Le quatrième ordre, tome 4 : Résistances

Nous voici à l'ultime tome de la saga du Quatrième Ordre de Mathieu Valentin qui comme de bien entendu compte 4 tomes.

Dans cet univers de fantasy, de la magie, mais pas d'autres peuples hormis des humains et aussi… quelques races démoniaques, plus proches de l'animal en ce qui concerne l'intelligence si on exclut les Pères Démons plus futés.

Les humains de regroupent en 3 Ordres. Les Ordinaires sont les plus nombreux, il s'agit d'humains sans pouvoirs. Viennent ensuite bien moins nombreux : Les Guerriers qui ont accès à une magie « personnelle » capable de renforcer leur Force, leur Resistance, mais aussi leur Endurance dans des proportions variables. Pour « finir », il y a les Mages, aptes à user de la magie pour lancer une pléiade de sorts offensifs ou non. Ah si… Il y a aussi me Quatrième Ordre, les Purs, dissous (enfin, pas tout à fait…) depuis fort longtemps ; ceux qui cumulent les aptitudes des Guerriers et des Mages.
Bibi, le héros de l'histoire est un Pur.

À la fin du Tome 3, nous l'avions laissé avec ses compagnons en bien mauvaise posture et donc, au début, de ce tome, ils affrontent le méchant de l'histoire Turbith Sanrouge qui pompe la vitalité de sa propre fille Luce pour rajeunir, tout en voulant sacrifier son fils et petit fils au premier des Pères Démons. le combat est épique et nous laisse à peu près dans une situation identique au début du tome précédent.

Rajeuni et plus puissant que jamais, Turbith part à l'assaut du Monde renforcé des troupes des célestiens que lui a fournir son improbable allié l'Illustre. Chacun croit se jouer de l'autre. Oui, car le Monde tel que Bibi, ses compagnons où le lecteur le connaissait dans le premier tome est bien loin de regrouper l'ensemble des civilisations. En effet, comme le lecteur l'a découvert dans le tome précédent, à l'Ouest, au-delà de la Matriarche (forêt des Purs), se tient un vaste empire dirigé par l'illustre, humain élu du Dieu unique qu'est le Soleil.

Je dois avouer que le fait que le Monde ignore l'existence de cet Empire conquérant reste assez incompréhensible, dans l'Epée de Vérité, il y a au moins un mur magique qui sépare les deux régions.

C'est vers cet empereur-dieu que Bibi est conduit manu-militari par Myros, l'amant préféré de l'Illustre. Enfin manu-militari… Dès qu'il a récupéré suffisamment de puissance, il montre qu'il peut s'enfuir comme il le veut, mais qu'il accepte d'être conduit à l'Illustre. Son but : faire comprendre à celui-ci que Turbith est un monstre qui se retournera contre lui dès qu'il le pourra. Quant à ce pour quoi l'Illustre à marchander la vie de Bibi contre ses troupes… nous le découvrirons tardivement dans ce dernier tome.

Si j'ai parlé précédemment de l'Epée de Vérité, c'est que cette ruse de Bibi n'est pas sans me rappeler Richard Cypher qui se laisse emprisonner par Jagang pour le piéger. À l'identique également, nous avons un héro très surpuissant et qui le devient encore plus. La comparaison s'arrête là.

Alors que Bibi part le domaine Eternel, ses amis Taro et Nola, ainsi que son amoureux Tcharango, partent à sa recherche et devront faire un détour par un peuple caché avec lesquels ils se mettront en dette, ce qui les ralentira quelque peu. Quant à Ran, il ramènera chez lui son épouse Luce affaiblie par son affrontement avec son père et l'enlèvement de son fils et de son frère.

Nous suivons en parallèle le destin des uns et des autres alors que Turbith s'empare peu à peu du monde.

Malgré son épaisseur, ce quatrième tome se lit bien. Il est souvent haletant et se pose moins que le précédent. On compatit sur les malheurs de Luce, on découvre les hommes du Nord avec intérêt et on trépigne face à l'inaction de Bibi devenu plus tempéré, enfin on rage sur les victoires de Turbith.

Si ces victoires ne sont pas toujours faciles, la résistance en face n'est, au début, pas à la hauteur des Guerriers et des Mages. À croire que seul Bibi détient la force de tout faire capoter… Ce ne sera cependant pas le cas.

Le livre reste est d'ailleurs plutôt déséquilibré, dans le sens où le retournement de situation va se faire très vite (les cent dernières pages), donnant une impression de « trop facile », mais il est vrai que tout a été mis en place avant. Trois choses ne m'ont guère plus sur cette fin (attention spoil) : le deus ex machina face au Père Démon, la folie de Turbith qui le fait déchoir de sa hauteur de grand méchant (le grand stratège ne prend plus que de mauvaises décisions), le tour de magie pour vaincre l'illustre.

J'apprécie l'Épilogue, de longues années plus tard, qui nous permet de savoir ce que l'ensemble des protagonistes (et ils sont très – parfois trop – nombreux) est devenu y compris l'évolution du Monde.

Au final, malgré les quelques points que j'ai cités, l'ensemble est de bonne facture, le récit nous tient et notre attachement acquis aux personnages renforce nos sentiments lors de leurs déboires.

Une bonne saga que vous pouvez encore trouver aux éditions à contresens.


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