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EAN : 9782810011681
189 pages
L'artilleur (05/04/2023)
3.74/5   19 notes
Résumé :
Ce livre est d’abord un témoignage, celui d'une professeur qui exerce dans des établissements "standards".
Il ne reprend pas les analyses sur la chute du niveau scolaire, mais choisit d’illustrer, à travers des scènes vécues ce qui mine au quotidien le travail des enseignants et notre système scolaire.
Eve Vaguerlant évoque de façon concrète les raisons du mal-être des professeurs, par-delà la question de la rémunération : l’absence de discipline et ... >Voir plus
Que lire après Un prof ne devrait pas dire ça : Choses vues et choses tues dans l'Education NationaleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un livre réaliste, extrêmement vrai sur la situation de l'Education Nationale aujourd'hui. Tous les professeurs vont s'y retrouver. L'auteure est courageuse de prendre la plume pour mettre en avant tout un système qui est de plus en plus en toc. Seul regret, elle n'aborde pas les consignes (plus que bienveillantes) données par les inspecteurs aux correcteurs des examens qui font que les diplômes ne valent plus rien aujourd'hui ; mais chut ... ça, il ne faut pas le dire.
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Dès les premières lignes et pages, on sent de l'amertume et une rancoeur qui rend méfiant. En effet, si c'est pour déverser son flot d'histoires pénibles sur ce métier ou cette institution... je passerai mon chemin. Néanmoins, l'auteure indique que son livre est un recueil d'anecdotes, donc du vécu, et du ressenti. Et comme le titre l'indique, des "choses" que l'on ne dit pas ou que l'on ne doit pas dire, ou que on croit qu'il ne faut pas dire.
Mais une fois la lecture de l'ouvrage commencée, on revient assez peu sur cette autocensure.
Et puis si les anecdotes sont sans aucun doute authentiques, la mise en pièce du système passe par la critique des "gens" chacun à leur poste. Mais, il n'y a donc pas de mise en pièce de la structure globale. Ainsi, facile de fustiger le "CPE". Mais celui-ci est intégré à une structure, et ce qu'il est, sa mission est strictement établie par des textes officiels, ministériels. de la même façon, l'auteure veut abattre les chefs d'établissement. Eux aussi sont intégrés dans une structure, tout comme les professeurs. Quant elle écrit dès les premières pages que les chefs d'établissement ont pour la plupart un niveau de formation inférieur à elle, professeure agrégée, elle commet une pénible erreur d'appréciation. La plupart des chefs d'établissement étaient des professeurs aussi, ont passé un concours très sélectif et ont eu une année voire deux années de formation avant d'être titularisés. Donc un niveau de qualification, pour un certain nombre, très élevé et pas reconnu. Bref, il apparait que malheureusement, elle regarde le SYSTEME par le petit bout de sa lorgnette. C'est bien dommage car son témoignage apporte cependant quelques nécessaires vérités sur ce qu'est devenue l'éducation nationale. Mais multiplier les anecdotes n'est pas si productif. En revanche, elle domine mieux son sujet dans la deuxième partie du livre quand elle aborde "les élèves". Ceux d'aujourd'hui. Les non éduqués car enfantés par des parents déjà eux mêmes enfants rois. Pas de contraintes, déni des difficultés, alors on préfère médicaliser, handicaper son petit trésor, afin qu'il réussisse artificiellement.
Quand, Qui pourra détruire ce géant fossilisé, dépensier, totalement inefficace, et proposer un système tout simple, qui aura éliminé la superstructure et rendu aux établissements une véritable autonomie tenant compte pour chacun de sa particularité ? de mon humble avis, c'est quand les poules auront des dents, cat ce qui se prépare est plus proche de la Corée du Nord ou de la Chine.
Une lecture pas inutile, mais ni surprenante, ni satisfaisante car manquant d'analyse profonde, réflexive et faite de propositions constructives nouvelles.





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J'étais curieuse de lire ce livre, car j'ai souffert de nombreuses dynamiques décrites par l'auteure, en fréquentant un collège "normal" dans les années 2000 et par procuration car mes deux parents sont enseignants et témoignent du déclin de l'école depuis une vingtaine d'année. Je dois dire que le ton du début m'a un peu freinée. On ressent une certaine amertume de la part de l'auteure, et je ne partage pas toutes ses opinions.

Cependant, je soutiens vraiment le fond de ce livre : à savoir encourager la société à prendre conscience de la gravité de la situation et à prendre le problème à bras le corps. Il a aussi le mérite d'analyser finement les rapports de force qui se jouent à l'Education Nationale et de voir à quel point certains problèmes sont le symptôme d'un ensemble de conflits. Au fur et à mesure des pages, on est choqué, on ressent de l'empathie pour les stagiaires enseignants, les élèves qui veulent apprendre, pour tout ce qui peut incarner l'autorité scolaire. La violence de certaines anecdotes (la réalité) nous fait alors comprendre le ton amer du début.

J'ai été particulièrement touchée par la question de la sécurité physique des élèves, qui a fait écho à un traumatisme personnel : quand j'étais au collège, des élèves s'amusaient à renverser des "armoires de casiers" qui n'étaient pas fixées au mur et une armoire a fini par tomber sur ma jambe. Je m'en suis sortie avec un énorme hématome en boîtant une semaine mais j'ose à peine imaginer ce qui aurait pu se passer si le reste de mon corps (buste, tête) avait été touché. Il y a, dans le livre, plusieurs histoires qui m'ont rappelé cela. Donc oui, c'est urgent de dénoncer ce qu'il se passe entre les murs du collège avant que les générations futures ne soient vraiment menacées.

Dans mon bémol, il y a mes divergences avec l'auteure sur la politique. Par exemple, le livre donne l'impression que la gauche entretient le problème, alors qu'il y a une gauche républicaine qui peine à se faire représenter et qui tente de le dénoncer depuis longtemps. Egalement, cette façon de "hiérarchiser" les professions m'a un peu gênée. Il y a une façon de présenter les professeurs agrégés comme "au dessus du lot". Oui, il passent un concours très exigeant (idem, j'en ai plusieurs dans mon entourage), mais j'ai trouvé que la façon dont cela était présenté dans le livre manquait d'humilité.

Mais il y a cette phrase :"Les générations qui ont connu une France prospère et reçu une instruction véritable, qu'elles se sont ensuite empressées de critiquer et de rejeter en dépit de tout ce qu'elles leur devraient, ont une responsabilité à l'égard des générations futures. " qui exprime tellement la colère que j'ai ressentie durant ma scolarité à l'adolescence, que je ressens encore parfois aujourd'hui, que je dois remercier l'auteure d'avoir pu mettre des mots dessus.
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Un livre courageux et sans concession sur l'état dans lequel se trouve l'Education Nationale aujourd'hui.

Courageux parce que l'auteur exerce encore en tant qu'enseignante dans divers collèges et lycées, et que son témoignage ne sera certainement pas apprécié en haut lieu. Sera-t-elle alors sanctionnée un jour ou l'autre au cours de sa carrière à cause de ses écrits ?

Courageux et sans concession parce que l'auteur ne prend pas de pincettes pour dénoncer haut et fort les innombrables défaillances, manquements, idioties et autres inepties recensés au sein des établissements scolaires, et ce, à tous les niveaux de la hiérarchie.

Sans concession parce que l'auteur n'hésite pas à naviguer à contre-courant idéologiquement et politiquement. En effet, elle ne cache en rien ses orientations politiques (très à droite)et religieuses (très catholique).

Eve Vaguerlant est une femme forte et de conviction, c'est indéniable. Son propos est clair, son constat sans appel, et maintenant, tremblez braves gens : vos enfants sont en danger dans nos écoles de la République, et l'avenir de la France n'est plus assuré. Quant à ceux qui pensent avoir la vocation pour devenir professeur, surtout ne lisez pas ce livre, vous allez fuir à toutes jambes...
Bref, le titre de ce livre aurait pu être "Apocalypse à l'EN", et c'est effrayant 😱!
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Ce livre met en valeur le délitement non seulement de l'école mais aussi de la société : l'école doit instruire et pas éduquer !
Après avoir passé 32 ans dans ce métier je reconnais chacune des situations évoquées : pour les avoir entendues ou pour les avoir vécues .
Il faudra bien un jour que l'Education nationale réagisse , agisse , se pose les bonnes questions et apporte les bonnes réponses !
C'est indispensable sinon vital pour la société française !
« Un point c'est tout ! »
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Vous aurez remarqué que, du point de vue de la pédagogie actuelle, le bon prof n’est pas celui qui instruit ses élèves, les captive, les intéresse et leur apprend des choses, non, c’est celui qui passe des heures à préparer des activités à la noix à faire en classe. D’où le rejet très virulent de l’utilisation des manuels. Eh oui. L’Éducation nationale les achète (et on sait que son budget est obèse), mais les formateurs en interdisent pratiquement l’usage. . . Le prof qui ne prépare pas par lui-même toutes les activités faites en classe, qui ne crée pas ses propres exercices, est regardé de travers. Résultat : on fait tourner la photocopieuse à fond ! Quand je vois le nombre de photocopies que font mes collègues de collège, noyant littéralement leurs élèves sous des masses de feuilles qu’ils mélangent, perdent ou rangent mal, je suis toujours effarée. Pour ma part, dans la mesure où il y a des textes avec questions de compréhension et d’analyse toutes faites dans le manuel, ainsi que des leçons de grammaire avec aussi les exercices tout faits, eh bien je les utilise.
Mais c’est mal, ça n’est pas pé-da-go-gique. Les collègues ont ainsi le sentiment de ne pas avoir bossé s’ils n’ont pas fait une tonne de photocopies pour un cours. Comme il serait absolument infernal de préparer soi-même le moindre exercice de grammaire par exemple, ils en piochent sur internet ou dans d’autres manuels que celui qu’ont en classe les élèves (malins. . .), et en font des photocopies qu’ils distribuent. . . Comme ça ils ont l’impression d’avoir travaillé. . . Au lycée, pour
ce qui est du français, des manuels sont distribués aux élèves chaque début d’année, et restent sagement au fond d’un placard de leur chambre jusqu’au jour de leur restitution ; cela se justifie par le fait qu’à ce niveau, le prof choisit ses textes parmi un panel de possibilités beaucoup plus large qu’en collège ; mais dans ce cas, il serait peut-être bon d’arrêter d’acheter des manuels pour tous les élèves. . .
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Les enseignants qui ont formé les générations de nos grands-parents ne passaient pas leur existence à se creuser la tête pour trouver une approche innovante susceptible d’ « accrocher » les élèves à leur cours. Et nos grands-parents, parfois simples paysans sortis de l’école à 12 ou 13 ans, maîtrisaient la calligraphie, la grammaire, l’orthographe et le calcul bien mieux que bon nombre de bacheliers d’aujourd’hui.
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Mais revenons à cette histoire d’élève qui construit son propre savoir. Au nom de ce beau principe, et du refus de considérer les enfants comme des « gibiers de colonisation » pour des adultes tentés d’affirmer sur eux une domination intellectuelle, on a complètement ruiné la chaîne naturelle de transmission de la connaissance telle qu’elle fonctionnait entre les générations probablement depuis l’Antiquité. . . Dans cette optique, l’essentiel du travail du prof ne se fait plus en classe, non. Le travail du prof est de se casser la tête pendant des heures en amont de son cours pour inventer une séance originale, puis de préparer des monceaux de documents de travail pour les élèves afin qu’en classe, ceux-ci soient en activité, en « autonomie », avec un prof qui se contente de circuler parmi eux comme un gentil organisateur. Le prof ne doit pas débarquer et prétendre expliquer les choses aux élèves : il doit les guider pour qu’ils puissent découvrir les choses par eux-mêmes. En français, il n’y a pas de mauvaise interprétation d’un texte, car la bonne lecture est celle qui construit, voire transforme le sens du texte (pratique pour celui qui
ne pige rien. . .). Voilà l’idée, à peu de choses près.
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Les générations qui ont connu une France prospère et reçu une instruction véritable, qu'elles se sont ensuite empressées de critiquer et de rejeter en dépit de tout ce qu'elles leur devraient, ont une responsabilité à l'égard des générations futures.
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Pour résumer l’idéologie régnante à l’heure actuelle en matière de pédagogie à ceux qui ne verraient pas ce qu’on entend désormais par « pédagogisme », les points principaux en sont les suivants : bienveillance et valorisation de l’élève, qui construit son propre savoir et devient acteur de sa propre éducation au lieu de subir une connaissance imposée verticalement par un adulte.
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