L'amour est mortellement dangereux quand on se laisse séduire par un beau parleur. C'est le tort qu'ont eu onze femmes qui choisirent un certain Landru pour époux.
Vladimir Volkoff reprend ce qui maintenant est devenu la légende Landru. Mythe qui suscite toujours répulsion et fascination. Volkoff traite cette affaire sous l'angle de la comédie fantaisiste et plaisante. La lecture de cette pièce m'a fait monter aux lèvres le sourire d'un humour quasi aristocratique, il y a de la désinvolture et une sorte d'élégance qui tient du panache.
La pièce s'ouvre sur la préparation du réquisitoire par cinq des victimes, de ce cher
Henri Désiré Landru. Elles attendent qu'il arrive, elles ne sont pas pressées, elles ont l'éternité devant elle. Ah, bien sûr leur affectation vers les profondeurs de la damnation ou les hauteurs célestes de la béatitude est suspendu à la décision du juge suprême, car pour un temps elles sont cantonnées au Pugatoire. Mais elles ont la possibilité de prendre une revanche sur celui qui les a prématurément envoyées ad patres en alourdissant le dossier qui le mènera à la damnation éternelle. Or, malgré leur détermination à faire payer le maximum, les unes après les autres cèdent à un élan d'affection, lorsqu'il se trouve là, devant elles, la tête sous son bras. Il y a quelque chose (l'amour?) qui les pousse à trouver des raisons objectives et tout à fait juste au fait d'avoir été assassinées par M. Landru. Elles ne parviennent à rien, heureusement que les services de l'au-delà fonctionnent correctement et trouve un châtiment à sa mesure en le mariant finalement à monstre femelle ( lequel? Si ça vous intéresse je vous le dirai).
Comédie sympathique mais un tantinet macho : la conclusion semble être qu'il y a quelque chose dans la nature féminine qui la pousse à attendre, avec joie, le coup de grâce du grand mâle primordial.