AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 363 notes
5
98 avis
4
44 avis
3
15 avis
2
3 avis
1
0 avis
Dans ce polar historique basé sur des faits réels, l'auteur amène le lecteur dans l'Angleterre à la fin du 19ème siècle, sur les pas d'un inspecteur de Scotland Yard, intègre et obstiné, chargé d'interroger des témoins dans le cadre d'un scandale qui, s'il éclate, impliquera la famille royale britannique. Comme le personnage de Jacques, on suit l'enquête pas à pas et on découvre avec horreur le côté sordide et révoltant de l'affaire.
Les personnages sont très travaillés, le contexte social et l'ambiance de l'époque sont bien retranscrits et l'écriture est agréable.
La fin laisse un sentiment de malaise en faisant un constat terrible : et aujourd'hui, la situation a -t-elle vraiment changé ?
Une lecture qui ne laisse pas indifférent.
Commenter  J’apprécie          140
Jacques est cantonnier à Houtkerque : au cimetière, il doit « déménager » un corps d'une concession en fin de bail, et découvre un manuscrit en anglais. Aidé par sa fille, il découvre progressivement l'histoire de J.Wallace Hardwell, un inspecteur de Scotland Yard, chargé, en 1889, d'une affaire de moeurs, très délicate pour la famille royale si le scandale venait à éclater…
Je ressors de cette lecture chamboulée. Si « La Loi des Hommes » s'inspire notamment de l'affaire de Cleveland Street, mettant en cause plusieurs aristocrates à a fin du XIXème siècle, Wendall Utroi en a fait un roman à l'atmosphère sombre, lourde, poisseuse, particulièrement réussi. le lecteur est en effet plongé dans les bas-fonds du Londres de la fin du XIXème, parfaitement décrits ; la condition des femmes sans ressources, et notamment de celles qui ont eu la malchance de tomber enceintes, nous apparaît si clairement que c'en est bouleversant… Et je n'évoque même pas celle des enfants, bien pire encore… L'auteur pointe également du doigt les gens de la « Haute », considérant pouvoir agir à leur guise, le fait aussi (et encore aujourd'hui) que la Loi est fait par eux, et surtout pour eux !!!! Tout ça au travers d'une intrigue prenante, et de personnages hauts en couleur, dont la construction est, elle aussi, très réussie.
Si je me suis approchée du coup de coeur, sans l'avoir tout à fait, c'est simplement qu'en ce qui me concerne, la double temporalité utilisée a parfois freiné le rythme. Hormis ce détail, j'ai été complètement embarquée dans ce roman…
Commenter  J’apprécie          80
❤"Selon que vous serez puissants ou misérables"


� livre c'est des opposés condensés. L'horreur et la beauté. La justice et l'injustice. L'honneur et la survie. La richesse et la pauvreté. Des propos durs et forts, une écriture douce et belle.
La loi des Hommes ou la loi des hommes ?

👧Mais lire ce livre c'est aussi ressentir des émotions contradictoires. C'est aimer des personnages et en haïr d'autres. C'est être émue devant l'horreur mais aussi devant la sagesse. Mais c'est aussi le finir la larme à l'oeil (voir plus).

�n un mot comme en cent .. j'ai adoré sa puissance et sa beauté entre autre.

�ôté histoire, on suit dans le présent une enquête passée. Et c'est elle qui est dure, puissante, poignante. Heureusement qu'il y a ces petits interludes dans le présent pour nous faire décompresser. C'est une vraie plongée progressive dans les bafonds de Londres fin XIXieme siècle.

�ôté style, il est juste nickel. Aucune longueur, aucun propos illisible. Il compense totalement l'apreté de l'histoire.

�ôté personnages... coups de coeur, haine et empathie. Même nos sentiments envers les personnages sont malmenés en faisant le grand écart. J'ai aimé ce
mélange de personnages fictifs et réels. Les pires et les meilleurs qui évoluent ensemble. Mais au centre de tous... les femmes mais surtout les enfants pauvres. Cette vermine que les riches méprisent. Ceux qui tentent juste de survivre. Mais à quel prix ?

�t cette fin ? Sommes nous vraiment, aujourd'hui, plus censés et lucides, plus intelligents, plus ouverts, plus civilisés, plus carrés, avons nous des lois, une justice plus juste que nos aïeux ?

🙏Pour que plus jamais çà 🥺

𧙎n conclusion, un roman sociétal couplé à un polar historique qui bouleverse nos émotions certes c'est indéniable mais aussi notre vision de la justice. Déjà à l'époque La Fontaine nous disait "Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir" ... avons nous vraiment évoluer depuis ?
Commenter  J’apprécie          60
Dans le registre misère, crasse, inhumanité et prostitution dans les bas-fonds de Londres au XIXe siècle, l'offre de romans, entre Charles Palliser, Michel Faber et Michael Cox, est abondante.
Faisant partie des lectrices qui apprécient ces univers sombres, j'ai tenté la lecture de "La loi des hommes".

Certes le roman correspond aux attentes en nous plongeant dans une enquête autour de la prostitution d'enfants, filles et garçons, victimes de prédateurs sexuels qui se livrent à leurs méfaits en toute impunité. La critique politique est bien présente et les puissants, soutenus par les institutions qu'ils dirigent, ne sont jamais inquiétés alors même que les intermédiaires sont sévèrement punis.
Les femmes font tourner les rouages de ce système, réduites à mettre les autres femmes en esclavage pour échapper à la misère et à la violence des hommes. Ici pas question de sororite ou même de solidarité entre femmes. Si Myrtle prend Rebecca et son fils sous sa protection, c'est pour mieux les exploiter.
Mais tout n'est pas si glauque dans le monde de Wendall Utroi. Ce n'est pas tant la nature humaine qui est responsable de cette noirceur, mais les conditions d'existence de ces femmes qui doivent se battre pour survivre. La rédemption est donc possible, comme le prouve Myrtle qui va consacrer les dernières années de sa vie à sauver des fillettes de la prostitution.

Ce qui ne fonctionne absolument pas dans ce roman, c'est le va-et-vient constant entre passé et présent.
Le procédé du manuscrit retrouvé, procédé classique dans la littérature, n'est pas en cause. Jacques, le cantonnier, aurait pu trouver le manuscrit et disparaître jusqu'à l'épilogue.
La volonté de l'auteur de mettre en parallèle une histoire de prostitution au XIXe siècle et l'affaire Weinstein est extrêmement maladroite et d'un opportunisme dérangeant. Il n'est pas nécessaire de recycler un épisode du système patriarcal dans l'histoire , que personne ne va contester, pour dénoncer des pratiques d'agression sexuelles.
Sans vouloir remettre en cause la sincérité de l'auteur, la lourdeur de la démonstration nuit en tous cas à son contenu.

Commenter  J’apprécie          90
En plongeant dans les bas-fonds de Londres à l'époque victorienne, j'ai suivi les aventures d'un inspecteur de Scotland Yard dans un scandale (qui a réellement eu lieu) impliquant l'entourage de la reine Victoria. Une description de la misère des sujets de la reine, un peu à la manière de Dickens, et des méthodes des puissants pour étouffer des révélations dérangeantes, mais aussi de tentatives de quelques personnes bien intentionnées pour faire éclater la verité, voici l'ambiance qui teinte ce récit.
Le polar historique n'est pas vraiment mon genre de prédilection, mais j'ai été captivée jusqu'au bout par les aventures de ce bon Wallace.
Un bémol, cependant, les chapitres "actuels" qui entrecoupent le récit victorien m'ont un peu sortie de l'intrigue.
Néanmoins, j'ai découvert avec beaucoup de plaisir un auteur de talent, dont je lirai certainement d'autres romans à l'avenir.
Commenter  J’apprécie          110
Selon Wikipedia, le scandale de Cleveland Street a éclaté avec la découverte d'un bordel homosexuel dans la rue du même nom, dont certains membres de l'aristocratie ne dédaignaient pas les services et notamment le prince Albert, deuxième sur la liste de succession au trône d'Angleterre. Wendall Utroi reprend ce fait divers en le transformant en scandale pédophile tout en gardant le sous-texte: l'aristocratie a des vices, alors que le peuple a seulement faim et ne se laisse corrompre que pour pouvoir survivre. Utroi s'appuie également sur la loi qui releva l'âge du consentement sexuel de 13 à 16 ans en 1885 et rappelle à ce propos qu'il fallut attendre 2021 pour qu'en France l'absence de consentement du mineur de moins de 15 ans soit actée.
Ces faits sont d'autant plus passionnants que la criminalisation de la pédophilie a aussi permis, par le biais d'un amendement, de condamner tout acte sexuel entre hommes, comme en firent l'amère expérience Wilde ou Turing.
Mais disons que ce roman s'intéresse assez peu à la complexité qui veut qu'une telle loi soit à la fois une avancée essentielle et une catastrophe. D'une façon générale, d'ailleurs, la complexité n'est pas vraiment son truc.
Ce qui ne devrait pas être un défaut: j'ai beaucoup de tendresse pour les héros De Ponson du Terrail ou des Mystères de Paris, les filles perdues, les truands qui crient « Fatalitas » et les bourgeois aussi cupides que ventripotents.
Mais là, ça ne fonctionne pas. On a la naïveté sans la fraîcheur, la dénonciation sociale sans le lyrisme et les retournements de situation sans la nécessité tragique.
Heureusement, ça reste souvent drôle:
Chapitre 14, miss Britney, extraite de sa cellule pour un énième interrogatoire hésite encore à tout dire: « Vous pourriez me jeter en prison! ». Miss Britney, vous êtes déjà en prison.
Chapitre 19, Rebecca choisit pour sa fille de 15 ans un professeur particulier: « Il devait avoir vingt ans, il était grand, élancé, avait les yeux sombres, et un côté mystérieux. Elizabeth s'est vite amourachée de lui. Rebecca ne se rendait compte de rien. »
Chapitre 20, le fils demeuré explique que, s'il paraît attardé, c'est juste une couverture (pour cacher quoi? Mystère), un rôle qu'il joue depuis sa naissance, auquel rien n'aurait dû lui faire renoncer, si ce n'est le regard inquisiteur du héros.
Chapitre 22, le policier prend un fiacre et le cocher lui demande « à quel endroit [il] voulait se rendre exactement »: « Sa question ne me plut pas mais je ne lui en tins pas rigueur. » Remarquable mansuétude.
Chapitre 26, une femme a "un regard si limpide qu'on pouvait s'y égarer, et un sourire peint à l'encre de la compassion."
Chapitre 32, Elisabeth fait le mur toutes les nuits pour rejoindre Isaac « mais l'homme était un rêveur, il était resté sage ».
Chapitre 46, notre héros comprend que son supérieur l'a trahi car l'odeur « âcre et rance » de l'émissaire de la Couronne flotte à Scotland Yard, désignant ainsi ceux qu'il a subornés.
Etc.
En fait, ce qui ne fonctionne pas dans ce roman du XIX° écrit au XXI° siècle, c'est cette fausse candeur, fausse parce Utroi n'écrit pas une ligne sur les turpitudes des aristocrates anglais sans penser à l'affaire Weinstein ou au prince Andrew, faisant de son roman historique un pastiche laborieux.
C'est dommage parce que Wendall Utroi a l'air d'être un type bien et qu'on le sent sincère dans ses indignations.
En fait, en temps normal, j'aurais abandonné ce livre. Mais hier matin je me sentais en mode pré-covid, que personne ne m'approche, je reste sous la couette avec un grog bien dosé et un truc pas prise de tête à lire.
Et bien dites donc, le soir même, j'avais fini « La Loi des hommes » et j'allais beaucoup mieux.
Alors littérairement, c'est vraiment nul, mais je vais faire un tour sur Doctissimo pour le recommander. 5 étoiles. Au moins.
Commenter  J’apprécie          3514
C'est ma première lecture de Wendall Utroi et je peux vous dire dès le départ que ce fut une excellente lecture.
L'histoire se déroule dans le Londres victorien, ses bas-fonds, sa police, ses duels, ses bordels, sa noirceur. J. Wallace Hardwell est un policier de Scotland Yard qui va être chargé d'une enquête délicate par un mystérieux émissaire. Il s'agirait d'un possible scandale impliquant la famille royale mais dont on ne connait absolument pas la teneur. Comme lui on va essayer de comprendre ce qui se passe et pour cela, il va arrêter trois témoins et les interroger.
L'enquête est passionnante, les personnages très travaillés, la plongée dans le Londres de cette époque véritablement immersive.
Mais ce n'est pas tout : cette histoire est en fait un manuscrit écrit de la main de l'inspecteur et qui vient d'être retrouvé dans sa tombe par Jacques, un cantonnier du Nord de la France. Comme nous, il va se passionner pour cette découverte et cette lecture. On alterne donc entre une histoire que se déroule à notre époque, en France et une autre à la fin du 19ème siècle en Angleterre.
Wendall Utroi crée des personnages de fiction très humains, attachants, complexes. Aucun n'est vraiment ce qu'il parait être au début et leur personnalité qui se dévoile au fil des pages est l'un des points fort du livre.
Le cadre historique est très fidèlement rendu et des évènements réels sont évoqués comme le scandale de Cleveland Street ou Jack l'éventreur. On est saisi par la noirceur et l'hypocrisie de la société et l'aspect peu reluisant d'un monde où l'on vend des enfants et dans lequel les nantis demeurent intouchables. Plus d'un siècle plus tard, le monde a-t-il changé?
Les derniers chapitres sur la vie de Wallace sont très sensibles et touchants et l'auteur a beaucoup de talent pour nous émouvoir en même temps qu'il nous éclaire sur l'âme humaine.
Je ne saurais que trop vous recommander cette lecture et j'ai hâte de découvrir les autres livres de Wendall Utroi.
Commenter  J’apprécie          100
Nous sommes avec ce roman en plein coeur de Londres au temps de Jack l'Eventreur.
Tout commence par l'arrestation de trois personnes appartenant au monde des maisons closes.
L'inspecteur Hadwell les interroge une à une et va au fils de ses interrogatoires être confronté aux pratiques malsaines de ce monde qu'il ne connaissait pas : trafic d'enfants, recherche de jeunes vierges…
Tout comme l'inspecteur Hadwell, nous ne comprenons pas de suite l'importance de cette affaire.
Quel est la gravité de ce crime pour lequel ces trois personnes ont été arrêtées ?
Petit à petit, une affaire sérieuse mettant en exergue un membre de la famille royale apparaît.
J'ai beaucoup aimé la façon dont est écrit ce polar car nous sommes au même niveau que l'inspecteur. Nous découvrons les faits et leurs gravités tout au long de la lecture.
Le Londres malfamé de l'époque victorienne est très bien décrit et nous ressentons bien l'ambiance douteuses des maisons closes.
Dans ce roman, l'auteur a pris pour parti de faire raconter cette histoire, à notre époque, par le biais d'un fossoyeur qui retrouve une boite auprès d'un cadavre qu'il déterre 100 ans après sa mort. Cette intrusion dans l'histoire ne m'a pas dérangé mais elle n'était pas indispensable.
Commenter  J’apprécie          80
Troisième roman que je lis de cet auteur et qui confirme une fois de plus que sa plume, ses personnages, ses histoires, me plaisent énormément. Et jusque là, je dois dire que c'était dans des styles différents.
Suite à la découverte de manuscrits dans une vieille tombe, on plonge dans un polar historique. L'époque victorienne, les bas-fonds de Londres, Scotland Yard. L'atmosphère est là et emporte le lecteur. Les descriptions sont très visuelles, c'est comme si on y était. On a même droit à un petit duel qui fait froid dans le dos. On côtoie toutes cette société du passé qui nous paraît archaïque, mais qui a aussi laissé des traces à notre époque.
L'enquête est passionnante, vivante en partie grâce à ces personnages imparfait et mystérieux. l'auteur a un vrai talent de conteur et happe son lecteur dans son monde.
Néanmoins, je relèverais tout de même un point négatif, mais que j'ai rapidement évacué pour me concentrer sur l'essentiel. Il s'agit des petits chapitres où on revient à notre époque, chez le cantonnier. Autant je comprends le début, pour introduire cette enquête avec la découverte du manuscrit, autant les retours à nos jours n'apportent pas grand chose et sont même quelque peu agaçant. Mais ces chapitres passent vite et on retourne suivre notre enquête si étrange.
Lien : https://www.facebook.com/Les..
Commenter  J’apprécie          290
Jacques, cantonnier dans une petite ville du Nord de la France découvre dans une tombe, le manuscrit écrit par J. Wallace Hardwell, ancien inspecteur à Scotland Yard. Avec l'aide de sa fille pour la traduction, il se jette dans la lecture de confession-testament.
Nous voici donc dans l'Angleterre victorienne. Wallace doit absolument éviter qu'un scandale n'éclate qui éclabousserait la couronne. Il a trois témoins sous la main. le hic, c'est qu'il ne sait pas de quoi il retourne.
Par des entretiens menés à la suite les uns des autres, il découvre les liens qui unissent les trois personnages retenus par la police, leurs secrets, leurs magouilles sur fond de prostitution enfantine.
De fil en aiguille il se rapproche des clés du scandale potentiel, trop probablement au point d'en payer lui-même le prix.
Dans un style agréable quoiqu'un peu artificiel à mon goût, ce récit est censé révéler, dénoncer les horreurs concernant les violences faites aux enfants pauvres notamment les fillettes.
J'ai eu du mal à croire Wallace naïf au point de découvrir ce qui se passe entre les bas-fonds et les hautes sphères de la société.
J'ai eu du mal aussi avec les interruptions continuelles de Jacques qui ne cesse de nous rappeler à quel point il est subjugué par sa lecture, ses petites querelles avec sa femme Mireille, si étonnée de le voir tellement absorbé par sa lecture qui va lui prendre des semaines (cela ne m'a pris que quelques heures). le ton des disputes « bienveillantes » m'a agacé.
Bref, une lecture qui n'est pas déplaisante mais qui m'a déçue car j'en attendais beaucoup (trop sans doute) après avoir lu des critiques excellentes.
Commenter  J’apprécie          240




Lecteurs (804) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2884 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}