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3,7

sur 163 notes
Adrien Tomas nous propose un premier tome solide et efficace, qui fera passer un bon moment à tous les férus de fantasy. Si la trame reste très classique, il faut reconnaître que l'auteur connait ses bases et s'amuse même à les détourner de temps en temps... Après cette lecture, vous ne verrez plus jamais les elfes et les dragons de la même manière ! L'opposition entre le Bien et le Mal se transforme également en conflit entre la Nature et le Progrès, une vision intéressante que j'ai appréciée. Les personnages sont nombreux et bien travaillés, même si je regrette que certains le soient beaucoup plus que d'autres.

Une bonne pioche avec ce livre qui, malgré quelques longueurs, se révèle efficace et prenant.
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Le Père et l'Autre sont les deux aspects du monde, les deux plus grandes puissances rivales qui se livrent querelle depuis toujours. Ils se combattent à travers leurs Hérauts, cinq êtres qu'ils ont chacun choisis pour les représenter et qui vont devoir se battre pour la gloire de leur maître mais aussi la survie de leurs propres peuples et idéaux. C'est ainsi que Llir, Maev, Corius, Naorl et Moineau, cinq esprits totalement différents, au passé et aux origines que tout oppose vont se retrouver et se regrouper – en dépit de leur désir – à L'Ame de la Grande Forêt, là où siège l'esprit du Père. Ils vont devenir le Danseur, la Dame, le Soldat, la Bête et le Prophète du Père et vont apprendre à maîtriser leurs nouveaux pouvoirs et vont comprendre que quelque part existe sur ce monde « leur jumeau », propre Héraut de l'Autre et qu'ils vont devoir l'exterminer pour faire triompher le Père, mais aussi et surtout empêcher la volonté de l'Autre de détruire le sixième royaume ainsi que tous les peuples légendaires qui y demeurent. Choisis depuis leur naissance à devenir les Hérauts du Père, Llir, Maev, Corius, Naorl et Moineau n'ont pas le choix, ils devront quoi qu'il leur en coûte devenir les pions de la gigantesque partie d'échec que se livre le Père et l'Autre depuis toujours…

Ce monde est divisé en six royaumes ; pour simplifier il y a Évondia situé dans les terres enneigées du Nord ouest, Rym, Vale et Khara qui se disputent le Sud Ouest, Sélénir au Nord Est et l'Empire de Seï au Sud Est. Et au milieu de ces cinq royaumes il y a la Grande Forêt aussi appelée le Sixième Royaume, terre de refuge pour les peuples Elfe, Dragon, Dryade, Changeur et Sylphide. À ce sujet la carte au début du livre est un vrai petit plus que j'ai grandement apprécié et qui a pour beaucoup contribué à la compréhension de cette histoire.

Avec la geste du sixième royaume, nous voici au coeur d'une épopée assez classique mais furieusement efficace. Classique dans l'idée ; une sorte de groupe se crée et est composé des représentants de chaque royaume afin de protéger le sixième qui est ceinturé par les autres royaumes qui menacent de le détruire afin de faire avancer le progrès du monde des hommes au détriment de la magie et des peuples de légende…
Mais surtout efficace dans le style et les codes revus et détournés de la fantasy épique traditionnelle. J'ai d'ailleurs particulièrement aimé retrouver dans ce roman un certain nombre de créatures fantastiques totalement revisitées pour la plupart, les Nains, des Elfes, des Driades, des Loups Garous, la naissance d'un vampire, des Dragons, les sylphides… Ces nouvelles versions de créatures mythiques sont assez surprenantes, admirablement pensées et décrites, l'imagination de l'auteur m'a vraiment envouté !

Nous avons ici des chapitres à voix multiples assez courts, heureusement l'auteur a pensé à indiquer en tête de chapitre le nom du personnage à qui nous avons affaire, sans cela j'aurai certainement été perdue rapidement, car il y a vraiment beaucoup beaucoup de personnages et de peuples dans cette histoire. À ce sujet, un petit lexique regroupant les divers personnages aurait été le bienvenue… Ceci dit, j'ai plutôt bien aimé les chapitres courts, je trouve que ça donne un bon rythme à l'histoire. le style de l'auteur est fluide et facile, ce qui n'est pas toujours évident dans ce genre de récit. Les personnages m'ont bien plu, ils se dévoilent peu à peu chacun leur tour et souffrent aussi pas mal, il faut avoir le coeur bien accroché ;-) .

La fin étant vraiment imprévisible je suis restée scotchée durant le dernier quart du roman, franchement captivée par les stratégies militaires misent en place, les retournements de situation, les destins incroyables qui se dévoilent, les vérités qui éclatent…

En bref : Une lecture très agréable, inattendue et dépaysante, un message écolo en toile de fond dénonçant la destruction de la nature au bénéfice du progrès. Des personnages que tout oppose dotés d'incroyables destins, ni bons ni méchants et qui s'affrontent jusqu'à la mort. En clair, une idée simple mais très agréablement développée et vraiment très plaisante à suivre. Un véritable coup de coeur pour moi !!
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Dans ce roman, de nombreux personnages vont façonner L Histoire. Deux camps s'opposent : en gros, celui du Père qui représente la Nature et celui de l'Autre qui représente le progrès. Chaque camp dispose de cinq Hérauts ayant des pouvoirs différents et qui vont mener des peuples à se battre pour la victoire de l'un ou de l'autre. Ça ne s'arrête pas là puisqu'au-delà de cet affrontement de concepts, les Humains ne sont pas en reste pour faire ce qu'ils font de mieux : essayer d'asseoir leur pouvoir sur leurs concitoyens...
Je n'ai pas lu assez de romans de fantasy pour y retrouver des références à d'autres ouvrages, mais j'ai eu la ferme impression que La geste du 6e royaume s'en était nourri. La construction est assez classique mais l'auteur nous réserve tout de même quelques surprises dans le destin qu'il réserve à ses personnages. Ces personnages sont d'ailleurs très nombreux mais ça ne nuit pas pour autant la compréhension, ce qui est un bon point !
En bref, un roman de fantasy qui reste assez traditionnel mais avec lequel on passe un très bon moment de lecture.
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Merci à Babelio et l'éditeur pour ce partenariat car voilà un premier roman fort prometteur et qui m'a bien plu malgré quelques petites faiblesses ici et là.

J'ai surtout aimé deux aspects en particulier : avoir fait d'une forêt enchantée un sixième royaume, car l'idée sous-jacente d'une nature encerclée par la civilisation et soumise aux pressions de toutes sortes me plaisait bien, et avoir redessiné les créatures de Fantasy en les présentant sous un jour nouveau. Vous serez étonnés de la personnalité des dryades, sylphides, loups-garous et dragons. Quant aux elfes, oubliez le modèle Tolkien

La trame de cette guerre de conquêtes reste classique, on fait et défait des alliances pour envahir l'Autre, l'Etranger, ici la forêt, le tout sous le regard de divinités peu sympathiques. Grossièrement, on pourrait résumer cette lutte à un combat fratricide, entre le dieu du Progrès et celui de la Nature. Chacun dispose de ses propres Hérauts (le Danseur, le Prophète, le Soldat, la Bête et la Dame) qui sont destinés à s'affronter. Mais ces deux camps opposés sont plus poreux qu'on ne l'imagine.

L'auteur a bâti un monde cohérent, géographiquement et historiquement, où différents peuples cohabitent plus ou moins paisiblement selon l'époque. En outre, la spiritualité ou plutôt la religion est très présente, Chaque peuple honore ses divinités, les chamanes sont tenus en haute estime, et… les sacrifices sont nombreux. Il n'y a pas de société idéale, on tue, on vole, on réduit en esclavage… pas très joli. En comparaison, le peuple disparate de la Forêt semble plus primitif mais pourtant ô combien plus juste et équilibré. D'ailleurs, la Nature c'est aussi le Rêve, la Magie, sa sauvegarde en devient d'autant plus nécessaire.

Il n'est donc pas étonnant que j'ai eu un gros coup de coeur pour ce pauvre royaume malmené et j'ai nettement préféré les loups-garous et dragons aux preux chevaliers et prêtres cruels.

L'auteur n'a pas voulu tomber dans le piège du manichéisme, il me semble en tout cas, comme en témoigne ce récit à plusieurs voix et qui constitue d'ailleurs une des faiblesses du roman ; J'ai peiné à me retrouver dans cette galerie de personnages. Ces personnages justement n'échappent pas toujours à un traitement sommaire, comme Corius le semi-Nain ou sont un peu stéréotypés, comme Moineau ; Si certains inspirent peu de sympathie en regard de leur passé, mais finissent par devenir attachants (au hasard, Maev), d'autres ont emporté mon adhésion dès le début, comme Naorl à qui l'on doit les passages les plus réussis et les plus poignants. J'ai également apprécié Tildor, le Chroniqueur de l'Histoire censé être impartial, autre bonne trouvaille, ou encore Aevar, l'Ange de fer dont la présence détonne un peu dans cet univers très médiéval. du côté des méchants, le personnage le plus intéressant est sans doute le monstrueux Orgoth, qui n'est pas sans évoquer Gollum.

Mais pour en revenir au manichéisme, il demeure toutefois présent avec certains ; dont le Masque, Irian, un assasin que rien ne rachète ou encore Taeni la Matriarche Grise, assoiffée de pouvoir et Adhùain un vrai sadique celui-là. La fin du roman réserve également une surprise bien amenée, avec la naissance d'une créature à laquelle je n'aurai pas pensé dans ce type d'histoire.

Pour en terminer, je ne peux que saluer un auteur qui livre une première oeuvre convaincante. S'il parvient à gommer quelques travers au fil de son parcours, nul doute qu'il faudra compter sérieusement avec lui en Fantasy française.

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(...)Une des grandes richesses de ce livre tient dans la diversité de ses personnages. Autant vous dire qu'ils sont très nombreux, impossible de ne pas trouver son bonheur. Et si les humains ne vous conviennent pas il y aura toujours les autres espèces. N'en attendez pas trop des elfes, Adrien Tomas prend un malin plaisir à détourner les caractéristiques des espèces que l'on trouve classiquement dans la fantasy. Pour les elfes, ils sont plutôt du genre "fin de race", pour les dragons " grosses vaches". Difficile de dire qui j'ai préféré, peut-être Corius, le demi-nain, bougon au grand coeur... Ou bien Llir le barde soldat...

Pour conclure, j'ai passé un très agréable (et long) moment à découvrir cette geste. Les personnages sont variés et foisonnants, l'univers très bien décrit et l'intrigue assez dense. de la Fantasy assez classique sur la forme, mais surtout très agréable à lire. J'ai maintenant hâte de découvrir les autres livres d'Adrien Tomas.
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Ayant beaucoup aimé Notre dame des loups ainsi que les nouvelles de l'auteur dans Trolls et licornes et Trolls et légendes, j'ai eu envie de lire ce roman qui a obtenu le prix Imaginales en 2012 et qui est le premier roman de l'écrivain. C'est un gros roman de 700 pages avec un police serrée dans la collection poche, qui a beaucoup de points positifs mais aussi des longueurs. La plume efficace et fluide de l'auteur permet de faire passer la grosseur du roman. Chaque chapitre est écrit selon le point de vue d'un personnage, ce qui permet de connaître tout ce qui se passe. Adrien Tomas est un adepte de ce type de narration que l'on retrouve dans beaucoup de ses écrits. Cependant, il y a beaucoup de protagonistes et on est un peu perdu (surtout au début) en se demandant qui est ce nouveau personnage. Un rappel des personnages aurait pu être le bienvenu pour éviter cela.

L'univers, même s'il est plutôt classique, est très développé. Tout est cohérent et beaucoup d'éléments sont très intéressants. La chronologie, les races, les classes de personnages sont extrêmement bien développées. Cependant, pour expliquer certains points du monde, l'auteur a souvent recours à des passages didactiques où un personnage explique à un autre, ce qui est un peu lourd à lire et surtout nuit au rythme. Pourtant, il y a beaucoup d'actions et il se passe énormément de choses. le début est une mise en place de l'histoire et des personnages avec certains passages un peu longs. Ensuite, avec le début de la guerre, on a une accélération du rythme, un peu comme s'il fallait rattraper le temps. Ce roman est à classer dans le genre fantasy épique, entre Tolkien et Gemmel, avec des scènes de combat de masse très impressionnantes et visuelles.

Le roman raconte l'histoire d'un conflit entre deux camps avec la présence d'élus dans chaque camp. C'est plutôt classique mais il y a des éléments originaux dans le choix des hérauts qui ne sont pas ce à quoi on pourrait s'attendre. Il y a beaucoup de personnages, presque trop et certains ne sont pas assez aboutis. Moineau est trop classique et apparait comme un personnage déjà vu trop de fois. Llir est le plus attachant et le plus développé. Ceux du camp opposé sont intéressants presque trop puissants.

J'ai passé un bon moment avec ce livre même si il a les défauts de ses qualités: il est très ambitieux avec un univers très développé, cohérent et extrêmement bien travaillé, une chronologie claire mais avec beaucoup trop d'éléments et de personnages ce qui nuit à la clarté et à la compréhension. L'auteur travaille sur de nouveaux romans dans cet univers, je les lirai certainement car le monde est vraiment très intéressant.
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Un livre que je ne regretterai pas d'avoir lu.
Même si dans les grandes lignes, notre première idée est celle du "déjà vu" il n'en est rien.
Tout d'abord car ce n'est pas l'ordinaire opposition bien/mal que l'on trouve généralement dans ce type de roman.
Non c'est deux "Aspects" deux voies possibles pour le monde qui s'affrontent, le progrès et la nature sauvage. (on sent le diplôme et la fibre écologique de l'auteur)
Ces deux Aspects, le Père et l'Autre ne s'affronte ntpas de manière directe, mais comme de juste à travers des personnages.
Et là aussi originalité, ce n'est pas les jeunes héros merveilleusement gentil et idéaliste de l'un et les méchant fanatique et cruel de l'autre...
Du côté dont le lecteur souhaite (normalement) la victoire, celui des "héros", doute, refus, ambition ne sont pas absent.
De l'autre, certes il y a bien deux personnages assez noirs, mais aussi un personnage qui n'a pas de libre arbitre et une jeune fille persuadée d'être du bon côté et qui n'est pas mauvaise en soit... ( qui est d'autant plus sympathique qu'il y a une belle histoire d'amour tragique à la clef, mais bref, je n'en dirais pas plus.)

Bref de nombreux points font de ce roman un roman qui se démarque du reste, et la fin notamment est vraiment bien pensée et tout à fait inattendue.

L'écriture est fluide, ce qui ne gâche rien, et l'intrigue riche en péripéties sans exagération.

Bref pour moi, un excellent roman, j'en lirais volontiers d'autre de cet auteur.
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Il s'agit du premier roman d'Adrien Tomas, et quels débuts ! Un roman de quelques 700 pages aussi bien écrit, ç'a de quoi impressionner je trouve. Car il s'agit en plus d'un texte de qualité, à la cohérence parfaite, au style enlevé et à l'intrigue intéressante.

Parlons-en, de cette intrigue. Contrairement à beaucoup, l'auteur prend le temps de la dérouler à la manière d'une pelote de laine : on ne sait pas quel sera le prochain événement ! Et c'est ce qui m'a poussé à continuer cette lecture malgré d'autres romans pourtant très intéressants eux aussi qui me faisaient de l'oeil !
Chaque chapitre narre les aventures d'un personnage en particulier, ce qui nous montre l'avancée de l'histoire de la manière dont nous pourrions la percevoir si nous étions l'un des personnages, de manière morcelée. Et cela contribue à donner une tangibilité aux personnages ainsi qu'à ce qui leur arrive.

Les personnages sont eux aussi très bien construits, et disposent chacun d'un background fourni. On peut les aimer ou les détester en connaissance de cause, car aucun n'est tout noir ni tout blanc., et il est fort possible que vous découvriez certaines choses à l'origine du comportement des personnages qui pourraient bien vous étonner. Ils doivent faire face à des aventures et à des enjeux qui les dépassent, et de loin. Confrontés à ces périls, ils révéleront des pans de leur caractère insoupçonnés.

La suite sur le blog :)
Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
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Le sixième royaume : une forêt impénétrable et interdite aux humains. Les Cinq Royaumes décident d'annihiler ce voisin gênant. Alors qu'ils sont souvent en guerre, ils s'allient contre la Grande Forêt, menés par Seva. En face d'eux, les cinq. Ils ne se connaissent pas, voire ne s'apprécient pas. Que ce soit le baladin, la sorcière, le voleur, le demi-nain ou l'homme-loup, leur destin est de mener les cinq peuples à la victoire.

Sous un vernis de haute-fantasy, qu'on a déjà lu et relu, ce roman étonne et détonne. Première constatation : il n'y a pas de narrateur, car tous les personnages sont narrateurs. Chaque chapitre est animé par un personnage. Si ce procédé particulier perturbe la lecture au début, Adrien Thomas possède un sens de la narration qui fait avancer le lecteur et l'histoire. Deuxième constatation : Alors que l'on considère la fantasy comme un genre léger, voire inintéressant, l'auteur lui redore le blason. Dans son univers, le bien et le mal n'existe pas, ils sont remplacés par le Père (la nature) et l'Autre (le progrès). Adversaires, ils ont besoin l'un de l'autre. Une philosophie autre dans un univers qui ne l'est pas moins. Si toutes les races rencontrées dans la fantasy sont présentes, attendez-vous à des surprises de taille.

Le premier roman d'Adrien Thomas est impressionnant. Ne voulant pas écrire comme les autres, il se fabrique son univers. Univers réaliste, bariolé, mais aussi sombre et violent. On ne ressort pas indemne de cette lecture. Adrien Thomas est une révélation. le lecteur se verra exténué à la fin de la lecture. le roman est dense, mais il sera enthousiaste. Un auteur prometteur !
Lien : http://temps-de-livres.over-..
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Je remercie tout d'abord le blog Book-en-stock et les éditions Mnemos pour cette découverte.
Je dois dire que cela a été une lecture fantasy comme je n'en ai pas eu depuis longtemps. Je me suis retrouvée dans ce roman comme dans mes séries fantasy préférée: la trilogie des joyeux ou la Belgariade du couple Eddings par exemple. J'y retrouve d'ailleurs des similitudes sur certains personnages comme Moineau qui me fait penser à Talen l'un de mes préférés de par son rôle de petit voleur rusé, agile et intelligent.
J'y ai aussi retrouvé des éléments de base et presque obligatoires pour ce genre de récit.
Deux factions en opposition.
Des "héros" ici plutôt hérauts formant une équipe pour chaque faction.
Des personnages au caractère complexe et surtout aux compétences diverses.
Des paysages magnifiques et dépaysants, des royaumes divers et variés de race, couleur de peau et croyance, des complots sournois et perfides mais surtout des héros au coeur pur et empli de bon sentiment.
Oui j'ai trouvé dans la Geste du sixième royaume un grand moment de fantasy.

Mais l'originalité principale de ce roman est dans le fait que la lutte ici n'est pas simplement entre le Bien et le Mal, entre les Ombres ou la Lumière mais bien entre deux Aspects distincts de la Vie. Pas de vrais « méchants », ni de vrais « gentils », mais des personnages fragiles et forts à la fois au passé torturé ou tortueux que la destinée à positionner dans l'un des camps.

En fait, nous allons suivre l'affrontement quasi-séculaire de deux entités au travers de leurs "pions".
D'un côté, le Père, il est le protecteur des rêveurs, des peuples mystérieux et des amoureux de la nature. Il règne sur des concepts comme la primitivité, les monstres, l'inconnu, la sauvagerie et les mauvais rêves. Ses peuplades forment ce que nous appellerions habituellement les peuples féeriques : dryades, dragons, sylphides, elfes, nains, garous et autres surnaturels. Son royaume : le sixième royaume, la Grande Forêt.

En face il y a L'Autre. Il est ce qui ressemble le plus au concept de Nature maîtrisée, de progrès, de changement, de réalité. Ses peuples sont les Hommes et leurs besoins de conquête, d'expansion et de développement. Nulle magie ici, les découvertes sont du fait de l'homme, armes, machines, artisanat...
Dans chaque camp, six personnages distincts et semblables à la fois: la Fille et ses cinq hérauts (Le Danseur, le Prophète, la Dame, La Bête et le Soldat).
Chacun possède un Don, un pouvoir particulier qui fait d'eux ces Hérauts et est sensé les aider dans leur mission. Chacun devra faire face à son avenir mais aussi à son passé pour réaliser les souhaits de son entité. Ce sera un combat de chaque instant contre l'ennemi et parfois contre soi-même. Car certaines notions comme l'honneur ou la survie ne sont pas de prime abord attribuée au bon Aspect. Comme on peut le découvrir au travers des mots de l'auteur, l'honneur et les obligations morales sont des concepts relevant du progrès et de l'évolution des moeurs. Alors que la survie du plus fort est un concept de la Nature sauvage.
Adrien Tomas nous emporte alors dans un scénario à la fois épique et très actuel. Les scènes de bataille sont magistrales, les scènes d'émotion touchent le lecteur mais ce qui m'a surtout transportée ce sont les messages qu'il nous envoie.
La dualité Nature sauvage/Nature maîtrisée est un message très actuel. Mais je l'avoue il ne m'a pas sauté aux yeux de suite. Cependant une fois que j'ai dessillé ceux-ci j'ai pu appréhender la complexité du roman, sa trame profonde et le talent de l'auteur pour nous ouvrir les yeux sur nos erreurs actuelles au travers d'un récit de fantasy.
Ma lecture est alors devenue toujours plus intense et c'est avec une gourmandise accrue que j'ai dévoré les pages.
La conclusion générale quoiqu'attendue a su pourtant me surprendre par son message d'espoir en l'humanité qui semble habiter l'auteur. Mais je l'avoue l'épilogue m'a complètement surprise et j'ai adoré cette chute.
De plus la présence au cours du roman de parties annexes ont su nous ouvrir les yeux sur des éléments extérieurs ou surtout antérieurs afin de nous permettre ensuite d'appréhender plus facilement certains événements primordiaux. J'aurais même tendance à conseiller au lecteur de lire la toute dernière annexe afin de comprendre la complexité des royaumes et des peuples que nous allons suivre tout au long du récit. Elle permet une vision d'ensemble et donne un aperçu du climat social et politique des royaumes.
C'est donc à la fois un coup de coeur et une grosse claque dans la figure que je viens de recevoir. IL va rester ainsi longtemps dans mes pensées pour ce qu'il laisse de marques et de messages. C'est donc un merveilleux roman que je vous conseille de lire pour le plaisir et pourquoi pas une deuxième fois pour changer le monde ;)
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