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3,98

sur 2527 notes
J'avais beaucoup aimé "nickel boys", j'avais donc envie de découvrir un peu plus cet auteur. Bon d'accord je n'ai pas pris de risque en choisissant son plus lu sur Babelio, son livre primé (son autre Pulitzer). Il faut avouer que je me suis laissée emporter par ce chemin de fer clandestin, par l'histoire de Cora, fille et petite-fille d'esclaves qui va prendre son courage à deux mains et fuir sa vie de misère.
Via le chemin de fer clandestin. Une succession d'étapes où trouver refuge, aide, nourriture proposés par des humanistes qui, pour se faire devenaient délinquants et risquaient la corde.
Les Etats-Unis se sont construits sur le vol (des terres indiennes) et le meurtre (des esclaves noirs). Résumé par l'auteur. Pas faux. Très vrai en fait.
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Ici on suit donc Cora, son envie de vie, de liberté. ON découvre la vie dans une plantation, son système inégalitaire (entre esclaves), sa violence.
Cora va rejoindre ce chemin de fer clandestin, ici représenté de façon fantastique par un vrai chemin de fer, souterrain.
On va découvrir sa fuite, ses étapes plus ou moins heureuses, mais aussi la violence contre ces humanistes qui aident les malheureux évadés.
Un très beau roman, émouvant, que j'ai eu du mal à arrêter.
Et puis Cora, un très beau personnage de femme, battante, généreuse et prête à tout pour atteindre son but ultime : sa liberté, la liberté.
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Parfois insoutenable, ce livre suit Cora, une jeune esclave en fuite, alors qu'elle tâche d'échapper à la barbarie de son maître, à celle de la société américaine esclavagiste, et au chasseur de prime missionné pour la retrouver. Avant la Guerre de Sécession, alors que des « Strange Fruits » se balancent macabrement au-dessus du sol, les Noirs-Américains vacillent, vibrant du désir insondable de liberté tandis que les Blancs sévissent dans ce monde d'un sadisme glaçant. Colson Whitehead parvient malgré tout à tisser des fils de poésie, des métaphores relevant du conte, à cet enfer aveuglant, donnant chair à l'expression « chemin de fer clandestin » et lui conférant une tangibilité (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/07/08/underground-railroad-colson-whitehead/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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***
Cora a le malheur d'être née esclave... Après sa grand-mère et sa mère, elle devra subir la terrible vie dans les plantations des maîtres blancs. Mais elle nourrit une force et une envie de liberté. Cet espoir, elle va le chérir et le voir devenir réalité grâce à Caesar. Ils vont fuir, faire le pari fou d'échapper aux chasseurs... Mais la route sera longue, et quel prix à payer pour ne plus appartenir à personne !!

Le roman de Colson Whitehead nous glace le sang. Pourtant, cette partie de l'histoire des Etast-Unis ne nous est pas inconnue. Mais voilà, on s'attache aux personnages - aux multiples personnages, ce qui m'a le plus dérangé dans ce roman - et on est obligé de regarder en face les atrocités de notre monde...
C'est un roman fort, un roman tout à la fois rempli d'horreur, d'espoir, de haine et d'amour. L'histoire d'hommes et de femmes qui devraient être égaux mais qui pour certains, devront se battre jusqu'à la fin pour un peu de liberté et pour s'appartenir...
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Un roman haletant sur la fuite d'une jeune esclave d'une plantation en Géorgie à l'Indiana. Les faits se déroulent une vingtaine d'années avant la guerre de Sécession alors que l'esclavage est florissant dans le Sud des Etats-Unis.
J'ai aimé l'image du tunnel souterrain pour figurer le réseau d'aides et de relais qui existait à l'époque afin de permettre aux esclaves de fuir vers le Nord ou le Canada plus cléments envers eux.
J'ai appris que certains états avaient institué de véritables régimes fascistes n'ayant rien à envier à ceux qui fleuriront au XXème siècle en Europe. Par exemple, la description que fait l'auteur de la Caroline du Nord vers 1830 fait vraiment froid dans le dos : lynchages, meurtres, chasse à l'homme etc. La violence à l'égard des populations amenées d'Afrique est indescriptible…. Chaque état adopte un traitement différent de la question « raciale » et l'idée de les faire traverser par la jeune héroïne qui est confrontée à un racisme prenant des visages changeants est excellente. Parfois, la violence est immédiate et sans fards, parfois, elle est plus insidieuse.
J'ai aimé aussi le rythme de ce récit qui nous met sous tension.
J'ai un peu regretté que les personnages, notamment Nora, restent toujours un peu à distance du lecteur et ne soient pas plus « incarnés ». C'est pourquoi cette lecture m'a beaucoup plu, mais n'est pas non plus un véritable coup de coeur.
En le refermant, je repense à ce paragraphe : « Et l'Amérique est également une illusion, la plus grande de toutes. La race blanche croit, croit de tout son coeur, qu'elle a le droit de confisquer la terre. de tuer les Indiens. de faire la guerre. D'asservir ses frères. S'il y avait une justice en ce monde, cette nation ne devrait pas exister, car elle est fondée sur le meurtre, le vol et la cruauté » A méditer….
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Roman allégorique. Aïe. J'ai du mal avec l'accointance de ces deux mots.
Ici, le chemin de fer clandestin qui aida les esclaves en fuite devient une vraie voie ferrée parcourue par des justes qui prêtent assistance à tous les Noirs en détresse.
Bon. Pourquoi pas? Mais aussi: pourquoi ? La métaphore, prise au pied de la lettre, ne génère rien d'autre que des images convenues: Cora, l'héroïne, attend des trains qui l'emmènent vers des cul-de-sac; Cora parvient après une énième fuite à renaître.
« À bout de forces, elle se roula en boule sur la plate-forme et sommeilla, portée par les ténèbres comme si elle se lovait au plus profond repli du ciel de nuit.
(...) « L'embouchure du tunnel commença comme un trou minuscule dans le noir. Ses grandes enjambées en firent un cercle, puis l'entrée d'une caverne, dissimulée par des ronces et du lierre. Elle écarta les broussailles et pénétra dans l'air. Il faisait tiède. »
Bon. Mais les images éculées pourraient n'en être pas moins fortes. Sauf que ce saupoudrage fantastique fait douter de la véracité des faits racontés. Y a-t-il eu eugénisme pratiqué sur les Noirs en Caroline du Sud ? L'eugénisme a bien existé aux USA, mais plus tard. Volonté de choquer les époques pour suggérer la continuité du racisme en Amérique ? Sans doute. Mais moi qui ne suis pas familière de cette histoire-là, je la lis en doutant. D'autant plus que trains + eugénisme + tortures + cache secrète dans un grenier me renvoient à un autre génocide et que ce rapprochement des souffrances, intentionnel ou pas, me paraît affaiblir la dénonciation.
Ce roman n'en est pas moins poignant dans sa désespérance, surtout par les brefs chapitres qui brisent la narration pour rendre compte de la vie des personnages secondaires et qui redoublent leur mort précoce et violente d'une existence réduite à peu, vies de rien, morts sans gloire, déjà oubliées dans un monde dur et injuste.
Pas de happy end, donc, mais un livre qui rappelle que les difficultés et les limites de la lutte ne justifient en rien qu'on ne la mène pas.
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L'épopée d'une jeune esclavage en fuite au travers des Etats-Unis, via le chemin de fer clandestin. Au fond d'elle-même, elle espère retrouver sa mère qui s'est échappée du camp, elle aussi, alors qu'elle avait dix ans. Récompensé par le Pulitzer, le National Book Award, meilleur roman de l'année 2016 par la presse américaine, Colson Whitehead explore les conditions des afro-américains de l'esclavage à l'émancipation. L'histoire débute en 1820 avec pour narratrice Cora, seize ans dont on aimerait connaître plus ses pensées. J'ai aimé la partie historique, mais la romance manque d'émotions avec des paragraphes parfois difficiles à déchiffrer. Je comprends que c'est un coup de coeur de l'autre côté de l'Atlantique, parce que l'esclavage est surtout leur passé à eux.
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Cora, jeune esclave de 16 ans, orpheline au caractère bien affirmé, survie comme elle peut sur la plantation de coton des frères Randall. Quand Caesar, fraîchement arrivé sur la plantation, lui propose de tenter une évasion, elle est loin de se douter de l'incroyable périple qui l'attend : des promesses de la Caroline du sud et de l'Indiana aux lois impitoyables de la Caroline du nord, de bonnes rencontres en mésaventures, on suit le parcours de Cora, le coeur battant, tout au long de « l'underground railroad », célèbre réseau clandestin d'aide aux esclaves en fuite.
Bien documenté, (même si le réseau était en réalité moins ferroviaire que routier) l'auteur s'étant inspiré des nombreux récits et témoignages d'anciens esclaves, ce roman qui se lit d'une traite est surtout un formidable outil de réflexion sur les fondements du racisme actuel.
Outre les différentes lois ségrégationnistes en vigueur dans les états du sud ainsi que les divers châtiments et humiliations réservés aux esclaves, On y découvre avec stupeur des formes d'avilissement moins « connus » du grand public comme les politiques anti-natalité, campagnes de stérilisation ou expérimentations médicales à grande échelle sur une population noire soi-disant libre et consentante. Même au nord, le chemin vers la liberté est encore long...
Un roman instructif et intelligent, mais qui se dévore comme un roman d'aventure : C'est le très bon cocktail proposé par Colson Whitehead et que je recommande vivement.
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Certains auteurs de « romans historiques » semblent oublier que dans ces deux termes le premier est… primordial. Coller à tout prix à la « réalité » historique en succombant au besoin de se référer à des personnes réelles ou en alourdissant le récit de lieux et de dates, est une louable et honnête intention. Intention qui, hélas, provoque chez le lecteur pas forcément enclin à apprécier cette discipline un désintérêt compréhensible.
Le premier intérêt de ce livre est d'être, avant toute autre considération, un excellent roman. Un signe ne trompe pas : le lecteur a hâte de connaître le destin des protagonistes avec une mention particulière pour celui de Cora, jeune esclave de 16 ans, qui est la pierre angulaire de cette réflexion instructive et originale sur l'esclavage aux Etats-Unis.
La construction narrative, parfois déconcertante par ses retours en arrière ou ces changements brusques de lieux, éclaire d'autres parcours : des esclaves, des affranchis, des propriétaires esclavagistes, des abolitionnistes…
Dans « Roman historique », il y a donc aussi l'adjectif « historique » et là, « Underground railroad », franchit une nouvelle dimension. Bien sûr, 15 ans d'enseignement à la Réunion, des heures d'écoute de la « Fabrique de l'histoire », des cours à la fac, un président de jury du Capes qui s'appelait Pétré-Grenouilleau sont autant de facteurs qui contribuent probablement à mon enthousiasme.
Ce qui est particulièrement bluffant dans ce livre est que Whitehead prend comme point de départ à son approche sur l'esclavagisme étatsunien du début du XIX° siècle, l'existence d'une ligne de chemin de fer souterraine. Or, dans la réalité, ce terme de « railroad » est une image, un surnom donné à un réseau, bien réel lui, qui permit à quelques milliers d'esclaves de se soustraire de leur servitude. Ce procédé presque loufoque met en valeur l'absurdité de l'esclavage. L'esclavage, dont l'auteur souligne au passage qu'il est un système issu de la première mondialisation. Certes, cette prédation humaine existait avant mais la traite connut un développement exponentiel et concerna une grande partie de la planète suite à la découverte du « Nouveau Monde ». Comme d'autres auteurs avant lui, Whitehead, compare cette prédation humaine à une forme de capitalisme exacerbé, une honteuse course aux profits avant que l'expression ne fasse florès. Aujourd'hui, en achetant nos tricots de peau à 4€, ne sommes-nous pas les complices involontaires de prédateurs qui exploitent des travailleurs pauvres du tiers-monde ? Ils sont mieux traités que les esclaves ? Peut-être ! Mais, sur l'échelle des droits de l'homme, ils n'ont gravi que peu de barreaux, tandis que nous avons insolemment franchi plusieurs étages…
En jouant ainsi sur ce terme d'Underground Railroad, l'auteur veut peut-être également se moquer de cette propension américaine à la naïveté, à la pensée magique, au mysticisme. L'esclavage n'est pour Whitehead qu'une tragique dérive de la « Destinée manifeste », le noir asservi n'étant dès lors que le descendant de Cham, le fils maudit de l'humanité. En rappelant la violence originelle des colonisations latines puis anglo-saxonnes sur ce continent, Whitehead s'interroge sur la persistance de mécanismes d'oppression et de racisme au XXI° siècle. Au pays des suprémacistes, ce roman a d'étranges échos.
Heureusement que chez nous, patrie De Voltaire et d'Hugo, nous savons accepter l'étranger quelque soit sa religion ou la couleur de sa peau, qu'il soit puissant ou misérable, qu'il arrive en Bentley ou qu'il vienne à la nage !
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Quelle claque que ce livre! Pour une fois, je partage l'avis général: c'est une petite pépite. Je l'ai pourtant commencé avec quelques a priori et le principal étant que j'avais peur de ne pas comprendre, prix Pulitzer oblige. Finalement le style est très accessible, même si je lui ai parfois trouvé quelques lourdeurs, les passages où Cora est en fuite étant plus intéressant que ceux où elle a un peu de répit. Jusqu'au bout le roman aura su me tenir en haleine: allait-elle ou non réussir à accéder à cette liberté tant espérée? Tout au long du livre, l'auteur nous montre la réalité choc et brutale , souvent écoeurante de l'esclavage aux États-Unis. J'ai serré les dents pour Cora et j'ai eu mal pour ces camarades d'infortune. Dire que tout ça date d'à peine deux siècles...
Un livre dont on ne sort pas indemne et qui va me rester en tête un moment. A mettre entre toutes les mains.
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Dans le joyeux alphabet des ignominies humaines, je prends le E.
E comme esclavage, comme eugénisme, mais aussi comme espoir.
Colson Whitehead nous plonge tête première dans les fondements de sa belle Amérique en retraçant l'histoire de Cora, jeune esclave d'un état cotonnier, la Géorgie.
"Être libre n'est pas une question de chaîne ni d'espace disponible". Cora est née intrinsèquement libre dans son âme, et son destin ne pouvait que la conduire sur les chemins de la fuite.
Si Colson Whitehead prend quelques libertés avec la réalité, tout, dans son roman s'appuie sur une vérité documentée.
L'underground railroad n'était pas un chemin de fer souterrain, il était une organisation secrète de passeurs qui a permis pendant de nombreuses années de conduire au delà de la ligne Mason Dixon des milliers d'esclaves fugitifs. Noirs affranchis et blancs abolitionnistes oeuvraient sur tout le territoire pour offrir aide et secours à ceux du sud qui tentaient l'aventure de la dernière chance.
Rien n'est épargné dans ces pages. On pense avoir tout lu, tout encaissé mais ce n'est pas encore assez. La réification des humains ouvre champ libre à tous les instincts aussi mercantiles que sadiques.
Passionnante autant qu'effarante, la découverte de programmes eugénistes institutionnalisés dans de nombreux états. Ainsi, la Caroline du sud et celle du nord stérilisaient massivement les populations noires tout en lançant des programmes de recherche visant à la création d'une race servile et docile qui remplacerait avantageusement ces négres paresseux et sournois dont l'accroissement exponentiel représentait un véritable danger. Entre 1800 et 1860, leur nombre était passé de 800000 à quatre millions.
"Follow the drinking gourd", suis la grande ourse, elle est le premier jalon de cette route de la liberté dont Billie Holiday a chanté les "stranges fruits", corps noirs pendus aux arbres.
Chaque continent peut se targuer de son génocide et de ses Justes. Avec brio, Colson Whitehead relate celui de l'Amérique en rendant un hommage émouvant à ces milliers d'hommes et de femmes qui, au péril de leur vie, ont lutté pour tracer ce chemin du sud au nord.
Des routes que d'autres avaient déjà nommé "chemin des larmes et des morts", empruntées par les amérindiens chassés et massacrés et qu'ils ont dammées de leur sang.
De l'histoire qui bégaie sans jamais se lasser... Certains livres vous font juif ou nègre, celui ci en est un.
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