Depuis la nuit des temps, l'homme cherche à dominer l'homme et les façons d'y arriver ne sont jamais exemptes de machiavélisme. Plus la technologie avance et plus les moyens sont effroyables. Jouer à l'apprenti sorcier est un sport, qui s'il peut exploser pleine face, peut aussi permettre aux différents services spécialisés des pays émergents de disposer de ceux qui n'ont pas ni les moyens, ni la technologie de pointe suffisants pour contrer l'autre. A ce petit jeu (sic) certains sont bigrement fortiches et, avec la bénédiction des superbes, ne se gênent pas pour asseoir leur suprématie.
C'est, en gros, ce que ce livre nous conte.
Dès le départ, le lecteur entre dans le domaine des recherches approfondies sur les capacités de notre cerveau, quitte à le couper en rondelles si besoin est sans demander à celui à qui il appartient son consentement, encore heureux s'il n'est plus vivant. Les leçons d'anatomie ne datent pas d'hier, en revanche elles se pratiquaient sur des morts, du moins faut-il le souhaiter.
L'oeil, ce véhicule de l'image, n'est qu'un accessoire, tel un appareil photo perfectionné, seul le cerveau enregistre effectivement ce qui défile devant le tunnel optique. On comprendra qu'il est devenu simple de faire passer des messages, des images subliminales, des injonctions et des phénomènes déterminés par le biais d'un film quel qu'en soit le support.
Réalité ou fiction, roman ou ouvrage scientifique, c'est au choix. J'espère, cependant et jusqu'à preuve du contraire, que personne ne s'amuse à déformer nos esprits à notre insu. Mais allez savoir, on se souvient qu'il y a eu des précédents pas si vieux que ça.
C'est effrayant et
Thilliez nous emmène dans l'horreur pure et dérangeante. Certes le fil de l'enquête est de bon aloi et bien rendu, trop bien même. Certes on bouge, Lille, Notre-Dame de Gravenchon, Marseille, Paname, le Caire, Aubagne, Montréal et Bruxelles, mais c'est pour mieux t'effrayer mon enfant ! On y va gaiement, services secrets de tous bords, CIA, autres et Légion étrangère pour notre chez nous. Pourquoi la légion, pour compliquer les choses, ministère différent, difficile d'ouvrir la porte ou de l'entrebâiller, c'est Fort Knox et il n'y a que des étrangers ou des personnages de peu d'importance ou relative. Je n'aime pas ça ! le pire est que la réalité n'est pas éloignée de la fiction.
Les deux protagonistes réunis, Henebelle et
Sharko, arriveront au péril de leurs vies, après bien des détours et des tours de force à briser la loi du silence pour obtenir que justice soit rendue, celle des hommes pour le moins. Cette enquête envoie le lecteur dans l'horreur banale, commune, acceptée, sue mais aussi chez les dingos, sans
Walt Disney, les décérébrés, les docteurs Mabuse à la petite semaine, les génies de la pellicule détournée, au sens propre comme au figuré, car ce genre de travaux est censé faire avancer la recherche et nous apporter un certain confort ou un confort supplémentaire, non ? Alors quand les hommes vivront d'amour, peut-être, mais d'ici là, et d'ici à là c'est comme l'alpha et l'omega, c'est pas à côté, le profit et le pouvoir continueront à habiter ceux qui les ont ou les cherchent.
Faut excuser cette philosophie à deux balles, cependant et j'ai pris le temps de la réflexion, c'est le sentiment que je ressens émaner de ce livre.
Restons-en à la fiction pour souligner le travail de recherche de l'auteur qui est de grande qualité, la peinture des personnages reste finement brossée, intéressante par leur humanité, l'écriture est celle d'un joueur de mots, un jongleur dont les phrases sonnent justes et la construction est intelligente dans l'intensité de l'intrigue, d'autant que le lecteur, tout au long du livre, à les yeux sur le principal incriminé sans le savoir tant cette oeuvre est prenante.
Je souhaite que ce ne soit qu'un rêve et non un cauchemar, ce dont je suis loin d'être sûr.
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