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Attirée par la magnifique couverture de cet ouvrage, publié par les éditions Gallmesteir (édition que je connais finalement assez peu), j'ai eu l'opportunité de découvrir ce roman d'un auteur américain, Trevanian, mais qui se déroule en France et plus précisément, à Salies, village typique du Pays Basque.

Eté 1914. Alors que la menace de la guerre plane sur la France, Jean-Marc Montjean est un jeune médecin fraîchement diplômé de Paris qui, le temps d'un été, décide de retourner dans sa région natale, pour exercer en tant qu'associé du Dr. Gros. Rêveur, romantique, ayant l'âme d'un poète, Jean-Marc voit sa vie basculer lorsqu'une jeune femme, Katya, fait appel à lui pour soigner son frère blessé. Cette rencontre signe un tournant dans le quotidien plutôt oisif du médecin : en intégrant « à sa manière » la vie des Tréville, Jean-Marc tombe fou amoureux de Katya, tout en percevant un mystère dans cette famille…

Si les critiques évoquent une ambiance à la Daphné du Maurier (en particulier, de son roman le plus célèbre, « Rebecca »), à mes yeux la comparaison s'arrête là. Effectivement, mystère, ambiance pesante, folie et drame caractérisent ces deux romans, mais L'Eté de Katya évolue inexorablement vers une conclusion glaçante, voire effrayante, à laquelle le lecteur ne s'attend pas, là où Rebecca présente une note d'espoir.

Ce que je retiendrais de cette oeuvre, c'est avant tout son ambivalence ; ambivalence se reflétant aussi bien dans les descriptions que dans la personnalité des protagonistes. En effet, d'une plume raffinée, Trevanian évoque la chaleur d'un dernier été en temps de paix, la beauté des fleurs des champs cueillies au cours d'un pique-nique bucolique, la vie tranquille d'un village basque, une nuit de fête particulièrement animée, ou encore les rêveries d'une jeune femme insouciante, tout en décrivant avec force les effets de la peur, une personnalité aux différentes facettes, une violente bagarre, les raisons d'une fuite précipitée ainsi que d'un crime effroyable…

L'Eté de Katya m'a donc incroyablement marquée : je lui ai trouvé une puissance, un souffle romanesque, une touche de tragédie dignes des plus grands romans, servis par une écriture d'une grande beauté.

Une oeuvre que je ne regrette pas d'avoir lue !
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Avant cette lecture, je ne connaissais absolument pas Trevanian, auteur américain prolifique, cultivant le mystère et l'éclectisme, passant de romans d'espionnage aux contes pour enfants avec escale en dramaturgie et au Pays Basque pour, notamment, cet envoutant "Eté de Katya", crépusculaire et presque gothique que j'ai beaucoup aimé.
Encore une fois, sur le chemin des découvertes, les éditions Gallmeister et leurs très belles couvertures font mouche!

Aout 1938. Alors que s'annonce la 2nde Guerre Mondiale, le docteur Montjean s'apprête à revenir sur l'aube d'une autre tragédie, sur le dernier été avant la poudre et les tranchées.
En 1914, il n'était encore qu'un jeune médecin, nanti de son temps passé en faculté et d'une année chaotique dans un service de psychiatrie. de retour au Pays Basque, sa terre d'origine, il se retrouve à exercer à Salies, un petit village comme il en existe tant d'autres, auprès du docteur Gros, bonhomme, viveur et un rien vulgaire. Assez en tout cas pour échauder le jeune Jean-Marc bien trop idéaliste et adepte des rêveries romantiques qui croit voir ses rêves se réaliser le jour où une délicieuse jeune femme vêtue de blanc vient jusqu'à lui pour lui demander de venir soigner son frère. Montjean, parce qu'il a prêté le serment d'Hippocrate et parce qu'il trouve la soeur aussi belle que pétillante se rend séance tenante auprès de ce patient providentiel. Il devient rapidement un habitué de la demeure et les Tréville le traitent avec beaucoup d'hospitalité. Il y a Paul, terriblement cynique et dur parfois; le professeur, étourdi, fantasque et qui n'est pas sans rappeler un certain Tryphon Tournesol en plus sombre et enfin il y a Katya, si pleine de vie, si jolie et tellement romanesque, elle qui cultive sa bibliothèque dans les ruines du jardin et qui dit discourir avec un esprit...Il ne faut guère longtemps à Jean-Marc pour en tomber irrémédiablement, follement amoureux.
Une ombre pourtant plane sur cet été radieux et sur les Tréville. Tout romantique et candide qu'il soit, le médecin ne peut pas ignorer que les membres de la famille semblent liés par un lourd secret, tout comme il ne peut ignorer l'ambiguïté des liens qui les unissent ou le malaise et les tensions -palpables- qu'il sent parfois flotter autour des Tréville... Mais la maison Etcheverria exerce bien trop de fascination sur lui, toile d'araignée dans laquelle il se jette presque. Et puis, il y a Katya, les yeux de Katya et son sourire quand elle cueille des fleurs sur les bords des chemins.

"L'été de Katya" semble revêtir les atours du roman sentimental dès ses premières pages avec son héros fleur bleu et sa jeune première toute de blanc vêtue et c'est vrai que nous n'en sommes pas loin. On pourrait même être en passe de s'agacer face à la naïveté de Jean-Marc qui tombe amoureux en moins de temps qu'il ne m'en faut pour engloutir une crêpe au nutella (soit entre vingt et trente secondes), mais en réalité, pas d'agacement ni de mièvrerie à l'horizon tout simplement parce que cette histoire d'amour est aussi belle que trouble, qu'elle est d'un romantisme aussi sombre que flamboyant et qu'elle est au service d'une atmosphère qui pourrait constituer à elle-seule la réussite du roman. Un vrai thriller psychologique.
L'intrigue, en effet, progresse lentement, un peu comme si la chaleur torride de cet été 1914 l'entravait, la ralentissait, mais Trevanian profite de cette langueur pour distiller une atmosphère lourde, empreinte de secrets et de non-dits, qui contraste avec la lumière de juillet et la clarté des émois de notre narrateur. L'ambivalence ainsi mise en place est un délice et je m'en suis sentie prisonnière à mon tour, attirée, tout comme Jean-Marc, par les ombres et les pesanteurs qui paraissent hanter les Tréville, prête à les traquer, les comprendre, les dévoiler. Véritable roman d'atmosphère construit en virtuose, "L'été de Katya" flirte avec le roman gothique, de son incipit à sa chute absolument superbe et maîtrisé et c'est une réussite qui n'a pas été sans me rappeler certaines oeuvres de Daphné du Maurier. Sa clairvoyance et sa finesse à peindre la psychologie des personnages n'a pas été non plus sans me rappeler Zweig.
La dimension crépusculaire du récit a par ailleurs un autre aspect. Non contente de servir le drame du docteur Montjean et de nous signifier le basculement de la romance dans quelque chose de beaucoup plus trouble et inquiétant, elle confère aux personnages une dimension poignante. C'était l'été 1914 et tout allait bien, tout était léger… et puis la guerre. C'est aussi le roman du dernier été, de la fin de l'insouciance, du calme avant la tempête. Quand on y pense, c'est terrifiant. Beau mais terrifiant.
Enfin, je ne voudrais pas finir avant de saluer la modernité, l'actualité même du propos du roman quant à la condition féminine et au rapport homme/femme. Un tel engagement, un parti pris presque, en 1983, on se doit de le souligner et de le saluer donc!





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Par un bel été, le dernier avant la Première Guerre mondiale, Jean-Marc rencontre Katya, une jeune aristocrate parisienne arrivée depuis peu dans la station thermale où il travaille La demoiselle est ravissante et pleine d'esprit, il tombe immédiatement sous son charme.. .
Pour la courtiser, il se rend chaque jour dans la villa isolée qu'elle occupe avec son père et Paul, son frère jumeau. La famille semble un peu curieuse; Katya voit un esprit dans le jardin, son érudit de père n'a pas l'air d'être bien en phase avec la réalité, son frère se montre agressif et demande constamment à Jean-Marc de ne pas se montrer trop intime avec la jeune fille.
Il semblerait que quelque chose ne tourne pas tout à fait rond dans cette famille. Mais quoi ? Ce que Freud appelait l'inquiétante étrangeté, peut-être....
Entre roucoulades amoureuses avec la jeune fille, joutes oratoires avec le frère arrogant et les élucubrations du père, l'histoire se languit jusqu'à ce que s'insinue une touche de mystère, quand est enfin révélée la raison qui a poussé cette famille à vivre recluse loin de Paris.
Il ne se passe pas grand chose entre l'apéritif, le thé, le café et le cognac. Ah si, un pique-nique quand même ! Pour avoir de l'action, il faut attendre les toutes dernières pages.
En bref, c'est un roman curieux à la tonalité légèrement gothique qui se déroule dans une atmosphère quasi proustienne... C'est fort agréable au début mais ça finit par devenir un peu lassant.
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Un auteur dont je n'avais jamais entendu parler.
Nous sommes en 1914, dans un petit village basque. Les rumeurs d'une guerre imminente sont de plus en plus présentes . Jean-Marc Montjean est un tout jeune médecin qui assiste le Dr Gros. le jour où il rencontre la jolie Katya Treville, sa vie sera bouleversée. Il va tomber follement amoureux d'elle. Il lui fera sa cour, entre thés, visites à sa famille. Elle a un frère jumeau et un père, érudit un peu distrait. La mère est morte en couches. Très vite, Jean- Marc va s'apercevoir qu'il règne une ambiance bizarre sur la maisonnée, comme une menace qui pèse. Ça fait un peu penser, en moins bien, aux romans de Willie Collins.
Un roman bien écrit mais assez ennuyeux. A la fin seulement, l'action se précipite.
Pour moi ce sera vite oublié.
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Eh bien je ne m'attendais pas à cette fin en lisant l'histoire d'une romance naissante entre Jean-Marc, tout jeune docteur basque et Katya dont il a soigné le frère. On sait dès le début que ça ne durera que le temps d'un été et la raison ne se découvre qu'à la fin même si on pense la deviner au milieu. C'est bien amené, bien écrit et clairement surprenant. On peux cependant reprocher un peu de longueur et de manque de rythme dans le récit. Peut-être également un manque d'attachement aux personnages. On sent que quelques chose ne va pas sans mettre le doigt dessus...mais c'est finalement un thriller psychologique que l'on referme. Oui surprenant, comme souvent avec les éditions Gallmeister, des histoires difficiles à oublier !
Challenge Mauvais genres 2021
Challenge coeur d'artichaud
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Eté 1914, Jean-Marc Montjean, un jeune médecin originaire de la région, vient travailler aux côtés du Dr Gros dans une ville thermale du pays basque. Il y rencontre une jeune fille, Katya, qui s'y est installée avec son frère jumeau et son père après avoir quitté Paris dans des circonstances qui font parler les commères de la ville. Il tombe amoureux d'elle, mais son frère a une attitude ambivalente et tente de freiner leur relation tout en ne l'empêchant pas de la voir.

Je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler la fin de l'histoire qui constitue vraiment le point d'orgue de ce court roman, qui sinon commençait et se déroulait sur un rythme plus tranquille.
Je ne me risquerais pas non plus à le qualifier. Je serais tentée de parler de thriller psychologique, nonobstant un petit côté désuet que j'ai beaucoup aimé également.
Quant à ce que j'ai préféré dans ce roman, c'est clairement le style de Trevanian. Quelle belle découverte et quel plaisir de lecture! C'est franchement brillant, avec une mention particulière pour les répliques caustiques du Dr Gros.

L'été de Katya est le premier livre de Trévanian que je lis, et a priori ce n'est pas le plus représentatif de l'oeuvre de ce mystérieux auteur, mais assurément ce ne sera pas le dernier, car j'ai vraiment adoré cette pépite rééditée par Gallmeister.

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Peu sensible à l'humour des discutions spirituelles et des bons mots du début, j'ai fini par me laisser prendre par l'atmosphère de ce livre, qui m'a rappelé le charme désuet de très anciennes lectures ( Pierre Benoit, soeurs Bronté, Cronin, Du Maurier). Je n'ai pas conservé ces livres mais à l'occasion d'une brocante ou d'une boite à livres, j'en reprendrais bien un peu. S'agissant de l'intrigue, l'été de Katya est digne d'un thriller.
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Dans ce récit introspectif, Jean-Marc Montjean médecin, raconte sa rencontre avec Katya et la famille Treville à Salies, village du pays basque, durant l'été 1914 alors qu'il était tout juste diplômé. Il tombe éperdument amoureux de Katya mais se rend compte bien vite que derrière leurs hospitalité et bonnes manières, sa famille, composée de son père et de son frère jumeau Paul, cache un lourd et douloureux secret.
J'ai bien aimé ce roman d'ambiance parfait pour une lecture d'été avec une atmosphère estivale mais mystérieuse.
La plume agréable, le rythme lent, les différents personnages, les dialogues pleins d'esprit, la certaine langueur, la romance qui se trouble peu à peu et la tension qui s'accentue au fil des pages jusqu'au dénouement tragique sont tous les éléments qui m'ont fait apprécié ce roman.
Une belle découverte !
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Toi qui voyages si tu la croises un jour
Reviens me dire
Reviens me dire
Dis-moi un peu si elle porte toujours
Dans les cheveux ses essences d'amour
Et tous mes rêves sur ses lèvres
Mais promets-moi, ne t'approche pas trop
Si tu poses tes doigts au bronze de sa peau
Tu délires, tu délires
Sans me méfier, je l'ai serrée très fort
Aujourd'hui encore
J'en ai les yeux qui brûlent, qui brûlent

Si tu la croises un jour - Francis Cabrel


J'ai d'emblée été séduit par l'écriture de Trévanian, par l'intelligence des échanges entre les protagonistes de cette curieuse histoire. Un jeune médecin, Jean-Marc, retourne dans sa région natale, le Pays Basque, on est à la veille de la première guerre mondiale. Il va faire connaissance avec la belle Katya, Paul, son frère jumeau et leur père. Une famille qui cache de lourds secrets. La mystérieuse Katya, toujours vêtue de blanc et d'un charme fou attire irrésistiblement le jeune médecin. Mais le frère jumeau veille au grain, met en garde, menace celui qui s'approche de trop près.

Que s'est-il passé dans cette famille parisienne venue se cacher au fin fond du Pays Basque ? Quel mal y-a-t-il à aimer Katya ? Et elle tantôt si enjouée, tantôt si sombre, quelle est son histoire ? Et quel sera le prix à payer pour Jean-Marc s'il vient perturber le fragile équilibre psychique de cette famille si particulière.

Un roman psychologique à l'ambiance lourde, très freudien, remarquablement écrit mais que j'ai eu hâte de terminer car j'y ai trouvé quelques longueurs.

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Totem.
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Gallmeister a encore frappé.
Et pour une fois, on n'est pas dans les grands espaces américains, mais dans une petite ville de cure dans le Béarn. Il est indiqué partout Pays Basque, mais les puristes vous feront remarquer que c'est toutefois très différent.
On est plus dans les terres, plus dans les contreforts de la montagne, plus proche de Mauléon, la patrie des espadrilles.
Et ce roman a le charme d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre. Il est le plus doux souvenir, le premier amour d'un homme qui revient sur cette période de sa vie après avoir traversé la guerre. C'est comme se remémorer une journée d'été au jardin, en plein coeur de l'hiver.
Ah ça elle est belle Katya. Elle est envoutante. Elle affiche une liberté qui secoue les certitudes étriquées du jeune énamouré. Sa vie avec un père perdu dans le Moyen Age et son frère jumeau surprotecteur dans une vieille maison décatie est entourée d'un voile de mystère. On sait qu'il s'est passé des choses. On sait qu'il va se passer des choses...on est au milieu de ce gué avec le narrateur.
Le narrateur conte cet été 1913, dernier avant la Grande Guerre, en 1938. Il revient sur cet épisode de sa vie avec une grande lucidité quant aux travers de sa jeunesse et une nostalgie teintée d'une grande tendresse. le dernier rayon de soleil avant la tempête.
En parallèle, il porte un jugement sur lui-même que je trouve particulièrement sévère, avec le style d'une personne beaucoup plus âgée.
Les personnages ont en revanche des personnalités bien savoureuses, notamment le docteur qui lui sert de mentor. On a envie de s'installer sous les platanes avec un verre de Jurançon pour l'écouter parler de tout et de rien.
Le rythme m'a paru un peu lent quand même. Comme quoi le charme n'a pas agi complètement sur moi. Certes, prenons le temps de prendre son temps, mais là j'ai trouvé que certains passages souffraient de longueurs.

Alors, faut-il le lire ? Oui. C'est pas mal. Juste pour tenter de prononcer le nom de cette flute basque : le txistu. Et si vous aimez le Béarn, je vous recommande aussi Les Demoiselles de Anne-Gaëlle Huon, très charmant. A lire en espadrilles de préférence.


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