A pas de danse

Alors qu'on lui retire ses gants après son dernier combat, Roberto Esteban croise dans le miroir qui le regarde le visage du Christ, façon "ecce homo". Tuméfié, ravagé, avec tous les stigmates des coups reçus et souffrances endurées : ce visage, c'est le reflet du sien.
Le boxeur nourrit ses rêves d'enfant aussi bien, s'il est bon ou sait se coucher, que les bourses des grands. Et il porte sa croix. L'ex-champion d'Europe y ajoute la faculté d'attirer les coups tordus et des personnages sortis tout droit d'un film d'Almodovar. À quoi sert cette conscience qu'il avait sur le ring et qui semble encore le mener un peu dans la vie malgré ses boulots louches ?
David Torres, superbement traduit, nous sert un polar qui relie la fable sociale post-movida et le conte, joyeusement immoral. le mariage de la carpe et du lapin, du poisson rouge et de Schumann, du boxeur et de la ballerine fonctionne et nous prend du début à la fin : personnages donc, action, états d'âme, rebondissements, souvenirs et révélation, tous les coups portent ! La narration à la 1ère personne emprunte aux classiques du roman noir américain avec une bonne dose d'humour et de baroque ibérique. Amateur du genre, on se régale. Et on aime à retrouver aussi dans ce noble art, acteur de ses plus grands éclats comme de son propre déclin, des valeurs qui nous vont et nous... frappent aussi au coeur !

Merci aux maisons d'éditions les Monédières pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération masse critique.

À pas de danse de David Torres, raconte l'histoire d'Esteban ancien champion de boxe qui se fait embaucher pour devenir le garde du corps d'une star de la danse : Laura.

J'avais peur au début de tomber sur une histoire d'amour entre les deux personnages ce qui n'est pas vraiment le type de lecture dont j'avais envie. Finalement, ce roman se révèle être surtout sur le lien qu'entretient Esteban avec la boxe, ses principes, ses valeurs.
Il y a vraiment un cheminement tout au long du roman où l'on découvre à travers sa morale quel genre d'homme est Esteban et comment il évolue.

L'intrigue est intéressante, on cherche à savoir qui souhaite réellement du mal à Laura et on comprend au fur et à mesure que l'histoire est bien plus compliquée qu'il n'y parait. Vers le milieu du roman, j'ai eu une baisse d'intérêt, mais je suis contente d'avoir poursuivi ma lecture puisque les rebondissements vers la fin du roman m'ont convaincu de le finir.

En résumé, j'ai passé un bon moment grâce à cette lecture où j'ai pu découvrir un peu plus, à travers un personnage cru, mais entier, la culture espagnole et la culture de la boxe.

Je remercie Mass Critique de Babelio et les éditions Les Monédières pour l'envoi de ce livre.
Ce polar nous raconte l'histoire de Roberto ex boxeur qui va se retrouver plongé au coeur d'une intrigue dans le Madrid ex movida. C'est un homme meurtri, au combat de trop, qui cherche un sens à sa vie. Sa rencontre avec Laura une danseuse ne le sauvera pas de ses démons. A la fois garde du corps, enquêteur, il devra se battre à nouveau jusqu'au dénouement.
A pas de danse est un roman sombre, sans complaisance où les démons d'un homme sont décrits au plus près. La narration à la première personne, le style de l'auteur nous le dévoilent peu à peu dans toute sa complexité. La violence physique comme la violence des sentiments se mêlent dans une alchimie qui bouscule le lecteur. L'auteur David Torres boxe ici avec les mots, nous offre une drôle de danse sans morale, presque sans issue.