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EAN : 9782842790714
383 pages
Editions You Feng (01/01/1999)
3.33/5   3 notes
Résumé :
Nous sommes les héritiers légitimes de la culture du monde entier, écrivait en 1946 le grand poète indonésien Chairil Anwar, par ailleurs traducteur de Gide. Prodigieux héritiers, les poètes du monde malais le sont depuis des siècles, à l'échelle intercontinentale. Et notamment de tous leurs Occidents, Inde, Perse, monde arabo-islamique, Europe puis Amériques bien sûr.
Plus de 60 poètes s'adressent à nous, dans l'une des langues les plus parlées du monde, à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Entre la littérature asiatique et moi, c'est une histoire compliquée. Ayant fait des découvertes poétiques passionnantes de divers coins du globe ces derniers temps, je me suis dit que la poésie asiatique m'attirerait peut-être davantage. Finalement non.

Certes, ce recueil qui couvre un siècle de poésie malaise - Indonésie, Malaisie, Singapour, Brunei -, n'est pas inintéressant pour comprendre cette région asiatique, tant culturellement, qu'historiquement, ou encore politiquement, mais j'y suis restée assez globalement hermétique, avec une petite préférence malgré tout pour les poésies de la Malaisie et de Singapour, qui ont été pour moi plus visuellement, et musicalement, parlantes - même si tout est relatif lorsque l'on lit une traduction, je ne sais effectivement pas lire le malais, qui était aussi proposé, et c'est bien dommage -.

Je vais donc continuer ma découverte de l'Asie pour le challenge Globe-Trotteur, en espérant tomber sur des révélations qui me feront davantage apprécier littérairement le continent. Peut-être devrais-je désormais tenter le théâtre ?
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Une critique un peu particulière : j'ai acquis cette anthologie de poésie de l'Archipel malais principalement pour Brunei, ce pays d'où rien ne semble nous parvenir en littérature francophone. Bon... ça fait six poèmes de six poètes différents, que j'ai mis dans les citations. Bien sûr, je lirai le reste, cet ensemble d'îles découpé en 4 nations (Indonésie, Malaisie, Singapour et Brunei donc) attise ma curiosité. Déjà, j'ai appris que la langue malaise était une des langues les plus parlées au monde et que la poésie de Brunei est très nationaliste. J'ai apprécié la puissance évocatrice en quelques mots, surtout dans Élégie à une vieille passerelle.
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La terre et l'eau, une anthologie de poésie dont seuls 6 poèmes de Bruneï nous parviennent.
Je rejoins l'avis de Norlane. C'est bien trop peu pour découvrir un pays.
Chers éditeurs, soyez audacieux, il est grand temps de compléter la littérature du monde parmi les pays les plus inaccessibles.
Revenons aux poèmes de ce livre concernant le pays tant convoité, « Les limites » est indéniablement mon préféré.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La guerre des pistolets

Brunei jadis.
Des nuages de fumée,
de salpêtre qui flottent ;
une pluie de flèches
et d'épieux qui s'abat
sur l'armada espagnole.

Dans le lit de la Brunei
Tombe la fleur de la race,
du sein de la mère-patrie
monte une rivière de sang,
une source chaude dégoutte
de mille fines lames.

Serait-elle
plus ardente encore,
cette terre,
plus fétide sa rivière de sang,
mille fines lames
ont fait une digue de leurs corps,
épée à la gauche,
kriss à la droite,
repoussant toutes les attaques,
de front comme de derrière.

Francisco de Sande,
épine dans la chair,
gui s'emparant de l'arbre.

Sri Lela et Sri Ratna
les traitres reçoivent leur châtiment
de l'épée du ministre Sakam.

A. S. Isma né à Brunei en1941.
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Là où nous jetons l'ancre

Nous n'avons jamais su
comment nous nous sommes rencontrés ici
sur le pont de ce voilier,
entre la mer et la nuit.

La grand voile toujours déployée
courons, courons l'océan insondable,
arpentons l'immensité de ces mers.
Le navire tangue en fendant les flots
sous les rayons de la lune.
Le vent froid de la nuit pénètre jusqu'au coeur.
A mon côté tu tiens la drisse,
à ton côté je tiens le gouvernail,
et souvent le voilier s'arrête de lui-même.
Le vent tombe comme s'il avait compris

Et nous jetons l'ancre dans l'océan de la Nostalgie.

1982.
Noorhaimen, né à Brunei en 1951.
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Babioles

Trois flûtes
du même bois,
sonnant clair
comme des clochettes,
je te remets.

Mon espérance
en l'amour
prolongement l'affection,
gappe de fruits serrés
contre la branche,
je te remets.

De ces fleurs
de champac*,
encens de la race,
un collier
je te remets :
reçois-les.

3 juillet 1962.
Yura Halim, né à Brunei en 1923.
*cempaka, terme désignant plusieurs espèces d'arbres à grandes fleurs odorantes, notamment Gardenia, Michelia ; champac.
PS : j'ai retranscrit ce qui est noté, même si "gappe" et "prolongement" semblent être des erreurs.
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Nos limites

Les limites de cette mer :
voilà notre territoire.
Et les vents qui soufflent
sur elle continûment
sont la respiration de nos saisons.

D'île en île,
de plage en plage,
les enfants de nos côtes
vont et viennent
au gré de la mousson.

Chaque voyage
sur cette terre,
sous le soleil, sous le ciel,
délimité par cette mer
et par une île :
voilà notre territoire.

La mer et l'île,
et les vents,
et les moussons,
sont la respiration et le sang
qui nous affectent.

Adi Kelana, né à Brunei en 1951.
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Élégie à une vieille passerelle

A cet endroit.
A ton visage assombri.
A cette vieille passerelle.
A ta présence qui n'est plus
que dans des rêves qui blessent.

Et demain,
sans faute,
l'évidence de ce chagrin.

Hasnah Taha, née à Brunei en 1956.
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