Je suis bien content de découvrir que ce livre n'a rien à voir avec la série du même nom.
J'ai trouvé l'intrigue longue à commencer, les chapitres courts ont vraiment sauvés mon intérêt pour le livre car sans ça je ne l'aurais peut-être pas terminé. Les petites touches d'humour sont agréables, l'écriture est bonne mais il manque d'instants de suspens fort.
Ce que j'aime le plus dans ce roman c'est le fantastique léger, en dehors du scientifique devenu invisible tout est relativement normal. L'humour prend le pas sur l'enquête, en faite j'avais en tête l'image de Benn Hill qui, au lieu de se cacher, se mettait nu pour fuir la police. le livre n'est pas orienté humour, simplement les scènes avec la police m'ont paru rocambolesque.
Il n'est pas mauvais mais pour le moment c'est celui que j'aime le moins de l'auteur, je n'ai pas accroché aux personnages.
Commenter  J’apprécie         151
SCIENCE SANS CONSCIENCE...
C'est peu de dire que L'homme invisible est un grand classique de la littérature fantastique, tant l'ouvrage de H.G. Wells fut repris, réinterprété, filmé, poursuivi, plagié, continué.
Bien sur, le texte peut aujourd'hui sembler désuet, tant cette littérature a évolué depuis que ce grand auteur britannique ainsi que quelques autres, parmi lesquels le français Jules Verne, ont posé les premiers jalons de ce genre nouveau. Mais au-delà de ce qui peut aujourd'hui nous paraître daté, subsiste une tonalité, souvent emprunte de drôlerie et d'humour, un style, encore très XIXème mais, de fait, très précis et riche, une réflexion (ce qui manque trop souvent aux textes contemporains de l'espèce fantastique chez les innombrables auteurs de seconde zone) sur l'homme, sur la science, etc.
Or, que nous apprend l'histoire de ce savant sans doute génial mais absolument dénoué de scrupule, d'empathie et d'humanité plus qu'il n'est fou ? Que la science sans contrôle ni, ce que l'on nomme aujourd'hui, "éthique" est très certainement ruine de l'âme, comme nous l'avons tous appris au collège, mais, ce que pressent Wells à l'aube de ce XXème siècle qui développa les massacres à une échelle industrielle et en grande partie grâce aux avancées de la science (songeons à la tuerie généralisée de 1914, qui n'est pas éloignée de ce texte. A l'horreur nazie ou stalinienne, etc), c'est que si nul ne met de barrières, de garde-fous, de réflexion philosophique et humaniste aux découvertes en devenir, aussi folles et hypothétique puissent-elles d'abord sembler, alors la science sans conscience sera aussi ruine de l'Homme.
Bien entendu Wells, en intellectuel de son temps, ne pouvait méconnaître la fameuse histoire de l'anneau de Gygès racontée par le grand philosophe Platon dans le second livre de La République. Bien entendu, il en reprend la thématique principale (l'invisibilité parfaite permet au droit du plus fort de contraindre les faibles, au mépris de toute loi. Plus largement, c'est une réflexion autour de la Justice que Platon introduit alors) mais en en faisant le fruit de la science, il parvient à se moquer de cette dernière en limitant quelque peu le pouvoir monstrueux du savant Griffin en l'obligeant à être constamment dénudé, quelque soit les intempéries et les températures, car le moindre vêtement dénonce immédiatement sa présence aux témoins. de même doit-il se cacher pour se sustenter puisque tant que les aliments ne sont pas "assimilés" comme il l'explique, sa digestion devient apparente !!! (On gouttera l'humour "so british" de la chose). L'inventeur victime de sa propre invention, en quelque sorte.
Ainsi Wells suggère-t-il, non sans ironie, les limites de la science, malheureusement contrebalancées par l'appétit démesuré de haine et de pouvoir de ce personnage affreux -à ce propos, l'humour de Wells est ravageur lorsque l'on songe qu'au "naturel" Griffin est un grand gaillard albinos, ce qui fait de lui quelqu'un d'a priori très visible dans un monde de normes. Que, comble du comble, il lui faut en quelque sorte devenir réellement invisible pour enfin exister aux yeux du monde !-, lequel se déclare présomptueusement (et avec un art consommé du ridicule) : INVISIBLE Ier !
Une autre chose que H.G. Wells avait sans doute pressentie, mais sans se douter sont point d'abjection futur (tellement actuel...), c'est lorsqu'il fait dire à son horrible héros qu'il veut faire régner la terreur par son invisibilité. On est là en plein dans ce que nous appelons désormais le terrorisme, c'est à dire la politique de la terreur pratiquée par des gens de tous les jours, des "invisibles" pour eux-mêmes et aux yeux, selon eux, de la société toute entière.
Alors, très certainement, ce texte, comme beaucoup des ouvrages de Wells, a-t-il vieilli dans sa composition et par le fait même des avancées scientifiques et technologiques absolument sidérantes que notre monde a connu en un siècle. Mais la profondeur et la richesse de la pensée prospective de cet auteur ne cesse de nous surprendre si l'on sait ne pas s'arrêter à la seule lecture sans réflexion d'une historiette par ailleurs charmante.
Chapeau, l'artiste !
Commenter  J’apprécie         139
Un homme étrange arrive un soir dans la petite auberge d'Iping, localité rurale du Sussex. Il intrigue tout le monde, complètement couvert de la tête aux pieds et sous ses vêtements, de nombreux bandages. L'homme mystérieux se révèle être Monsieur Griffin, demandant à être seul et réalisant des expériences avec ses trois gros livres.
Rapidement, il va devoir se dévoiler et les habitants vont découvrir en fait qu'il est... invisible sous ses vêtements. Cherchant au départ à faire quelques expériences pour échapper à ses dettes, M. Griffin est arrivé à devenir totalement invisible. Il n'avait cependant pas prévu tous les inconvénients qui s'accompagnent de cela : comment manger, ne pas avoir froid ? Il va alors devenir méchant, rancunier, et tueur...
Sous couvert d'une petite histoire surréaliste, Wells nous décrit alors sa vision de la société : une société qui décline avec notamment les nouvelles technologies et l'abaissement de l'intelligence. Une fois encore, Wells était avant-gardiste et visionnaire pour son époque.
Cette édition est également suivie de quelques petites nouvelles courtes qui ne m'ont pas spécialement marquée.
Commenter  J’apprécie         121