En septembre 1939, l'armée allemande envahit la Pologne.
En 1940, les nazis rassemblent les juifs de la ville dans un quartier qu'ils ceignent d'un mur : le ghetto de Varsovie est né.
Les habitants du ghetto sont rapidement soumis à un sévère rationnement.
Au début de l'année 1942 les nazis finalisent les plans de "la solution finale" en mettant en service les camps de la mort. A partir de juillet 1942, chaque jour plusieurs milliers de juifs sont expédiés du ghetto vers le camp de Treblinka pour y être exécutés.
Irena Krzynowski (1910-2008) s'est installée à Varsovie avec sa mère en 1917, année de la mort de son père médecin.
En mars 1941, Irena obtient un laisser passer des autorités sanitaires de Varsovie lui permettant de se rendre dans le ghetto où une épidémie de thyphoïde s'est déclarée. le pouvoir allemand cherche en effet encore à pouvoir afficher son acceptation du travail d'humanitaires en faveur de civils. Au péril de sa vie et de celle de ses complices, Irena profite alors de ses aller-retours pour faire sortir de jeunes juifs qu'elle sauve de la mort. Elle les place ensuite dans des institutions ou familles amies. Bien sûr la judéïté de chaque enfant exfiltré doit être cachée, ce qui implique son changement de nom et de prénoms. Irena souhaite que chacun puisse ensuite retrouver sa véritable identité (puis le cas échéant, les improbables survivants de sa famille), et consigne soigneusement son travail.
Irena sauva 2500 enfants.
Cette bande dessinée retrace l'histoire d'Irena. le graphisme est expressif, et j'aurais pu écrire "beau" s'il n'avait servi à présenter de telles horreurs ! le courage d'Irena est impressionnant, même si elle-même réfutait ce terme, considérant qu'elle avait fait la seule chose qu'elle était capable de faire : sauver des innocents...
Ce témoignage est remarquable, et j'en recommande très vivement la lecture.
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J'ai été happée par cette bande dessinée qui raconte la vie d'Irena Sendlerowa, femme polonaise vivant à Varsovie pendant la 2nde guerre mondiale, qui réussit à sortir 2500 enfants du ghetto de Varsovie et intégra la résistance polonaise, d'abord face au nazisme puis face à l'URSS lors de l'insurection de Varsovie.
La plongée dans la Varsovie de l'époque m'a beaucoup plu avec l'occupation allemande, le destin inhumain du ghetto, et enfin l'insurection de Varsovie et l'arrivée des soviétiques. J'ai été très émue par le courage de Irena Sendlerowa et des autres membres de son réseau qui ont fait ce qu'ils considéraient juste et n'ont pas abdiqué leur conscience. Surtout que le propos n'est pas du tout à charge contre ceux qui n'auraient pas forcément suivi le même chemin mais se concentre sur ceux qui ont osé défier le système inhumain mis en place. J'ai aussi été très émue par l'histoire de l'exodus qui ne m'était pas connu.
J'ai beaucoup aimé le parti pris de la narration qui fait alterner les époques, entre la guerre et une Irena plus âgée, par exemple en 1983 où on la suit lors de son voyage en Israël pour rencontrer des survivants et planter un olivier au mémorial des justes. Durant la guerre, les épisodes ne suivent pas non plus une chronologie linéaire. Ce choix permet de faire redescendre la pression régulièrement, car les anecdotes sont souvent terribles et on peut donc souffler dans le récit, ce qui permet de mieux appréhender le contenu.
Je remercie les auteurs de m'avoir fait découvrir cette femme courageuse, qui considère qu'elle n'a fait que ce qui est normal et qui aura des regrets toute sa vie de n'avoir pas fait plus. J'ai été émue tout au long de ma lecture, en particulier par les parents du ghetto qui ont préféré se séparer de leurs enfants pour leur donner une infime chance de survie que de les garder avec eux.. Je trouve toujours complètement impensable qu'on puisse se faire autant de mal.
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Je suis tombée amoureuse de cette couverture. Depuis le jour où je l'ai découvert, je souhaite lire ce graphique ! C'est chose faite aujourd'hui.
Je suis émue d'avoir découvert l'histoire de cette femme : Irena Sandlerowa. C'est une femme forte et militante polonaise qui a sauvé 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie.
Pour chacun d'entre eux, elle se rappelle leur histoire, leur visage, leur vrai prénom et leur nouveau prénom. Grâce à elle, ces enfants ont pu être sauvés. Ils n'auront pas connu les camps de concentration.
Ce graphique permet de découvrir l'histoire de ces Justes qui ont permis pendant la Seconde Guerre Mondiale de sauver les Juifs au péril de leur propre vie. Une histoire touchante et remplie d'humanité.
Les livres - roman, graphique, biographie - sur cette sombre période permettent de ne pas oublier. Ils sont une trace. Un souvenir. Pour ne pas recommencer.
Les illustrations, qui peuvent paraître au premier abord enfantins, sont juste sublimes. La couleur est si forte. J'ai été plongée au coeur de cette triste réalité.
Mon coeur est meurtri par ce que je viens de lire. Mais tellement rempli d'humanité et de bons sens lorsque je vois toutes ces personnes qui ne s'arrêtent pas à une simple étiquette (religieuse, nationale…) pour aider d'autres êtres.
Un graphique à mettre entre toutes les mains
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Bouleversant.
Au départ un peu frileuse vis-à-vis d'un dessin que j'ai jugé trop enfantin et "cartoonesque" pour pouvoir réellement véhiculer l'émotion nécessaire à un récit aussi grave et poignant, je finis complètement conquise. Je connaissais de nom Irena Sandlerowa mais je n'imaginais pas sa vie au delà de ce sauvetage osé et dangereux de 2500 enfants du ghetto de Varsovie. C'était également une femme d'une abnégation totale, d'un don de soi et d'un engagement de tous les instants et de tous les combats pour et au nom de l'Humanité. Quelle grande dame aussi humble devant la reconnaissance que dévouée aux autres et muette sous la torture. Un récit violent et émouvant sur la vie de cette femme hors du commun, le destin de ces enfants deux fois déracinés et sur le sort de la Pologne exsangue occupée par les nazis et conquise par l'URSS. Je vous invite vivement à vous procurer cet intégral de très belle facture à le lire et le mettre entre toutes les mains pour retrouver un peu de foi en l'Humanité malgré les atrocités de la guerre.
Coup de coeur et larmes garantis!
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- C'est un honneur de vous rencontrer !
- ...
- On m'a beaucoup parlé de vous. Vous êtes extraordinaire !
- Je... Je n'ai pas votre courage, vous vivez en permanence avec 3000 réfugiés, c'est un risque énorme.
- Tellement moindre que d'avoir oeuvré dans le ghetto, Irena.
- Bah, nous ne faisons tous que ce que nous dicte notre conscience.
[ ghetto de Varsovie, 1941 ]
- Pourquoi [les nazis] cachent-ils leurs saloperies derrière des murs ? Tout le monde sait très bien ce qu'ils font.
- Disons que ça leur permettra peut-être de nier, si les choses tournent mal pour eux. Et ça aide aussi nos propres concitoyens à vivre en parfaits hypocrites, comme s'ils ne savaient pas.
[ exécutions arbitraires par des nazis ]
Tout à l'heure, je vous ai dit que je n'avais plus peur de la mort.
On croit sincèrement qu'on est prêt... jusqu'à ce qu'on vive de tels moments.
Là, on donnerait tout pour ne pas être à la mauvaise place.
Même si ça me pèse de le dire, on ne pense plus qu'à sa propre vie...
(p. 171)
[ Docteur Korczak ]
- J'ai essayé de faire de ce lieu un mélange d'orphelinat et de familistère. En m'inspirant des idéaux des grands utopistes du passé. Ewa m'a parlé de vous [Irena], et je suis très admiratif de vos actions, vous faites sans conteste partie des 36 Justes dont parle la Torah, qui font que Dieu ne détruit pas le monde.
[ une maman, à son enfant ]
- Je n'avais plus aucune famille. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré Kinor.
- Mon papa !
- Haha, bien sûr. Mais à cette époque, tu étais bien loin d'être née.
- Je ne veux pas être 'pas née' !
(p. 148)
Missak, Mélinée et le groupe Manouchian