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EAN : 9782350686806
200 pages
Cairn (04/04/2019)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Le rugby, la chasse à la palombe et les cercles : autant de lieux et d'activités qui permettent de se rencontrer dans les Landes. C'est l'objet de cette étude originale du professeur d'anthropologie, Bernard Traimond.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Bernard Traimond, anthropologue né à Soustons en 1944, réédite ici quelques éléments d'une thèse de troisième cycle soutenue à L'EHESS en 1983, qui porte sur la société rurale landaise et ses formes spécifiques de sociabilité dans un terroir pauvre, isolé, difficile.
Des matériaux scientifiques, fondés sur des archives, avec tout ce qui caractérise ces éléments : la réalité historique, certes, mais aussi l'intérêt biaisé de ceux qui relatent ces événements (rapports de police, jugements …).
Trois types de liaisons sociales spécifiques aux Landes : les assurances de bétail, qui ne servent pas seulement à assurer le bétail, la création des cercles avec leur évolution sociologique et la suspicion qu'ils suscitent de la part de l'administration, la création des équipes de rugby … dérivé non pas de la soule, mais du jeu de la barette.
On note que les clubs de rugby se forment autour d'intérêts communs auxquels la politique n'est pas totalement étrangère. L'accord entre certains radicaux et propriétaires en faveur de la paix sociale après les vagues de grèves des résiniers par exemple. Cependant, les curés, plus favorables au football, s'opposent au rugby pour éviter que les enfants ne « se touchent » … Ainsi, rugby et baignade sont bannis des séminaires.
Toutes ces formes de réunions ont des points communs : les agriculteurs comme les femmes y sont sous ou pas du tout représentés. Car le statut des femmes s'aggrave entre le XVIIIème et le XIXème siècle. Auparavant, elles partageaient une grande partie des activités des hommes (récoltes, corvées, cabaret …), puis elles sont renfermées avec leurs enfants à partir de 1850.
Autre institution emblématique de la région, exclusivement réservée aux hommes : la chasse à la palombe. La grande chasse commence à la Saint Michel (29 septembre) et dure plus d'un mois. Les appeaux, soigneusement élevés depuis l'année précédente, nourris à la becquée soir et matin, encapuchonnés, placés en haut des pins étêtés, appellent leurs congénères. Mais la récolte est maigre. La palombière, c'est une mythologie, une symbolique, un rituel d'une évidente inefficacité … et pas du tout un massacre !
Dernier chapitre qui résonne avec les mouvements de protestation récents sur les ronds-points : les révoltes du XIXème siècle, qui ont toutes pour objectif d'obtenir une meilleure répartition des récoltes entre propriétaires et métayers ou la lutte contre les agents de la répression de la contrebande de tabac. Les modes d'intervention ressemblent à ceux d'aujourd'hui : rassemblement en masse, envahissement des bourgs – où demeurent les propriétaires – blocage des accès : dans la manifestation, hommes et femmes unis, tous ensemble, expriment la force dans sa forme la plus accomplie.
Une analyse de modes d'intervention qui constituent autant d'expression de la sociabilité d'une région qui m'est chère, en complément de l'ouvrage magistral de Jacques Sardos « Histoire de la forêt landaise », du désert à l'âge d'or, dont je recommande aussi la lecture.
(Opération masse critique non-fiction)

Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Notre département des Landes évoque toujours pour mes amis une région verte forestière avec un joli ruban de plage où passer des vacances agréables. L'air vivifiant de l'océan les charme. Mais si on veut mieux connaître les Landais je recommande la lecture de ce livre. J'y ai découvert le système d'assurance du bétail que je ne connaissais pas. L'histoire des cercles que l'on avait évoqué dans mon enfance. Et le pilier central qu'est le rugby. Je pense qu'il y a un joueur dans chaque famille. Enfin la chasse sacrée pour la palombe, le chevreuil, le sanglier. le vrais chasseur issu de notre région prend toujours des vacances à cette période et voit sur ses talons trottés son chien de chasse à plume ou à poils.
La contrebande présente ici sur le littoral comme elle le fut au travers des cols pyrénéens.
Donc ce livre richement documenté, je vous le recommande si vous habitez à l'intérieur des terres et que vous souhaitez mieux appréhender la culture landaise traditionnelle.
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Habitant une terre de rugby, le sujet ma évidemment tiré l'oeil. J'ai donc coché la case sur mass critique pour le recevoir. Quand j'ai vu arriver l'ouvrage j'avoue que j'ai eu un peu peur, me disant que ça risquait d'être soporifique. Finalement je me suis lancée... et de fut une bonne surprise. On y apprend beaucoup de choses. L'auteur décortique une société et ses évolutions. Il fait vite le parallèle avec le rugby qui suit la tendance de la société. Mis à part cet aspect on apprend les moeurs et coutumes ainsi que la place de chacun quˋon soit vieux, jeunes, femmes, ouvriers ou riches... le tout est expliqué simplement avec des anecdotes.
Ouvrage à découvrir.
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Vidéo de Bernard Traimond
Cette rencontre montrera la spécificité de l'anthropologie bordelaise telle qu'elle peut transparaître dans les publications des éditions du Bord de l'eau, d'Anacharsis entre autres. 4 intervenants et un modérateur, Bernard Traimond, enseignant chercheur d'anthropologie, sont présents. -Colette Milhé enquête actuellement sur la transmission de la langue occitane et sur un cireur de chaussures bolivien. Son livre, Les mystères de la cagoule. Enquêtes boliviennes (Anacharsis) -Anne Doquet, Chargée de recherche à l'Institut de Recherches pour le Développement, travaille sur les thèmes des mises en scène touristiques de l'authenticité au Mali. Elle a préfacé Les mystères de la cagoule de Colette Milhé. -Myriam Congoste a publié le vol et la morale. L'ordinaire d'un voleur (Anacharsis); récit d'une enquête anthropologique sur le vol dans le quartier bordelais de Bacalan, une reconstitution de l'ordinaire d'un voleur bordelais d'aujourd'hui. -Eric Chauvier anthropologue et écrivain, professeur à l'école nationale supérieure d'architecture de Versailles, contribue depuis plusieurs années, au renouvellement de l'anthropologie. Il est directeur avec Bernard Traimond de la collection Des mondes ordinaires chez l'éditeur le bord de l'eau, ainsi que celle de Les Ethnographiques avec Alban Bensa aux éditions Anacharsis.
Retrouvez leur livre chez vos librairies indépendantes : https://www.librairies-nouvelleaquitaine.com/
Inédite édition de l'Escale du livre, du 24 au 28 mars 2021 et durant tout le printemps https://escaledulivre.com/
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© musique : Hectory - Réalisation et sound design : Grenouilles Productions - création graphique : Louise Dehaye / Escale du livre 2021 - Inédite édition
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