Edgar Wallace2.5/5
2 notes
Le ruban vert
Résumé :
«L'Archer vert» recèle tous les archétypes du roman policier gothique: le château hanté, le pacte avec le diable, le mariage avec la mort, les bandits, l'usurpateur, le crime et le châtiment, personnages et situations diaboliques auxquels l'auteur oppose l'image du justicier. Abel Bellamy, milliardaire américain d'une laideur physique fascinante, est l'incarnation du mal. Face à lui, se dresse l'Archer vert. Réussira-t-il à mettre en échec ses ignobles machinations?
Personne, en vérité, ne m’a demandé de venir ici, poursuivit-il. Alors, Trigger, et il s’adressait au petit homme gras, comment vont les transactions ? Vous avez de rudement chic bureaux ! J’ai failli y entrer pour demander un programme. Je pensais que vous seriez content d’apprendre que je suis revenu du midi ensoleillé. Eh bien ! Goodie ! Comment cela va-t-il ? Allez-vous à Doncaster ou à un enterrement ? (p6)
Il passait pour être d’origine orientale et présentait, en effet, des particularités tout à fait orientales, par exemple sa prodigieuse facilité à parler toutes les langues. Le juge l’avait déclaré: «M. Rustem est capable de suborner des témoins en dix langues et de faire du chantage en
vingt.»
Comme avoué, il avait été le défenseur d’une foule d’escrocs, arrachant des acquittements malgré les culpabilités flagrantes. Pas un voleur professionnel en Europe qui ne fût venu à un moment donné demander son appui à ce bel homme; il avait défendu des criminels et vendu leurs aveux à des journaux après qu'ils eussent été bel et bien pendus.
Son énorme coffre-fort avait abrité des milliers de livres sterling jusqu’ à ce que leurs possesseurs fussent libérés de prison. Quand Mme Lamontaine fut acquittée, bien qu’elle fût accusée d’avoir empoisonné son mari, elle vint chez Arthur Rustem qui lui montra le paquet d’arsenic trouvé, au cours d’une perquisition effectuée par lui-même, dans un tiroir de son bureau. Si la police avait trouvé ce paquet, Mme Lamontaine aurait été au bagne. Pour rémunérer les services de M. Rustem, Mme Lamontaine dut lui verser la moitié de la petite fortune héritée de son mari, et il lui en coûta l’autre moitié pour acheter son silence,car elle ignorait qu’un criminel ne peut être jugé deux fois pour la même affaire
.
« Peut-être qu’ils me le laisseront racheter. Figurez-vous, Edna, qu’ils ne m’ont pas écrit une seule fois à son sujet. Se porte-t-il bien ? Est-il malade ? A-t-il bien supporté le voyage ? Ont-ils admiré sa beauté, quand il est arrivé au haras? Ils n’ont aucun cœur, ces acheteurs allemands. » (p19)
« Je ne peux pas conclure autrement… C’est un homme doucereux, très… comment dirais-je ? Comme un de ces personnages des romans de Dickens, très mielleux et obséquieux, dangereux même. Je suis bien contente qu’il ne soit pas mon avocat. » (p18)
Les grilles de fer de Longhall étaient ouvertes. L’auto s’arrêta devant l’entrée, où se tenait un groupe : quatre femmes et, à une certaine distance, un homme maigre à l’air presque décharné.
« Elles sont toutes les quatre habillées de noir, fit observer Luke. À les voir, on croirait, non qu’elles viennent de trouver une place, mais au contraire qu’elles l’ont perdue ! » (p67)