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sur 176 notes
La Résurrection est celle du Christ, après avoir subi la Passion.
Dans cette oeuvre baignée de religion et de spiritualité chrétienne, les deux personnages principaux aussi subissent une forme de Passion. le roman est celui du châtiment, après le crime qui a déjà eu lieu pour reprendre le titre du roman de Dostoïevski. La Maslova est accusée d'avoir tué un de ses clients, elle qui est prostituée. Son chemin de croix sera donc d'assister à un jugement et à une condamnation - elle qui est innocente, puis de suivre toutes les étapes de la déportation aux travaux forcés en Sibérie, sous la chaleur écrasante de l'été d'abord, dans le froid et le typhus de l'hiver ensuite.
Pour Nekhlioudov, son châtiment est de se sentir coupable du sort de la Maslova, lui qui l'a violée puis abandonnée enceinte en ne lui laissant qu'une centaine de roubles - le texte dit qu'il l'a séduite ; la scène est décrite de telle façon qu'il s'agit bien d'un viol, la Maslova a peur, elle s'enferme, elle pleure. Même si elle aimait Neklioudov, elle ne voulait pas lui céder.
Cependant, la transformation du barine fat, sûr de lui, jouisseur, homme du monde, en pénitent sentimental voire sentimentaliste prêt à donner toute sa fortune aux pauvres et à vivre une vie de misère parce qu'il estime que c'est son devoir, sa rédemption, est trop rapide. J'aurais sans doute aimé que la narration se focalise sur la Maslova plutôt que sur son ancien amant, sur ses pensées à elle - après tout, on n'est jamais sûr de ce qu'elle pense, c'est Neklioudov qui interprète ses réactions.
Cependant, j'ai eu l'impression que Tolstoi était peut-être dépassé par l'ampleur du sujet, au lieu de centrer le récit sur le procès et le voyage de la Maslova. Ainsi, il va multiplier les expériences de Nekliodov pour qu'il soit confronté à toutes les formes de misères et d'injustices possibles, des souffrances des paysans à celles des filles mères, de l'alcoolisme qui ronge la classe ouvrière à la corruption et l'imbécilité des dirigeants. Pour moi, Tolstoï a voulu faire une oeuvre totale, mais ce qui fait que sur le plan romanesque, l'intrigue n'avance que doucement, avec des répétitions, la multiplication de personnages secondaires et de récits dans le récit à l'intérieur desquels je me suis un peu perdue.
"Dans un pays où règne l'esclavage, le seul endroit convenant à l'honnête homme est la prison". En effet, les seules figures sincères, droites, positives, du roman, sont celles des prisonniers politiques qui pensent aux autres avant de penser à eux-mêmes, et qui sont portés par des idéaux.
Néanmoins, je regrette le message religieux trop appuyé, martelé même notamment à la fin. J'avais davantage apprécié Souvenirs de la maison des morts de Dostoïevski, au plus près des détenus déportés.
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Résurrection est un roman moins connu que "la guerre et la paix" et "Anna Karénine" pourtant avec ce livre, Tolstoï entreprend une enquête qui le mènera au coeur du système carcéral de la Russie des tsars et au coeur des idéologies révolutionnaires.
C'est une histoire tragique, celle de Katarina Maslova, jeune fille pauvre recueillie par de la famille éloignée et qui sera séduite par le neveu de ses bienfaitrices, le prince Nekhlioudov. Enceinte et rejetée par sa famille d'accueil, elle va connaître la misère et la déchéance avant de se faire injustement accuser d'un vol, accusation qui la mènera en Sibérie..Le prince veut racheter sa conduite, accompagne le convoi et renonce à sa fiancée qu'il a connue après Katarina.. Mais une rédemption, une résurrection est-elle possible?
Un roman moins connu mais qu'il faut lire pour mieux comprendre l'oeuvre de Tolstoî, un roman à la fois social et philosophique sur les conséquence de nos actes et les possibilités de racheter nos actes.
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Résurrection narre le voyage initiatique d'un bourgeois qui abandonne sa classe et découvre avec horreur sa propre imposture, dans un récit mené de main de maître. On y retrouve l'extraordinaire talent de Tolstoï pour mettre ses personnages face à leurs contradictions, leur renvoyer leur égoïsme naturel et ainsi les forcer à étaler leur cynisme. C'est particulièrement apparent dans les descriptions qu'il fait des relations entre les Hommes, où chacun cherche à extirper son plaisir et son intérêt, quitte à agir sans noblesse ni vertu.

Profondément contrit par la faute originelle qu'il a commise sur une de ses servantes, la faisant tomber dans la dépravation, le prince Nekhlioudov décide de tout faire pour se racheter en la suivant dans sa déportation vers la Sibérie.

À travers son repentir, le prince met à jour le système de domination sociale institutionalisée dans la société russe, l'inégalité de traitement et de justice entre riches et pauvres. C'est une critique systémique de la mainmise de la bourgeoisie sur les institutions supposées protéger le peuple que Marx ne renierait certainement pas !

Malgré l'évidente injustice de la situation que Nekhlioudov découvre, une sourde dissonance cognitive l'assaille. Il doute souvent, peine à être un véritable traître à sa classe et garde malgré lui un véritable amour de l'argent, des femmes de la noblesse, du raffinement aristocratique.
Merveilleusement décrit, il oscille entre la candeur inconsciente du nanti bien pensant et l'hypocrisie du bourgeois matérialiste.

Ce qui est particulièrement intéressant à observer dans ce récit, c'est la déception qu'il ressent alors qu'il s'attend systématiquement à recevoir de la part des pauvres qu'il aide une gratitude intense, dans une attitude tout à fait pharisienne.

C'est donc une vraie fable marxiste et révolutionnaire, tragique de par le destin terrible auquel les prisonniers sont voués, demeurerant pourtant résolument optimistes. En effet, les détenus ne sont ni tristes ni abattus, ils vivent avec chevillée au corps la foi en la Révolution et l'avènement d'un monde plus équitable et plus juste.

L'on navigue ainsi entre les détenus politiques s'écharpant sur les conditions de vie auxquelles les paysans pourraient aspirer si la révolution advenait, les couples emprisonnés qui continuent de faire vivre leur amour malgré la promiscuité, les femmes qui suivent leur mari injustement emprisonné, etc.

Tolstoï dénonce la culture du vice et de l'immortalité qui règne dans les prisons, résultat des sévices avilissants et des humiliations inexplicables infligées à des détenus la plupart du temps innocents, seulement coupables d'être pauvres, et que l'administration pénitentiaire déprave alors même qu'elle prétend les sauver.

À la fin de la narration de la conversion typiquement chrétienne du héros, Tolstoï prône pour finir un anarchiste judiciaire, citant longuement l'Évangile de Saint Matthieu pour affirmer que l'homme ne peut juger l'homme puisque chacun est coupable envers tous.
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Le troisième et dernier des grands romans de TolstoÏ, Résurrection, est un peu son testament.
L'histoire que raconte l'écrivain est inspirée d'un fait réel.
Katioucha Maslova est une jeune fille élevée par ses tantes, jeune fille séduite et abandonnée, elle a donné naissance à un enfant qui est mort aussitôt. La seule voie qui s'ouvre est la prostitution. Lors d'une sordide affaire de mort violente, elle est arrêtée puis condamnée au bagne. Dans le jury de ce procès il y a le prince Dimitri Nekhlioudov qui n'est autre que celui qui l'a jadis séduite et abandonnée.
Sur la voie de la rédemption Dimitri va tenter de soustraire Katioucha à une sentence trop dure, puis va tenter par tous les moyens de se faire pardonner et de l'aider à survivre pendant le long voyage vers la Sibérie.

Rédemption, tel est le thème du roman, pour le prince il importe de mettre en adéquation sa foi et ses actes et ses idées. Il est évident que Tolstoï apparait fortement en filigrane de ce personnage. La quête difficile du prince vers un pardon espéré, vers une libération spirituelle est émouvant, il est honteux de son comportement et est prêt à tout abandonner. Est-ce la bonne façon d'obtenir le pardon ? est-ce suffisant ?

Certes certains passages sont un peu trop lyriques et emphatiques à mon goût mais j'ai pris un vrai plaisir à la lecture de ce roman, le style est celui de Tolstoï et ça on ne s'en lasse pas, il peut en quelques lignes vous transporter : la scène la plus forte et la plus splendide se déroule durant la fête de Pâques et est magnifiquement évoquée.
Sa remise en cause d'un certain ordre social, son interrogation sur les privilèges de la noblesse, ses descriptions de l'univers carcéral, des conditions de la mise en oeuvre de la justice sont terrifiantes et expliquent les difficultés qu'il a eu à publier son roman. L'Eglise orthodoxe y a vu blasphème et profanation, moi j'y vois la quête inlassable d'un homme après ses idéaux.
Cela m'a rappeler le Tchékhov de l'île de Sakhaline. Il y a dans ce roman un souci d'authenticité très fort qui le rend extrêmement attachant. Un grand roman qui vaut d'être découvert.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Au coeur de la Russie du XIXe siècle, un homme se sent coupable d'avoir conduit une femme qu'il a aimée vers la déchéance, et va alors tout tenter pour parvenir à la rédemption.
On pourrait dire de prime abord que le récit comporte quelques longueurs, mais quelle satisfaction, une fois que la lecture est finie! C'est une satisfaction pour moi, car il ne s'agit pas d'une simple histoire d'amour ou de ce dans quoi on voudra bien la ranger; pour moi, l'histoire n'a été en fait qu'un prétexte pour l'auteur de mener une réflexion sur les conditions de détention des malfaiteurs dans les prisons russes, et sur le déroulement des procès. Il s'agit d'un gigantesque pamphlet sur la justice, et en même temps une vaste critique du statu quo de la société, qui se voudrait une prémisse à la lutte des classes, où sont ridiculisés les représentants de l'aristocratie. On sent bien en filigrane la voix de Tolstoï qui parle derrière sa plume. Et en même temps, on s'attache aux personnages, on a envie de savoir la suite, d'arriver au bout pour enfin savoir ...
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De Tostoi, j'ai lu "Guerre et Paix" et "Anna Karenine" au temps de mon adolescence: ce sont deux grands romans, mais je ne les ai pas mis au panthéon de la littérature. Comme on cite parfois "Resurrection" comme le troisième chef d'oeuvre de l'auteur, j'ai voulu le lire - tardivement. Et j'avoue que je me suis senti extrêmement déçu en refermant ce (trop long) livre.
D'abord l'aventure des deux héros m'apparait comme un cas d'école invraisemblable, ou en tout cas exagere (même si je sais que Tolstoi se serait inspiré d'un fait-divers réel). Je ressens que l'écrivain se saisit de cette situation pour écrire un "roman a thèse", pesamment mis en scène et lourdement insistant. Il faut se rappeler aue Tolstoi a écrit "Resurrection", au moment d'une grande crise morale qui voulait contrebalancer ses frasques de jeunesse et ses avantages exorbitants de boyard. Il s'est alors volontairement mis en position de rupture sociale et politique; cela ne l'empêchait pas de multiplier en même temps les contradictions, voire de jouer un double jeu. Ce livre est le reflet de l'état d'esprit de l'auteur à la fin de sa vie.
Selon moi, on trouve dans "Resurrection" trop de "bons sentiments" côtoyant l'extrême bassesse (qui sert ici de grossier contrepoint). Si touchant que Tolstoi ait voulu le dépeindre, Nekhlioudov a fini par me paraitre presque ridicule, avec son insistance a sauver la Maslova. Cette derniere est peinte d'une manière un peu plus réaliste, je le reconnais: en effet, elle n'accepte pas de jouer le "tendre duo" que lui propose par son amoureux trop plein d'abnegation.
Par ailleurs, j'ai été surpris par la prose employee dans ce roman: je la trouve banale, lourde, sans souffle... De plus, Tolstoi se croit oblige de faire une description préalable de tous les personnages qui interviennent dans le roman, alors que ces précisions n'apportent pas grand chose à la compréhension de leur profil. Cette manière de présenter son recit, ainsi que l'absence de ressorts qui permettraient de faire progresser l'action au fil du roman, le rendent fastidieux a lire.
Reste un intérêt qui me parait justifier (en partie) ce livre: la description de l'univers carcéral russe, au temps des tsars – c'est évidemment tres moche, mais on pourrait évoquer encore pire: le Goulag du temps de Staline. Ceci ne suffit donc pas à valoriser ce livre, a mes yeux. Quitte a paraitre iconoclaste, je ne recommanderai absolument pas la lecture de "Resurrection".
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Mon premier Tolstoï et ce fut la révélation. J'ai découvert les thèmes récurrents de cet auteur et la profondeur de ces romans: écriture agréable, psychologie des personnages, réflexions sur des thèmes forts, critiques du monde de l'argent et du pouvoir, respect du monde des "gens simples". Comme souvent, le personnage récurrent chez Tolstoï: l'aristocrate qui ouvre les yeux et se dresse contre sa classe sociale et découvre et s'attache au petit peuple, personnage qui représente le parcours de l'auteur. A tout ceux qui se lance pour la première fois dans un Tolstoï: lisez un résumé de sa bio avant de commencer, ça donnera plus de force à ce que vous allez lire.
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Ce dernier roman de Léon Tolstoï, inspiré d'une histoire vraie, lui a pris quelques années avant d'être enfin édité.
Lors du procès d'une prostitué la Maslova, le prince Nekhlioudov qui fait partie des jurés reconnaît la jeune servante qu'il a séduite (et limite violée) et perdue dans sa jeunesse. Suite au verdict où elle est jugée coupable par erreur de compréhension de la procédure, Nekhlioudov se sent responsable de cette condamnation car c'est par sa faute initiale qu'elle en est arrivée là.
Par la suite, à travers son combat pour la libérer, Tolstoï va nous dépeindre le système carcéral impérial Russe dont va directement découler le système concentrationnaire communiste. Pour avoir lu quelques livres sur le Goulag stalinien, on ne peut être que frappé par la similarité de l'histoire.
Bien plus que dans ces deux oeuvres très connues que sont la guerre et la paix et Anna Karenine, j'ai découvert le côté humaniste et féministe de Tolstoï. En amont de la révolution russe, ce livre semble une éloge de l'idéologie marxiste, plaidant pour une société plus juste, plus égalitaire et où la terre n'appartiendrait à personne.
Tout au long du livre, le personnage principal va ouvrir les yeux sur l'injustice de son monde, l'égoïsme de sa classe et sera perpétuellement déchiré entre son idéal d'égalité et la difficulté de renoncer à ses privilèges. Après avoir lu la biographie de l'auteur, on ne peut que reconnaître Tolstoï dans le prince Nekhlioudov. La description de la prise de conscience qui se fracasse sur le jugement de la société sent le vécu. L'horreur face à la découverte de la misère des plus pauvres aussi.
Un grand livre, qui encore plus que les autres m'a donné envie de lire l'intégralité des oeuvres de Tolstoï.
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Étrangement Léon TOLSTOÏ (1828-1910) a écrit peu de romans. Si nombre de ses nouvelles pourraient aujourd'hui, par leur ampleur, figurer au nombre de ce format, seulement une poignée se voit en être attribuée, parmi lesquels « Résurrection ».

« Résurrection » est un roman ample, typiquement russe, avec ses intrigues, ses longues séquences d'amour, sa pléthore de personnages, son contexte historique. La Maslova, Katucha, est une prostituée condamnée pour meurtre suite à un procès irrégulier conté par l'auteur, gâché par les jurés dont faisait partie Nekhludov, un homme qui a aimé Katucha 10 ans plus tôt. Il va tout mettre en oeuvre pour la faire reconnaître comme innocente et la sauver du bagne.

Comme souvent chez TOLSTOÏ, on tergiverse, on souffre mentalement, on se flagelle beaucoup. Car ce Nekhludov, touché par la grâce, cherche la rédemption en vue d'une purification pour donner un sens à sa vie. Après des années de débauche, il veut se racheter et faire le bien sur terre. Avec une foi touchant au mysticisme, son but est de distribuer le bonheur, non sans un discours anarchiste, puisqu'il veut entre autres, lui le barine, rendre ses moujiks propriétaires de ses propres terres. « le projet de Nekhludov partait d'un désir de renoncer à son intérêt personnel pour l'intérêt des autres ».

Vous l'aurez aisément compris, Nekhludov est le double de TOLSTOÏ, dont la volonté de créer une religion nouvelle et mystique, le Tolstoïsme, son « anarcho-christianisme » à son paroxysme en cette fin de XIXe siècle. Nous sommes alors en 1899, il termine « Résurrection » à la toute fin de cette année-là. Nekhludov est son moi propre qu'il affirme, scrutant ses personnages de manière psychologique voire psychanalytique. Katucha est une femme qui s'enivre, qui se salit physiquement comme moralement, qui sait charmer pour obtenir ce qu'elle veut, et son double à lui, l'auteur, cherche à la replacer sur le droit chemin, celui de la rédemption, et donc de la Résurrection. Nekhludov se sacrifie pour la Maslova, veut l'épouser, ce qu'elle refuse, la suit lors de ses voyages entre deux détentions, le but ultime étant une déportation en Sibérie.

Nekhludov, dans ce besoin de produire le bien, est un être irritant car surenchérissant dans une bienveillance touchant à l'envahissement. Cherchant à tout prix à se purifier, il semble vouloir purifier de ce fait la terre entière. Mais ne vous méprenez pas pour autant : « Résurrection » est un très grand roman de TOLSTOÏ. Oui, malgré tout ce que je viens de décrire, cette histoire est bouleversante, notamment par la description des conditions de détention des prisonniers russes sous le tsarisme, mais pas seulement. L'étude des personnages est poussée, la doctrine chrétienne est finement déployée même si elle tourne à une sorte de caricature du bien « à tout prix ». Quant à la morale anarchiste, elle est parfaitement en place, elle représente les revendications et les postures de TOLSTOÏ à cette époque.

La traduction que j'ai lue est signée Teodor de WYZEWA, mais comme vous le savez, rien n'est simple dans les retranscriptions de la littérature russe classique. En effet, nous trouvons plusieurs traces de traductions de ce texte sous cette signature, mais différentes… Il en existe au moins deux, pas tout à fait similaires, et surtout le texte n'est pas découpé de la même façon pour les chapitres, les noms des personnages sont également modernisés (ce qui ne cesse d'ailleurs d'évoluer dans les traductions de littérature russe), de quoi devenir chèvre. J'ai pour ma part utilisé la version disponible gratuitement sur Wikisource.

« Résurrection » est de ces classiques amples, forts, malgré des longueurs (600 pages tout de même), de nombreuses redites, mais il vaut largement l'expérience de lecture. Il est une fresque que l'on a du mal à lâcher, un roman d'une grande profondeur, sans doute novateur pour son époque par ses thèmes et en tout cas pour la manière de les présenter. Et au risque d'en choquer, je rajouterai qu'il en ressort un ton particulièrement Dostoïevskien (dans le mysticisme, la souffrance, les éléments féminins, les contradictions, la lutte pour Dieu ou contre son absence, etc.), et c'est sans nul doute le plus Dostoïevskien des textes de TOLSTOÏ, il est d'une grande puissance, d'un grand aboutissement, il me paraît l'un des chaînons incontournables de l'oeuvre.

https://deslivresrances.blogspot.com

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On aurait pu croire que les goulags sibériens étaient une invention de Lénine... que nenni, les prisons du Tsar dégorgeaient avec une telle abondance qu'il fallait bien réaliser des purges humaines. Il faut dire que la justice était plutôt expéditive quand on était de petite condition.

c'est ainsi que le prince Nekhlioudov va, par le plus grand des hasards retrouver cette jeune servante qu'il engrossa et qu'il abandonna contre 100 roubles dans sa jeunesse, dans un tribunal où il fait partie du jury.
Katioucha (tel est le nom de la demoiselle) a pris quelques rides aux coin de ses yeux rieurs, mais elle est toujours bien jolie et le prince se prend de remords pour son comportement passé.
Malgré son innocence avérée lors de ce procès où elle est accusée de meurtre la justice est borgne et l'envoie respirer l'air pur des contrées sibériennes.
Nekhlioudov va alors commencer des démarches pour aider la jeune femme.

Dernier "grand roman" de Tolstoï et peut-être le moins apprécié il n'en demeure pas moins une intéressante critique politique qui met en relief un aspect sentimental hors du commun pour l'époque.

Agréable lecture





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