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EAN : 978B085RM7DWD
54 pages
Erato Editions (12/03/2020)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Histoire, ou témoignage ? Fiction ou réalité ?
Le harcèlement scolaire touche environ un enfant sur dix. Peut-être que vous êtes ou avez été cet enfant qui souffre de brimades, d'insultes et même de coups ?
J'ai été cet enfant sur dix. J'ai été victime de harcèlement scolaire. Et à travers ce recueil, je vous livre mon histoire. La mienne et celles de bien d'autres.
Avec un espoir. Aussi mince soit-il.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie Amélia Varin pour sa proposition de lecture par le biais du site simplement. J'avoue que c'est un thème qui est malheureusement réel, que certains ont dû vivre et autant arracher le sparadrap d'un coup de la plaie, je suis passée par là aussi.

Le harcèlement scolaire est un moyen de communication pour certains. Il est si facile de faire pleurer celui ou celle qu'on a pris en grippe devant les autres, pour le fun, parce qu'on s'ennuie, parce que la méchanceté et la bêtise sont combinées. Pour tout un tas de raison, le harcèlement devient une mode, le cap ou pas cap devient mauvais. Je travaille avec des enfants depuis pas mal d'années, que ce soit en tant qu'animatrice, directrice de séjour de vacances ou assistante d'éducation dans un collège. Je sais ce que cela fait que d'être harcelée. Avec du temps on oublie, surtout lorsque l'on a dépassé les 40 piges, mais avant, je sais ce que c'est que de se sentir mal. Être fille de patron et être en surpoids n'a pas aidé, comme s'il fallait une excuse. Les élèves dont j'ai la charge savent qu'ils peuvent venir me parler et que je suis la première à faire du rentre dans le lard de celui ou celle qui se croit meilleur en traitant les autres d'un mot ou d'un autre. Alors quand Amélia m'a proposé son recueil de nouvelles j'ai tout de même hésité une seconde ou deux

Un sujet qui n'est pas facile de traiter, c'est certain. Tomber dans le glauque et le malsain aurait été un mauvais point. Il s'agit de plusieurs nouvelles très courtes, parfois même juste deux pages, parfois un peu plus longues. Il n'y a pas que les harcelés qui laissent une trace, il y a aussi les harceleurs qui se rendent compte à temps, ou non de ce qu'ils ont fait. C'est comme si leurs voix étaient mises dans un seul et même livre, afin de se faire entendre. Des mots qui ne laissent pas de traces physiques, mais qui vont rester ancrées dans la mémoire, sous la peau de celui qui les reçoit. Ce que le corps ne reçoit pas, c'est l'esprit qui le décortique, qui le garde dans un tiroir pour ne plus quoi savoir en faire. Trop c'est trop, la facilité avec laquelle les mots, les gestes sont apportés sont ce qu'il y a de plus dur pour ceux qui restent.

Qui n'a jamais entendu qu'ils vont arrêter ? Que ce n'était qu'un jeu ? Qu'ils en faisaient rien de mal ? Qu'il ou qu'elle est morte parce qu'il ou qu'elle l'a bien voulu ? Que ce n'est pas sa faute ? Qu'il faut bien s'amuser ? Tant de réponses si facilement faites pour se déculpabiliser ? Ou tout simplement parce qu'il n'en a rien à faire. Les personnages sont nombreux, Manon, Mina, Victoire, Mélanie, Lisa... Il n'est pas difficile de savoir que le harcèlement est un point commun. Celui de se rendre compte que cet acte est présent, qu'elles soient d'un côté ou de l'autre de la barrière. Comment en sont-elles arrivées là ? Certaines vont bien loin dans leur démarche.

L'échelle de la violence existe belle et bien comme indiqué par l'auteur dans son recueil. Les agressions verbales, les regards meurtriers, les mots soufflés, les coups bas, les coups tout court. Cela va loin. Dans certaines de ces nouvelles, les parents ne voient pas ce qui se passe, pensent que tout va bien. Ce ne sont que des jeux d'enfants diront certains et pour d'autres il y aura toujours ces moments de flottements où ils se maudiront de ne pas avoir su. C'est difficile de voir, surtout si votre enfant ne parle pas. La communication est la base. Sauf que la honte retient la plupart du temps ceux qui sont harcelés. Pourquoi ? L'instinct peut-être, comme dans un viol où la victime se sent mal et honteuse. le point de non-retour n'est pas toujours franchi et c'est tant mieux, mais pour tous ceux et celles qui malheureusement passent à l'acte c'est abominable.

Et puis il y a ceux qui harcèlent et qui le font par peur, par peur de devenir celui ou celle qui va se faire frapper, qui va devenir une victime. le cheminement est expliqué dans les grandes largeurs par l'auteur. La souffrance est parfois des deux cotés. Faire prendre conscience de ce qui se passe et des conséquences n'est pas évidente, mais il faut le faire. le pardon aussi est un acte pour soi, pas pour l'autre. C'est difficile de pardonner le harceleur, d'ailleurs pourquoi le faire ? C'est souvent la question que nous nous posons. Même si on imagine pour certains le pourquoi, pour d'autres c'est flou. Les personnages racontent leurs histoires. Les premières sont dures à lire, parce qu'il y a l'émotion qui nous prend entièrement. Par la suite un peu moins, peut-être parce qu'à force on se blinde un peu ?

Les personnages sont multiples et montrent un nombre incalculable de sentiments. le pourquoi ils sont arrivés à ce point, comment cela a pu basculer. Les situations vont très vite il suffit parfois d'une seule minute pour que tout bascule. Il suffit d'une méchanceté puérile et gratuite pour qu'une personne qui a toujours été gentille et prête à aider les autres qui se retrouve plus bas que terre. Je ne ferais pas de détails sur ce recueil, pour la simple et bonne raison qu'il vaut mieux le lire pour suivre les événements. Il n'y a pas d'évidence, ni même de raisonnement à suivre dans certains cas. L'auteur se débrouille pour que nous ressentions quelque chose, de bien ou de mal.

Ces marques resteront gravées à vie, dans un recoin de sa mémoire. Si certains arriveront à surmonter ces étapes pour prendre leur revanche sans faire de mal, ce n'est pas toujours le cas. Se protéger devient vital d'une manière ou d'une autre. Avec cette lecture, je me suis souvenue de ce que j'ai vécu et je peux dire que je m'en suis sortie, grâce à ma mère qui était présente. C'est son amour qui a fait que je suis ce que je suis devenue (OK, casse-couille, mais ce n'est pas le plus important). Il faut savoir faire confiance et l'une des nouvelles nous le montre très bien. La souffrance est multiple. La technologie est également mise en avant. Depuis que les réseaux sociaux, que les téléphones portables existent, c'est de plus en plus facile pour les harceleurs de jeter la première pierre dans la mare.

En conclusion, ce recueil de nouvelles présente différentes histoires qui parlent du harcèlement scolaire. du plus petit au plus grand, les personnages montrent ce dont ils sont capables dans tous les sens du terme. Les mots sont bien utilisés. Comme l'auteur l'indique elle-même, le harcèlement est présent partout. Il faut savoir ouvrir les yeux et le bon pour aider ou trouver le moyen d'aider.

http://chroniqueslivresques.eklablog.com/ma-douleur-mon-regret-amelia-varin-a185945598
Lien : http://chroniqueslivresques...
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Dans Ma douleur, Mon regret, Amélia Varin aborde le sujet avec beaucoup de justesse. Les histoires de quelques pages à chaque fois sont tragiques, les mots sont durs, on rencontre différentes personnages, des paroles d'harcelés certes mais aussi d'harceleurs. On est touché par les victimes, on souffre avec eux, on imagine le calvaire qu'ils ont vécu. A contrario, on est vite écoeuré par les bourreaux, fiers de leur bêtise parfois, ne se rendant pas compte du mal qu'ils font ou alors bien trop tard. Les bourreaux sont quelquefois des groupes, s'incitant les uns, les autres, mais les coupables sont aussi ceux qui les entourent, gardant le silence, soit par peur de devenir les prochaines victimes, soit par indifférence. La violence est omniprésente, qu'elle soit morale ou physique, elle n'en reste pas moins de la violence. Elle ne laisse pas de traces physiques, mais des bleus à l'âme, qui, parfois, poussent à l'irréparable. Il y a ceux qui s'en sortent, qui ont suffisamment de force, ceux qui n'ont pas osé parler ou dont la famille a minimisé la tristesse : « ce ne sont que des bêtises d'enfants… », combien ont-entendu cette phrase ?

Ce sont les histoires de Manon, Simon, Valentine, Mina… La plume d'Amélia Varin est percutante, engagée, émouvante également. Un des textes s'inspire d'ailleurs directement de sa propre expérience, on sent son implication, son désarroi, mais aussi sa rage de vivre. On lit ces textes petit à petit, la gorge serrée. Pour ma part, j'ai dû y revenir à plusieurs fois, tant l'émotion était forte. Il me fallait digérer, réfléchir.

Ce recueil de nouvelles est dur, violent, le sujet du harcèlement scolaire est d'actualité, il est important de ne pas fermer les yeux, d'informer les plus jeunes, de leur montrer qu'on sera toujours à l'écoute pour que le silence ne les tue pas.
Lien : https://auroredesbullesetdes..
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Harceleur, Harcelé

8 histoires courtes sur un phénomène de société : le harcèlement scolaire
8 histoires qui vous prend aux tripes, qui aborde le sujet sensible du harcèlement en 8 façons différentes mais qui au final aboutis à la même chose : la douleur, la peur, la honte.

Alors oui, peut être que c'est marrant, un simple jeu d'enfant comme dirait certains mais marrant pour qui : pour le harcelé, qui va avoir sa vie gâché ou pour le persécuteur!!!!
Dans les 8,Il y a bien sur des histoires avec une lueur d'espoir et d'autre qui se termine mal.

L'auteur a couché sur le papier des histoires de tous les jours, des situations que tout le monde connait. Fictions ou réalité qui sait ?
Elle y met la ^pudeur qu'il faut dans ses textes mais au travers de son écriture on sent la douleur, celles des victimes, des familles, des camarades mais aussi des bourreaux.
On peut y lire le dépassement du corps enseignant, des parents. L'incompréhension des gens et des autres.
N'oubliez pas le harcèlement touche tout le monde, de tout age.
Chacun à une histoire a raconter: la mienne commencerait par je m'appelle Nathan et j'ai 5 ans!!!
Lien : https://nostralectio.blogspo..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
J’ai toujours pensé qu’un jour tout finirait bien. Qu’un jour, je pourrai finalement tourner la page. J’ai toujours pensé que je pourrais de nouveau sourire. Avec des étoiles dans les yeux. Pourtant, quand je regarde en arrière, je comprends que je n’ai fait que me fourvoyer. J’aurai dû me rendre compte avant que tout ceci n’était qu’illusoire. Un espoir trop grand. La seule question que je me pose à présent n’est pas comment arranger les choses, ou comment enfin être heureuse. Je me demande simplement si je dois sauter du haut de ce toit. Je me demande simplement si ce petit pas qu’il me reste à faire sera salvateur ou juste final. Final. Définitif. Le ciel est d’un bleu perçant aujourd’hui, sans nuages. Belle journée pour mourir. Et malgré cette réjouissante nouvelle, je n’arrive toujours pas à sourire. Pourquoi ? Pourquoi ? Derrière moi, j’entends des gens s’affairer. En bas, ils se préparent aussi. Tant de monde réuni simplement pour éviter qu’une seule personne qu’ils ne connaissent même pas ne meure. Je trouve ça un peu exagéré. Je les vois installer des sortes de matelas sur le sol. Le vent souffle un peu plus fort, me faisant vaciller légèrement. J’aimerais que le vent me donne un coup de pouce. Juste un tout-petit. Juste assez pour mettre fin à mes interrogations.
— Manon ?
Ma mère est venue me rejoindre sur le toit. Dans son ignorance et sa naïveté. C’est tout elle, ça.
— Manon, tu peux descendre, s’il te plaît, qu’on discute tranquillement ?
Je glousse légèrement et pivote pour la voir. Ma mère. Ma maman. Ma si tendre maman qui n’a pas su. Qui n’a pas vu. Ou qui n’a pas voulu voir. Au choix. Je secoue la tête. Non, maman, non, je ne vais pas descendre pour qu’on discute tranquillement.
— Parle. Je t’écoute. Et ce sera déjà bien plus que ce que tu auras fait pour moi. Maman, répliqué-je.
Je vois sa mâchoire se crisper. Elle se demande sûrement ce qu’elle a fait de mal. Ils se le demandent tous. C’est certain.
— Manon, descends. S’il te plaît. Descends.
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