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sur 258 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il faut accueillir le hasard avec bienveillance ; j'ai trouvé ce bouquin sur un banc en gare de Lille-Europe, en guise de marque-page il y avait un post-it avec une liste de courses ... Hasard, j'ai lu il y a peu, le bouquin oulipien de Clémentine Mélois qui s'intitule : Sinon j'oublie, et qui traite de ce thème (les listes de courses). J'aurais beaucoup à dire sur ce sujet ... Mais je m'éloigne de la vie ordinaire ... Quoique ; Page 53 : « La tête est pleine de choses à faire, de listes de courses ... ».
Lu, donc, dans le TGV entre Lille et Lyon, A/R ... La fenêtre du train est comme un travelling avant sur les pays sages de la France. Paysages de Bourgogne, surtout, qui penchent légèrement et sont joliment arrondis ... Mais de nouveau je m'éloigne de la vie ordinaire ...
C'est le récit d'une philosophe enceinte, d'une femme qui devient mère (pas d'écriture inclusive possible ici ;-). Pour commencer, elle nous parle du « perfectionnisme moral » d'Emerson et de Thoreau, leur influence sur son parcours. D'autres influences : Clément Rosset, Montaigne et Nietzsche. Puis, elle papillonne autour de sujets comme la joie et le bonheur (qui sont parfaitement distincts). Page 50 ; la nuance entre l'ordinaire et le quotidien est fine, pourtant A. V. R. se réconforte du quotidien alors que l'ordinaire l'assomme. Elle écrit au présent (avec des flashbacks quand même) sur « ces trois fois rien » qui lui pèsent. C'est le récit existentialiste d'une philosophe qui va donner la vie - un existentialisme doux -. Il y a beaucoup de « ? », P. 78 « Pascal aurait-il cru en Dieu avec un embryon dans le ventre ? ». À propos de « l'attente », elle écrit P.94 cette belle phrase : «Tout est encore possible, et c'est le drame pour celui qui attend : le possible implique la possibilité de l'impossibilité, et s'il n'arrivait jamais ? ».
Cette « vie ordinaire » est néanmoins une vie de privilégiée, de bobo diront certains, on est loin d'Annie Ernaux. Pourtant cette philosophie du commun et du familier (il y a ici aussi des nuances), me convient mieux que celles des concepts fumeux et de la contrition.
Allez, salut (Et merci à tous les lecteur.rice.s qui abandonnent des bouquins dans des lieux publics, avec ou sans liste de courses comme marque-page).
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Je ne lis que très rarement des essais, mais celui-là je l'ai gagné à un concours en échange d'une critique, alors je me suis lancée. Cela a été d'autant plus facile que « La vie ordinaire » est en fait très abordable, et abondamment illustré d'anecdotes de la vie d'Adèle van Reeth, son auteure. Il faut dire que cette dernière a un gros problème : elle est allergique à la vie ordinaire. Elle ne se plait pas dans la routine ni les habitudes, et se retrouve quasi malade lorsque le quotidien s'installe un peu trop. Elle essaie à travers cet essai (hi hi) de comprendre pourquoi, notamment en s'appuyant sur les réflexions d'Emerson, philosophe américain du siècle dernier , mais surtout sur ce qui lui arrive dans sa vie personnelle. Et avec une rupture, une réconciliation, un bébé, une fausse couche et un avortement, elle a eu de quoi se poser plein de questions…
C'est cette partie là que j'ai préférée, forcément, moi qui adore les récits autobiographiques. Elle se met vraiment à nu et s'appuie sur sa vie personnelle pour essayer de comprendre son dégoût. J'ai trouvé l'autre partie intéressante également, avec plein d'illustrations (assez light) de philosophes que je connaissais plus ou moins, par contre je n'ai toujours pas compris sa définition de la vie ordinaire, ce qui est dommage vu que c'était à la base le but initial de l'ouvrage.
Bref, un avis mitigé.
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Roman ? Essai ? Autobiographie ? Est-il vraiment nécessaire de poser une étiquette sur ce texte qui fait la part belle certes à la vie de l'autrice, philosophe de formation.

Son existence devient le point de départ d'une questionnement qui n'apporte pas toujours de réponses, tel n'est pas le but , mais permet d'envisager les choses sous un  angle différent.
L'écriture est fluide, les propos concernant la grossesse souvent fort bien écrits et le tout reste plaisant à lire même si j'ai bien compris ce que n'était pas la vie ordinaire, mais pas vraiment ce qu'elle était.
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Je suis bien embêtée après cette lecture pour pouvoir dire ce que je pense de cette vie ordinaire. Je l'ai lu d'une traite, après une période où je n'arrivais plus à accrocher à aucune de mes lectures. Et de fait, l'écriture est fluide, et pas désagréable, j'ai relevé quelques réflexions intéressantes sur le rapport à cette fameuse vie ordinaire. Mais il s'avère que la vie d'Adele van Reeth ne l'est justement pas, ordinaire : envisage-t-elle la pensée de tel philosophe ? Et hop, elle va le rencontrer. Se plonge-t-elle dans la lecture de la correspondance de Camus ? Et hop, elle va s'installer quelques jours pour écrire chez la fille de ce dernier qui lui caresse la joue en s'extasiant sur sa jeunesse. Et tout cela sans mentionner les nombreuses anecdotes sur sa vie conjugale et familiale, qui m'ont laissé comme un sentiment de malaise face à un étalage que je n'avais pas sollicité. Me restent donc après cette lecture quelques idées qui peut-être alimenteront ma réflexion personnelle, c'est certainement pas si mal.
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Autant je suis rétif aux "autobios" nombrilistes, et autant aussi je reconnais que ce livre souffre d'un paquet de maladresses (tant de forme, de fond, que de "naïvetés sociologiques"), et pourtant, je n'ai pas du tout envie de le dézinguer.

Parce qu'Adèle van Reeth pose des p*** de « vraies questions ». Avez-vous remarqué que la plupart des philosophes qui comptent sont, soit des hommes, soit des femmes sans enfants ? La vie ordinaire, et son corollaire de « charge mentale » sont-ils compatibles avec l'écriture d'une oeuvre ? Qu'est-ce donc que la vie ordinaire ?

Adèle van Reeth ne répond à aucune de ses questions, mais elle les confronte à son propre parcours de jeune chercheuse en philosophie et de mère en formation, sans essentialiser ce statut. Quand elle rencontre Stanley Cavell peu avant sa mort, elle dit « j'étais avec Indiana Jones, et je n'ai jamais été aussi loin du Graal ».

Evidemment, le « péril germanopratin » n'est jamais loin. On ne sait que penser de la scène de l'accouchement avec Sarah, la « sage-femme » pas du tout sage, mais on sait qu'Edouard Louis lui donnerait radicalement raison et on lit qu'Enthoven était en rage contre elle. Et on sait gré à Adèle van Reeth de n'être ni l'un, ni l'autre, et de nous laisser trancher à l'éclairage de son vécu sensible, ultra sensible même.
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La présentation de ce livre par son auteur, Adèle van Reeth, dans l'émission Quotidien m'avait fait très envie. Je suis une lectrice à 100 % de roman et ouvrir mes perspectives à un essai philosophique me tentait, d'autant qu'il présente un sujet qui nous concerne tous : l'ordinaire.
Ce livre est un mélange de réflexion philosophique sur ce qu'est l'ordinaire et de récit autobiographique. Il aborde notamment la naissance de l'enfant de l'auteur : ou quand un événement ordinaire devient extraordinaire.
Je suis personnellement restée sur ma faim quant à la définition de l'ordinaire ; mais n'est ce pas tout le but de l'auteur qui elle même n'est pas parvenue à une définition de l'ordinaire, et qui montre qu'il est simplement omniprésent et en toutes choses dans nos vies.
Le livre devient vite, plutôt qu'une réflexion sur la notion d'ordinaire, un déballage de la vie “ordinaire” (si on peut la considérer comme telle) de l'auteur.
Une lecture qui fait prendre un peu de recul mais dont le fil perd peu à peu le lecteur.
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Adèle van Reeth est une philosophe. C'est son métier. Et t'as beau tourner la biscotte dans tous les sens, un philosophe, faut toujours que ça mette des citations compliquées dans les phrases... Et puis, j'aurai toujours en mémoire le souvenir ému de Mme Bergère, ma prof de philosophie de Terminale.

Elle avait autour 40 ans mais en paraissait 60. Elle avait les cheveux grisonnant, la même blouse bleue grise que celle que ma grand-mère portait du lundi au samedi (le dimanche, on s'habillait bien, c'était jour de messe) et un petit peu de moustache. Elle avait aussi des "souliers". Oui, des souliers... C'est comme ça qu'on appelait des chaussures de ville en 1930-40. Sauf qu'on était en 1994. Maintenant, on dit sneakers urban style. Deux salles, deux ambiances.

Quoi qu'il en soit Mme Bergère avait du courage. Elle tentait d'expliquer les concepts de base de la philosophie à des élèves qui ne pensaient qu'à faire des concours de lancers de boulettes de papier dans la poubelle dès qu'elle avait le dos tourné. A chaque panier réussi, le lanceur se voyait octroyer le droit de pousser un bêlement discret (lien avec la bergère, tout ça) mais suffisamment audible pour faire marrer toute la classe. Autant dire que le respect n'était pas une notion philosophique très maîtrisée par notre troupeau d'adolescents boutonneux au rire gras.

Adèle van Reeth est donc une philosophe. Je ne sais pas si elle ressemble à Mme Bergère mais en tout cas, son livre "la vie ordinaire" parle de sujets atemporels : le sentiment de banalité de la vie et surtout l'amour maternel. Difficile de dire si le texte est autobiographique. En tout cas, il est très intime.

Adèle (on va dire que c'est le prénom de la narratrice de l'histoire) est un peu blasée de la vie. Une vie qu'elle trouve un peu fade, un peu trop ordinaire.

Elle s'est plutôt bien intégrée auprès de son compagnon et des enfants de celui-ci. Sauf que ce petit coquin a eu une vie sentimentale agitée. D'un tempérament sans doute un peu queutard, il s'est montré dans le passé assez peu enclin à la stabilité. Il a eu trois enfants de trois précédents mariages. L'efficacité personnifiée. Grand chelem en perspective.

Et quelque part, Adèle se dit qu'elle n'a pas vraiment besoin d'avoir d'enfant. Elle a déjà suffisamment à faire dans cette famille recomposée. Et puis, quatre enfants, ne serait-ce pas un peu trop pour son compagnon ? Elle les aime ces enfants même si ce n'est pas les siens. Mais, au fond d'elle, elle se demande quand même ce que ça ferait d'être enceinte, d'être une maman.

Et Adèle pense. Elle réfléchit. Elle ne fait que ça. Elle rumine la banalité de sa vie. Mais en faisant référence à quelques citations de philosophes célèbres quand même. On ne se refait pas.

Une vie ordinaire est-elle inévitablement synonyme d'ennui, de monotonie ? Qu'est-ce que ça changerait si elle avait un enfant à elle ?

Et puis finalement, un jour, elle va arrêter de se poser cette question. Un jour pas fait comme les autres, voilà que deux traits apparaissent sur le test de grossesse. Et c'est le top départ d'une déferlante de nouvelles sensations et, évidemment, de son lot de questions qui va avec.

Adèle nous racontera avec moultes détails ses longs mois de grossesse, son accouchement, cette garce de sage-femme, la naissance de son petit garçon : cette fameuse première rencontre pleine d'émotion avec un être qu'elle a senti grossir dans son ventre. Ce petit bonhomme qu'elle connaît si bien, tout en ne l'ayant jamais vu.

Il y a une vraie authenticité dans sa manière de décrire ce qu'elle ressent. Ses sentiments, ses sensations, ses hauts et ses bas... tous ces moments insignifiants de la vie quodienne, de déprime routinière.

Une vie ordinaire qui nous ramène à notre condition de pions interchangeables, dans laquelle il est si facile de se perdre, de se sentir seul. Une femme parmi tant d'autre. Une mère parmi tant d'autres. Parmi la foule elles sont toutes les mêmes, ils sont tous les mêmes. Et pourtant, peut être pas pour ce petit bout de choux, ce petit bout d'elle-même si fragile pour qui elle est tout, et vice-versa. Elle n'est plus seule dans cette immensité de gens insignifiants. Elle est désormais unique, au moins pour quelqu'un.

Des questions, elle s'en pose à longueur de journée. Sur tout et surtout sur n'importe quoi. Elle m'a retourné la tête avec toutes ses interrogations, jusqu'au point de me faire moi-même me poser des questions que je ne m'étais jamais posées.

La première d'entre elles, pourquoi Mme Bergère ne disait rien quand le troupeau de chèvres se mettait à bêler pour un magnifique panier à 3 points ?

C'est peut être ça la philosophie. Permettre d'avoir la hauteur d'esprit nécessaire pour supporter la bêtise humaine.

Elle avait peut être raison, Mme Bergère, de laisser ses blancs moutons se mouiller quand il pleut.

Mme Bergère, vous êtes ma nouvelle idole.

(zut, j'ai raté mon lancer franc. Ouaf ouaf)

scob.
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« Ordinaire, ordinaire… Est-ce que j'ai une gueule d'ordinaire ?… »
Très loin de la gouaille d'Arletty, Adèle van Reeth se penche sur un bout de sa vie - ordinaire donc - dans un court essai, mélange de récit autobiographique et de références littéraires et philosophiques.
J'avais un a priori positif sur cette lecture. Je trouve Adèle van Reeth brillante et pertinente en général.
Pourtant, le titre annonçait la couleur.
Si certaines réflexions ont éveillé mon intérêt (le rôle de la « belle-mère », why not ; le retour de couche et l'IVG, soit…), une fois parvenue au terme j'ai eu la sinistre impression d'avoir partagé les états d'âme d'une copine parisienne nombriliste. Mais voilà : est-ce suffisant pour en publier le récit ?
Je lis : « un croissant ordinaire est un croissant sans plus, un croissant « tout court », un croissant qui se contente d'être un croissant, ni plus ni moins, un croissant avec des airs de défaite, faute de mieux mais « c'est déjà ça » »
Ben voilà, c'est (déjà) ça…
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Je connaissais Adèle van Reeth depuis l'émission de cinéma le Cercle puis par l'émission de philosophie de France Culture, et m'attendais donc à un livre d'une certaine qualité... D'autant plus que je l'avais beaucoup vu passé sur instagram. Si le livre se lit bien et vite, le contenu est malheureusement très décevant. le questionnement de départ sur l'ordinaire du quotidien est intéressant mais au final l'auteur n'aboutit à rien. Je n'ai d'emblée pas apprécié son ton clairement antipathique par moment. S'il y a des pistes intéressantes, l'auteur se met à décrire certains épisodes de sa vie sans intérêts qui font hors sujet et n'apportent rien. Dans certaines scènes on voit que son pénible quotidien est celui d'une bourgeoise parisienne qui a voyagé en Inde, étudié à New York, qui a une maison de famille et passe ses vacances en Corse, la pauvre ! ... 🤣 Les passages sur sa relation avec son conjoint sont presques gênants et de même n'apportent rien d'intéressant. Quant aux références intellectuelles, rien de très pointus ou nouveaux pour quiconque s'intéresse à la littérature. le début du livre est tout de même accrocheur mais l'ensemble reste superficiel.
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J'ai commencé une nuit d'insomnie et je l'ai quasiment lu d'une traite. C'est bien écrit, facile à lire et un style agréable. J 'ai aimé le mélange entre la réflexion sur sa quête de l'ordinaire et le fil narratif de sa vie privée, sa grossesse, comment elle aborde le fait d'avoir un enfant. Son rapport à l'ordinaire est une chasse, une traque de cet ordinaire qui est partout, comme les moustiques en été. Dès qu'elle débusque de l'ordinaire, elle s'acharne car elle ne le supporte pas. J'ai aimé cette ambiguïté. Je suis restée un peu sur ma faim car je trouve qu'elle aurait pu approfondir sa quête sur l'ordinaire et sur sa vie privée. La dernière partie est beaucoup trop rapide.
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