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3,98

sur 2529 notes
Superbe roman , à la construction et au style magistraux.
Un livre profond,humain, profondément humain et ... déchirant.
Des personnages inoubliables ,dont l'indomptable Cora.
Une roman et un écrivain majeurs fort justement récompense a plusieurs reprises .
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Cora est esclave dans une plantation en Géorgie, comme sa mère avant elle, comme sa grand mère.
Elle a 16 ans, est réduite à l'état d'un corps qu'on utilise comme un outil, que l'on peut battre, violer.
L'idée de fuir la plantation ne vient pas d'elle. C'est César, ancien affranchi, qui arrive à la convaincre. La mère de Cora a fuit elle aussi et n'a jamais été retrouvée, Cora, pense-t-il, lui portera chance. Aidés par une poignée d'hommes blancs, ils parviennent en Caroline du Nord et ce n'est que le début de leur voyage. Fuire toujours plus loin est la seule option, un chasseur d'esclaves est à leurs trousses.
J'ai aimé découvrir au fil du roman une jeune femme qui prend peu à peu conscience de ses droits, qui comprend avec une vive intelligence que hors de la plantation le danger est partout pour les gens de sa couleur, qui sont menacés de stérilisation, que l'on peut passer à tabac lors de soirées de furie collective effrayante, que l'on ne veut pas accepter comme égaux.
C'est toute une page de l'histoire des États Unis et plus largement du monde qui est ici racontée de l'intérieur, d'une violence incroyable.
J'ai été choquée, impressionnée, emportée dans ce passé pas si lointain, et dont l'écho n'a pas tout à fait fini de se faire entendre.

Alors à ceux qui n'ont pas encore lu ce roman immense, précipitez vous, il est aussi disponible en format poche.
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Déçu... J'étais parti dans l'idée d'un roman réaliste (le sujet s'y prêtait)... Pourquoi cette incursion du fantastique ??? Il y a -en plus - une quantité d'invraisemblances ... Et je n'en suis qu'au premier quart !!! J'arrête en cours, ce qui est extrêmement rare ... le style est passable sans plus ...
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Quelle imagination!!

En refermant ce livre on se pose cette question qui aura été présente du début à la fin de cette lecture: Est ce vrai?

Non bien sur mais ce train s'appelle LIBERTE et il est dans toutes les imaginations des esclaves noirs des états esclavagistes d'amerique .

Ces esclaves, venus d'afrique, qui ne vivent que d'un petit lopin de terre pour notre héroîne et de souvenirs de leurs mères, grand-mères. Et bien entendu de vivre une vie libre.

Ce sera un long chemin vers cette liberté dans cet univers d'un monde blanc qui rejette les noirs dans des taudis, des ghettos et qui les traite de "sous hommes".
Cora nous fera vivre cette soif de liberté, de recherche de l'amour aussi et de trouver au fil de son évasion les amis, personnes qui vont l'aider.

Livre puissant, fort qui porte et nous emmene sur une route sombre, poussièreuse, brulée mais aussi une route de plaisirs, de désirs et de LIBERTE.

Oui ce train est bien celui de la vie libre que chaque être humain doit avoir dès sa naissance.
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Les Etats-Unis d'Amérique ont été construits dans le sang. D'abord celui des indiens qui habitaient le pays quand les colons blancs sont arrivés, puis celui des noirs importés comme esclaves pour enrichir les colons qui avaient réussi à devenir propriétaire. Que Dieu bénisse l'Amérique, drôle de slogan quand on sait toutes les horreurs dont étaient capables ceux qui l'ont choisi comme devise. Il est facile de prétendre ensuite que si Dieu l'avait souhaité les esclaves seraient libres.
Ce livre nous rappelle les conditions de vie des africains d'Amérique vers 1860, esclaves, affranchis ou nés libres, ils ne représentaient pas grand chose aux yeux des autorités. Au péril de leur vie, quelques blancs différents se sont unis et organisés pour créer une filière d'évasion vers les états abolitionistes du nord et vers le Canada. Pas de chemin de fer en réalité, même si c'est le nom qui a été donné à ces voies vers la liberté. D'autres ont choisi la profession de chasseur pour ramener les fugitifs à leurs maîtres. Tout en ayant droit de vie et de mort sur toutes les personnes qui se dresseraient contre eux.
Connaître l'histoire aide à comprendre le présent. Ce livre est donc important.
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Ce roman nous situe dans l'Amérique esclavagiste, alors que commencent à s'exprimer les différences d'opinion entre les états du Sud esclavagistes et les états abolitionnistes.

Nous y suivons Cora, esclave sur la propriété Randall, abandonnée par une mère qui a fui sans elle. Et qui a fui, fait rarissime, avec succès. Cora marchera-t-elle dans les pas de sa mère ?

Ce roman m'a donné une idée plus précise de l'Amérique de cette époque, loin de l'image simpliste que j'en avais (les gentils abolitionnistes et les méchants esclavagistes). J'ai découvert que certains états a priori anti-esclavage, pratiquaient une politique d'un racisme beaucoup plus insidieuse, avec pour objectif d'empêcher les noirs d'avoir des enfants, de crainte qu'ils ne surpassent les blancs en nombre.

Colson Whitehead s'est apparemment beaucoup documenté sur cette période, se procurant des récits de l'époque. Il dépeint la cruauté des maîtres, la ténacité des chasseurs d'esclaves, l'oppression permanente au travers d'exemples... La Piste de la Liberté, cette route bordée sur des kilomètres d'aspirants à la liberté pendus au bout d'une corde, en est le symbole funeste.

Néanmoins, la voie ferrée souterraine est une adaptation historique, la réelle n'étant ni ferrée, ni souterraine mais constituée d'un réseau d'aidants, cachant les esclaves en fuite dans des caves, des greniers et des sous-pentes.

Malgré ces éléments historiques, nécessaires à la mémoire collective, ce roman ne m'a pas conquise. La chronologie des événements est parfois aléatoire, l'auteur sautant des étapes pour ensuite revenir en arrière. C'est un parti pris mais à mes yeux, il casse le rythme. le début du roman est également un peu difficile à suivre, du fait d'un grand nombre de personnages qui ne sont pas présentés, entre régisseur blanc, maître et esclave chargé de la surveillance des autres.

En résumé, une période passionnante, une histoire qui aurait pu l'être mais des choix narratifs qui ne m'ont pas permis de totalement embarquer au côté de Cora dans ce train souterrain.
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J'ai une impression un peu mitigée après la lecture d'Underground Railroad. L'histoire est intéressante, souvent poignante, elle révèle toute l'horreur de la période esclavagiste des États-Unis. L'auteur insiste (parfois lourdement) sur l'étendu des sévices que les maitres les plus barbares infligeaient à leurs esclaves, sur la totale absence de scrupules qui existait à l'époque, que ce soit envers les Noirs ou les Indiens. On note que les Noirs affranchis, censés être libres, pouvaient être vendus par un chasseur d'esclaves sans que personne n'y trouve à redire.
Le récit de la vie de Cora est intéressant, elle échappe à la mort de nombreuses fois grâce à de bonnes âmes, parfois noires, parfois blanches. L'histoire du train est un peu grosse, un tunnel géant dont personne ne connait l'existence, avec une locomotive "dont la peinture rouge étincelante réfractait la lumière". Même si ça se veut une image, cela nuit à la crédibilité de l'ensemble qui pourrait être véridique.
Enfin j'ai trouvé la chronologie parfois confuse, et des phrases pas très bien tournées, problème de traduction je suppose.
Malgré ces petits défauts Underground Railroad reste un livre intéressant à lire et un témoignage sur l'époque de l'esclavage dans le Sud des États-Unis.
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Pour les besoins romanesques, Colson Whitehead transforme l'Underground railroad - réseau clandestin pour faciliter l'évasion vers le nord des esclaves en fuite - en véritable réseau ferré souterrain. Ce faisant, il met l'accent sur un pan de ce phénomène sûrement moins connu ici. Malgré la violence, les lynchages, les trahisons, il reste quelques lueurs d'espoir. Quelque part, des esclaves en fuite croient encore à la liberté, quelque part, il existe des abolitionnistes parmi les blancs qui risquent leur vie pour leur venir en aide. Je ne rejoins pas du tout les critiques émises ici ou là sur le manque de qualité littéraire de l'écriture ou sur la construction du roman. L'écriture est puissante, l'intrigue romanesque, habilement menée, sert un propos extrêmement fort. Une pépite !
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Sujet très fort, très documenté, servi par une belle plume.

Le roman sait éviter le pathos, même si bien sûr les scènes sont souvent très dures, et l'on suit tous ces destins croisés avec l'horreur inspirée par la violence institutionnelle et la certitude qu'un noir n'est jamais rassuré ni bienvenu, et surtout n'a aucune perspective d'un ailleurs meilleur.

J'ai néanmoins été parfois déstabilisé par la construction du roman, avec certains flash-back qui ne me semblaient pas justifiés.

Un très très beau roman, au prix largement mérité.
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Colson Whitehead ne tarde pas à entrer dans le vif du sujet. Dès les premières pages c'est toute l'horreur qu'abritent les plantations de coton des États du sud qui défile ligne après ligne, toute l'abjection de la servitude , l'abomination des crimes et atrocités répétées par la monstruosité de l'homme, la cruauté de la ségrégation. Bien sûr on y apprend rien, qui ne connaît pas ces circonstances indignes , et pourtant, c'est le dégoût qui déjà prédomine ma lecture, l'incompréhension qu'une telle ignominie puisse s'être passée durant tant de temps pour finalement, comble du désarroi, n'en avoir rien appris puisque aujourd'hui encore les discriminations perdurent.

L'auteur nous martèle de mots coups de poing tel un boxer sur un ring, déterminé à nous mettre KO via une trame d'une violence inouie. Et il a raison, c'est un combat qu'il doit gagner et nous mettre au tapis est primordial.

Primordial comme peut être cette question que tous les esclaves ont du se poser :
Rester livrés et suppliciés à la solde des blancs jusqu'à l'inéluctable agonie au fil des années ou tenter l'évasion pour une délivrance au risque d'un châtiment barbare?
Combien sont ils à avoir voulu gagner ce droit fondamental, ce mot aux contours presque insaisissables, ce fantasme qu'ils ne savaient ni lire ni même entrevoir : Liberté.
Cavaler. S'orienter vers un hypothétique avenir. Trouver l' Underground Railroad, ce réseau clandestin d'aide aux esclaves.
Un rêve.
Un choix.
Ultime solution pour une irrévocable audace.
Combien sont ils à avoir réussi ?
Combien ont été rattrapés par ces milices au compte des "propriétaires " ou de l'état qui les traquaient en traversant le sud afin de leur faire subir l'impensable ?

Un livre sur l'esclavage ? Évidemment mais pas que. C'est aussi l'histoire des hommes blancs qui ont construit un état par les massacres, une terre construite par des corps volés sur une terre volée.
C'est aussi celle des hommes ayant gagné leur liberté précaire qui livraient leurs frères aux bourreaux pour sauver leur vie ou obtenir un pourboire . Des abolitionnistes harcelés et tourmentés.
C'est aussi et surtout l'histoire de l' Amérique, pas la révolue non, mais celle qui continue de s'inscrire. Est ce que ça nous aide à mieux la comprendre ? Pas vraiment, en revanche ça on dit long sur la lutte qu'il reste encore à faire. Il est clair que rien ne pourra jamais effacer la part sombre des États-Unis mais si ce livre est bien essentiel pour quelque chose, c'est bien de ne pas permettre l'oubli et de garder l'espoir d'une prise de conscience collective afin que l' Amérique écrive un jour un nouveau pan de son histoire respectant les droits universels et en enterrant son obscurantisme.

Un livre vertigineux.

" Si les nègres étaient censés jouir de leur liberté, ils ne seraient pas enchaînés.
Si le peau rouge était censé conserver sa terre, elle serait encore à lui.
Et si le blanc n'était pas destiné à s'emparer de ce nouveau monde, il ne le posséderait pas.
Tel était l'authentique Grand Esprit, le fil divin qui reliait toute entreprise humaine : si vous arrivez à garder quelque chose, c'est que cette chose vous appartient. C'est votre bien : votre esclave, votre continent. L'impératif américain. "

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