Une autobiographie de King Vidor qui m'a plu ou moins intéressé. Il commençait à l'écrire en 1952 et l'a finie en 1981. Vidor raconte à travers elle, ses mariages ratés, du moin les deux premiers, tout fut des mariages d'ambition auquel son premier avec sa femme, Florence Vidor lui donnait dans sa prime jeunesse, une jeune fille fraîche et combattante. Justement, c'est la première partie de son autobiographie qui est riche et intéressant. Sa deuxième partie est moins profonde. Son livre raconte la difficulté d'un jeune cinéaste qui avec courage racontait, les épreuves de la vie que l'ont retrouvées pratiquement dans tous ses films, sont le témoignage d'une Amérique que le cinéaste à endurer tout le long de sa vie. C'est néanmoins un homme qui n'a jamais osé avoir peur. Il racontait la misère des premiers pionniers de l'art cinématographique. Vidor fait partie des plus grands cinéastes américains. Il fut le premier cinéaste américain (voire en général), à oser contre les lois pros raciales défendre la minorité d'homme de couleur dans son chef-d'oeuvre Hallelujah interprété uniquement par des acteurs noirs, particulièrement inconnus. C'est en 1925 que
King Vidor va devenir un cinéaste important en réalisant
La Grande Parade (1925) d'où vient le titre français de son autobiographie, que les éditeurs Ramsay ne se creusent pas les méninges. le titre original est beaucoup plus poétique "A tree is a tree"(Un arbre est un arbre) à l'image de ce représentait la figure du grand Vidor. Revenons à
La Grande Parade où raconte sa rencontre avec le jeune premier
John Gilbert, la première idole de jeunes filles fantasmant sur l'acteur. Il racontait son amitié avec l'actrice française, Renée Adorée, car Vidor avant tout est un amateur de jolies femmes. La mort de cette actrice est restée un mystère. Selon Vidor, l'actrice fut atteinte de la tuberculose, elle est morte transit de froid lors d'un tournage en extérieur (Rédemption) en pleins hivers de l'année 1930, Elle avait 36 ans. En réalité l'actrice est morte trois ans après le tournage de Rédemption (1930). Il appréciait beaucoup Lilian Gish qui selon lui fut la meilleure actrice traînante la misère derrière elle dans la période du muet. Vidor parlait aussi de son amitié qu'il entretenait dans les bons comme dans les mauvais jours avec D.O Selznick qui sans cesse lui écrivit des lettres afin de changer les scénarios déjà mis en place autour desquels, le cinéaste s'emportait contre le nabab. Néanmoins, chaque fois que Selznick eut des pépins sur les tournages, celui-ci appela toujours à laide soit ses amis George Cukor, soit
King Vidor pour l'aider à finir son film. Vidor était un cinéaste baroque, inventif ; il donna sa chance aux jeunes acteurs, comme l'inconnu de la Foule, James Murray, autre chef-d'oeuvre du maître baroque, et au jeune comédien britannique, Robert Donnat avec lequel il lui avait donné le rôle principal dans "La Citadelle," un autre chef-d'oeuvre sombre sur la misère. Contrairement à
John Ford ou
Raoul Walsh, Vidor utilisait des acteurs selon leur passé trouble. Vidor fut plus un cinéaste psychiatre, pénétrant l'âme de l'acteur afin de tirer le meilleur de lui-même. Un exemple : Robert Donat fut un acteur fragile, sensible, qui doutait souvent de lui, avait peur de ne jamais réussir. La deuxième partie de sa vie est moins intéressante, mais quoi qu'il en soit, Vidor fut un pionnier de l'Âge d'Or du Septième Art du XXe siècle.