Lors d'une journée à Barcelone, trois personnes vont se croiser sans se voir. Tomas un jeune entrepreneur est né dans cette ville où s'est établie sa famille. On le voit la traverser en grande vitesse sur son scooter. Zheng est en visite avec le groupe de Chinois qui accompagne un voyage professionnel auquel participe son mari. Dona est une hôtesse de l'air américaine, blasée par les escales dans les grandes villes, elle ne cherche qu'à séjourner dans un environnement chic mais neutre, pour éviter le dépaysement. C'est une femme peu sympathique qui n'a guère d'intérêt dans cette histoire.
En fait, le personnage principal est la ville de Barcelone dont j'ai beaucoup aimé les descriptions. J'ai même ouvert un plan pour retrouver le nom des rues et situer les déplacements de Tomas et les sites qui étonnent Zheng : la Sagrada Familia, le quartier gothique ou les différents musées.
Zheng retrouve des souvenirs qu'elle avait choisi de tenir à distance et cela la déstabilise de façon intéressante. Tomas réalise qu'il arrive à un tournant de sa vie et se sent un peu déboussolé.
Mais les événements que l'on pressent imminents vont se précipiter de façon étonnante (voire peu crédible).
J'avoue ne pas avoir compris le sens du titre, même si l'auteur insiste sur l'évocation de Tchernobyl, comme si quelque chose allait s'achever pour chacun des personnages.
J'ai néanmoins apprécié ce roman qui donne envie de retourner à Barcelone.
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Étrangère au plaisir que pouvaient procurer la sensation de perspective parfaite, l'aspect grandiose des angles, la perfection des lignes qui allaient de la montagne à la mer, l'amplitude de cette vue panoramique encadrée par de solides bâtiments néoclassiques, la proximité d'immeubles aussi remarquables que le palau de la Musica ou la cathédrale ; étrangère à l'histoire de cette rue au nom séminal , aussi bien qu'à l'un des épisodes fondateurs de la Barcelone métropolitaine, Zheng fut saisit d'une sensation d'imminence d'une telle intensité qu'elle n'arrivait pas à s'y soustraire.
Avant, quand Tomas se sentait désorienté, il lui suffisait de sortir de chez lui, de faire quelques pas dans l'avenue Republica Argentina, de marcher nez au vent dans les rues Sant Gervasi, Lleo XIII, Avinguda Tibidabo ou Quatre Camins pour confirmer les points cardinaux de la geographie familière. une simple balade lui remettait les idées en place [...] il retrouvait son environnement, sa maison sa famille. Mais aujourd'hui, ce tour du quartier l'eut plongé à coup sûr dans un mal-être si profond qu'il en eut été dangereux.
Était-ce la fraîcheur qui émanait des pierres, l'odeur des cierges, ou le souvenir de sa mère ? Zheng sentit qu'à cet endroit, les circonstances n'étaient pas entièrement soumises aux aléas de présent. Elle n'eut pas besoin de d'écouter la guide pour comprendre qu'ici, le temps s'écoulait sur un autre rythme, qu'il avait acquis une continuité, car le passé habitait entre ces hautes colonnes.