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Ex Machina tome 4 sur 10
EAN : 9782809403190
80 pages
Panini France (12/06/2008)
4.33/5   9 notes
Résumé :
Mitchell Hundred a relevé d'innombrables défis en tant que maire de New York, des scandales politiques aux tueurs surnaturels, mais rien ne l'a préparé à la guerre des Etats-Unis contre l'Irak. Alors qu'un mouvement de protestation en faveur de la paix enfle dans les rues de Manhattan, le maire doit choisir entre la liberté de ses électeurs et la sécurité de la ville. Mais une tragédie peut-elle changer la donne ? Puis un récit inédit replongeant dans le passé super... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend les épisodes 17 à 20 de la série, ainsi que les numéros spéciaux 1 & 2, tous parus en 2006. Il fait suite à Fact v. fiction (épisodes 11 à 16). Tous les scénarios sont de Brian K. Vaughan.

Épisodes 17 à 20 "March to war" (dessins de Tony Harris, encrage de Tom Feister, couleurs de JD Mettler) - L'histoire s'ouvre avec une évocation du passé de Mitchell Hundred en tant que Great Machine face à un adversaire muni d'une tronçonneuse. Il apparaît encore une fois qu'être un superhéros est moins facile que prévu. de nos jours Mitchell Hundred est en train d'avoir un tête-à-tête avec Suzanne Padilla, en soirée. Il se plaint des caricatures humoristiques qui le représentent avec une cape pour ironiser sur son passé de Great Machine. Elle lui indique qu'il a perdu en popularité en autorisant une marche anti-guerre contre l'Irak, en direction des Nations-Unies, qui doit avoir lieu le lendemain. La préfète de police Amy Angotti essaye également de le faire revenir sur sa décision, avec l'appui de Josh Nicholson, ex-membre de la garde nationale. Journal Moore appelle Hundred pour lui dire qu'elle a décidé de participer à cette manifestation et que dans la mesure où c'est incompatible avec sa position de conseillère elle lui a remis sa démission. Lors de la marche se produit un attentat au gaz de ricine. Hundred se retrouve à coordonner les efforts conjoints de la police et de la sécurité intérieure.

Avec ce quatrième tome, le lecteur est habitué à la structure du récit de Vaughan : un petit coup de projecteur sur un moment de la carrière de Great Machine, des moments de dialogues savoureux entre les personnages, et des questions de société allant de l'anecdotique à l'essentiel. Harris, Feisten et Mettler continuent à faire des miracles. Les 2 premières scènes sont représentatives du reste du tome. Dans la première, ils arrivent à faire croire à la plausibilité d'un gugusse avec une sorte de fusée dans le dos, qui accomplit des actions dignes d'un superhéros. Effectivement, la tenue de Great Machine correspond à ce qu'un individu lambda pourrait choisir : pantalon et blouson en matière épaisse, rembourrés aux genoux, plastron rigide couvrant le torse, casque pour se protéger des coups et du vent lors des périodes de vol. Et le résultat grotesque de l'agression à la tronçonneuse prend le contrepied des comics de superhéros, pour montrer que ce type de violence n'a rien d'évident, de sûr, ou de facile. Harris et Leisten montrent franchement les conséquences, sans se complaire dans des détails malsains. Mettler se restreint à une palette limitée et légèrement décolorée pour indiquer qu'il s'agit d'une scène du passé et pour également prendre le contrepied des effets pyrotechniques habituels dans les comics de superhéros, insister sur l'approche réaliste, sans glorification de la violence.

Lorsque Harris, Feisten et Mettler décrivent une scène de dialogue, le lecteur peut percevoir chaque émotion, chaque changement d'humeur sur les visages des protagonistes, chaque gêne dans leur langage corporel. Au fur et à mesure des épisodes, les expressions de Mitchell Hundred gagnent en nuance pour mieux faire ressortir le flux de ses sentiments d'une idée à l'autre. le lecteur éprouve la sensation d'avoir ce monsieur en face de lui et de pouvoir capter les non-dits de son discours, dans son attitude, comme dans une conversation réelle. La description de Suzanne Padilla possède les mêmes caractéristiques subtiles dans chacune des cases, plongeant le lecteur dans la douce intimité existant entre ces 2 individus. En outre, Harris a réalisé une vraie mise en scène qui permet de rendre la scène vivante. Il s'est amélioré sur ce point là, même s'il peut encore faire preuve de plus diinventivité (la conversation téléphonique entre Hundred et Moore étant visuellement peu intéressante). JD Mettler fait à nouveau des merveilles pour doter chaque scène d'une ambiance spécifique par le biais de camaïeux de couleurs, que ce soit une salle d'hôpital à la lumière crue, ou au contraire les couloirs du métro avec leurs tons uniformes et grisâtres.

Brian K. Vaughan poursuit sa plongée dans l'envers du décor de décision souvent résumée de façon caricaturale dans les journaux. Certes il s'agit d'une bande dessinée et Vaughan se repose souvent sur une présentation de la problématique partagée entre 2 contraires. Ainsi l'autorisation de la manifestation oppose le droit d'expression à la conviction morale d'une nation de ne pas accepter le terrorisme. Les nuisances liées aux alarmes de voitures opposent le droit de protéger sa propriété privée au dérangement occasionné aux riverains. de la même manière chaque prise de décision est simplifiée, sans creuser la formation d'un consensus au travers de multiples intervenants. Et pourtant Vaughan trouve d'autres moyens pour étoffer sa narration et nourrir la réflexion. Restant fidèle à son parti pris initial, le responsable de l'attentat au gaz sera découvert grâce à Hundred et ses pouvoirs, dans une résolution se pliant aux règles établies du récit d'aventure. Et pourtant, en cours de route, Vaughan aura su intégrer de manière naturelle les conséquences de la vengeance individuelle, et opposer cette forme dégénérée de justice, à celle mise en place par une société. Il s'élève au dessus d'un schéma simpliste pour prendre position sur la nécessité d'une société organisée avec des lois, forcément imparfaites. Il met en scène la frustration du responsable politique ayant des moyens conséquents à sa disposition (Hundred décide d'une fouille systématique de tous les sacs des usagers du métro), et pourtant peu adaptés à la crise (ces fouilles évoquent la vaine recherche de l'aiguille dans une meule de foin). Vaughan se révèle encore plus crédible dans sa façon de décrire le traitement et la maîtrise de l'information. Au lieu de donner dans l'angélisme, il ose justifier l'obligation faite aux responsables (ici politiques) d'utiliser l'information à des fins de manipulation pour le bien du plus grand nombre (quitte à tordre un peu les faits), comme un spin doctor sans scrupule (façonneur d'image, en bon français).

Loin de se transformer en un exposé aride sur les difficultés du pouvoir, l'histoire trouve un équilibre harmonieux entre idées et comédie dramatique. Les personnages disposent chacun de leur personnalité, plutôt affable et sympathique, et ils restent des êtres humains animés autant de passions que de convictions, pour qui la saint Valentin a encore un sens.

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Specials 1 & 2 "Life & death" (dessins de Chris Sprouse, encrage de Karl Story, couleurs de JD Mettler) - de nos jours (2003), Mitchell Hundred participe à une émission de radio pendant laquelle l'animateur (Dremacio Malmet, surnommé Dre) l'accule à répondre à la question de savoir s'il est favorable à l'application de la peine capitale à l'encontre de Ben Laden. Cette question renvoie Hundred à un de ses affrontements en tant que Great Machine. Jack Pherson avait réussi à pirater ses pouvoirs pour en acquérir pour lui-même, à la différence qu'il pouvait communiquer avec les animaux, plutôt qu'avec les machines.

Ce tome comprend également ces 2 premiers numéros spéciaux qui exposent l'apparition d'un deuxième individu doté de superpouvoirs dans ce monde. le lecteur comprend que Vaughan ait choisi de les sortir de la série mère dans la mesure où ils reposent sur une narration plus traditionnelle à base d'aventures. Il reste la question de l'activisme en faveur des droits des animaux, ainsi que la peine de mort. Mais leur mise en scène reste assez basique et le lecteur sent bien que le coeur du récit n'est pas là. Mitchell Hundred apparaît toujours comme un individu complexe multi dimensionnel ; Jack Pherson s'élève au dessus des clichés propres aux supercriminels, sans disposer d'une épaisseur en faisant un être humain aussi tangible qu'Hundred. Chris Sprouse adapte son style pour s'approcher de celui de Tony Harris, avec un niveau de détail équivalent, mais une utilisation moins séduisante des variations d'épaisseur de traits et d'aplats de noir.

Le mandat de Mitchell Hundred se poursuit dans Smoke smoke (épisodes 21 à 25).
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