Alors que
Franck Thilliez s'améliorait et faisait monter la pression roman après roman,
Sharko marque un temps d'arrêt par rapport au côté explosif de
Pandemia. Ce n'est pas pour autant que celui-ci soit à mettre de côté, mais la boulimie littéraire n'a pas eu lieu.
Pourtant, l'auteur français continue son exploration de la folie, de la science et du corps humain, puisqu'il sera question de sang durant toute l'enquête.
Pandemia avait eu l'effet d'une bombe sur moi, grâce à un rythme, une écriture explosive, mais aussi avec sa thématique qui avait réveillé une certaine paranoïa en moi.
Sharko est dans la droite lignée de celui-ci, puisque
Franck Thilliez va évoquer un autre aspect médical qui fait sacrément froid dans le dos…
C'est devenu un peu comme sa marque de fabrique, mais
Franck Thilliez nous gratifie d'un prologue d'une intensité rare. On ressent la tension, la peur et l'excitation qui émane de cette scène. On reste pétrifié face à ce que l'on a devant les yeux. On croit jusqu'au bout que ce n'est pas possible, que cela ne va jamais arriver… On reste alors bouché bée devant ce prologue digne des Dents de la mer.
Le soucis de
Sharko vient par la suite et plus particulièrement de son enquête qui est assez lourde et bavarde par moment…
Sharko donne l'impression d'être devant une thèse sur le sang et tout ce qui tourne autour, plutôt qu'une bonne enquête policière. Ce n'est pas un mal, ce point de vue m'a permis d'en apprendre beaucoup sur le sujet, mais j'ai failli connaître une indigestion de sang. Cette lourdeur vient sans doute du milieu mis en place par l'auteur, puisque celui-ci est tout de même assez sombre. On retrouve ce qui avait fait le succès des premières enquêtes en solo de
Sharko, mais aussi celles d'Hennebelle.
Sharko, c'est le sang, l'horreur, la crasse et la noirceur humaine à son paroxysme. C'est parfois insoutenable, notamment quand on est phobique du sang, mais aussi des aiguilles. L'hématophobie n'est pas loin. Elle est tapie dans l'ombre. On ne se sent pas forcément à l'aise dans ce contexte et dans certains lieux.
Pour continuer dans la noirceur,
Franck Thilliez manie avec intelligence l'avidité de notre société moderne, avec un folklore que l'on connaît tous. le monde de la nuit n'a jamais été aussi dangereux.
sharko-franck-thilliez
Le couple
Sharko et Hennebelle semblait vivre la vie parfaite. La naissance des enfants, le petit pavillon en banlieue, le petit jardin. La vie tranquille et parfois ennuyante de bons nombres d'entre nous.
Franck Thilliez a alors eu la bonne idée de mettre le couple en danger, non pas en mettant un énième tueur à leur trousse, mais bien en inversant la tendance. Hennebelle commet un crime,
Sharko maquille la scène et fait tout pour être en charge des indices. Facile ? Pas tant que ça, puisque les équipiers de
Sharko et Hennebelle sont sur les dents…
Franck Thilliez mets alors en place ses pièces, afin de nous faire vivre un enfer.
Sharko et Hennebelle marchent sur des oeufs durant toutes l'enquête. Une épée de damoclès est juste au-dessus de leur tête, si bien que la tension est grandissante. On ressent la tension au sein de cette enquête et surtout autour du couple d'enquêteur. La moindre erreur peut-être fatale, encore plus quand notre meilleur ami est devenu un véritable chien fou…
C'est bien le couple qui est au centre de toute cette histoire et c'est sur
Sharko que tout repose, malgré certains fantômes du passé.
Franck Thilliez nous pousse à nous questionner sur notre amour. Sera-t-il assez fort pour surmonter tout ça ?
Bien que
Sharko n'est pas su m'apporter un rythme aussi intense que
Pandemia, il n'en reste pas moins un thriller efficace et sombre où la crasse de la société est à son paroxysme. On tremble pour notre couple d'enquêteur, on savoure la folie qui émane de cette enquête et on plonge corps et âme dans les ténèbres.
Franck Thilliez montre encore une fois qu'il sait jouer avec les peurs de la société… le sang n'aura jamais été aussi dangereux que dans ce roman.
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