Gaston en Normandie

Dans un genre peu commun, un album où les photos remplacent le dessin, Benoit Vidal a choisi de nous raconter la petite histoire dans la Grande Histoire.

Il s'agit également d'une quête qui le pousse mois après mois, rencontres après rencontres à collecter la mémoire familiale afin de combler un manque de communication entre les générations.
Le point de départ : le 6 juin 1944, le débarquement en Normandie. Biensur il y a la grand mère Joséphine que nous découvrons au fil des pages et qui n'a jamais hésité à conter ses souvenirs à son petit fils Benoit Vidal.

Mais il y a surtout Gaston le père de Benoit, 7 ans en juin 1944, qui petit à petit va livrer sa version des faits, confier à son narrateur de fils ses souvenirs des journées historiques comme la bataille de Normandie, le débarquement, les venues de de Gaulle à Bayeux, ses journées sans école, les bombardements et surtout sa relation avec son père Lucien.
Cette histoire "vue par le bas" comme disent les historiens, est certes d'abord et avant tout celle vue par les différents protagonistes avec leur dose d'émotions, mais elle n'en est pas pour autant étrangère à l'histoire vue d'en haut car l'auteur n'hésite pas à confronter les témoignages aux archives de l'époque.

Je dois avouer avoir eu quelques difficultés à me plonger dans ce roman photos, pour une question d'esthétique, mais une fois ce point dépassé, on s'attache aux personnages.
En conclusion une belle expérience de lecture grace à l'opération Masse Critique de Babelio et aux éditions FLBLB que je remercie.
Pour les amateurs cette maison d'édition a 160 titres au catalogue dont une vingtaine de romans photos

En cette fin d'année j'essaie d'aller chercher les pépites qui auraient pu m'échapper. Piocher dans les sélections des uns et des autres est une idée et celle de Cases d'Histoire est souvent de bon conseil.

Après "40 hommes et 12 fusils" je tente donc "Gaston en Normandie" de Benoît Vidal. L'auteur utilise le roman-photos pour nous plonger dans les souvenirs de sa grand-mère (Joséphine) puis de son père (Gaston). Des souvenirs liés à un évènement, le débarquement en Normandie du 6 juin 1944.

On assiste à des conversations de l'auteur avec Joséphine et Gaston, des souvenirs que Benoît Vidal confronte à une recherche fouillée, nous présentant des photos d'époque, des documents historiques. C'est plutôt touchant, on a nous aussi l'impression d'être partie prenante de ces conversations.

C'est touchant également car c'est aussi le prétexte pour l'auteur d'entrer en communication avec son père. Échanger avec lui, parler de son regard d'enfant sur la guerre et les évènements de l'époque, est un moyen de le voir différemment, de réfléchir sur les liens qui les unissent, sur la distance qui s'est installée... Remonter dans l'histoire familiale permet d'envisager des explications.

"Gaston en Normandie" est un album atypique par sa forme mais riche par son fond. Outre l'aspect historique passionnant et très bien documenté, on est forcément touché par l'aspect humain et familial. Un livre qui mêle habilement les petites et la grand Histoire et qui mérite le coup d'oeil.

Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent sur les côtes normandes. Benoit Vidal nous raconte ce débarquement vu par les yeux d'un enfant, son père Gaston et par ceux de sa grand-mère Joséphine. Il confronte leurs souvenirs dans “Gaston en Normandie”.
L'auteur a choisi un support original pour évoquer ces souvenirs : le roman-photo. Les dessins sont ici remplacés par des photos. Photos de famille mais aussi photos d'archives. Cet album est intéressant par son contexte mais aussi émouvant par son contenu. Joséphine, la grand-mère se livre sans détours et prend plaisir à raconter cet épisode historique à son petit-fils, par contre Gaston, le père de Benoit, est plus réticent car peu habitué à parler avec son fils et surtout à se confier à ce dernier. Benoit Vidal se sert de son ouvrage pour resserrer des liens avec celui-ci tout en l'accompagnant à raconter ses souvenirs sur le débarquement. Grâce à la rédaction de cet album l'auteur va en apprendre bien plus sur son père.
Un joli moment passé à compulser les souvenirs de Gaston et de Joséphine dans ce format original qu'est le roman-photos. Un grand merci à Babelio qui par le biais de sa Masse Critique m'a fait connaître ce genre d'ouvrages et aussi bien sur aux Editions FLBLB pour l'envoi et leur choix d'éditer ce genre de livres.

Une belle surprise car ce type d'album est plus que rare dans mes habitudes de lecture, même si la thématique est un de mes centres d'intérêts.
Benoit Vidal nous raconte le 6 juin 1944 du point de vue des souvenirs de sa grand-mère et de son père. C'est émouvant et très intéressant car l'auteur nous emmène au-delà de la grande histoire si contée.
C'est même plus que ça dans le sens où au travers de ces anecdotes, c'est l'histoire de sa propre famille qu'il retrace et qu'il relie à son présent.
Le format roman photo est parfaitement adaptée à ce qui nous est raconté.
Très bon album à mettre entre toutes les mains car aussi très didactique pour certains passages.