Marie Vareilles est l'autrice de la série dystopique, Elia la passeuse d'âmes. Elle est par ailleurs autrice de romans de chicklit' pour adultes. Elia la passeuse d'âmes a reçu de nombreux prix, le prix du meilleur roman pour la jeunesse le Parisien 2016, le prix
Pierre Bottero 2017, le grand prix des lecteurs de la fédération des Parents d'élèves de l'enseignement public 2017 et le prix des Dévoreurs 2017.
Lea Martin a 16 ans, elle est en seconde au lycée privé Charlemagne et elle est folle amoureuse de
Nicolas Roussel, son meilleur ami qui enchaîne les conquêtes mais ne pense jamais amoureusement ni à Léa ni à la meilleure amie de celle-ci, Amel Zaoui. Elle vit avec ses parents et sa petite soeur Anaïs à Tarny-sur-Seine où elle joue dans l'équipe de basket des hommes car elle rêve d'intégrer l'institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP) et un jour d'entrer dans la Woman National Basketball Association (WNBA). Elle a vingt heures d'entraînement par semaine en plus de ses cours au lycée et sa mère lui met beaucoup de pression afin qu'elle ait de bonnes notes. Elle va souvent chez son amie Amel qui habite la cité de Val-Fleuri. Elle y fait la connaissance de quatre jeunes du quartier qui jouent au basket au pied des tours, Djibril, Roméo, Teddy et surtout Anthony Edou dit Teddy qui ne la laisse pas indifférente.
Son père meurt brutalement d'un déchirement de l'aorte. Il s'avère qu'il était atteint du syndrome de Marfan, une maladie génétique rare qui touche les tissus conjonctifs. Après des examens au centre de référence maladies rares pour le syndrome de Marfan à l'hôpital Bichat-Claude
Bernard, le diagnostic tombe, Léa et sa soeur Anaïs sont toutes les deux atteintes de ce syndrome. Léa ne peut donc plus jouer au basket, tout son monde s'effondre.
Nous commençons à lire ce roman et nous pensons tout d'abord à un nouveau roman de sicklit' et peu à peu, toutes nos habitudes de lecture de romans sentimentaux s'effacent.
Marie Vareille nous entraîne dans une histoire bien plus profonde. Oui, le roman aborde la passion adolescente, ici le basket avec tous les rêves d'une jeune fille qui se projette dans une vie rêvée et d'autant plus espérée que celle-ci correspond aux désirs de son père tant admiré. Oui, le roman aborde la maladie, ici une maladie génétique rare, le syndrome de Marfan mais elle nous bouleverse par les réactions différentes des protagonistes, le déni de l'héroïne, l'acceptation et l'observance de sa petite soeur gravement atteinte et la bonté de la mère - elle organise, elle gère les rendez-vous, elle est attentive à chacune de ses filles alors qu'elle apparaissait aux yeux de la narratrice - l'héroïne - comme une femme d'affaires froide et ambitieuse. Oui, le roman aborde le deuil mais l'héroïne ne sombre pas dans la tristesse, elle est en colère et elle garde intacte toute sa rage. Oui, c'est un roman sentimental mais quelle histoire d'amour ! Une jeune fille de famille aisée est amoureuse depuis toujours de son ami d'enfance qui ne partage pas ses sentiments et elle découvre l'amour avec un garçon des cités alors que tout semblait les séparer - leur statut social, leur histoire familiale, leurs conditions de vie, leur scolarité et leurs fréquentations. Mais le brio de ce roman, c'est bien l'écriture de Marie Vareilles qui choisit de raconter cette histoire à la hauteur de l'héroïne, plongée dans son seul malheur et qui perd de vue toute l'affection de sa famille, de ses amis et de son entourage. de l'égoïsme de sa réaction si naturelle face au déluge de malheurs qui lui sont assenés, c'est justement dans l'amour et l'amitié qu'elle va se sauver. Une superbe leçon d'humanité avec de magnifiques passages de philosophie toute simple sur la vie et le bonheur. Nous admirons toute la délicatesse des vibrations du coeur dans ce roman français bouleversant.
Coup de coeur.