Bon, attendez vous à un peu de moquerie dans cette chronique, parce que le moins qu'on puisse dire, c'est que ça a très mal vieilli. le graphisme est disons “correct”, bien que certaines postures des personnages pourrait faire penser à un mauvais jeu d'acteur, la colorisation est du style de ce qui se faisait à l'époque, les asiatiques ont la peau jaune citron et les noirs portent un pagne en feuillage autour de la ceinture, des plumes sur la tête et des os dans le nez ! Et il y a des pygmées dans les îles du Pacifique ! Les dialogues sont plein d'explications, de réflexions redondantes et souvent ridicules, et la cohérence, ben, y'en pas pas. Mais surtout, l'histoire est vraiment trop rocambolesque : un prototype d'avion de guerre est volé par des pirates. Bonjour la préservation du secret militaire, aucun des protagonistes de l'histoire ne semble très futé, ni même Bob Morane et le Professeur Clairembart. Bob Morane et ses amis vont se faire enlever pour servir ces pirates, je ne vous dis pas comment il vont se retrouver aux mains des pygmées cannibales du Pacifique après avoir échappé à un calamar géant, c'est, j'avoue, un peu n'importe quoi, je pense qu'aujourd'hui, plus aucun auteur n'oserait pondre de telles énormités. Les auteurs empruntent à droite à gauche,
Jules Vernes,
Arthur Conan Doyle,
Edgar P. Jacobs... pour en faire un imbroglio invraisemblable, avec des rebondissements tirés par les cheveux. J'avoue malgré tout ça, me délecter du charme désuet et les nombreuses faiblesses m'amusent, j'y prend un certain plaisir, mais s'il n'y avait pas une pointe de nostalgie, cela ne fonctionnerait surement pas. (cet épisode est trop vieux pour moi, mais ce n'est pas si loin de l'esprit du journal Tintin du début des années 70, et là, ça ne me rajeunit pas quand même…).