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3,98

sur 2529 notes
J'avais beaucoup aimé "nickel boys", j'avais donc envie de découvrir un peu plus cet auteur. Bon d'accord je n'ai pas pris de risque en choisissant son plus lu sur Babelio, son livre primé (son autre Pulitzer). Il faut avouer que je me suis laissée emporter par ce chemin de fer clandestin, par l'histoire de Cora, fille et petite-fille d'esclaves qui va prendre son courage à deux mains et fuir sa vie de misère.
Via le chemin de fer clandestin. Une succession d'étapes où trouver refuge, aide, nourriture proposés par des humanistes qui, pour se faire devenaient délinquants et risquaient la corde.
Les Etats-Unis se sont construits sur le vol (des terres indiennes) et le meurtre (des esclaves noirs). Résumé par l'auteur. Pas faux. Très vrai en fait.
.
Ici on suit donc Cora, son envie de vie, de liberté. ON découvre la vie dans une plantation, son système inégalitaire (entre esclaves), sa violence.
Cora va rejoindre ce chemin de fer clandestin, ici représenté de façon fantastique par un vrai chemin de fer, souterrain.
On va découvrir sa fuite, ses étapes plus ou moins heureuses, mais aussi la violence contre ces humanistes qui aident les malheureux évadés.
Un très beau roman, émouvant, que j'ai eu du mal à arrêter.
Et puis Cora, un très beau personnage de femme, battante, généreuse et prête à tout pour atteindre son but ultime : sa liberté, la liberté.
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États-Unis. XIXe siècle. Cora est une adolescente qui travaille comme esclave dans une plantation de coton géorgienne. le pays est alors en quelque sorte coupé en deux, entre les états libres du Nord, dans lesquels les populations originaires d'Afrique peuvent espérer jouir d'une certaine liberté, quoique imparfaite, et ceux du sud dans lesquels les Noirs ne connaissent que la servitude. Les conditions de vie dans la plantation sont terribles, le travail rude, et les maîtres intraitables. La mortalité y est donc élevée, et les tentatives d'évasion des quelques esclaves ayant caressé l'espoir de la liberté se terminent généralement toutes de la plus sanglante des manières. Une esclave, une seule, a pourtant réussi il y a quelques années à quitter la plantation et ne jamais y revenir : Mabel, la mère de Cora. Alors lorsque Caesare, un jeune homme nouvellement arrivé, lui propose de fuir avec lui, la jeune fille se décide à suivre son exemple. Tous deux seront aidés dans leur périple par l'Underground railroad, un réseau d'entre-aide clandestin qui vise à faciliter l'évasion des esclaves du Sud vers les régions plus accueillantes du Nord. le voyage de la jeune fille l'entraînera dans différents états, ce qui fournit à l'auteur l'occasion de mettre en scène les différents types de législation pris par chacun d'entre eux concernant les populations noires. le roman dresse ainsi un portrait glaçant de l'Amérique du XIXe et revient ainsi sur l'une des facettes les plus sombres du Nouveau-Monde. A travers le parcours de Cora, Colson Whitehead tente de faire prendre conscience des mécanismes anciens qui favorisèrent un ancrage profond du racisme et de la croyance de la prétendue suprématie blanche en Amérique. On comprend aisément, une fois la dernière page refermée, les raisons pour lesquelles l'ouvrage fut récompensé par plusieurs prestigieux prix littéraires. Véritable uppercut, le roman choque par la violence et la souffrance qu'il exprime, mais aussi par la subtilité de la réflexion éminemment politique qu'il propose.

La particularité du roman vient d'abord du choix de l'auteur de matérialiser cet Underground Railroad de manière plus tangible que la réalité, prenant ainsi ses distances avec le genre historique pur pour mieux illustrer son propos. Historiquement, ces routes clandestines empruntées par les esclaves en fuite ne sont pas clairement identifiables : il s'agit d'un succession de chemins plus ou moins sûr à un moment ou un autre, d'abris protégés ou de moyens de transport particuliers, mais pas de routes balisées servant exclusivement d'itinéraire de fuite. Or, dans le roman de Colson Whitehead, l'Underground railroad se transforme en un véritable chemin de fer sous-terrain, avec ses gares, ses wagons et ses tunnels accessibles uniquement pour les esclaves en cavale et leurs complices situés partout sur le territoire. L'idée est astucieuse, et permet à la fois de bien comprendre la manière dont le réseau fonctionnait, mais aussi de rendre plus tangible le formidable espoir qu'il représentait pour les populations noires du Sud. Il faut dire que le vocabulaire ferroviaire imaginé par les Noirs (nés libres ou anciens esclaves) et les Blancs sympathisants de la cause abolitionniste concernant le réseau a de quoi enflammer l'imagination. Gares, chefs de trains, stations, passagers… : les codes employés par le réseau originel sont ici ré exploités de façon littérale par l'auteur, ce qui donne lieu à des scènes marquantes car plus aisées à visualiser par le lecteur qu'une « simple » succession d'itinéraires en perpétuelle évolution. La fuite de Cora va nous permettre d'explorer les spécificités de ce réseau sous-terrain puisque la jeune fille va être amenée à continuer sa course en permanence, la politique menée envers les populations noires dans les états traversés ne lui permettant jamais de jouir pleinement de la liberté si désespérément recherchée. Aux effrayantes plantations de Géorgie succèdent ainsi les villes plus ouvertes de la Caroline du Sud qui font naître un formidable espoir (vite douché), puis les paysages apparemment paisibles de la Caroline du Nord qui cachent en réalité une violence tout aussi atroce que celle de la plantation, sans oublier l'Indiana où l'hostilité monte à mesure que la communauté noire grossit.

Le roman de Colson Whitehead est intelligemment construit, rythmé à la fois par des rebondissements dramatiques qui relancent en permanence l'intrigue, mais aussi par la façon dont s'articulent les changements de points de vue. L'essentiel du récit est mis en scène du point de vue de Cora, mais l'ouvrage intercale entre chaque changement d'état de sa protagoniste un focus de quelques pages sur un autre personnage. Les renseignements fournis au cours de ces passages nous permettent de mieux connaître celles et ceux qui gravitent dans le sillage de Cora, certains de façon très marginale et d'autres plus intimement. Ces minis portraits permettent de révéler ou d'accentuer certains aspects de la façon dont les Afro-Américains sont alors traités par une partie de la population et par la loi. On découvre ainsi le parcours du chasseur lancé à la poursuite de Cora, une sorte de mercenaire spécialisé dans la capture d'esclaves en fuite et dont la figure permet d'illustrer une réalité historique glaçante. On en apprend aussi davantage sur les ancêtres directs de la jeune fille (sa grand-mère et sa mère) ou encore les différentes personnes qu'elle a pu côtoyer lors de sa fuite et pour lesquels l'histoire s'est mal terminé, ce qui contribue à bouleverser encore davantage le lecteur. Par cet aspect seulement, la lecture du roman peut parfois s'avérer difficile dans la mesure où la dureté et la violence d'une grande partie des scènes peuvent provoquer un bouleversement tel que l'émotion se fait à certains moments trop forte. le récit de Colson Whitehead permet en effet non seulement de prendre pleinement conscience de la violence incroyable subie par les populations noires, mais aussi de réaliser que les mécanismes qui permirent à ces atrocités d'être commises sont loin d'avoir disparus.

« Underground railroad » est un roman coup de poing bouleversant qui relate le parcours d'une esclave en fuite depuis les plantations du Sud des États-Unis jusqu'aux États supposément moins hostiles aux populations noires du Nord. Surfant parfois avec la science-fiction (dans la mesure où l'auteur matérialise ce fameux chemin de fer clandestin bien plus qu'il ne le fut historiquement), le roman dresse un portrait terrible de l'Amérique du XIXe et entreprend de mettre en lumière les ressorts qui permirent au racisme et à la croyance d'une prétendue suprématie blanche de s'implanter durablement. Les souffrances indicibles engendrées par l'esclavage sont ici abordées sans fard par Colson Whitehead qui rend ici un hommage remarquable à ces millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui furent maintenus dans les fers. Un roman difficile mais aussi passionnant et, surtout, nécessaire.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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Magnifique livre sur ces hommes et ces femmes de couleur pourchassés pour être Esclaves de Blancs qui n'avaient aucune pitié.
Magnifique Cora qui a lutté pour sa liberté.
On se demande comment des êtres humains ont pu traiter d'autres humains de cette façon. Les Blancs ont ils le monopole de la vie et de la liberté ?
Malheureusement, il me semble que certaines choses ne sont pas complètement réglées en Amerique ou ailleurs....
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Un roman historique MAGISTRAL.
Un excellent ajout à la riche littérature sur l'esclavage américain.
Grace à un remarquable travail de recherche, Colson Whitehead nous fait rappeler ce qu'était la vie d'un esclave et ce qu'était la vie d'un fugitif.

Cora est une esclave noire de 17 ans, née dans les chaines, qui travaille dans une plantation de coton en Géorgie. S'évader est une illusion, car elle connait les horreurs que subit un fugitif capturé.
Mais un jour, un nouvel arrivant, la convainc de l'accompagner dans son évasion. Ils empruntent un chemin de fer clandestin avec comme destination, le nord libre. Mais un chasseur d'esclaves, à la réputation terrible, se lance à leurs trousses.
Grace à une scénarisation palpitante, Colson Whitehead nous mène du cauchemar de la vie d'esclave à l'angoisse permanente de la vie d'une fugitive traquée.

Même si Cora est l'héroïne de l'histoire, on ne peut s'empêcher d'être ému par l'histoire de sa grand-mère, volée en Afrique pour aller travailler dans une terre volée aux indiens, l'Amérique. Sa mère a aussi son histoire. Tous ceux quoi l'ont aidée et ont connu un sort terrible, ont aussi leur histoire.

Un Pulitzer a récompensé ce roman qui restera longtemps dans vos mémoires.
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Les États Unis, au XIXème siècle. L'esclavage est toujours la règle dans certains états. Dans d'autres, les états libres, les noirs ne sont plus des esclaves mais demeurent néanmoins victimes de ségrégation, de brimades plus sournoises et sont la proie d'eugénistes.
Cora grandit dans une plantation en Géorgie. le quotidien est terrible. Dur labeur, mauvais traitements, la terreur règne sur la petite communauté des cueilleurs de coton. Alors quand Caesar lui propose de s'enfuir, elle n'hésite que quelques heures. le projet comporte de nombreux dangers mais l'homme est persuadé de pouvoir prendre le train souterrain, dont l'existence n'est connue que de quelques-uns.
La voici embarquée dans une fuite éperdue qui va la conduire dans différents états où le sort des noirs reste toujours précaire, menacé par des blancs qui leur refusent toute dignité, terrorisés qu'un jour les anciens esclaves puissent se révolter et avoir le dessus.
Roman d'une violence inouïe, Underground Railroad fait oeuvre de mémoire, nous rappelant combien la domination blanche s'est exercée des siècles durant sur les indiens, les noirs, les pauvres, asservissant sans état d'âme, reniant le statut d'être humain à de nombreuses générations d'hommes et femmes. Cora incarne magnifiquement la farouche volonté de se débarrasser de ses chaînes, d'accéder à l'autodétermination. Elle n'aura de cesse de lutter, se relevant chaque fois qu'elle est mise à terre par l'horrible Ridgeway - chasseur d'esclave sans humanité.
A lire sans hésiter.
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Roman fort intéressant d'un point de vie documentaire et historique sur l'exploitation des esclaves dans les Etats du Sud de l'Amérique au 19ème siècle, leurs conditions de vie, ainsi que sur la vie en Amérique à cette époque, au Nord, au Sud, le vol des terres aux indiens, leur extermination, le parcours des aventuriers de toutes sortes, l'enfer des poursuites contre les esclaves en fuite et les traitements subis lors de leur capture. En dépit de tout cela, je suis restée un peu à l'extérieur du récit, les personnages défilent, l'héroïne elle-même, Cora, semble un peu étrangère à ce qui lui arrive. Je ne sais si c'est du à l'écriture ou au fait qu'elle a subi plus qu'un être humain peut supporter. Quelques longueurs également.
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Grosse, grosse déception.
Je lâche ce roman à la page 170 avec beaucoup de regrets.
De nombreuses critiques élogieuses me promettaient un excellent moment de lecture et je m'en réjouissais d'avance.
Mais là, je n'en peux plus, j'abandonne. L'exercice est bien trop fastidieux.
Pourtant le propos, l'esclavage aux Etats Unis, la fuite éperdue de deux esclaves vers la liberté, tout me portait vers ce roman. J'apprécie la littérature américaine quand elle nous montre ses faiblesses et ses erreurs passées.
Alors pourquoi ces réticences ?
Je reste dubitative sur le procédé narratif de l'auteur, très peu fluide à mon sens. Les chapitres se suivent sans véritable lien ou connexion, de longs paragraphes abscons, le lecteur doit souvent compléter de lui-même de nombreuses éclipses parsemées bien trop souvent. Sans savoir si son interprétation sera la bonne. Peu d'explication ou d'éclaircissement sur des éléments fondamentaux du récit. Pour exemple, suis-je la seule à m'étonner de l'existence clandestine, donc inconnue pour la plupart, d'un chemin de fer souterrain avec une gare installée sous une ferme (?) et ce sur des milliers de kms..
Renseignements pris sur Internet, ce chemin de fer a bien existé mais pas au sens propre, ce terme Underground Railroad se voulait "un réseau clandestin de routes, d'itinéraires et refuges sûrs utilisés par les esclaves en fuite vers la liberté". On m'explique que l'imaginaire américain aime y voir réellement un chemin de fer souterrain. Pourquoi pas, mais ce concept si peu crédible dans un récit réaliste a du mal à passer pour les esprits un tant soit peu cartésiens dont je fais malheureusement partie.
Une lecture donc sans plaisir qui m'oblige à quitter trop tôt des personnages que j'aurai aimer accompagner jusqu'au bout de l'histoire.
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Malgré ma forte motivation pour lire ce livre avec un résumé très intéressant, je n'ai malheureusement pas accroché. Je ne me suis pas attaché aux personnages. C'est dommage. Peut être que ce n'était pas le bon moment pour le lire. Je le relirais un jour même si ce n'est garanti qu'il me plaise la prochaine fois.
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Voila un grand roman sur l'esclavage.
Cora, jeune esclave de 16 ans, s'enfuit aux cotés d'un autre esclave, Caesar, vers un monde qui lui est totalement inconnu puisqu'elle n'est jamais sortie de sa plantation. Elle fuit la cruauté de son propriétaire.
L'Underground Railroad, ce réseau d'entraide oeuvrant dans la clandestinité est ici matérialisé par une véritable train souterrain.
Cora deviendra alors la proie de ces chasseurs d'esclaves qui traquent les fugitifs pour toucher la récompense. Elle découvrira que rien n'est jamais acquis, chaque instant de paix est éphémère.
C'est une réflexion sur cette race blanche qui ne tend qu'à s'approprier les choses ; les terres indiennes, les esclaves qui cueillent le coton, ... et vit dans la crainte perpétuelle de voir le peuple noir s'émanciper, gagner sa liberté, et, qui sait, peut-être un jour tenter de leur faire payer les injustices subies.
C'est bien documenté; je me suis régulièrement demandé quand le réel laissait-il place à la fiction et vice versa.
Même si l'esclavage n'existe plus ça raisonne terriblement avec l'époque actuelle et ces actes de cruauté qui font quelquefois l'actualité. .
C'est tout un pan de l'histoire des Etats-Unis qui est fouillée pour nous montrer combien l'émancipation fut dure à gagner et à quel point la paix et la liberté sont des biens précieux et en aucun cas des acquis définitifs.
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Un livre d une force éprouvante rant le destins des gens de couleur est décrit dans toute sa dimension tragique n épargnant au lecteur aucune des atrocités de l époque sans jamais tomber dans le voyeurisle. La précision des descriptions de l époque apporte une force documentaire associée à une virtuosité littéraire rarement rencontrée de nos joues.
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