Dans le 1er tome, « Exode 1938 », l'histoire se mettait en place, avec un très bon scénario qui nous embarquait facilement dans un pan de l'Histoire assez méconnu
Ce second tome vient clore de belle manière, l'exil de Bernhard Hersch, cinéaste juif qui a dû fuir Berlin et les persécutions nazies. Après la mort de sa femme Illo, dans un camp, il tente de survivre dans la Shanghai dominée par les forces du Japon impérial. Il va tout faire pour honorer la promesse qu'il lui a faite, en réalisant le film dont elle avait écrit le scénario. Grâce à Lin Lin et à un producteur américain, il va essayer d'y parvenir, malgré les nombreux obstacles auxquels il va se confronter. le manque de moyens, la barrière de la langue, les pressions nazies sur leurs alliés japonais pour persécuter les Juifs…
Il se démarque du premier, en mêlant souvenirs et réalité, espoirs et le quotidien. J'ai particulièrement apprécié les planches mettant en parallèle les deux femmes de Bernhard : Illo et Lin Lin, alternance habile entre le noir et blanc et les couleurs.
Les dessins de
Jorge Miguel sont toujours classiques, sobres, mais apportent un certain réalisme, appuyé par le scénario de
Philippe Thirault . Shanghai se révèle être bien différente des espoirs que Bernhard avait fondés, la ville se révèle étouffante avec ces soldats japonais omniprésents et persécuteurs de la population où les juifs ne sont pas mieux accueillis. Malgré tout, la vie prend le dessus et les personnages sont pleinement acteurs du changement qu'ils souhaitent.
Un second tome qui clôt agréablement cette histoire et qui tend à faire connaitre un pan de l'Histoire largement méconnu.