Faire du neuf avec du vieux, rafistoler, ravauder, rapetasser de chères vieilles choses, faire durer l'ancien et le réparer plutôt que de courir au Centre commercial le plus proche, ça vous a déjà traversé l'esprit. C'est bien.
Mais conserver sa vieille guimbarde à pétrole pour réduire la pollution... c'est pas un peu tiré par les cheveux? C'est pourtant la théorie brillamment développée par Lucien Willemin, qui analyse comment la production de toujours plus de véhicules neufs entraine mille fois plus de nuisances, à l'échelle mondiale, que de rouler avec le tacot de Papy.
Certes vous irez chez le garagiste, ce qui profite au commerce local, mais vous éviterez la surproduction de millions de nouveaux modèles dont la fabrication fait de vous des consommateurs d'énergie, de minerai, de plastique et des pollueurs sans le savoir.
La pub et les campagnes "roulez plus propre" qui prétendent le contraire sont une imposture. La pastille verte, une fourberie pour nous faire avaler les atermoiements politiques en matière de développement durable et nous rendre accros à la nouvelle Clio (ou autre modèle soi disant économe en kérosène)
Mais ça, on s'en doutait.
(ouvrage en vente dans les bonnes librairies, 7 euros, 30mn pour tout savoir. Dans la même série "Fonce Alphonse" et "Tu parles, Charles" )
PS: après cette lecture instructive, vous pouvez aller voir le site lachaussurerouge.net
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Un court ouvrage pour démontrer que réparer sa vieille voiture reste toujours moins polluant qu'en acheter une nouvelle toute neuve. Une réflexion très intéressante sur l'énergie grise, toute cette énergie cachée derrière la production d'un nouvel objet (matériaux, transport, usinage,...) qui est extrêmement polluante. Alors, on se dit qu'une société qui chercherait à prolonger au maximum la durée de vie de nos objets serait moins dévastatrice pour l'environnement...
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Plus nous achetons, plus nous fabriquons, plus nous transportons donc plus nous fabriquons de nouveaux véhicules de transport et plus nous construisons de nouvelles usines pour fabriquer les objets, les véhicules. Et finalement, plus nous achetons, plus nous construisons de nouvelles surfaces commerciales elles aussi bourrées d'É-grise !
En fait, le principe de croissance ne peut réellement intégrer la notion de développement durable que si la croissance d'une économie de réparation remplace celle de l'économie de production / fabrication actuelle.
La fabrication d'une automobile implique une quantité phénoménale d'É-grise (matières premières, pétrole, électricité donc charbon, gaz, nucléaire).
La réparation, c'est moins d'É-grise et plus d'emplois locaux.