Les Polonais ne s'estimeront qu'autant qu'ils auront de chevaux, de gens d'armes et de valets. Ces derniers sont très nombreux, parce qu'ils coûtent peu : ils mangent comme des pourceaux, se couchent comme des chevaux et obéissent comme des chiens. On n'a aucun soin ni de leur nourriture ni de leur logement : le pain, l'habit, un modique salaire de vingt-quatre sous par semaine, et des coups de bâton sont tout le prix de leur service; ils couchent où ils peuvent, dans une écurie, un vestibule, un corridor ou une salle, sur le plancher ou sur un sac de foin qui disparaît â leur lever. Ils prennent leur nourriture au hasard sur les assiettes qu'ils desservent et qu'ils se disputent. Les officiers de la maison n'ont pas meilleure part aux soins du maître : pourvu qu'il ne manque de rien lui-même, il n'a aucun souci des autres, pas même des étrangers qu'il reçoit, auxquels il ne donne que la table et le toit.