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EAN : 9782359841503
128 pages
Esperluète éditions (04/03/2022)
3.2/5   5 notes
Résumé :
Un texte comme un cri. Un cri de rage. De colère. D’injustice. Le cri d’un enfant meurtri, qui ose enfin s’exprimer plus de soixante ans après les faits. Douloureusement, Jean Marc Turine remonte le fil de sa mémoire et raconte ce qu’il a tant voulu oublier : les agressions sexuelles répétées, lorsqu’il était jeune garçon, par des membres du clergé. Le texte déroule les faits et navigue entre le récit factuel, cru, et l’émotion intense. Jean Marc Turine réussit à ga... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
C'est une confession.
La confession d'un homme qui ne se confesse plus depuis longtemps.
La confession d'un vieil homme qui a ruminé 60 ans une adolescence abimée, détruite.
La confession d'un jeune homme, puis d'un homme qui toute sa vie a essayé d'oublier de quoi il a été victime.
La confession d'un homme qui, bien que victime, se sent coupable, coupable de passivité, coupable d'obéissance, coupable peut être de lâcheté.
C'est la confession d'une haine viscérale pour des hommes, qui, bien à l'abri sous leur soutane, assenant morale et leçons aux enfants que des parents confiants leur ont livrés, satisfont des besoins contraires au devoir auquel ils ont décidé, choisi de s'astreindre et qui les oblige.
Nul besoin de s'étendre sur les dégâts incommensurables, irréversibles provoqués par les abus subis.
Ainsi il a mené sa vie et pourtant il a été empêché, toute sa vie…
Il cherche à présent, se torture, nous interpelle. C'est auprès de nous qu'il a besoin de se confesser et le lecteur est bien malheureux à le lire. Car pour mener sa vie cahin-caha il a voulu oublier, ne plus se souvenir. Et il y est parvenu. Bien des événements lui échappent aujourd'hui, enfouis au plus profond de sa mémoire. Il a beau, maintenant qu'il s'est décidé à parler, chercher, fouiller, ce qui lui revient c'est la sidération, la panique, l'effroi, le dégout et la haine fermement ancrés dans ses tripes.
La plume hachée, heurtée, et belle néanmoins, transpire sa colère.
Un témoignage bouleversant.
Merci à Babelio pour cette Masse critique, aux Editions Esperluette et à M. Turine pour cette lecture éprouvante mais nécessaire.
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terrible le récit de Jean-Marc Turine. Terrible la vie des bourgeois catholiques coincés dans leurs croyances, dans leurs légendes et secrets familiaux. Cela commence avec le grand-père gazé en 14, pour les soins duquel dix maisons familiales sont vendues. Fou? Intoxiqué? Drogué pour survivre ? Personne ne sait . Personne ne parle. Allusion d'un cousin "il est temps que les Turine ouvrent les yeux" .Allusion d'un oncle "Je n'ai jamais pardonné à mon père d'avoir fait tous ces enfants". Mais silences, silences encore et secrets de famille. Et qui continuent dès l'enfance de l'écrivain., à 12 ans , en septembre 59. Et jusqu'à ses vingt ans. Tombé dans le milieu des si chics Jésuites du Collège St Michel de Bruxelles. Et dans les mains de pères sournois dont il ne livre que l'initiale . Trop beau, trop "gueule d'ange" , le voilà entraîné dans leurs chambres , poupée caressée et violée. Poupée photographié. Poupée muette et résignée, pouée cancre par volonté de se faire oublier mais pleurant encore et encore dans les wc ,de ce qui lui arrive. Poursuivi par un aspirant , professeur fabuleux de français mais qui s'éprend de lui et le piste et lui dit qu'il le tuera et ... tente de le faire. le récit commence sur cette image. L'écriture ne me plaît pas. Trop de recherches de mots , de remise en cause du souvenir, du non souvenir, du vocabulaire, du temps employé. Mais sans doute comme les vagues de ce qu'il veut raconter après s'être tu si longtemps. Etre devenu un bloc de pierre insensible à tout. Est-ce possible à ce point? Oui, sûrement. Et je suis allée voir les photos de classes (mais ce sont les rhéto. Il n'y est jamais arrivé dans ce collège) en me demandant, si malgré tout, dans ces visages de Pères qui posent avec les jeunes gens de 18 ans , certains ... Je le relis, je suis dégoûtée de cette omerta et je pense à mon ex-mari qui allait dans ce collège et qui n'a été considéré que quand son père s'est présenté en uniforme de lieutenant-général de réserve ... Et ce collège fonctionne encore et toujours et a toujours sa "réputation" Silence ... On s'adapte au monde, à l'environnement. On s'arrange avec Dieu et Marie . On est "jésuite". "Ce n'est plus du tout le même esprit m'a dit une ancienne collègue qui les connaît bien ... J'espère
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Merci à @esperluete_editions et à @Babelio pour ce livre de Jean Marc Turine reçu lors d'une masse critique.

J'ai été très longue pour rédiger ce billet. Car comment faire un billet de ce récit? Comment faire écho à la force et au courage de son auteur? Comment lui faire honneur ?

Mais ça y est je me lance.

En écrivant ce livre, Jean Marc Turine nous livre un pan de son histoire personnelle qu'il a tenté d'oublier pendant presque 60 ans. Il en a fallu du courage pour livrer ce témoignage qui exigeait de déterrer des souvenirs oubliés consciemment. Seulement voilà, l'auteur avoue que l'oubli total est impossible ; que son oubli volontaire était essentiellement psychique mais que son corps s'est toujours rappelé de tout.

Le voici donc qui se replonge dans le passé, son adolescence, sa scolarité dans une école jésuite. Nous plongeons dans un récit empli de haine et d'incompréhension face à des actes horribles. Face à cette vie détruite par des monstres qui ont commis ces actes en toute impunité, ont abusé de leur figure d'autorité sur un jeune élève et l'ont soumis à la honte et à la culpabilité pour s'assurer de son silence.

Et nous, lecteurs/ trices, sommes pris aux tripes avec ce témoignage dont les faits écoeurent. Des faits ignobles et douloureux à lire, mais encore plus à écrire et à livrer aux yeux de toutes et tous.

Alors merci à Jean Marc Turine pour son courage et son témoignage, absolument nécessaire.
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Une histoire violente. Révoltante. Une histoire de pédophilie dans le milieu ecclésiastique. Une enfance pulvérisée au bulldozer de l'infamie. Détruite au chalumeau de la débauche. Il aura fallu près de soixante ans à l'auteur pour enfin oser parler de ce qu'il a subi. Toute une vie, durant laquelle il aura essayé de gommer un pan entier de sa vie et tenté de reconstruire son adolescence en ruine.

L'auteur se reproche à postériori sa passivité. Il aurait dû réagir. Mais, lorsque de telles horreurs vous touchent de plein fouet, comment rester maître de son destin ?

C'est une histoire de résilience puisque l'auteur est plus ou moins parvenu à gommer de sa mémoire ces actes ignobles. Néanmoins, je ne suis pas parvenue à adhérer à la plume de l'auteur. Trop brutale et trop agressive. le style narratif durant toute cette autobiographie ne m'a pas du tout rallié à l'histoire. Mais je ne doute pas que cette lecture saura trouver son lectorat.

Je remercie Masse Critique et les Éditions Esperluette de m'avoir proposé cette lecture.

Lien : https://www.instagram.com/ca..
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Récit implacable d'abus sexuels, infligés par des pères jésuite sur Jean Marc Turine, Révérents Pères tout de colère et de soutien revient sur ses épisodes traumatiques, sur l'apathie qu'ils font naître, la culpabilité pour une passivité subie, les silences qui s'ensuivent. Dans une jolie langue, l'auteur fait renaître ses scènes, l'ordre bourgeois qui les permettait et le soutien de Jean Marc Turine pour tous ceux qui s'y soustraient joliment nommés irréparés.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un petit coup de torchon de spiritualité bien ordonnée et hop, les voilà soulagés et aptes à repartir à l'assaut de leurs aventures illicites. Il ne s'agit pas de cette tartufferie, ni d'une commedia dell'arte, il est question d'un crime, comme tout viol ou tentative de viol. D'un crime dont les curés, du bas de la hiérarchie jusqu'au sommet, c'est à dire le Vatican, se grandiraient en le reconnaissant comme tel dans toute son ampleur, son infamie et sa fornication animale, sans tourner autour de l'encens ni du calice ni du ciboire, et non pas en susurrant quelques suppliques d'indulgences d'une voix sirupeuse et adoucissante.
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