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3,62

sur 825 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Alors, paradoxe n°1: ce n'est pas parce qu'on fait l'apologie de la science qu'on est guidé par ses préceptes. Ce roman en est une bonne illustration. Jules Verne fut un antidreyfusard notoire mais là on déborde largement sur la propagation de clichés antisémites. L'idée que les Juifs roumains étaient tous aubergistes, faisaient crédit et risquaient de devenir bientôt propriétaire de la Roumanie est absurde pour plusieurs raisons. En 1892, les lois roumaines interdisaient aux Juifs de tenir des débits de boissons depuis plus de dix ans et, dans la plupart des cas, leur interdisait aussi les licitations. La communauté juive n'excédait pas 300 000 (sur plus de 10 millions) d'habitants et, pour la prévision d'avenir, c'est encore pire : elle est aujourd'hui quasiment inexistante.
En dehors de ce bref paragraphe assez fâcheux, c'est un roman de science-fiction habile, dont l'action se déroule en Transylvanie, sans vampires, qui ne manque pas de références à la littérature locale : Miriota, la fiancée de Nic Deck est par exemple une référence à Miorița, la balade populaire roumaine. le livre est court, l'intrigue simple, menée tambour battant.
Dans l'ensemble, elle révèle cependant un second paradoxe : ce n'est pas parce qu'on décrit, parfois fort narquoisement, une campagne superstitieuse qu'on s'élève au-dessus d'elle. L'ignorance du droit, de la démographie et autres conduit déjà à des clichés bien peu scientifiques mais, en plus, ce n'est pas forcément l'étude ou la ville qui ont le mieux préservé en Roumanie et ailleurs, contre les superstitions si l'on entend par là les croyances sans fondement scientifique. Panaït Istrati est un bon exemple : autodidacte, un des premiers à avoir critiqué les travers du communisme. On pourrait citer aussi Victor Anestin, Ana Novac, Gib I. Mihăescu, Anton Pann, Cilibi Moise et d'autres, alors que la science n'a pas préservé Céline des pires clichés, pas plus que, pour les Roumains, Ion Barbu. La thèse principale du roman (superstition des campagnes, heureusement que la science (urbaine) est là pour résoudre les problèmes), lourdement assénée, s'avère simpliste et en partie démentie par le roman lui-même, sans parler d'écrivains comme Robert Frost, Dylan Thomas, Emily Dickinson
Néanmoins, on pardonne pas mal de choses (trop ?) à Jules Verne pour l'incertitude, le suspense et l'exotisme, ses descriptions de paysages, ses indications géographiques, qui nous rappellent tristement à quel point, à l'époque d'Internet, du bac +5 pour tous, de l'avion et des agences de voyages, on connaît peu le monde, même relativement proche.
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J'aime bien les histoires de Jules Verne d'habitude mais là je n'ai pas été conquise. Peut être trop d'attente. Avec un titre pareil: le château des Carpathes, mon esprit s'enflamme et mon imagination bondit dans une autre direction que celle prise par l'auteur.
Je n'ai pas aimé non plus le début du roman où un berger rencontre un vendeur ambulant: un juif. Je crois que j'ai pris un mauvais départ avec ce roman. J'étais déçue par Jules Verne. Je ne l'imaginais pas dans ce registre.

Le château des Carpathes se trouve en Transylvanie. Il est inhabité depuis une vingtaine d'années. Or, un jour le berger Frik aperçoit une fumée sortir de la maison des Gortz . Et là c'est tout le village de Vrest qui s'émeut et tremble d'effroi. On ressort les vieilles légendes: les stryges, vampires et autres créatures effrayantes.

Il faudrait aller vérifier. Mais personne ne souhaite se rendre sur les lieux lugubres et inquiétants, hantés et peuplés d'esprits et de démons. le docteur du village se trouve désigné d'office suite à une fanfaronnade prise au pied de la lettre qui est un des meilleurs moments du roman. Il sera accompagné par le forestier Nic.
De belles descriptions, du mystère, une belle écriture, une ambiance fantastique.
Mais je n'ai pas accroché plus que ça.




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« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, retour vers le passé avec le château des Carpathes, signé par le monsieur que j'ai appelé « le tonton embarrassant », Jules Verne.

Or donc, dans la lointaine, mystérieuse et superstitieuse Roumanie, un berger aperçoit de la fumée s'échapper du lugubre château abandonné décorant la région. Il rapporte immédiatement la nouvelle, les villageois s'affolent, car cette fumée ne peut que résulter de la présence du Chort… autrement dit, le Diable. Deux hommes, Nic Deck et le docteur Patak, partent pour explorer la ruine maléfique, hélas, l'expédition tourne court. Un monsieur cultivé de la ville, Frantz de Télek, arrive alors au village et décide de se rendre lui aussi au château maudit…

Alors, pour vous raconter ma vie, j'ai emprunté ce livre désireuse d'approfondir ma culture du XIXe et alléchée par la quatrième de couv', laquelle m'assurait que Jules Verne prouvait sa maîtrise du fantastique avec ce roman. Ouuuuuh, fantastique, XIXe, il n'en fallait pas plus pour me convaincre !

-Hélas, une fois de plus, la quatrième de couv' raconte des menteries grosses comme moi ! Oui, des menteries, parce que le roman ne s'inscrit pas du tout dans le genre fantastique ! On devrait plutôt parler de SF ou d'anticipation, mais fantastique, bernique ! Ca m'apprendra à faire confiance à la couverture.

-Quoi qu'il en soit, j'ai été ravie de retrouver l'élégance de la prose façon XIXe…

-L'exposé minutieux sur les ressources de la région m'a passablement ennuyée, je voulais qu'on arrive plus vite au mystère, moi. Et puis, l'antisémitisme primaire ne me fait pas rêver.

-Boah, méchante Déidamie… le paragraphe ne dure pas longtemps, et puis, il faut remettre l'auteur dans son contexte… je suis sûre qu'il ne pensait pas à mal…

-Rhâââh, ça m'énerve quand on me parle de contexte ! Quand tu me dis « il faut remettre l'auteur dans son contexte », j'entends « t'es pas légitime pour critiquer parce que tu n'as le même que le sien, ma grande ». Et ben non ! Moi aussi, j'en ai un, de contexte, figure-toi, et oui, il me sert à appréhender les textes. Je lui demande même pas, il marche tout seul.

Et ce contexte, il comprend une histoire de plus d'un siècle dont les horreurs se prolongent encore aujourd'hui ! Je ne vois pas pourquoi je devrais m'abstenir de commenter avec mon pôvre petit bagage perso sous prétexte que Jules Verne n'a pas eu l'occasion ni le temps d'étudier la Seconde Guerre ! Alors oui, le contexte, c'est intéressant pour expliquer les choses, les comprendre, mais je regrette, je prends le droit de dire que c'est dégueulasse quand c'est dégueulasse, nom de Zeus !

Bref, allez lire la critique de Tandarica, qui raconte bien des choses intéressantes sur le sujet.

-Alors, pour en revenir à l'histoire, j'ai retrouvé un motif qui semble cher à Jules Verne dans le Tour du monde… : il célèbre le courage, le progrès technique, la connaissance, et pourfend la superstition.

-De manière un peu méprisante, quand même, hein…

-Oui, d'accord…

-Et ledit progrès reste ambigu, attention ! Je regrette d'ailleurs que l'auteur ne creuse pas davantage la piste de l'ambivalence des machines, à la fois inventions géniales, admirables, et armes terribles. Là, quelque chose aurait pu jeter le trouble, porter vers la rêverie, la méditation, mais… non. Dommage.

-Il était plaisant cependant de voir ce que Verne imaginait est devenu dans la réalité. Tu imagines ? Nous possédons ces merveilleuses inventions qu'il n'a entrevues que dans son imagination, du moins, à la date où il rédige et publie son roman. J'ai aimé ce livre pour l'expérience qu'il procure : la projection dans un siècle où ces technologies n'existent que dans l'imagination, bien que leur réalisation soit toute proche.

-Mouais… mais je n'ai pas passé un moment foufou de pure délectation… J'ai trouvé le roman déséquilibré dans son rythme, avec un début trop long et une fin trop courte. Je le trouve inabouti sur les questions de progrès. En conclusion... ‘pas le meilleur Jules Verne, à mon goût. »
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Cinq ans avant que ne paraisse "Dracula" de Bram Stoker, le décor des Carpathes de Transylvanie inspirait déjà les histoires étranges. Dans son court roman, Jules Verne imagine des villageois tout chamboulés lorsqu'ils découvrent que le vieux château accroché aux contreforts et sensé être abandonné depuis des lustres semble de nouveau habité : ses cheminées fument ! Quelle en est la cause ? Quelque diablerie ? de passage dans la bourgade, le jeune comte Franz de Télek décide d'y aller voir de plus près pour démystifier la rumeur. Mais c'est bien face à ses propres démons qu'il va se confronter.
On retrouve ici un décor propice aux mystères et au fantastique, le château abandonné, inaccessible, situé dans des régions reculées et superstitieuses. Mais Verne se démarque de Stoker en ce que les apparences du fantastique doivent leur naissance à des technologies ingénieuses. On retrouve ainsi pêle-mêle, téléphone, holographie, phonographie... Une histoire bien sympathique au final, même si je lui trouve un soupçon d'inachevé.
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Je n'ai pas beaucoup lu de Verne, mais j'ai toujours passé un moment de lecture agréable en sa compagnie. Ici, il n'y a pas d'exception. J'ai passé un bon moment, même si ce ne fut pas transcendent. J'ai tout même trouvé très intéressant de lire une histoire du avant Dracula. Verne pose son histoire dans cette Transylvanie mythique, mystérieuse et plutôt angoissante. Bref, une bonne lecture, qui donne un peu la frousse avec tous ces événements étranges et ce décor fantastique.
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Je ne connais Jules Verne qu'à travers des adaptations cinématographiques de ses romans,  qui me fascinaient dans mon enfance et en particulier Vingt mille lieues sous les mers et je dois avouer que le calamar géant y était pour beaucoup. Je me souviens des livres rouges avec une couverture ornée de caractères et de dessins dorés, souvent agrémentés d'illustrations mais que je n'ai jamais lus, peut-être parce que j'avais le sentiment qu'ils étaient destinés plus aux garçons....

J'ai donc choisi le château des Carpathes pour le découvrir dans le texte et si j'ai choisi celui-ci c'est parce que je ne connaissais rien de l'histoire et que le titre suggérait du mystère, un peu d'angoisse de par le lieu et même si je n'ai pas lu Jules Verne je connais vaguement les sujets de certains de ses romans qui mêlent intrigues et sciences.

Nous voici en Roumanie et plus particulièrement en Transylvanie, dans le petit village de Werst surplombé par un château, le Burg, château-fort orné d'un donjon et appartenant à la famille des Gortz dont le dernier descendant, le Baron Rodolphe, a abandonné depuis 20 ans et qui tombe du coup tombe en ruines. Appelé à disparaître prochainement car chargé de légendes dont une prétend que lorsque l'arbre qui le côtoie n'aura plus de branches (il lui en reste 3 : une par année) le château disparaîtra, et de peur, personne au village ne s'y aventure par craintes mais également parce qu'il est noyé dans la végétation qui le rend inaccessible.

Mais une lorgnette va mettre en émoi le village car grâce à elle, Frik, le berger va apercevoir une fumée s'élever au-dessus du sinistre lieu et laisser à penser qu'il est peut-être habité voire hanté et que son occupant pourrait être le Chort, le Diable..... Je n'en dirai pas plus car c'est un court roman et que je veux vous laisser tout le plaisir de l'intrigue.

Je dois avouer que je ne pensais pas ressentir ces sentiments que l'on a enfant ou adolescente quand on lit ce genre de récit qui mêle mystère, intrigues, amour, drame avec un petit plus sur l'étrange et l'inexplicable. Jules Verne décrit ce village et ses occupants avec les figures habituelles comme Maître Koltz, le propriétaire fortuné, Nic Deck le fougueux forestier amoureux de Miriota, fille de Maître Koltz, dont le mariage va être célébré dans quelques jours, sans parler de Jonas, le tenancier juif de l'Auberge du Roi Mathias et l'infirmier-médecin Patak. Chacun va avoir un rôle à tenir sans compter d'autres personnages qui seront au coeur de l'intrigue et à la base de la résolution de l'énigme (je ne vous dis rien de plus car vous en devineriez très vite les éléments).

Voilà pour le décor et les personnages.... Venons-en au fond et à mon ressenti :  Jules Verne était féru de sciences, de technologies et d'inventions, avait une imagination fertile voire anticipatrice et le récit fait la part belle aux découvertes qui permettent la résolution de l'énigme. Ici il est question de sons, de lumières et de musique. Il installe très bien son histoire, le décor, l'ambiance, ses personnages, même si ceux-ci sont assez stéréotypés et même un peu trop comme le personnage de Jonas, le "juif" grippe-sou...

"Un juif du nom de Jonas, brave homme âgé d'une soixantaine d'années, de physionomie engageante mais bien sémite avec ses yeux noirs, son nez courbe, sa lèvre allongée, ses cheveux plats et sa barbiche traditionnelle. Obséquieux et obligeant, il prêtait volontiers de petites sommes à l'un ou à l'autre, sans se montrer exigeant pour les garanties, ni trop usurier pour les intérêts, quoiqu'il entendît être payé aux dates acceptées par l'emprunteur. Plaise au Ciel que les juifs établis dans le pays transylvain soient toujours aussi accommodants que l'aubergiste de West ! (p47)"

Ne serait-ce pas un fond d'antisémitisme ? J'avoue j'ai été assez choquée.

J'ai trouvé également qu'il appuyait beaucoup sur le lieu : la Transylvanie, revenant régulièrement sur celle-ci car pour lui sûrement le lieu idéal pour l'ambiance du récit mais qui était à mon goût trop insistant.

Pour l'histoire en elle-même je dois avouer qu'elle est assez prévisible (pour notre époque et avec le recul) et il n'y a globalement aucun suspens une fois que tous les personnages sont en place. Au fur et à mesure de leur entrée, on comprend comment l'auteur à imaginer son mystère et la résolution est explosive ! J'ai vraiment eu le sentiment de voir un vieux film, en noir et blanc, avec ce qu'il faut de moments de peur, d'effroi, de tragédie avec une musique de fond à la manière des pianistes qui accompagnaient les films muets en insistant sur les moments cruciaux sans oublier l'amour pur et romantique.....

J'ai lu qu'il avait été publié dans un premier temps sous la forme d'un feuilleton (1892), très courant à cette époque et je ne doute pas qu'il devait passionner ses lecteurs qui y trouvaient matière à interrogations, hypothèses et devaient imaginer toutes ces inventions techniques qui constituent l'ossature du roman, mais aujourd'hui on le trouve un peu daté, mais je pense que cela peut, peut-être, plaire à de jeunes lecteurs pour le côté mystère et inventions. J'ai un jeune voisin qui s'est procuré il n'y a pas très longtemps toute une collection de ses livres.....

Pour ma part j'ai aimé parce qu'il m'a rappelée ma jeunesse, où ce genre de récits m'avaient parfois captivée mais qu'aujourd'hui me semblent un peu poussiéreux dans le style même si j'ai suivi avec plaisir les rebondissements qui devaient clôturer chaque parution et tenir en haleine les lecteurs jusqu'au prochain épisode.

J'ai aimé.
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Je ne pensais pas dire ça un jour à propos d'un roman de Jules Verne mais j'ai eu beaucoup de mal à lire celui-ci ! Il est pourtant très court mais je n'ai pas l'impression d'avoir retrouvé le panache et la fougue d'un Michel Strogoff ou le dépaysement d'un Tour du monde en 80 jours...

Ici, nous sommes dans les Carpathes, dans le petit village de Werst où les habitants sont un peu coupé de tout. le château comtal est abandonné depuis des années mais le berger Frik découvre un jour que de la fumée sort de l'une des cheminées. Élevés dans les superstitions de l'époque, la plupart des habitants pensent que cet endroit est hanté et personne ne semble se dévouer pour aller voir ce qu'il en est, excepté le courageux Nic Deck et, malgré lui, le docteur Patak...

Je pense que ce qui m'a le plus dérangé durant cette lecture, c'est les longues et nombreuses descriptions. Pour un texte aussi court, j'ai trouvé que ça plombait vraiment le récit.
Après, encore une fois, Jules Verne nous permet d'être immergé et de se sentir comme un membre de ce petit village. Jules Verne met encore en avant les inventions et les avancées notoires de l'époque en les opposants aux superstitions. J'ai beaucoup aimé la seconde partie du récit, lorsque Franz entre en scène, il relance l'intrigue et redonne une bouffée d'air à la narration...
L'ambiance est inquiétante même si, avec nos yeux du 21è siècle, on comprend rapidement les ficelles de l'intrigue....Mais le charme est là, on s'imagine dans ce grand château pas si délabré que ça, perdu et prisonnier parmi des ombres effrayantes !

En bref, pas ma meilleure lecture de Jules Verne mais il en faut bien ! Je reste tout de même admiratrice de cet auteur que je place vraiment en très haute place lorsqu'il s'agit d'imaginaire et d'aventures !
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Je ne reviens pas sur la biographie de Jules Verne (1828-1905) écrivain français dont une grande partie des oeuvres est consacrée à des romans d'aventures et de science-fiction ou d'anticipation, j'imagine qu'elle est connue de tous. Son bouquin le Château des Carpathes a été publié en 1892 après avoir fait l'objet d'un feuilleton dans une revue.
Le roman, comme l'indique son titre, se déroule dans les Carpathes en Transylvanie. C'est déjà tout un monde mystérieux qui s'ouvre à l'esprit du lecteur moderne, la région étant célèbre pour être le lieu de villégiature préféré des vampires !
Un vieux château abandonné par Rodolphe de Gortz depuis plus de vingt ans, un berger qui un jour aperçoit une fumée s'échapper de la ruine et déjà la rumeur se répand dans le petit village de Werst, les lieux sont hantés. Un jeune homme téméraire et un toubib froussard, habitants du village, se lancent dans une expédition vers le château mais ils doivent affronter des évènements étranges ou surnaturels (selon votre sensibilité) et rebroussent chemin sans en savoir plus.
C'est à ce moment-là qu'arrive au village le jeune comte Franz de Télek. Il apprend la situation du château et est frappé par le nom de son propriétaire. L'histoire commence à se dessiner plus précisément puisqu'on apprend alors qu'il y a plusieurs années, Franz de Télek et Rodolphe de Gortz étaient tous deux amoureux à Vienne, d'une diva d'opéra, la Stilla. Celle-ci décédant sur scène, les deux hommes repoussaient l'un sur l'autre la cause de cette mort. Depuis, Franz de Télek voyageait pour oublier son amour et Rodolphe de Gorz avait disparu, jusqu'à ce que le premier se retrouve aujourd'hui dans le fief de son ennemi juré. Il décide alors d'explorer le château mais ayant réussi à y pénétrer, Franz entend et voit la Stilla chanter ! C'est alors qu'il est fait prisonnier par Rodolphe de Gortz.
Je ne vous révèle pas la fin de l'histoire mais sans trahir l'auteur, disons que l'épilogue expliquera tous les faits surnaturels et troublants qui entouraient de mystère le château. Jules Verne n'est pas le genre d'écrivain à raconter des histoires de fantômes et s'ils s'en présentent, vous pouvez être certains que ce n'en sont pas. L'étrange est toujours expliqué par une raison scientifique ou naturelle. Dans ce roman ce sont les techniques de l'image et du son qui sont explorées par Jules Verne pour créer des ambiances et des situations dramatiques, elles-mêmes ressort de l'intrigue.
Un bon roman qui sait marier les faits étranges, l'humour et les technologies nouvelles. Les faits étranges ce sont les rumeurs et les légendes nombreuses qui courent dans ces régions reculées peuplées de villageois et de bergers ; l'humour, ce sont les réactions faites de peurs ou de vantardise de certains habitants du village, quant aux technologies modernes, c'est tout le talent de l'auteur qui sait introduire dans ces oeuvres les dernières inventions de son époque.
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Si on fait abstraction des passages, très datés, sur les juifs roumains, aubergistes usuriers qui possèderont bientôt la Transylvanie, on retrouve ici la toute confiance qu'avait l'auteur dans le pouvoir de la science pour combattre la superstition et la peur du surnaturel.
La 'science' mise en oeuvre, la magie de l'électricité, du téléphone, du "téléphote"(sic), du phonographe et de l'hologramme ne font plus guère rêver, et le roman peine à convaincre.
Pour l'apprécier, il faut se replacer dans l'esprit du lecteur de 1889, qui croit dur comme fer que la science nous sauvera de l'obscurantisme crasse.
Si Jules Verne était à l'avant garde du journalisme scientifique, il s'est largement trompé sur ce point.
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Je viens de lire mon premier (je l'admets) Jules Verne.

Je dois bien admettre que la couverture, la quatrième de couverture et le titre ont beaucoup joué dans le choix de cette lecture, car non, je ne suis pas attirée par les romans d'anticipation.

La seule tentative de lecture de Jules Verne fut le Tour du monde en 80 jours mais bien trop jeune, et quand le moment de reprendre le roman dut venu, ce dernier avait été égaré dans un déménagement. Me restent donc les souvenirs de l'adaptation en "dessin animé".

Mais revenons au présent roman, court puisqu'il ne fait que 156 pages.
Pourtant ma lecture m'a semblé longue !
Je crois que j'étais trop en attente d'une lecture proche des romans de bit-lit d'aujourd'hui ou du roman célèbre de Bram Stocker, le fameux comte Dracula.

En outre, j'avoue avoir été un peu gênée dans ma lecture par le style. L'auteur se pose en conteur et s'adresse régulièrement au lecteur. Entre temps la narration des aventures du village de Werst puis du jeune comte de Télek. le vocabulaire est riche et pourtant bien que le roman soit d'une écriture contemporaine et moderne, ce roman présente un charme désuet ( dans le bon sens).

Ici, en Transylvanie, tout est décrit ! le paysage a autant de place que l'action. le paysage est un personnage. Au même titre que les croyances des villageois de Werst.

J'ai tout de même apprécié cette histoire. Si de l'arrivée du jeune comte au dénouement, on devine aisément la fin de l'histoire (surtout après qu'on eut appris le passé du jeune comte à Naples), j'avoue que la rationalisation des faits ne m'a pas déplu.

Ainsi je trouve que Jules Verne mène habilement son roman au point de plaire aux ésotériques mais aussi aux scientifiques, tout comme à ceux qui, ne l'avoueront sans doute pas, sont un peu les deux.
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