambiance dans ce roman qui se situe sous le règne de Louis XIV mais dans un contexte nettement plus exotique que Paris : La Martinique ! Ce dépaysement géographique est l'un des points forts de ce récit, l'auteur nous immerge au coeur de la plantation de canne à sucre et franchement on s'y croirait.

Hadrien de Belsolles est un héros fougueux et très moderne qui connaît un grand succès auprès des femmes et qui s'attire la haine des hommes. Liberté d'esprit, tempérament de feu, courage… le baron de Belsolles est un homme que l'on admire ou que l'on craint.

Un héros qui m'a beaucoup rappelé Angélique, la fameuse marquise des Anges, dont il est à mes yeux le pendant masculin, très proche de Joffrey de Peyrac avec qui il a de nombreux points communs : la noblesse, un goût prononcé pour l'alchimie et l'escrime, sans oublier la modernité d'esprit.

Thierry d'Anthonay manie la plume comme un fleuret et ce roman d'aventures, bien que rempli de longueurs, est bien documenté et joliment écrit. Je m'attendais à un récit bien rythmé où se succèderaient sans temps mort un certain nombre de péripéties et même, si effectivement il y a des duels, de la sorcellerie et même des combats avec des pirates, j'ai trouvé ce roman dans l'ensemble un peu trop long à mon goût.

Si l'histoire est intéressante et m'a vendu du rêve, certains chapitres sont même passionnants, les longueurs sont bien trop abondantes : resserré d'une centaine de pages, il n'en serait que meilleur, en tout cas de mon point de vue.

Dommage car, ceci mis à part, l'auteur s'est très bien documenté, faisant revivre à merveille la vie dans cette plantation au temps du roi Soleil et surtout, quelle belle plume et usage de la langue du 17è siècle, rien que pour ça, il vaut vraiment le détour.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C’était le seizième jour de novembre de l’an de grâce 1641. Comment pourrait-il jamais l’oublier ? Ils venaient de se disputer, sa sœur Anne et lui, pour une vétille, par désœuvrement. Car le ciel morne de cette après-dînée les avait tenus enfermés tout le jour, remettant de nouveau l’excursion au hameau d’Auteuil promise par leur mère au début de la semaine. Leur contrariété allait grandissant, à l’ombre grelottante des toits de cette ville que le soleil dorait trop rarement. Cette cité qu’ils avaient détestée dès leur arrivée, en vertu de leur instinct d’enfants, et qui ne le leur rendait que trop en plombant son ciel, par le déclin du jour dès cinq heures après dîner, et le froid térébrant qui envahissait les venelles, s’infiltrant sous les porches des demeures pour souffler son haleine glacée jusque dans les appartements. Leur hôtel, sis au milieu de la rue Guénégaud, semblait gagné par l’engourdissement et, malgré les flambées qu’entretenaient les domestiques, les deux enfants ne parvenaient pas à se réchauffer dans leur épaisse vêture.

Leurs parents s’étaient reclus dans leur cabinet de travail, leur collation à peine achevée, ainsi qu’ils avaient accoutumé de le faire depuis quelques jours, sans même leur accorder un instant, s’en remettant aux soins de leur gouvernante pour les distraire. Ces derniers temps, des éclats de voix de leurs père et mère retentissaient jusqu’à leur étage – le second –, situé juste au-dessous des combles où logeait la domesticité. Heurts inhabituels, en vérité, leurs parents ayant toujours vécu dans la concorde et l’harmonie, jusque dans leurs travaux qui absorbaient le plus clair de leurs jours.

Lorsqu’il remonte l’écheveau de ses souvenirs d’enfant de dix ans, résonnent à ses oreilles certaines bribes de leurs conversations qui leur parvenaient par l’escalier, se répercutant de marche en marche. Son père reprochait à sa mère un opuscule qu’elle avait publié, l’année précédente, et qui semblait leur causer à présent de graves alarmes. Non pour les dépens qu’il avait occasionnés, mais bien davantage parce qu’il redoutait que cet écrit ne mît leur liberté en péril, en raison de ce que venait de leur révéler leur avoué, la semaine précédente.

Dès lors, et jusqu’à cette funeste journée, l’humeur de leurs parents, d’ordinaire enjouée et affectueuse, s’était assombrie en proportion du froid et de la nuit qui envahissaient, peu à peu, toutes les pièces de leur demeure, tissant les fils invisibles du malheur qui allait enserrer dans ses rets leur famille pour longtemps.

Le jour fuyait donc cette triste cité, comme honteux de ne l’avoir éclairée que quelques heures durant, et ils ressassaient, sa sœur et lui, l’ajournement de leur visite à l’oncle Matthieu, là-bas, dans le parc de sa maison d’Auteuil. Sans s’en douter, ils partageaient déjà l’angoisse de leurs parents, qu’ils s’essayaient à dissiper en de vaines querelles. Ils se tenaient à l’étage, dans le boudoir attenant aux appartements de leur mère, qu’ils prisaient en raison de ses dimensions qui permettaient de le mieux chauffer.
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Il l’entendit s’adresser à sa sœur, alors que des martèlements de bottes montaient de l’escalier et que la voix de son père apostrophait les cavaliers qui investissaient l’hôtel :

« Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? En vertu de quoi vous autorisez-vous… »

Mais la voix de sa mère couvrit ses dernières paroles :

« Anne ! Gagnez les toits ! Fuyez par une faîtière, hâtez-vous ! »

Le premier estafier parvenait à l’étage, car Hadrien entendit distinctement ses injonctions à l’adresse de sa mère, à travers l’enfilade des pièces.

« Halte-là, madame, par ordre du Cardinal ! L’hôtel est cerné ; ne tentez pas de vous soustraire à sa justice ou il vous en cuira ! »

En une tentative désespérée de gagner du temps, sa mère dut s’essayer à lui barrer le passage, car des bruits de bousculade s’ensuivirent.

« Comment osez-vous, ruffian ! proféra-t-elle d’une voix altérée par la colère. Anne, au nom du Ciel, hâtez-vous, je vous en conjure…

– Mère, non, mère ! Que vous font-ils ? Laissez-la ! Mais laissez-la donc ! »

Redescendue à l’étage, la pauvre enfant avait sans doute voulu s’assurer du salut de sa mère et, dans un élan irréfléchi, s’était jetée sur ses assaillants de toutes les forces de ses petits bras pour tenter de l’en délivrer. À présent, les cris de sa mère se faisaient déchirants et, à la suite d’une courte lutte, dont l’issue n’était que trop certaine, Hadrien l’entendit pleurer, tandis que des voix d’hommes, mi-goguenardes, mi-irritées, ponctuaient la fin de leur exploit guerrier, et que la troupe s’assurait de ses prisonnières.

« Fouillez la maison ! Il nous faut tous les emmener ! Ordre du Cardinal ! »
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Ils se regardèrent un instant, Anne et lui, et jamais il n’oublierait la surprise aperçue dans ses yeux, qui devait se muer en une lueur de terreur lorsqu’ils entendirent les premiers cris de leur mère.
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« Nous sommes faits de l’étoffe de nos rêves. »

Shakespeare
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