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EAN : 9791096997107
357 pages
Omblage Editions (08/10/2019)
3.75/5   8 notes
Résumé :
En 1672, pendant le règne de Louis XIV, une liasse de lettres est découverte. Écrites par la marquise de Brinvilliers, elles révèlent une affaire criminelle invraisemblable : non contente d'avoir empoisonné son propre père afin d'en spolier la fortune, la marquise y reconnaît également avoir tué ses deux frères pour être l'unique héritière. Elle est exécutée puis brûlée, et, selon les mots de Madame de Sévigné, "quelque humeur empoisonnante" se saisit de Paris. Nico... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Sous le règne de Louis XIV, l'utilisation des poisons, les devineresses et autres messes noires étaient fort en vogue. Beaucoup croyaient au pouvoir des philtres d'amour ou souhaitaient tout simplement se débarrasser d'ennemis ou bien d'un conjoint ou d'un membre de la famille devenu gênant. Mais comme tous ces « services » étaient onéreux, ils étaient plutôt destinés aux plus fortunés. Nombre d'entre eux, des courtisans et pas des moindres, eurent ainsi recours au service de la célèbre empoisonneuse Catherine Voisin. Telle la marquise de Brinvilliers qui pour hériter n'hésita pas à envoyer dans l'autre monde son père et ses deux frères, en leur faisant lentement ingérer du poison. Des crimes qui ne restèrent pas impunis. Arrêtée en Belgique où elle s'était réfugiée pour échapper à la justice, la marquise fut ramenée à Paris où jugée, condamnée à être exécutée, son corps fut ensuite brûlé.

Louis XIV avait nommé en parallèle le premier lieutenant général de police de Paris : Nicolas de la Reynie, en charge de la sécurité et de la propreté de la ville qui était un véritable coupe gorge, qui plus est, d'une saleté repoussante. Avec La Reynie les valets ne portaient plus d'armes et les Parisiens se virent dans l'obligation de ne plus jeter les ordures dans les rues, rues qui étaient désormais éclairées par des chandelles. Après le procès de la Brinvilliers le Roi, de plus en plus préoccupé par l'ampleur de l'affaire des poisons, chargea son fidèle lieutenant de police de l'enquête. Et pour que l’affaire ne devienne publique, Madame de Montespan et d’autres de ses proches étant soupçonnés, le souverain se résolut à créer la chambre Ardente, un tribunal spécial où grâce à La Reynie les coupables furent pour beaucoup condamnés à être bannis, incarcérés ou exécutés.

Je vous laisse découvrir comment Louis XIV, soutenu par Colbert, Louvois et La Reynie, crut définitivement mettre fin à l'affaire des poisons. Crut seulement, car si tous les documents avaient été détruits, selon la volonté du Roi, nous n'aurions pas eu connaissance de cette affaire en tout point passionnante, relatée ici par une historienne américaine francophile (sans conteste très douée pour rendre vivants les documents d'archives) qui livre une vision assez inédite et prégnante du Paris de Louis XIV.


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L'affaire des poisons est une des plus célèbres affaires criminelles de l'Histoire, une de celles qui fascine le plus les foules. Il faut dire que tout y est pour aiguiser les appétits du public : meurtres, sexe, complots, sorcellerie. Un sujet en or ne suffit pas à faire un bon bouquin, le traitement du sujet est primordial. Holly Tucker s'en sort plutôt bien mais son ouvrage ne m'a pas totalement convaincue.

Je ne vais pas évoquer l'aspect historique de l'ouvrage, je ne connais pas suffisamment l'affaire pour en juger et il est indéniable que l'auteure a effectué un travail d'une grande rigueur, se documentant à la source. de plus, Tucker a l'intelligence de ne pas présenter ses opinions sur l'affaire comme des vérités. Après tout, l'implication réelle de certaines personnalités resteront à jamais incertaines. L'affaire est très bien racontée, le livre se lit comme un roman plein de suspense. L'auteure a un évident talent de conteuse et parvient à proposer un récit captivant sans sacrifier le sérieux de l'aspect historique de l'entreprise.
Alors, qu'est-ce qui a bien pu me laisser sur ma faim ? L'ouvrage s'intitule « Quelque humeur empoisonnante : Nicolas de la Reynie et l'affaire des poisons » et c'est ce titre qui m'avait incité à cocher cet ouvrage lors de la dernière masse critique. Si l'affaire des poisons m'intéresse c'est avant tout La Reynie qui éveille ma curiosité et puisque son nom était dans le titre je m'attendais à ce que l'ouvrage lui réserve une place de choix. Or, justement, j'ai trouvé que de la Reynie il n'était finalement que peu question. L'auteure passe assez vite sur tout ce qui précède l'affaire des poisons et même lorsqu'il s'agit de traiter l'instruction de ladite affaire, la figure de la Reynie semble survolée, à peine effleurée. En fait, le lieutenant de police parait très passif, presque transparent. Et pourtant, celui qui est considéré comme le père de la police judiciaire est un homme assez fascinant comme le souligne l'auteure dans son épilogue où elle espère que le lecteur sera aussi fascinée qu'elle par La Reynie mais comment pourrait-il se fasciner pour le personnage en lisant ce livre vu le peu de place qui lui est accordée ?

Je remercie Babelio et les éditions Omblage qui m'ont permis de passer un très bon moment avec « Quelque humeur empoisonnante : Nicolas de la Reynie et l'affaire des poisons ». le livre de Holly Tucker est intéressant et passionnant si on s'intéresse à l'affaire des poisons. En revanche, cet ouvrage ne comblera pas le lecteur qui s'intéresse plus particulièrement à La Reynie. du coup, j'ai envie de me procurer une biographie de cette grande figure historique. Amis babéliotes, si vous avez des bons titres à suggérer…

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S'il y a eu un scandale qui a entaché le règne de Louis XIV, fait frémir Versailles et fait couler beaucoup d'encre, c'est bien celui de L'Affaire des Poisons. A une époque où les mariages d'argent se faisaient lier à vie des époux désaccordés, où les maîtresses du Roi se jalousaient et tremblaient à l'idée d'être déchues, où les superstitions faisaient la fortune des charlatans, où l'ésotérisme, les messes noires et autres cérémonies étaient le remède aux obstacles, rien d'étonnant que cette affaire ait occupé le devant de la scène royale et politique entre 1679 et 1682.
Trois ans d'enquêtes, d'interrogatoires, de condamnations, d'exécutions à mort, aux galères et à l'exil. Trois années d'investigations menées par Nicolas de la Reynie, premier lieutenant général de Paris, père de la police judiciaire. Rigoureux, tenace, désireux d'assainir Paris, de ses brigands et de sa crasse, la carrière de cet homme austère a été marquée par cette affaire, bien qu'il ait tenu ce rôle pendant trente ans.
D'investigations en investigations, les personnes incriminées, tout d'abord fausses sorcières, devineresses en tout genre, ont fait place aux femmes du beau monde, aux maîtresses du Roi, dont la fameuse Athėnaïs de Montespan.
Coincé entre les rivaux Colbert et Louvois, Nicolas de la Reynie s'est ensuite buté contre le secret et le silence exigés à mots couverts par le Roi lui-même, tant celui-ci était ébranlé par les révélations de plus en plus déstabilisantes qui se faisaient jour et par un sentimentalisme aveugle envers ses amours passées.
Holly Tucker, historienne américaine, nous fait vivre cette affaire de façon précise, documentée et jamais ennuyeuse. Cela se lit d'une traite et c'est passionnant.
Merci à la Masse critique de Babelio et aux Éditions Omblage (toujours impeccable) de m'avoir offert cet ouvrage maintenant bien en place dans ma bibliothèque.
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L'affaire des poisons c'est LE scandale sous le règne de Louis XIV. le poison c'est la solution idéale pour les femmes qui souhaitent se débarrasser d'un mari qu'elles ne supportent plus, pour les enfants de bénéficier plus tôt de leur héritage,... Nicolas de la Reynie, chef de la police, découvre que cette affaire touche toutes les couches de la société, même des proches du Roi y sont impliqués... Ce dernier charge Nicolas de la Reynie de faire régner l'ordre à Paris et d'enquêter sur cette mystérieuse affaire des poisons. Plus La Reynie va avancer dans son enquête, plus il va découvrir l'horreur...

Je remercie Babelio et Omblage Éditions pour l'envoi de ce livre dans le cadre de Masse Critique.
J'ai beaucoup apprécié ce livre, j'y ai appris tellement de choses ! Holly Tucker nous donne nombre de détails impressionnants et très intéressants. Elle a consacré quatre ans à cet ouvrage et sa longue bibliographie peut le prouver ! Je connaissais l'affaire des poisons grâce à l'émission "L'ombre d'un doute" mais dans ce livre, tout est détaillé. On découvre aussi la vie à la Cour, la vie du peuple. C'est un sacré travail de recherche que nous a fourni l'auteur.
La seule chose qui m'a un peu gêné c'est qu'il y a tellement de personnes nommées que j'étais parfois un peu perdue, mais ce n'est qu'un détail.
Je conseille ce livre à ceux qui sont passionnés par la vie au temps de Louis XIV et ceux qui aiment les affaires mystérieuses.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Dans un cul de sac à quelques pas de la rue du Bout-du-monde [dans le quartier Montorgueil] se trouvait la Cour des Miracles. Devenue légendaire, elle inspirait chez les badauds à la fois de la peur et de la curiosité. Une vieille maison à moitié enfouie dans le sol servait de seule entrée au repaire le plus célèbre du crime organisé de Paris. À l’intérieur, la cahute ouvrait sur un grand réseau souterrain de tunnels qui allaient jusqu’aux remparts de la ville. Les rumeurs disaient que plus de cinq cents personnes, hommes, femmes et enfants vivaient sans foi ni loi dans ces grottes souterraines sordides.
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La tête et le corps de la [marquise de] Brinvilliers furent brûlés et les cendres jetées au vent. Madame de Sévigné écrivit un dernier commentaire : « Enfin c’en est fait, la Brinvilliers est en l’air : son pauvre petit corps a été jeté, après l’exécution, dans un fort grand feu, et les cendres au vent ; de sorte que nous la respirons, et par la communication des petits esprits, il nous prendra quelque humeur empoisonnante. »
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A la fin du dix-septième siècle, Paris agressait les sens ... La saleté à Paris collait aux vêtements, aux murs des maisons et à l’intérieur des narines. Plusieurs fois par semaine, les bouchers, les tanneurs et les fabricants de chandelles recevaient des troupeaux de bœufs et de moutons dans les abattoirs centraux de la ville, situés près des rues aux noms évocateurs comme la rue du pied-de-Boeuf et la rue de la Triperie. Les jeudis et vendredis, les Parisiens n’avaient d’autre choix que de marcher dans des centimètres de sang figé. Même les jours où il n’y avait pas d’abattage, les rues conservaient une couleur rouille, venant du sang qui imbibait la terre.
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La Voisin parut devant les juges le 18 février 1680, onze mois après son arrestation, pour entendre les charges contre elle. Le lendemain, la Chambre la condamna à la mort par le bûcher. Monsieur Robert proposa qu’elle ait la langue percée et une main tranchée avant l’exécution, mais, après une longue discussion, la Chambre refusa. Se souvenant du spectacle de la mort de la Brinvilliers, les juges s’inquiétaient que les peines additionnelles ne surexcitent la foule ou, pire, amènent les spectateurs à ressentir de la sympathie pour elle.
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Si la beauté seule ne suffisait pas à capturer le cœur d’un amour potentiel, la Voisin offrait un large éventail de philtres d’amour. Elles vendaient des baumes pour les lèvres, infusés d’herbes spéciales qui rendraient tout homme amoureux de la femme qui l’embrasserait avec un tel baume. Elle confectionnait aussi des crèmes et des parfums faits de poudre de souris, de crêtes de coq et de sang menstruel séché — ingrédients censés avoir des propriétés aphrodisiaques.
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