Boulette

Une mauvaise fée s'est penchée sur son berceau : Boulette cumule les fardeaux. Celui de son corps, amas de graisse qu'elle alimente à grand renfort de junk food. Celui d'une mère envahie par les démons de la folie. C'est donc chez la Grosse Dame à qui elle est confiée que boulette tente de saisir les subtilités de la vie.

Dans une langue fleurie et imagée, Joëlle Varenne nous offre un roman d'apprentissage plein de verve et de trouvailles, qui confère au glauque des allures d'humour. Qui font avaler la pilule, sans manquer d'en tirer des leçons de vie. Harcèlement, tyrannie des regards, coups de sort, la vie de Boulette pourrait être un enfer mais une intelligence des sentiments la guide au milieu de ce marasme social.

Une jolie découverte que ce premier roman, qui prend le parti des laissés pour compte.


144 pages Grasset 7 février 2024
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Boulette vit dans une famille d'accueil, car Mère à des soucis psychiatrique et vit dans une maison de santé.
Les services sociaux l'on placée chez Grosse-Dame, la deuxième maman qui la nourrit, ou plutôt la gave de repas trop riches, et M.Mandoline, le papa de substitution.
Boulette parle peu, mange trop, regarde beaucoup, ceux qui l'entourent, ceux qui se moquent, ceux qui la blessent.

D'une histoire pas si banale de son enfance difficile, Joëlle Varenne arrive avec un style truculent, pétri d'humour, à nous faire digérer l'abomination du récit de sa jeunesse.
Tout y passe, la folie d'une Mère malade, le placement en famille d'accueil plus intéressée par la rente fourni chaque mois par les services sociaux que du bien être de Boulette, la persécution au collège, les brimades, les moqueries.
D'un tableau sombre, l'écriture apporte de la lumière, des touches d'ironie, de la dérision, avec un clin d'oeil à l'amour de la littérature.
Un court roman réussi, du Dickens avec la gouaille d'un Audiard.