AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782246823568
400 pages
Grasset (17/03/2021)
3.33/5   9 notes
Résumé :
Janey a 15 ans lorsqu'elle quitte New York pour rejoindre son père biologique dans l'Iowa. Alors que sa mère lui avait caché l'identité de son géniteur jusque-là, elle se débrouille pour traverser les Etats-Unis, laissant derrière elle sa vie d'avant. Les années passent et Janey doit trouver un travail. Son père l'incite à contacter Cleveland, une vieille connaissance de sa mère qui travaille pour la Fédération des producteurs d'oeufs de l'Iowa.
La vie profes... >Voir plus
Que lire après Les pondeuses de l'IowaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voici un livre rafraîchissant, humaniste et animaliste. Janey est partie de New York, de chez sa mère direction l'Iowa où elle décide de partir habiter chez son père qu'elle n'a jamais connu. Les années passent, rapidement et maintenant adulte, elle travaille avec Cleveland en tant qu'inspectrice sanitaire pour la fédération des producteurs d'oeufs. En fait Cleveland après avoir adopté une poule échappée d'un de ces monstrueux hangars, usines à oeufs, décide qu'elle mettra sa carrière au service des poules et prendra la décision totalement loufoque de sauver près de cent mille poules. Mais pour faire ça quelle organisation ! Toutes sortes de personnages, tous proches des associations animalistes, mettront la main à la patte dans cette aventure ubuesque !

Le personnage de Janey m'a beaucoup plu, elle est anticonformiste et complètement déjantée voire perchée. Sa rencontre avec Cleveland marquera un tournant dans sa vie, elle qui n'avait pas plus d'affinités que cela avec les animaux non humains. Cleveland croit en son projet, peut-être trop, mais c'est ce qui fait sa force ici.
L'écriture n'est pas des plus riches, mais la lecture est tout de même plaisante et l'on se plaît à s'imaginer aux côtés de ces activistes de la cause animale !
Et puis il va sans dire qu'il y a ici une réelle dénonciation de ces usines, des conditions déplorables dans lesquelles vivent ces pauvres poules vues uniquement comme de la marchandise et encore c'est beaucoup dire. Il ne faut pas avoir de conscience ni même d'humanité pour leur faire vivre ça sans remord. L'horreur est à son apogée dans ces hangars... Toutefois aucun pathos dans ces pages et c'est appréciable.

Belle lecture pour tous ceux qui aiment les animaux et ici les poules !
Commenter  J’apprécie          130
« Les Pondeuses de l'Iowa » de Deb Olin Unferth, traduit de « Barn 8 » par Valérie Malfoy (2021, Grasset, 400 p.), un roman après une série de nouvelles dans de très bonnes revues « The Paris Review », « McSweeney's », « Granta », « Harpers's ».

Son dernier livre « Barn 8 » est paru en 2020, démarre de manière quelque peu surprenante. Janet, 15 ans, quitte New York, où elle vit pour retrouver son père biologique dans l'Iowa. Son père lui conseille de se rapprocher de Cleveland Smith, qui travaille pour la Fédération des producteurs d'oeufs de l'Iowa affiliée à l'USDA (US Department of Agriculture). Attention, ne pas confondre le poulailler de votre voisin et ses trois poules rousses (les bonnes pondeuses) avec « La Ferme Heureuse de la Famille Green », avec près d'un million d'animaux.
C'est là qu'entre en scène le test du marshmallow. Quoi est-ce ? et quel rapport avec les poules ? C'est une étude, mise au point par Walter Mischel psychiatre à Stanford University. Il s'agit d'offrir, au choix : -soit un marshmallow de suite, petite récompense, mais immédiate, et – deux marshmallows, ainsi avec un petit délai dans le temps.
Appliqué aux poules, le test se fait avec autre chose que le marshmallow, on s'en serait douté. Ne serait ce que pour des problèmes de compatibilité entre une guimauve mole et un gésier habitué à malaxer des aliments plus durs, sans compter les problèmes dentaires appropriés aux volatiles. L'origine de ces comportements est liée à l'activité de l'hippocampe, lobe temporal médian. En effet, ce dernier est impliqué dans les processus de la mémoire. Il joue un rôle central dans l'attention et la navigation spatiale. Il permet, en particulier d'appréhender les évènements à long terme.
Première impression à son arrivée en Iowa. Etait-ce le bon choix ? « Non, ce n'était pas sa seule erreur, mais c'était certainement sa plus grande, tout comme d'autres ont de grandes amours, de grandes idées ou de grandes tragédies qui leur arrivent. Tout ce que Janey pourrait faire serait minime par rapport à cette erreur. Elle pourrait tuer un homme. Elle pourrait se noyer dans un seau. Elle pourrait ne pas faire obstacle à un politicien qui continuerait à torturer des millions de personnes »
Impressions suivantes : une poule qui s'échappe. Non pas que la poule lui raconte ses malheurs, mais Janey prend conscience de ce que l'on fait subir aux volatiles. « Construit en grillage métallique galvanisé de calibre 14, vingt-cinq mille tétines d'eau, [….]. Six miles de mangeoire descendent des rangées, remontent des colonnes […] Chevrons en bois, passerelles en contreplaqué. Obscurité. Lumière soudaine. Trois cents mille yeux préhistoriques qui clignotent ». Se regroupent alors autour de Janey, Annabelle, la fille du fermier, activiste aux « Droits de l'Animal » et son later ego Dill. Il y a aussi un ancien directeur d''enquêtes secrètes, des centaines d'activistes. On a alors droit à des envolées sur ce que pourraient être les volailles dans 20 mille ans. A quoi pensent les poules quand elles meurent ? Par ailleurs, pensent elles ? Il leur faut agir. Et vite.
Aussi, sans avoir vu « Chicken Run », le groupe imagine un front de libération des poules, ou son équivalent. Il s'agit de libérer et de transférer un million de poules, de façon naturellement clandestine.
L'intérêt du bouquin réside dans sa description de la condition animale dans les élevages industriels. le problème y est traité avec beaucoup d'humour, ce qui fait qu'il a certainement plus d'impact que les vidéos tournées en clandestin des groupuscules écologiques. A ce niveau, il est intéressant de faire la parallèle entre le premier roman de Deb Olin Unferth « Revolution : The Year I fell in love and went to join the war » (2011, Henry Holt & Company, 208 p.) dans lequel elle décrit son départ pour le Nicaragua pour soutenir les groupes sandinistes. Hélas, quand ils arrivent, les données ont changé entre les blocs Ouest et Est. Les Russes ont d'autres pensées en tête, on est en 1987. L'implosion de l'Urss est proche. Les joyeux révolutionnaires aux poches pleines de dollars ne font plus recette. C'est plutôt l'époque des lendemains qui déchantent.


Commenter  J’apprécie          10

Parce qu'à quinze ans elle a commis un erreur- et subi aussi les aléas de la vie - Janey se retrouve coincée dans l'Iowa . Adieu les rêves d'université, elle se retrouve inspectrice sanitaire pour la Fédération des producteurs d'oeufs, aux côtés de Cleveland . Cleveland qui ,un jour ramasse une poule , puis deux, puis ,jusqu'à ce qu'elle décide de frapper un grand coup.
Ralliant Janey à la défense de la cause animale, les deux femmes vont entrer en contact avec des militants beaucoup plus aguerris et mettre au point la libération de pondeuses subissant d'atroces conditions de vie : "A la  ferme Heureuse des Green , les lumières s'allumaient à quatre heures pile. Elles restaient plantées là. Certaines pondaient. D'autres, prises dans les fils métalliques,  agonisaient. Quelques-unes étaient déjà mortes."
Si ce roman dénonce l'élevage hors-sol et son capitalisme forcené, il n'en reste pas moins qu'il le fait avec panache et inventivité dans la narration et l'écriture, croquant avec délices autant les humains que les gallinacées , êtres sensibles et dotées de capacités insoupçonnées.
Après la lecture de ce livre, il ne nous restera plus qu'à décoder attentivement les indications des boîtes d'oeufs, si l'on ne veut plus cautionner ce type de production indigne.

Grasset 2021

Traduit de l'anglais(E-U) par Valérie Malfoy


Commenter  J’apprécie          60
Un livre choisi pour sa couverture à ma bibliothèque municipale

L'action met un peu de temps à se mettre en place. Janey, 15 ans, est le personnage principal de la première partie, elle raconte sa révolte adolescente qui la conduit à laisser le domicile familial où elle habite avec sa mère pour vivre avec son père (qu'elle n'avait jamais vu car sa mère l'a quitté avant la naissance de Janey). Celle ci se retrouve dans un trou paumé de l'Iowa après avoir passé ses 15 premières années à New-York.

Au début, ce roman m'a énormément attristée du fait de ce personnage qui semble multiplier les mauvaises décisions. La suite est plus rythmée, moins introspective et plus dans l'action (action qui permet aussi à l'auteure un plaidoyer pour la défense animale.)

Ces pondeuses m'ont fait voir l'élevage intensif d'une autre façon.
De plus, le ton ironique (avec un peu d'humour noir aussi) m'a beaucoup plu.
Commenter  J’apprécie          80
Comment "exfiltrer" 1 million de poules forçates de la ponte d'une usine d'oeufs dans l'Iowa ? Très documenté sur les poules (Leghorn), pondeuses "artificielles" créées par l'homme pour nourrir les Etats-Unis, sur les activistes animalistes, leurs méthodes, leurs désenchantements, leurs PTSD (syndrome de désordre post-traumatique) à force de documenter l'horreur des élevages, une galerie de personnages qui tentent de reconstituer une ligue dissoute, s'agrègent autour de deux héroïnes dont l'une est une paumée en recherche de figure paternelle et très déçue quand elle la trouve et l'autre une auditrice inspectrice d'élevages, les deux ont d'ailleurs un lien quasi familial original dévoilé dans le roman. Très drôle au début, style alerte, le récit du sauvetage est tout de même assez foutraque. Une histoire de David contre Goliath aux accents anarchistes, selon le New-York Times.
Deb Olin Unferth prend surtout le parti des poules, de leur compétences psychiques, conversationnelles et sociales. Héritière de 200 millions d'années de sélection naturelle, descendante des dinosaures, mais animal à sang chaud qui pond des oeufs, la poule en a sous la crête. Comme on ne peut pas voler avec une grosse tête, les cerveaux des oiseaux n'ont pas de gros plis grumeleux comme ceux des mammifères (dont le nôtre), leur intelligence est enfouie dans le cortex, plus compact. Il renferme plus de neurones dans un petit espace que tout autre animal. Gallus domesticus, la poule pondeuse "artificielle" de l'INRA sélectionnée pour pondre 360 oeufs par an (dans une vie non industrielle, elles en pondent 20 à 30 par an, au printemps !) en la soumettant à la lumière artificielle 12 H par jour, cette poule donc, vous la sortez de sa cage et la posez dans un champ, bien qu'elle n'ait jamais connu sa mère, elle est née dans une armoire chauffante, jamais entendu sa parole, les poules parlent à leurs poussins dans les oeufs fécondés pendant la couvaison, si elle survit elle retrouvera tous ses instincts façonnés par 200 millions d'années, stockés dans son cortex dense. Des deux, homo sapiens (Cro-Magnon), ou Gallus gallus, qui sera encore là dans quelques milliers d'années ? Après avoir lu ce roman, vous ne verrez plus les poules comme de "stupides volatiles", c'est garanti.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Non, ce n'était pas sa seule erreur, mais c'était certainement sa plus grande, tout comme d'autres ont de grandes amours, de grandes idées ou de grandes tragédies qui leur arrivent. Tout ce que Janey pourrait faire serait minime par rapport à cette erreur. Elle pourrait tuer un homme. Elle pourrait se noyer dans un seau. Elle pourrait ne pas faire obstacle à un politicien qui continuerait à torturer des millions de personnes
Commenter  J’apprécie          10
Elle faisait les mêmes mouvements répétitifs neuf heures par jour, quatre jours par semaine, tandis que partout dans le pays, les gens cliquaient sur des boutons et appelaient à leurs portes des sacs à dos roses, des écouteurs à réduction de bruit, des t-shirts à prix réduits, des ensembles de cuillères en bois, et c'était le travail de Janey de s'assurer que les camions s'en aillent dans toute la région.
Commenter  J’apprécie          10
Cela lui semblait un peu dur que pour le reste de sa vie, elle doive payer pour une erreur enfantine qu’elle a commise à 15 ans, le genre d’erreur que tout le monde aurait pu commettre
Commenter  J’apprécie          10
Nos origines, c'est l'extrémisme, et nous devons y retourner, disait-elle. Ceci est un appel aux armes, à la révolte, qu'on délaisse le "juste milieu" des concessions pour revenir à l'extrême gauche, notre famille d'origine.
Commenter  J’apprécie          00
Contre elles, les humains. Aucun animal n'a sa chance contre nous. Nous sommes prêts à tuer tout ce qui vit, sur-le-champ, pour n'importe quel motif qu'on saura inventer.
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Deb Olin Unferth (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Deb Olin Unferth
A la croisée de "Chicken Run" pour ses envolées burlesques et de "La casa de papel" pour la préparation de cette opération hors du commun, le roman de Deb Olin Unferth est un livre polyphonique et absolument addictif. L'auteure fait preuve d'une maîtrise narrative et stylistique impressionnante pour parler de la campagne américaine du Midwest, de la défense de la cause animale, mais aussi du destin de deux femmes à la recherche d'amour et de sens.
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (23) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz dragon ball super

A quelle moment dragon ball super commence t'il

A la défaite de freezer
A la défaite de buu

12 questions
177 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}