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EAN : 9782330164065
256 pages
Actes Sud (13/04/2022)
3.58/5   6 notes
Résumé :

Dr K, seul dans son appartement avec vue sur la Tamise, attend - et imagine - la visite de sa fille unique. Après des années de distance, le temps est venu de tout lui raconter, de revenir sur certaines zones d'ombre de sa vie, sur des choix qui le hantent. Médecin formé en Inde puis en Angleterre, il a œuvré, dans un pays jamais nommé, à transformer en actes chirurgicaux les terribles châtiments prescrits par la loi. Mais avait-il vraiment le choix?
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si vous êtes intéressé par l'introspection, la difficulté des relations entre un père veuf et sa fille unique , l'exil, alors lisez Dr K.
Même si le livre est plein de redites liées au cheminement de la pensée, à la compréhension que l'on a du passé, lorsque l'on entre dans la vieillesse , ce texte vaut la peine d'être lu parce que c'est tout un travail sur les souvenirs et la mémoire . Il est plein de pudeur et de sensibilité.Le récit est poignant .
Dans un long monologue, le narrateur, médecin indien'en retraite à Londres prépare ce qu'il va dire à Sara, sa fille unique dont il espère la venue.Sarah vit aux Etats-Unis depuis la mort de sa mère Atiya.Cette séparation a valu au narrateur la désapprobation de sa famille,
Tout jeune, le médecin issu d'un milieu modeste part travailler en Angleterre. Puis il exerce dans un pays jamais nommé où il lui arrive de pratiquer une chirurgie punitive . Avec le recul , ces actes le tourment , il voulait gagner de l'argent certes , mais?
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Dr K
Ce texte, ce sont les confessions du Dr K qui se livre à sa fille Sara qu'il espère bien voir bientôt. Sara habite aux Etats-Unis. Il écrit d'Angleterre. C'est comme un testament alors que sa mémoire décline. Il lui explique ses choix professionnels et ceux qu'il a pris pour elle.
Dr K a grandi en Inde dans une famille pauvre, il est devenu médecin, a exercé en Angleterre dans un premier temps puis dans un pays qui pratique le châtiment corporel dont on ne connaît pas le nom. Il a réussi professionnellement. Mais il connaît le manque. C'est pourquoi il a travaillé et fait des choix pour que sa famille ne soit jamais dans le besoin. Mais sa famille a été marquée par la mort soudaine de sa femme. Il révèle sa culpabilité face à sa femme qu'il n'a pas pu sauver et face à sa fille qu'il a envoyé en pension aux Etats-Unis à sept ans après la mort de sa mère pour la protéger et lui assurer un avenir.
Cette confession est empreint de nostalgie, de tendresse et d'amour pour sa famille. Il y a une grande part de mystère qui accroche également le lecteur, car si Dr K parle de regrets sur les choix qu'il a faits, il y a aussi des zones d'ombre concernant son activité professionnelle au sein de l'hôpital sur laquelle plane des regrets. Quelque chose le hante.
Sa fille lui répond également, ce qui permet une autre vision de l'histoire, ne la rendant que plus bouleversante sur les malentendus et les difficultés à se soutenir dans la douleur de la perte.
C'est un texte d'une grande beauté qui donne vie à une magnifique relation père - fille qui n'a pas pu être pleinement vécue.
Avec un style plein de tendresse et un ton mélancolique, l'auteur aborde la famille, le manque, le deuil, l'amitié et rend le tout très prenant.

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Le docteur Kaiser vit sa retraite dans un bel appartement londonien avec vue sur la Tamise. Issu d'une famille pauvre, il a réussi ses études de chirurgien en Inde. Au début de sa carrière, il a passé deux ans en Angleterre avant d'accepter un poste à l'hôpital de M. Farhad dans un pays proche de l'Inde, jamais nommé.
Aux urgences, avec Biju, son ami anesthésiste, il doit souvent intervenir sur des opérations mal réalisées. Très vite, il comprend que ces mains coupées, ces dos lacérés sont le résultat de châtiments infligés pour des vols ou des délits.
Très vite, M. Farhad lui propose de prendre en charge un service spécial destiné à « humaniser » les sanctions infligées par la justice.
Le sentiment de bien faire ce qui est de toute façon inéluctable, l'argent et le pouvoir que cette promotion lui rapportent font taire sa culpabilité. Malgré les reproches de son ami Biju, célibataire endurci qui aime la bonne chaire et les bars de la cité d'or, Dr K. fait ce qu'il considère son métier pour le bien de sa femme et sa fille.

Mais, avec le recul, il s'adresse à Sara, sa fille. A la mort brutale de sa mère, elle n'avait que six ans. K. l'a alors éloignée aux Etats-Unis. Voulait-il la protéger de ses activités ?

A cet âge avancé, libéré du poids de ses activités chirurgicales, Dr K. ressasse son histoire. Alors qu'il attend sa visite, il imagine ce qu'il va raconter à sa fille et même ce qu'elle pourrait lui répondre.
Est-il coupable d'avoir accepté de mettre en oeuvre les sanctions de la justice ? Tous les pays, même les Etats-unis, n'utilisent-ils pas des médecins, des soldats, des bourreaux pour appuyer sur le bouton de l'injection létale ou la gâchette d'un fusil ?
Mais en voulant avouer le secret qui le ronge à sa fille, le père se trompe de culpabilité. En quelques lettres de Sara, on comprend que son plus grand reproche est l'abandon d'une enfant qui venait tout juste de perdre sa mère.

Dans ce roman, tout concourt à créer une atmosphère troublante.
Bien évidemment, le sujet de fond sur l'atrocité d'un système judiciaire amplifié par quelques exemples succincts de personnages qui ont particulièrement marqués le Dr K est révoltant. Mais, cette obsession à chercher le pardon de sa fille, à ressasser le passé, à tenter de « justifier » ses actes laisse l'impression d'un récit décousu. Bien sûr, cela crée aussi une attente, un suspense parce que l'on sent chez le Dr K. l'oppression d'un acte inavouable.
Toutefois, emporté dans un questionnement intime, j'ai eu l'impression de survoler les thématiques.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Après tout, c'est un médecin professionnel qui examine le condamné à mort avant qu'on lui passe la corde au cou.Non ?
C'est un médecin qui constate le décès après une exécution par injection.
C'est un médecin qui effectue les examens avant une décapitation ou une pendaison à une grue, ou quand on fait asseoir quelqu'un sur la chaise électrique.
C'est un docteur, bon sang de Bonsoir, qui attend quelques secondes que le corps refroidisse après la décharge pour voir si le cœur bat encore.
Ce sont tous mes collègues, n'est-ce pas ? Ma Fraternité, comme je disais.(p.61)
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Je veux dire, ma dernière année à l'époque. Mon histoire d'amour avec Londres n'a pas toujours été facile, hein ? Au début, elle repoussait mes avances.Il m'a fallu partir, gagner des montagnes d'argent et puis revenir dans ce...royaume urbain.( p.79)
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