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EAN : 9782374911182
248 pages
Quidam (03/10/2019)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Si l'on doit "pitcher" Danses du destin, on peut d'emblée évoquer Œdipe. Raconter l'histoire d'un fils qui tue son père sans savoir qu'il tue en fait son père. "C'est ce type-là qui a apporté la peste à Thèbes, lui et ses descendants sont devenus un mythe." Le narrateur de Danses du destin ne sait qu'une seule chose : il a tué un flic à Paris, mais la ville n'a pas été ravagée par la peste. C'est lui qui est devenu un pestiféré. Danses du destin est marqué du sceau ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce que j'ai ressenti:

▪️Je. Tu. Il. Nous. Vous. Ils.

Des pronoms pour chapitres. Des pronoms pour des violences sans nom. La folie haineuse de Je. La mission périlleuse de Tu. Il et Elle dans une danse telle, qu'Il valse avec le Serpent. L'intimité parfaite du Nous. Les vérités des clins d'oeil du Vous. Ils et Elles qui nous entraînent dans un polar noir des plus singuliers, à travers l'Histoire, au milieu des petites histoires qui se sont déroulées pendant la Seconde Guerre Mondiale. Et Eux, dans les noeuds du Serpent, dans différentes voix, dans plusieurs styles de plumes. Eux, dans la Résistance. Ça siffle et ça persifle dans ce roman au rythme troublant. Il y a des temps de haines et des tempos désynchronisés. Danses du destin nous entraîne dans des dossiers sombres et des manipulations venimeuses, pour une danse qu'on ne risque pas d'oublier parce qu'elle réveille le passé douloureux de la France.

"Si c'était ça la vie fallait être fou pour vivre, oui, il fallait que je devienne fou."

▪️Du fils au père…De père en fils.

Un fils qui tue son père par accident. C'est une vague impression de tragédie, et puis, c'est autre chose de plus noir. Des secrets d'histoires qui n'aurait jamais dû sortir des profondeurs, des mémoires et des vengeances qu'il aurait mieux valu laisser au passé, des petits arrangements de famille qui devaient rester dans la sphère privée. Une histoire vieille comme le monde, et des tragédies de notre siècle, par encore guéries. Lowenstein, de père en fils. Et un fils animé par un sentiment si destructeur, et celle d'un père qui laisse sa marque. Et la question qui revient comme un ouroboros: la haine est-elle héréditaire? Et nous, qui sommes spectateurs de ces drames, nous cherchons à savoir qui remue les cendres, qui réanime les braises? C'est qui? Nous? Vous? Ils? Elles sont étranges ces questions…Mais qu'est-ce qu'il est bien mené ce polar! Juste ce qu'il faut d'affect, un beau travail de recherche, et une petite dose de punchline venimeux pour relever le tout! Une lecture particulière et bouleversante quand certains pronoms prennent le pouvoir.

"Ils sont nombreux, tous les personnages possibles, les morts et les vivants qui viendront ou ne viendront pas dans cette histoire.

Elles sont nombreuses les histoires qui nous hantent à travers celle ci."

▪️Danse dans le Noir.

Michel Vittoz nous régale d'un roman polyphonique original. En un seul chapitre, il a capté toute mon attention, et ça continue ainsi jusqu'au point final, parce qu'il y a une énergie qu'on veut saisir et un petit quelque chose d'intrigant dans la plume, qui nous pousse à dévorer ces pages. C'est tantôt une enquête rétro avec un certain charme de la lenteur, tantôt un théâtre contemporain plein d'éclats de voix: c'est vivant même si les morts s'invitent. Un mélange doux et empoisonné qui sert une intrigue d'espionnage et c'est tellement prenant parfois, que je me suis surprise à apprécier le personnage le plus fou de cette histoire. À l'attendre sur le quai ou au détour des chapitres, pour lire ses tirades de mal-être et essayer de comprendre cette rage qui l'anime. C'est dire tout le talent de l'auteur, d'avoir su trouver le bon ton, pour que l'on soit ainsi mordu de son histoire.

J'ai dansé sur les lignes, dansé sur les cendres, dansé avec le passé. J'ai aimé les Danses du destin. Et vous? Allez-vous danser maintenant? Oui, Toi. Nous. Vous. Eux. Elles. Danser sur nos mémoires pour ne plus oublier les moments haineux de l'Histoire…

« Nous ne voit rien. Chacun voit. »

Ma note Plaisir de Lecture 9/10.
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Michel VITTOZ le confesse « Je suis un écrivain très lent. Entre mon premier roman, ‘Oedipe à Paname' et ‘Danses du destin', qui en est la suite, trente années se sont écoulées ». N'ayant pas lu « Oedipe à Paname » (Quidam Éditeur en prévoit une réédition pour 2020), je ne saurais me prononcer s'il faut l'avoir lu pour entamer « Danses du destin ». Cependant, ayant terminé ce dernier, je n'ai pas été choqué par la sensation d'avoir loupé une marche, ils me paraissent de ce fait dissociables.

Ce roman vous fera réapprendre le « Je, tu, il, nous, vous ,ils » d'après la plupart des titres de chapitres, certains récurrents. Nathan Lowenstein, dès le lever de rideau, tue Jacob, son propre père, ancien résistant durant la seconde guerre mondiale et maintes fois décoré à ce titre, un résistant devenu flic. Avant cet acte, Fannie, la soeur de Nathan, a été assassinée. Il y aurait comme un goût de vengeance dans l'air. Nathan désirerait devenir fou, pour tout oublier.

Marcel, le beau-père de Nathan, s'est attaché à lui, s'est comporté somme toute comme un vrai papa. Car Jacob le père biologique a disparu après la guerre. Lui et des dossiers secrets. Ensemble. Alors maman Louise a dû refaire sa vie.

Pas mal de personnages vont se succéder dans ce roman que l'on peut lire à la fois comme un polar, un roman noir ou un roman d'espionnage. Avec de vrais bouts d'Histoire du XXe siècle dedans : la deuxième guerre mondiale, quelques pincées de guerre d'Algérie, les bisbilles entre les différentes polices françaises, l'opacité des renseignements généraux, la politique avec ce Jules, ancien ministre démissionnaire dézingué, des flics ripoux sur fond de trafic d'armes, un tueur à gage à l'ancienne, une vieille dame – la fameuse Maman Louise - portée sur la bouteille qui a des « vapes » sur ses souvenirs douloureux mais qui finira sur le carreau avec une corde de piano en guise de ras le cou.

L'écriture de Michel VITTOZ est tour à tour posée ou agressive « À ce moment-là, fallait qu'il se fasse tuer et que je le tue. C'est tout. Lui, fallait qu'il crève et moi, il fallait que je change de monde. Que j'entre dans le monde des meurtriers, des assassins. Et celui-là quand on y est, on ne le quitte plus, y a pas moyen d'en sortir. Y a que la porte qui reste ouverte, celle qui donne sur le dernier trou ».

La trame de fond tout comme le climat peuvent rappeler les auteurs de romans noirs États-Uniens des années 1950, mais l'action est bien française, une France mal remise des exactions de 39/45, souffrant de son passé, même indirectement jusqu'aux générations suivantes, celles qui pourtant n'ont pas connu l'indicible. « Maman Louise, Marcel, je le sais maintenant, ils avaient tout fait pour m'éviter ça : revenir au cauchemar du passé. Parce que ma peur, c'est de là qu'elle venait, d'un cauchemar. Mais vrai, réel. Et pourtant c'était quelque chose que la réalité aurait jamais dû permettre. Y en a qui avaient ouvert les portes qu'il fallait pas et c'est entré dans le monde : l'horreur, juste l'horreur avec sa croix gammée ».

Quatrième roman de Michel VITTOZ en 30 ans de carrière, ce « Danses du destin » de structure complexe est à la fois âpre et vif, rythmé, épuré mais dense, servi par une plume variée mais maîtrisée car l'auteur sait jongler avec les ambiances comme avec la narration : la polyphonie est de mise. Un roman sombre qui déterre quelques pages tout aussi noires de notre histoire commune, mais aussi de celles propres à des familles, marquant les descendances (du destin). « Danses du destin » vient de sortir dans la collection Les âmes noires de Quidam Éditeur. La suite, ou plutôt le commencement, dans quelques mois…

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Le destin, le hasard dans cette épure de polar métaphysique. À travers le point de vue de chacun des acteurs de son intrigue fatale et rythmée, réduite à la succession de pronoms personnels, Danses du destin interroge nos choix souvent maladroits avant que d'être malheureux. Mais à cette trame théâtrale Michel Vittoz adjoint une véritable histoire policière à l'ancienne. le roman devient alors le portrait d'une manipulation et de cette crapulerie étatique qui survit après la seconde guerre mondiale. le style sec et poisseux nous en rend parfaitement l'atmosphère.
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[...]Véritable page-turner, le roman est servi par une écriture dense, rythmée et exaltée qui subjugue par sa capacité à opérer des glissements. Temporels d'abord en nous plongeant dans les tourments de la seconde guerre mondiale. [...] Ces Danses du destin sont celles d'une oeuvre d'une grande puissance au magnétisme incomparable qui possède tous les éléments des plus grands romans noirs et plus encore. Une veritable claque ! [...]
Lien : https://proprosemagazine.wor..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ils sont nombreux, tous les personnages possibles, les morts et les vivants qui viendront ou ne viendront pas dans cette histoire.

Elles sont nombreuses les histoires qui nous hantent à travers celle ci.
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Si c’était ça la vie fallait être fou pour vivre, oui, il fallait que je devienne fou.
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[Michel Vittoz]
Entretien avec Michel VITTOZ à propos de son livre "Oedipe à Paname" (aux éditions Christian Bourgeois).Il explique l'histoire de son livre, les caractéristiques des personnages. Il parle aussi des tragédies.
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