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4.1/5   5 notes
Résumé :
Recueil de poèmes publiés en revues par Paul VALERY (1871-1945) entre 1880 et 1893, augmenté de 2 pièces inachevées et d'un texte en prose: "L'Amateur de poèmes". Edition en partie originale tirée à 1150 exemplaires; 1 des 950 sur alfa, justifié n°57 (après 150 sur vergé d'Arches et 50 sur vélin pur fil). 5è des "Cahiers des amis des livres" publiés par Adrienne Monnier
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Paul Valéry (1871-1945) est considéré comme l'un des plus grands poètes français.
Ce court recueil contient des poésies de jeunesse, publiées entre 1890 et 1893. L'auteur a ensuite mis provisoirement un terme à son travail poétique, avant d'y revenir plus tard notamment avec "Charmes". Je trouve que sa manière d'écrire – inspirée par Stéphane Mallarmé – est caractéristique: on la retrouve dans toute sa production, y compris dans cet "Album de vers anciens". Sa poésie manifestement très travaillée n'est ni fulgurante, ni particulièrement "musicale", ni simple et facile d'accès. Cependant, cette oeuvre me semble plus accessible que des poèmes plus tardifs; j'en donne un exemple en citation, avec "Naissance de Vénus".
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
LES PAS

Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement , lentement placés.
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure , ombre divine,
qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !...tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !

Si, de mes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n 'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.
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LE CIMETIÈRE MARIN

Ce toit tranquille, où marchent les colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée !
O récompense après une pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux !
___________

Le vent se lève ! Il faut tenter de vivre !
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en pourpre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d'eau réjouies
Ce soit tranquille où picoraient les focs !
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IX

NARCISSE PARLE


Sois, ma lèvre, la rose effeuillant le baiser
Qui fasse un spectre cher lentement s’apaiser,
Car la nuit parle à demi-voix, proche et lointaine,
Aux calices pleins d’ombre et de sommeils légers.
Mais la lune s’amuse aux myrtes allongés.

Je t’adore, sous ces myrtes, ô l’incertaine,
Chair pour la solitude éclose tristement
Qui se mire dans le miroir au bois dormant.
Je me délie en vain de ta présence douce,
L’heure menteuse est molle aux membres sur la mousse
Et d’un sombre délice enfle le vent profond.

Adieu, Narcisse… meurs ! Voici le crépuscule.
Au soupir de mon cœur mon apparence ondule,
La flûte, par l’azur enseveli module
Des regrets de troupeaux sonores qui s’en vont.

Mais sur le froid mortel où l’étoile s’allume,
Avant qu’un lent tombeau ne se forme de brume,
Tiens ce baiser qui brise un calme d’eau fatal.

L’espoir seul peut suffire à rompre ce cristal.
La ride me ravisse au souffle qui m’exile
Et que mon souffle anime une flûte gracile
Dont le joueur léger me serait indulgent !…

Évanouissez-vous, divinité troublée !
Et toi, verse pour la lune, flûte isolée
Une diversité de nos larmes d’argent.

p.18-19
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L’AMATEUR DE POÈMES


Extrait 5

Mû par l’écriture fatale, et si le mètre toujours futur enchaîne sans retour ma mémoire, je ressens chaque parole dans toute sa force, pour l’avoir indéfiniment attendue. Cette mesure qui me transporte et que je colore, me garde du vrai et du faux. Ni le doute ne me divise, ni la raison ne me travaille. Nul hasard, — mais une chance extraordinaire se fortifie. Je trouve sans effort le langage de ce bonheur ; et je pense par artifice, une pensée toute certaine, merveilleusement prévoyante, — aux lacunes calculées, sans ténèbres involontaires, dont le mouvement me commande et la quantité me comble : une pensée singulièrement achevée.

p.33
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NAISSANCE DE VENUS

De sa profonde mère, encor froide et fumante,
Voici qu’au seuil battu de tempêtes, la chair
Amèrement vomie au soleil par la mer,
Se délivre des diamants de la tourmente.

Vois son sourire suivre au long de ses bras blancs
De l’humide Thétys périr la pierrerie
Qu’éplore l’orient d’une épaule meurtrie ;
Et sa tresse se fraye un frisson sur ses flancs.

Le frais gravier, qu’arrose et fuit sa course agile,
Croule, creuse rumeur de soif, et le facile
Sable a bu les baisers de ses bonds puérils ;

Mais de mille regards ou perfides ou vagues,
Son œil mobile emporte, éclairant nos périls,
L’eau riante et la danse infidèle des vagues.
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Videos de Paul Valéry (45) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Valéry
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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