Muncaster (ou) Le maléfice de Muncaster

Muncaster est un court roman au style incisif, sans fioriture, bref mais efficace, un peu à l'image de son protagoniste principal, Joe Clarke, cordiste expérimenté qui connaît bien son boulot.
D'abord enthousiaste à l'idée de s'occuper de la restauration de la flèche de la cathédrale de Muncaster (faut dire que c'est plus prestigieux que de faire tomber des cheminées d'usines), il fait ensuite face à une sensation de malaise, exacerbée par quelques déconvenues, qui rapidement le fait basculer dans l'horreur.

J'ai beaucoup apprécié ce court livre de Robert Westall qui propose un fantastique habilement teinté, par moments, d'effets empruntés au thriller.

A noter : je n'en tiens pas compte dans ma notation mais quasi 18€ pour 144 pages aux éditions du Typhon c'est un peu dur à avaler…
J'aime beaucoup cet éditeur et je suis pour rémunérer justement tous les acteurs de la fabrication d'un livre mais à côté des 23€ pour 464 pages d'Un plan simple ou les 540 d'Ironopolis c'est un peu étrange. Peut être des ayants droits un peu gourmands ?
Mais c'est peut être moi aussi, ayant trop pris l'habitude des livres d'occasion et des boîtes à livres?

Joe Clarke, le narrateur de ce roman, est maçon de son métier. Mais pas n'importe quel maçon ! Il est spécialisé dans la rénovation de bâtiments anciens. Alors, le jour où on lui propose de réparer le clocher de la cathédrale de Muncaster, il n'est pas surpris et accepte le chantier, même si on dit que certaines gargouilles de la cathédrale ont un réel pouvoir maléfique ! Il s'y cacherait un secret au fond des pierres, un secret qui pousse à tuer …

Cette histoire est suivie d'une autre. Celle de Harry, étudiant arrivant chez une logeuse, à Londres après la Seconde Guerre Mondiale. Il lui loue une chambre. La propriétaire en question à des airs étranges, excentriques ; la chambre elle-même contient quelques bizarreries. Harry est piqué de curiosité et tente d'en savoir plus sur sa logeuse, jusqu'au jour où il trouve des notes intimes d'une jeune femme, le tout datant des années 30.

Voici donc deux histoires dans deux univers assez différents ; des récits, qui pourtant provoquent chez le lecteur des sensations proches : attente, interrogation, malaise, craintes en sourdine, le tout émaillé de suspense.

J'ai particulièrement aimé la première histoire, peut-être, parce que la cathédrale et ses gargouilles y jouent un rôle de premier ordre. Peut-être aussi parce que chaque fois que se présente à moi une gargouille, je ne peux pas m'empêcher de m'imaginer ce genre d'histoires à frissonner. Peut-être et sûrement parce que Joe Clarke est le genre de personnage qui me plaît, tant dans sa personnalité que dans l'évolution de ses sentiments.
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