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Diniz Galhos (Traducteur)
EAN : 9782381340500
220 pages
Marchialy (30/08/2023)
4.17/5   9 notes
Résumé :
Une anthropologue brésilienne plonge au cœur de la forêt amazonienne pour étudier une tribu aux rites ancestraux : elle y trouve un père adoptif auquel elle rend hommage dans ce texte bouleversant.

Alors qu’elle doit faire le deuil de Paletó, figure centrale de la tribu amazonienne des Wari’ et véritable père adoptif, l’anthropologue Aparecida Vilaça nous fait revivre ses observations et impressions, son intégration à la tribu, sa découverte des cou... >Voir plus
Que lire après Paleto et moi, souvenirs de mon père indigèneVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Aparecida Vilaça est une anthropologue sociale qui travaille depuis trois décennies auprès du peuple Wari' (Amazonie, Brésil).
Lauréate du prestigieux prix Casa de las Américas, ce texte raconte l'histoire intéressante d'une relation improbable entre une anthropologue et son charismatique père autochtone. Elle qui il y a trente ans se rend chez ce peuple dans le cadre de sa profession pour les approcher au plus près et en réaliser une étude anthropologique , finira à sa propre grande surprise par devenir l'un d'eux et d'avoir en bonus un nouveau père très particulier, Paleto.
Paletó, un personnage d'un grand charme, un plaisantin qui détonne dans cette relation père-fille intense et inhabituelle. Un survivant, qui résistera aux maladies et aux envahisseurs blancs violents . Un chef qui enseigne par le rire et l'attention, parle doucement, mais toujours prêt à se lancer dans l'inconnu, un homme intelligent qui bascule facilement entre les rôles d'observateur et d'observé et qui lors de ses visites à Rio de Janeiro, déconstruira les conventions sociales urbaines avec aisance et esprit.
Découpé en 25 chapitres , le texte de Vilaça, partant de la mort de Paleto , remonte le temps pour raconter leur histoire et décrire les us, coutumes, et croyances de cette tribu amazonienne.En découle un aperçu intime de la vie des indigènes du Brésil à travers des anecdotes intéressantes qu'elle vécut avec eux et la vie de Paleto que ce dernier lui raconte à divers périodes de leurs rencontres. Cette tribu, cannibale dans le passé , offrait la chaire de leur mort après l'avoir rôti à des non-parents qui en le mangeant, montraient à la famille du défunt qu'un cadavre n'était plus une personne, et pouvait donc être consommé. « Cet acte marquait le début d'un long processus de deuil qui aboutissait pour les parents du défunt à l'adoption du point de vue des non-parents, à l'élimination de cette vision humanisante du mort dans leur mémoire. » Ils mangeaient aussi la chaire de leurs ennemis, les Blancs qu'ils avaient tués, toujours rôtis. Entre cannibalisme funéraire et cannibalisme relié aux ennemis , seul changeait la façon et l'humeur de la consommation . Alors qu'on mangeait les premiers avec respect et délicatesse , on dévorait l'ennemi avec colère , à l'os comme on le faisait avec du gibier. L'autre spécialité 😊 des Wari' est que beaucoup d'entre eux deviennent des animaux -personnes. A ce sujet les anecdotes sont florissantes et cette perception des choses marquera profondément le travail anthropologique de Vilaça .
Un livre intéressant pour toutes curieuses et curieux.

Un grand merci aux Éditions Marchialy et NetGalleyFrance pour ce livre passionnant !

#Paletoetmoisouvenirsdemonpèreindigène #NetGalleyFrance
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En 1986, Aparecida Vilaça, anthropologue brésilienne, fait un séjour chez les Wari', peuple indigène amazonien vivant dans l'Etat du Rondônia. Elle s'attache tout particulièrement à un père de famille, Paletó, entamant avec lui une relation tellement affectueuse qu'elle l'appelle son « père indigène ». Paletó meurt en 2017 à plus de quatre-vingt ans. Ce récit est un livre d'adieu, d'hommage, reposant sur trente ans de souvenirs communs.

L'autrice raconte très précisément comment elle est devenue une Wari' à part entière, considérée comme telle par les Wari' en acceptant de manger des gongos, insectes au stade larvaire cuits dans des feuilles, test ultime pour devenir un vrai Wari'. Au fil des pages accompagnés de photographies en noir & blanc, on découvre les moeurs, les coutumes, l'organisation sociale de ce peuple, son cannibalisme funéraire ritualisé autour de chair rôtie offert aux non-membres de la famille, ou l'incroyable fluidité d'un rapport au monde empreint d'animisme et de mysticisme chamanique.

Surtout, en retraçant l'histoire de Paletó, elle retrace l'histoire de ce peuple et sa rencontre avec les Blancs : les seringueiros qui les massacrent pour exploiter les hévéas, puis les missionnaires protestants venus les convertir. Elle décrit parfaitement les impacts de cette collision. C'est toujours triste de voir un mode de vie ancestral disparaître en s'occidentalisant. Mais Aparecida Vilaça relève aussi les hybridations créatives Paletó comme l'appropriation de la photographie, autrefois interdite, et désormais recherchée pour ses retouches qui permettent de créer une réalité parallèle désirée et fantasmée.

Mais Paletó et moi n'est pas un essai anthropologique classique car il revêt une dimension affective qui abolit toute distance entre l'auteur et l'objet de sa description. J'ai été profondément touchée par cette intimité offerte avec laquelle je suis entrée immédiatement en empathie. Cette collision respectueuse et humaniste entre notre monde et celui des Wari' interroge ainsi de façon très féconde sur les différentes façons d'être humain et de vivre sur Terre. Et cela fait du bien de s'ouvrir à d'autres regards que les nôtres.
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Paletò est une lecture intiée par @BookyCooky que je remercie vivement.
Une lecture qui commence bizarrement par une leçon de savoir-vivre pour des funérailles cannibales.
J'ai adoré Paletò car on s'identifie sans problème à ce personnage, vif, curieux, gentil, peureux, superstitieux qui découvre les blancs, les villes, leur mode de vie grâce à Aparecida Vilaça, une anthropologue qui vient étudier la tribu Wari en Amazonie
C'est toute cette histoire d'adaptation aux vêtements, aux maladies, aux multiples lois et même à une religion qui nous est contée.
Bien entendu, l'auteur découvre le chamanisme, la sorcellerie, la préservation de la nature et des animaux, la famille bien plus étendue que chez nous.
Bref un livre où la curiosité mène au respect, à la tolérance, à la compréhension et à la connaissance de l'autre et des autres.
Aparecida Vilaça s'est trouvé une famille et un père adoptif incroyable. Une histoire qui dure depuis des années car l'auteur retournera de nombreuses fois chez les Wari et les invitera chez elle. Cette découverte de deux mondes est drôle, tendre, instructive. le témoignage d'une grande ouverture d'esprit tant chez Paletò et les siens que chez Aparecida.
Merci aux éditions Marchialy pour une lecture passionnante.
#Paletoetmoisouvenirsdemonpèreindigène #NetGalleyFrance
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"Paletó et moi, Souvenirs de mon père indigène" est un livre de non fiction écrit par une anthropologue brésilienne, Aparecida Vilaça, et paru en français aux éditions Marchialy. Il raconte les trente ans d'étude et de partage que l'auteure-anthropologue a vécus avec plusieurs membres de la tribu amazonienne des Wari' dont Paletó, son père adoptif.

C'est un récit très vivant et intelligent non dénué d'humour qui s'avère absolument accessible d'un point de vue du vocabulaire et de la langue. Il est également très touchant, car au-delà du récit anthropologique, Aparecida Vilaça rend hommage à Paletó et à la relation qui les liait.

Par ailleurs, le texte n'est en rien ennuyant car il est organisé à la fois chronologiquement et thématiquement ce qui permet à l'auteure de faire des focus sur certains sujets sans casser le fil de la narration. Quelques photos d'archives personnelles nous aident à mettre un visage sur les noms.

Même si nous ne sommes pas encore en mesure de comparer ce texte à d'autres du même genre, il nous a semblé évident qu'il avait de nombreux attraits. Aussi voici les raisons qui expliquent que ce livre est un récit passionnant.

La rencontre avec l'altérité :

Lire à propos d'un peuple, les Wari', dont peu de personnes (je m'avance mais je ne pense pas me tromper) connaissent l'existence est aussi excitant que nécessaire dans la mesure où ouvrir nos horizons et garder en tête la très grande diversité qui caractérise les cultures humaines et la richesse que représente la connaissance de l'autre nous semble toujours primordial. Argument certes basique mais incontournable ici.

Découvrir les lieux de vie et l'univers des Wari', leur cosmogonie, leur vision de la vie et de la mort, leur culture culinaire, leurs rites funéraires, leur sexualité, la place qu'ils se donnent dans le monde, les relations qu'ils entretiennent entre tribus, entre membres d'une tribu et d'une famille, est une expérience extra-ordinaire. Notamment pour ceux qui apprécient être un peu bousculés et mesurer combien ce qui nous semble le plus évident dans notre mode de vie est construit.

Par ailleurs le récit des affrontements des Wari' avec les seringueiros*, de leur rencontre avec les missionnaires chrétiens et plus largement de leur contact avec le « monde » hors de la forêt est lui aussi très intéressant, il en dit long sur eux, sur l'histoire et les enjeux de la région, sur le racisme occidental aussi.

Tout cela est d'autant plus appréciable que le récit d'Aparecida Vilaça est sans filtre, il n'y a aucun exotisme, aucun fantasme pas même une “couleur” au texte. L'auteure se veut transparente et jamais elle ne laisse entendre qu'il existe une leçon à tirer des Wari' et de leur mode de vie, qu'elle entendrait transmettre au lecteur. En cela, nous sommes très loin du guide spirituel que l'on offrirait à une connaissance en quête de repères identitaires.

La rencontre avec un homme :

Avant tout autre chose dans ce livre, Aparecida Vilaça raconte sa rencontre avec Paletó, son père.

Cette rencontre n'est pas comme les autres. Elle ne l'est pas aux yeux de l'auteure mais pas non plus à nos yeux parce que c'est une « vraie » rencontre. Dès le début de sa cohabitation avec les Wari' et Paleto, Aparecida Vilaça apprend leur langage. Plus que ça, elle apprend à comprendre Paletó en tant que Wari' mais aussi et surtout en tant qu'homme. Elle cherche à voir par ses yeux, à partager ses douleurs ou ses joies, et se lie à lui par choix personnel plus que par nécessité professionnelle. Ainsi Paletó devient son père.

En effet, chez les Wari les liens familiaux ne découlent pas de la simple hérédité et revêtent d'autres significations. Ainsi par le récit de cette rencontre, Aparecida Vilaça vient particulièrement interroger notre conception de la filiation et nous offre un texte très sincère, très touchant, dénué de complaisance et plein d'une humanité sans prétention.

Aujourd'hui, j'aimerais que ce ciel qu'il espérait rejoindre existe, uniquement pour qu'il reçoive Paletó, bien habillé, avec ses chaussures à lacets. Je suis sûre qu'il y susciterait l'admiration de tous, et qui sait, peut-être Dieu lui-même, qui jamais n'apparaît à celles et ceux qui accèdent à son royaume, ferait-il une exception pour l'accueillir.

Le regard de l'anthropologue :

Quand on mesure les limites de l'anthropologie en tant que science et que l'on a conscience de la grande difficulté que représente l'étude des peuples, groupes ou communautés non-occidentaux surtout si l'on ne veut pas verser dans l'ethnocentrisme ou dans le subjectivisme, ce récit était une gageure et le résultat est réussi. En effet, comment transmettre ce que l'on a pu apprendre des croyances et des us et coutumes d'un peuple sans réifier voire aliéner les individus rencontrés ?

Le choix de l'auteure de raconter plutôt que de décrire, de considérer comme non-neutre sa présence parmi les Wari', d'assumer les limites de sa compréhension et de partager ses sentiments à leur égard est remarquable.

Grâce à ce choix et par ce choix, elle nous rappelle que le récit a ce superbe pouvoir de préserver la complexité et donc de donner à voir l'”humain” sous les couches de différences.


Pour faire court, ce qui rend ce récit particulier, c'est le regard absolument ouvert et bienveillant que porte Aparecida Vilaça sur les Wari'. C'est grâce à cela, que l'on se souviendra de son récit et que l'on se souviendra de Paletó qui a cru en Dieu puis n'y croyait plus et y croyait à nouveau à cause d'un tremblement de terre, qui ne comprenait pas pourquoi les blancs ne mangeaient pas les pigeons et qui riait très souvent les yeux presque toujours fermés, et de bien d'autres choses.

*Les seringueiros pratiquaient la saignée des hévéas et récoltaient le caoutchouc brut dans la forêt amazonienne.
Lien : https://www.undernierlivre.n..
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Bien étrange livre que ce récit de l'anthropologue, Aparecida Vilaça. Cette anthropologue brésilienne nous plonge au coeur de la forêt amazonienne pour étudier une tribu aux rites ancestraux : elle y trouve un père adoptif. Elle va nous raconter ses différents voyages d'étude et surtout la relation qu'elle a tissé avec cette tribu et en particulier, Paleto, qui est devenu une sorte de père.
Elle va alors nous faire découvrir l'évolution du peuple Wari.
Un récit très personnel et nous suivons son parcours, professionnelle de recherche mais aussi personnelle et intime.
Elle retrace aussi les changements profonds, souvent violents, qu'a connus ce peuple marqué par les massacres, les épidémies et une récente conversion à l'évangélisme.
Sans artifice, elle retrace l'évolution du peuple Wari sur près d'un siècle tout en nous racontant avec émotion le lien d'amour et de respect qui s'est créé entre sa famille et celle de Paletó.
Un sacré texte qui nous permet de découvrir la vie de ses premières nations, qui essaient de survivre, de s'inculturer, de subir l'évolution des sociétés. L'auteure nous décrit très bien le système mis en place dans ces zones et la façon dont "les blancs" ont voulu les "dompter", les "civiliser". Mais nous avons aussi beaucoup de choses à apprendre de leur façon de vivre, avec la nature, les animaux et entre eux.
Les récits qu'elle recueille parle très bien des rapports à la forêt, aux plantes, aux animaux (les jaguars), aux blancs (les ennemis). Des pages terribles sur l'épisode du massacre de 1955. Des pages troublantes sur le cannibalisme, que ce soit les corps des membres de la famille ou des ennemis blancs. des séances de sorcellerie. Entre les massacres et les épidémies, deux tiers des Waris ont été anéantis. L'auteure nous parle de l'arrivée des lignes de chemin de fer sur les territoires indigène, la rencontre avec les missionnaires, la traduction de la bible en wari "J'ai appris que , dans les régions reculées, la solidarité peut transcender les divergences idéologiques". Ces mission des années 60 : "C'était une sorte de mission du 16e siècle en plein 20e siècle". Des scènes "croustillantes quand son père adoptif visite un zoo, des musées, assite à des concerts de musique, va voir un match de foot dans un stade ou va au cinéma avec elle.
J'ai eu la chance de découvrir lors du dernier festival international du film d'histoire de Pessac, "les fleurs de Buriti" de Joao Saloc Iza et Ronée Nader Messora (présenté à Cannes aussi) et ce film de fiction se passe dans une tribu du Brésil et il a fait écho à ma lecture.
Un texte très intéressant et qui se lit comme un roman et un film très bouleversant et dont la lecture m'a permis de mieux appréhender ces tribus et leurs vies, passées et leur futur.
#Paletoetmoisouvenirsdemonpèreindigène #NetGalleyFrance
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critiques presse (3)
LHistoire
19 octobre 2023
Les divers récits de cet homme décrivent bien, outre la relation aux « Blancs », la vie et l’imaginaire de ce peuple [...]. Les développements sont fort intéressants, tout particulièrement celui, saisissant, sur le cannibalisme.
Lire la critique sur le site : LHistoire
LeMonde
18 septembre 2023
A travers ce reportage vibrant et très personnel sur un monde perdu dont Paleto lui légua les clés, Aparecida Vilaça nous interroge aussi sur les mille et une manières d’être vérita­blement humain.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeMonde
15 septembre 2023
À travers ce reportage vibrant et très personnel sur un monde perdu dont Paleto lui légua les clés, Aparecida Vilaça nous interroge aussi sur les mille et une manières d’être véritablement humain.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Après nous être garés dans le parking de mon immeuble (encore un trou), nous prîmes l’ascenseur, que Paletó supposa d’abord être une petite pièce. Il fut terrifié quand la cabine se mit à monter, et plus encore lorsqu’elle s’arrêta brusquement. « On aurait dit que ça s’était cassé et que ça allait dégringoler. » Mais dès le lendemain, il adorait l’ascenseur, qu’il prenait même lorsque Abrão préférait emprunter l’escalier. Les surprises se succédèrent, ce premier jour. Quand je lui montrai les toilettes, Paletó regarda en haut et sur les côtés, avant de me demander où étaient les feuilles. Je lui désignai le rouleau de papier-toilette et parvins à le convaincre de s’en servir comme s’il s’agissait de feuilles.
* Paleto est un indigène de la forêt amazonienne du Brésil.
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En tant que chaman, ou pajé, Wan e’ avait un autre corps, celui d’un queixada (un pécari à lèvres blanches), qui circulait dans la forêt et sous les eaux des rivières pendant que lui dormait, et parfois même lorsqu’il était éveillé. Je précise ici : queixada de notre point de vue, car les animaux se voient eux-mêmes comme des êtres humains, avec un corps humain et une vie sociale identique à celle des Wari’. Wan e’ avait la faculté de les voir ainsi, comme des personnes.
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Aussitôt après avoir planté le maïs, aux alentours du mois de septembre, juste avant le début de la saison des pluies, tous les habitants devaient quitter leur village et passer environ deux mois dans la forêt. C'était ce qu'on appelait « la fuite du maïs » : la plante, douée de volonté, refusait de pousser si on la voyait. Tout le groupe partait alors en emportant tout, et au bout d'un certain temps, on envoyait quelqu'un s'aviser discrètement de la croissance du maïs pour en informer les autres. Avant de revenir sur place, les femmes devaient se baigner, car si le maïs sentait leur odeur, il pouvait faner.
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Il a assisté à l'arrivée des blancs, des maladies, des nourritures étranges et des vêtements. On m'a raconté qu'il avait d'abord refusé de se recouvrir de ce qu'on lui offrait, mais qu'émerveillé par une veste (Paletó, en portugais du Brésil), il l'avait adoptée, sans rien enfiler d'autre : lui qui jusqu'ici portait le nom de Watakao' fut dès lors appelé Paletó.
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Les différences entre la conception wari' de la guerre et la nôtre sont très nombreuses : entre autres exemples, contrairement aux blancs qui tuaient le plus de personnes possible, pour les wari', un ennemi mort suffisait à assouvir leur vengeance, ainsi qu'à valoir aux hommes impliqués le statut de « matadores », y compris ceux qui transperçaient d'une flèche le cadavre, ou une partie du corps, au village.
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Video de Aparecida Vilaça (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Aparecida Vilaça
En 2017, Ted Conover se rend dans la vallée de San Luis (Colorado) afin d'étudier le mode de vie rural de ses habitants, consistant à vivre de peu et à se tenir à l'écart des courants dominants. Il devient bénévole pour une association locale et rencontre alors une Amérique des laissés-pour-compte, où les périphéries, pétries de contradictions, font entendre leur voix de plus en plus fort. En 1986, l'anthropologue brésilienne Aparecida Vilaça se rend dans la forêt amazonienne pour y étudier la tribu des Wari. Débute alors un travail de trente années auprès de ce peuple aux rites ancestraux ainsi qu'une relation particulière avec un homme nommé Paletó qui deviendra son père. Dans leurs livres, les deux auteurs témoignent d'un travail minutieux où l'écriture se confronte à la culture locale et à des réalités particulièrement sensibles, qu'il s'agisse des marges étasuniennes ou de la déforestation.
Après des études d'anthropologie, Ted Conover est devenu journaliste spécialiste du reportage d'infiltration, publié dans les colonnes des plus prestigieux magazines américains. Il est notamment l'auteur de Au fil du rail (Éditions du sous-sol, 2016). Aparecida Vilaça est professeure d'anthropologie sociale à l'université fédérale de Rio de Janeiro. Elle intervient régulièrement dans les établissements aussi prestigieux que l'EHESS et le Collège de France.
Rencontre animée par Sarah Polacci et traduite de l'américain par Morgane Saysana
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