Dans
La soustraction de la chilienne
Alia Trabucco Zeran, la part symbolique est envahissante et il faut batailler très dur pour trouver son chemin dans un livre qui semble refuser peu ou prou le réalisme.
Deux narrateurs alternent dans le récit : Iquela et Felipe, fille et fils d'opposants pendant les années Pinochet, et qui représentent une génération qui ne peut se débarrasser des fantômes du passé. Felipe est obsédé par les morts qu'il ne cesse de voir dans les rues de Santiago, comme s'il avait été choisi pour être le premier à constater leur décès. Iquela, moins hallucinée que son ami, remet un peu d'ordre dans la narration, évoque quelques flashbacks qui nous éclairent mais elle digresse aussi beaucoup et semble également obsédée par l'histoire familiale, avec sa mère qui est l'une des rares survivantes de l'époque de la dictature. L'intrigue, qui a du mal à se frayer une route, nous conduit de Santiago, au moment où une pluie de cendres recouvre la ville, à Mendoza, en Argentine, où le cercueil d'une ancienne compagne de lutte de la mère d'Iquela est bloqué. Il y a des passages non dénués d'intérêt dans
La soustraction mais il y a surtout un style très élaboré et une construction narrative alambiquée qui trahissent la fréquentation des ateliers d'écriture américains. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, tel semble être le leitmotiv de la romancière qui ne tarde pas à lasser par accumulations, répétitions et dérives plus ou moins maîtrisées.
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