Selon
Paul Veyne, il n'existe pas de méthodes pour écrire l'histoire. Il s'agit seulement d'expliquer avec rigueur la spécificité des événements. Ces événements se laissent appréhender au travers des documents qui nous sont parvenus. Il ne faut en exclure aucun, même les plus anodins. Ils révèlent des non-événements, et d'autres, singuliers, qui se distinguent. Parmi ces derniers, il arrive qu'un événement synthétise à lui tout seul un mouvement, un changement. C'est alors qu'il devient spécifique. du moment que l'historien recherche la rigueur dans l'exposé de ses explications, son travail est légitime. Bien sûr il n'est pas à l'abri d'erreurs. Il tombe dans un piège lorsqu'il interrompt une explication par la mention péremptoire d'une théorie, d'une abstraction, d'une généralité (c'est la révolution, la famine persistait, l'ambition animait tel roi), car son métier est d'expliquer le spécifique, ce qui s'est passé, non de dégager des lois ou des règles universelles. Il échoue encore s'il ne vérifie pas les causalités qu'il présente, car deux événements peuvent être successifs sans être liés par un lien de causalité. Il est également très difficile de prendre une raison morale, psychologique pour un élément déclencheur d'une action : sur quelle base postuler de ce qui se passe dans l'esprit d'un individu ? La psychologie dépend de l'environnement culturel qu'il est bien difficile d'appréhender a posteriori, d'une infinité de paramètres qui tiennent aux expériences de l'individu et qu'il est impossible de réunir, etc. Beaucoup d'autres pièges se présentent encore à l'historien, dont le métier, en dernier ressort, ne consiste qu'à analyser en détail chaque document, épuiser toutes les pistes de contextualisation de ces documents, parvenir à déterminer leur caractère spécifique ou non et leurs causalités.
L'étude est surprenante à bien des égards mais précise et très roborative. Elle permet d'appréhender avec plus d'assurance les textes qui traitent de l'histoire, études, biographie, mais aussi les romans historiques par exemple.