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sur 627 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après un roman remarquable consacré aux voyages temporels et mettant en scène une jeune historienne transportée par erreur à l'époque de la peste noire au XIVe siècle, Connie Willis remet le couvert en optant cette fois pour une période différente. Et encore une fois, le résultat est passionnant. Avec « Black out », premier tome d'un diptyque, l'auteur nous plonge au coeur de l'un des moments les plus difficiles qu'ait jamais eu à vivre l'Angleterre au cours de son histoire : le Blitz, soit la campagne de bombardements stratégiques menée par l'aviation allemande contre le Royaume-Uni au début de la Seconde Guerre mondiale (de septembre 1940 à mai 1941). Une opération meurtrière qui toucha essentiellement la ville de Londres d'où furent évacués plus de trois millions de personnes et qui aura fait près de 15 000 victimes parmi les civils. Malgré le changement de période étudiée, le roman s'inscrit bel et bien dans la continuité du « Grand livre », aussi est-il préférable, pour bien saisir les nombreuses références, d'avoir au préalable lu l'ouvrage pré-cité. On retrouve en effet au début de ce premier tome certains des protagonistes du précédent roman de l'auteur (bien qu'ils ne jouent pour le moment qu'un rôle très secondaire) et on relève beaucoup d'allusions aux événements qui s'y sont déroulés.

Contrairement au « Grand livre » toutefois, nous ne suivons plus seulement les aventures d'un seul historien mais de trois. La première, Polly, est envoyée en plein coeur de Londres au tout début de Blitz afin d'étudier le comportement de la population face aux raids aériens, et notamment des vendeuses des Grands Magasins, particulièrement touchés par les bombardements. Michael est pour sa part chargé d'observer les actes d'héroïsme au moment de la fameuse évacuation de Dunkerque lors de laquelle tous les navires aptes à naviguer, marine marchande aussi bien que bateaux de pêche ou de plaisance, se sont portés au secours des soldats alliés pris au piège à Dunkerque. La troisième, Mérope, est quant à elle censé rapporter des informations concernant le sort des enfants londoniens évacués de la capitale au début du Blitz. Trois points de vue qui nous font découvrir les années 1940-41 sous des angles très différents et qui permettent à l'auteur de proposer une vision la plus complète et précise possible du Blitz. C'était déjà le cas dans « Le grand livre », mais encore une fois on ne peut s'empêcher d'être à la fois bluffés à et admiratifs face à la masse colossale d'informations recueillis par Connie Willis sur l'époque en question.

Le lecteur passionné d'histoire ne devrait une fois encore pas manqué de se plonger avec avidité dans ce récit qui nous retrace presque jour pour jour la vie des Anglais à l'époque du Blitz. Quotidien des petits londoniens envoyés par leurs parents à la campagne pour leur sécurité ; organisation mise en place dans les refuges au moment des bombardements ; opérations menées par les pompiers afin de rechercher des survivants ; travail effectué par les personnels hospitaliers..., autant de points que l'auteur aborde avec un luxe de détail, à tel point que l'on s'y croirait. Tout au long de ces quelques sept cent pages, le lecteur se trouve ainsi transporté au coeur de cette sombre période dont il vit chaque épreuve, chaque drame comme s'il se trouvait lui-même au côté des civils. Une immersion totale qu'il est rare de rencontrer et qui doit non seulement à la qualité des recherches effectuées par l'auteur mais aussi au soin apporté à la psychologie des personnages, qu'ils soient essentiels pour l'intrigue ou uniquement des rôles secondaires. Connie Willis parvient ainsi à brosser un portrait très réaliste de l'état d'esprit des civils de l'époque, à la fois terrorisés et épuisés par toutes ces nuits de bombardements, mais aussi déterminés à ne pas céder face aux Allemands.

Alors certes, on pourra reprocher au roman sa longueur et surtout sa lenteur, néanmoins il s'agit en ce qui me concerne d'un gros coup de coeur qui m'aura fait passer de belles et passionnantes heures de lecture. C'est avec impatience que j'attends de découvrir la suite et fin des aventures de nos trois protagonistes et d'obtenir enfin les réponses aux nombreuses questions posées dans ce premier tome.
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A la suite de cette lecture je n'ai qu'une chose à dire (ou plutôt à demander ) : A quand la sortie du deuxième tome ?
Car, oui, vous l'aurez compris, un gros coup de coeur pour cet ouvrage !

L'histoire (enfin, disons le débout de l'intrigue) se déroule à Oxford en 2060 et les hommes en sont arrivés à un niveau tel qu'ils ont appris à contrôler le temps et à pouvoir organiser des voyages spatio-temporels (uniquement dans le passé), ce qui s'avère être une expérience incroyable et parfois inoubliable (comme c'est le cas ici) pour les historiens puisqu'ils peuvent se rendre sur les lieux qu'ils ont choisi d'étudier. Cela leur permet ainsi d'étudier le terrain, de se mêler à la foule de l'époque et de ressentir les mêmes sentiments que les gens de ladite époque choisie. Les mêmes sentiments n'est peut-être pas exact car, contrairement aux contemporains parmi lesquels ils se fondent, eux, connaissent déjà l'issue des évènements tandis que les personne de l'époque, eux, ignoraient tout et vivaient dans l'incertitude chaque jour.
Ainsi, les trois historiens que nous retrouvons ici, Mickaël, Polly et Méropé ont tous les trois choisir comme terrains d'étude la Seconde Guerre mondiale, et plus précisément l'année 1940. Aussi, ont-ils dû non seulement emprunter des noms d'époque, des vêtements, des papiers, des tickets de rationnement et tout ce qu'était sensé porter toute personne à ce moment-là. Ils sont également connectés à Oxford par un point de transfert mais que se passerait-il si celui-ci se retrouvait endommagé ou non-opérationnel et si les historiens restaient bloqués dans une époque qui n'est pas la leur ? Et s'ils pouvaient changer le cours de l'Histoire ?

Autant de questionnements que se posent à la fois les personnages et le lecteur qui le font trembler tout au long de sa lecture. Une écriture fluide, remplie de termes bien précis sur la guerre (heureusement, un glossaire est joint en fin d'ouvrage), très bien documenté et qui donne l'envie irrésistible au lecteur de continuer. A découvrir !
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[ Que de personnes à remercier avant de commencer...
Tout d'abord je dois remercier l'ange qui m'a permis de participer à la Masse Critique de septembre... Que je ne remercierai jamais assez...
Ensuite Pierre Krause et les trois ours pour leur travail et leur confiance...
... Enfin les Éditions Bragelonne pour savoir ménager le suspense... ]

L'ombre intemporelle du Prix Nobel de Littérature de 1953 plane sur ce livre et sur la partie de l'Histoire qui nous est connue et qui sert ici ce toile de fond. " Plus on regarde vers le passé et plus on regarde vers l'avenir " disait-il. Prêtons-nous au jeu puisqu'un si grand homme nous y incite.

Suivons Polly Sebastian qui arrive à Londres le 15 septembre 1940. On ne peux choisir de pire moment : Londres est alors sous le Black-out depuis quelques jours. C'est le Blitz : cette sombre période où les aéronefs allemands surpassant largement en nombre la Royal Air Force remplacent le crachin britannique pas l'acier de leurs bombes. Cette jeune vendeuse rejoint la petite communauté du refuge de l'Église Saint-Georges : de vieilles commères, un pasteur et sa grenouille de bénitier, un vieil homme et son chien, une mère et ses trois petites filles. Tout le flegme britannique de cette terrible période : Pour supporter ces difficiles moment et car le destin à mis toutes ces personnes en présence de Sir Godfray Kingsman – acteur shakespearien anobli par le Roi Georges – on monte " L'Admirable Crichton " de J. M. Barry – Peter Pan... - Et toutes les nuits Polly espère pourvoir rentrer chez elle.
En cette année 1940, le danger est partout. Il va parfois se nicher dans de drôles d'endroit. Backbury, Warwickshire : Qui pourrai soupçonner les risques que prend Eileen O'Hara ? Cette jeune irlandaise travaille pour Lady Caroline qui a largement ouvert les portes de son manoir pour accueillir les enfants évacués d'un Londres sous le déluge nazi. le premier de ces dangers prend la forme de deux sacripants tout droits sortis de Dickens : Binnie et Alf Hodbin. le second, ce Prix Nobel qui nous surplombe l'a attribué aux Allemands quand son petit-fils en fut victime – humour d'outre-Manche typique... - : La rougeole. Certes bien moins terrible que les risques encourus par Polly, Eileen espère elle aussi pouvoir rentrer chez elle.
En 2060 on ne regarde plus le passé comme aujourd'hui. Les historiens de ce temps futur iront observer le Passé au plus près. Michaël Davis est de ces rares privilégiés à pouvoir remonter le temps : il se dirige vers Douvres aux alentours du 26 mai 1940 : l'armée anglaise en déroute face à la Blitzkrieg allemande reflue de Dunkerque. Deux préoccupations l'animent : peut-on apprendre le courage ? Il sera Mike Davis, un journaliste américain venu interroger les hommes dont les récits attestent qu'ils ont fait face à l'adversité durant ces terrible événements. Et peut-on changer L Histoire ? car à la côtoyer de si près, n'est-il pas possible, même au prix d'infimes précautions, de modifier les cours des choses ? La théorie semble infirmer cette thèse. On ne peut impunément traverser le voile du temps pour intervenir sur les points de divergences, ces événements historiques majeurs. On ne peut tuer Hitler ou gagner Waterloo. Mais Mike a traversé et a sauvé la vie d'un soldat... Qui prenant exemple sur son courage en a sauvé cinq cent dix neufs autres... Ouvrant ainsi l'hallucinante complexité du champs des possibles... Angoissante perspective que d'avoir modifié le passé et fait disparaître l'avenir.
La conclusion s'impose alors : Voilà pourquoi aucun des trois ne peut rentrer chez lui. Oxford, laboratoire d'Histoire, 2060. Car Eillen O'Hara est Merope Ward et Polly Sebastian s'appelle en réalité Polly Churchill, toutes deux aussi historiennes.

On regarde les péripéties de ces personnes en 1940 et on frissonnent pour elles. On pressent les bouleversements temporels qu'il pourrait advenir et on a peur. Ces deux histoires se mêlent et se nourrissent l'une de l'autre. Car n'est-ce-pas encore pire d'affronter le danger en voyant progressivement disparaître sa porte de sortie? Est-on vraiment protégé à connaître les emplacements de la chute des bombes ? Ou a-t-on faussé tous les points de repère et définitivement anéanti toute échappatoire ?
Une dernière fois, tournons-nous vers cet illustre écrivain, primé en 1953 pour ses discours, ô combine contemporain de ces tragiques événements . Winston Churchill a dit : " Si vous traversez l'enfer, continuez d'avancer. "

Multiplement primé, " Black-out é est pour moi LE livre de 2012.
Une ultime question subsiste : Pourquoi avoir fait deux tomes ?!

[ Message à l'attention de tout les Babeliottes. Semblerait-il que je sois condamné à critiquer tous les livres qui portent le titre " Black-Out "... Si vous pouviez m'aider à me procurer à vil prix ceux que je n'ai pas encore critiqué...
Merci... ]
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La première partie d'un roman historique de la Seconde Guerre mondiale, un voyage dans le temps propulsé par la science-fiction.

Un roman qui commence tranquillement, de jeunes historiens qui étudient à Oxford et utilisent les voyages temporels pour raffiner leur compréhension. Puis, la science-fiction cède le pas à l'aspect historique lorsqu'on suit en parallèle les aventures de trois étudiants envoyés en Angleterre de 1940, Eileen auprès des enfants évacués, Mike à Douvres pour accueillir les rescapés de Dunkerque et Polly qui sera vendeuse à Oxford street pendant le Blitz. le contact avec leur port d'attache semble rompu, la science-fiction revient alors par le biais des interrogations et les angoisses : a-t-on modifié le passé et quelles sont catastrophes qui les attendent?

Un pavé de plus de 700 pages, documenté et très détaillé, et ce n'est que le tome un de l'épopée. Il y a même un glossaire d'une vingtaine de pages. Il ne manque qu'une carte de Londres pour compléter le voyage!

Un roman pédagogique qui, sans douleur, fera connaître l'Angleterre de la Seconde Guerre mondiale.
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Oxford, 2060, le voyage spatio-temporel est un devenu moyen pour les historiens d'aller étudier au plus près les périodes de l'Histoire. Un moyen exceptionnel pour être au plus près de l'action
Trois historiens partent pour la seconde guerre mondiale, en 1940 lors du Blitz : Mike pour étudier à Douvres l'évacuation de Dunkerque, Eileen dans la campagne anglaise pour observer l'évacuation des enfants, et Polly se retrouve à Londres en tant que vendeuse de grands magasins pour observer les habitants lors des raids aériens.
A priori, tout est étudié pour que les historiens ne soient pas en danger et ils ont une connaissance approfondie de l'époque. mais le voyage spatio-temporel peut parfois réserver de mauvaises surprises...

C'est un roman passionnant et très documenté que nous offre ici Connie Willis : on se retrouve au coeur du maëlstrom de la seconde guerre mondiale. J'ai beaucoup aimé suivre les aventures des 3 personnages principaux, qui plongent le lecteur dans la triste réalité de ce que devait subir la population à cette époque.
Certes, il faut s'accrocher, car le roman est dense, et que les réponses aux aventures de nos historiens seront dans le second tome...Et la dimension historique prend largement le pas sur le côte "science-fiction" que l'on pourrait attendre.
La plume de C. Willis est très agréable à lire et arrive à nous tenir en haleine tout au long du roman.
Une très bonne lecture.

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A votre avis, à quoi ressemblera le voyage dans le temps quand on l'inventera ? Connie Willis a la réponse : un tas de paperasses ! Des formulaires à remplir, des calculs à faire, des tas de bouquins à lire, courir d'une administration à une autre et du bureau X au bureau Y. Et au moment où vous pensez que tout est bon, blam ! Consigne d'en haut, tout est décalé, ça sert à rien de râler vous savez aussi bien que moi que j'y peux rien mon vieux.

Alors quand on veut se rendre dans une période aussi cruciale que la seconde guerre mondiale, où le moindre de vos geste peut modifier tout le cours de l'histoire, les précautions sont doublées. Or ils ne sont pas moins de trois à vouloir s'y rendre !

Eileen part étudier l'évacuation à la campagne des enfants londoniens. Un sujet adoré par la littérature enfantine britannique : séparés de leur famille et envoyés dans des foyers d'accueil pour les protéger des bombes, les petits londoniens se retrouvèrent brutalement transplantés dans un environnement totalement différent du leur. Ce qui ne perturbe absolument pas les deux petites terreurs de l'East End sur lesquelles elle a eu le malheur de tomber !

Son amie Polly, assistée par un enthousiaste et collant amoureux nettement plus jeune qu'elle (mais qui compte sur les voyages temporels pour la rattraper), a choisi un sujet bien plus risqué : le Blitz. Pas si dangereux quand on connait la cible et l'heure de chaque bombardement. En revanche, rien ne peut vous préparer à la cuisine de guerre… Heureusement, ce n'est pas son premier voyage pendant la seconde guerre mondiale.

Mike a opté pour l'évacuation de Dunkerque. En sécurité à Douvres, il veut observer le ballet des navires ramenant les soldats épuisés. Problème : il ne sait pas où il a atterrit.

La structure du récit est complexe. Il ne s'attache pas qu'aux trois personnages principaux… En tout cas pas qu'à une époque ! Connie Willis restitue l'ambiance du Blitz avec une précision et un réalisme saisissants. Que ses héros soient issus d'une époque prospère et paisible comme la nôtre facilite l'identification. On mesure la dureté des bombardements, et la phénoménale résilience de la population anglaise. Une époque charnière, où l'obscurité semblait bien prête de triompher. Et c'est grâce à l'héroïsme et la résistance de millions de gens ordinaires que la guerre a pu être gagnée, nous souffle Connie Willis.
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14 Prix Locus, 12 Prix Hugo, 8 Prix Nebula, 7 Prix Asimov's, 4 Prix Science-fiction chronicle, 1 Prix Analog, 1 Prix Bob Morane, 1 Prix John W. Campbell Jr. Memorial, 1 Prix ozone et 1 Prix Science Fiction Hall of Fame. Connie Willis est un peu l'Eddy Merckx de la science-fiction. Une cannibale qui rafle tout sur son passage.

Ses trois grandes passions de l'autrice sont les voyages temporels, l'histoire et la culture britannique. J'avais adoré « Le grand livre », une historienne envoyée durant le Moyen-Âge pendant l'épouvantable pandémie de peste bubonique, moyennement apprécié « Sans parler du chien ». Pourtant, je souhaitais continuer avec cette auteure. Mon voeu fut exaucé lorsque je découvris sous le sapin de Noël, deux emballages contenant chacun un tome.

Je ne suis pas spécialement fan de la culture britannique, hormis John Lennon. Nous, français, sommes si différents. Tout nous oppose, je ne comprendrais jamais leur monarchie et l'engouement à leur encontre… je m'égare. Il faut avouer qu'heureusement ils étaient présents durant les deux conflits mondiaux et nous en serons à jamais reconnaissants. Je connaissais dans les grandes lignes le blitz, mais grâce à Connie Willis, j'ai comblé ces quelques lacunes. Et après avoir refermé ce livre, je ne peux qu'encore admirer le courage des Britanniques (surtout l'Angleterre, le plus touché).

Je lis ici ou là que ce livre est lent, qu'il a quelques longueurs. Hé bien, pour ma part, je me suis enfilé avec gourmandises ces 770 pages. J'aurais pu être plus rapide dans ma lecture, mais étant 1) assez lent de nature à lire et 2) j'ai une vie à côté. J'ai adoré suivre nos trois historiens avec leurs péripéties réciproques ; une net préférence pour Mickaël (pseudo Mick, journaliste américain), où j'ai bien ri à ses déconvenues. Peut-être celle que j'ai moins apprécié est Polly (vendeuse dans un magasin chic sur Oxford Street, non pas le personnage, mais son récit, surtout avec le comédien anobli qui parle en usant des phrases de Shakespeare.

C'est vrai que j'ai eu beaucoup de mal au début à m'immerger dedans, sans parler de quelques chapitres (peu nombreux) qui n'ont pas de liens avec nos trois historiens. Il est vrai qu'on y trouve une certaine redondance : . Toutefois, il faut avouer le travail remarquable de Connie Willis qui s'est renseignée sur cette période sombre de l'histoire britannique. J'avais vraiment l'impression d'être à Kiev, pardon, Londres à fuir les bombardements. J'ai hâte de lire la suite, parce que ce tome se termine bizarrement.
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Attention très gros coup de coeur !!!
En plein Blitz londonien trois historiens ne peuvent plus revenir chez eux en 2060 !!!
J'adore cette perspective et je suis plongée dans ce grand coup de coeur avec joie !!!

En 2060, les historiens ne se contentent plus de livres pour étudier l'histoire, ils vont vivre l'histoire. En effet, historien est un métier à par entière et surtout un métier à haut risque, surtout quand on par étudier des moments d'histoire un peu chaud, comme ici, la seconde guerre mondiale.

Nos trois héros :
Merope – Eileen O'Reilly
Elle est partie pour Warwickshire au service d'une comtesse. Elle étudie les enfants évacués à la compagne lors des bombardements de Londres.
Mais en mai 1940, Eileen est mise en quarantaine avec les enfants depuis que Alf a attrapé la rougeole. A cause de cette quarantaine elle est coincée et quand elle peut enfin sortit la fenêtre de saut ne s'ouvre plus. Elle espère qu'une équipe de récupération se rendra à sa recherche, mais c'est une autre surprise qui l'attend au manoir puisqu'en août 1940, il sera réquisitionné par l'armé.

Poly
Elle veut aller étudier les gens et les abris lors des bombardements de Londres.
Pour cela, elle va devenir vendeuse dans un grand magasin de Londres. le 20 septembre 1940, Polly se voit aussi coincée dans le passé. La ruelle où se trouve la fenêtre de saut est sous les éboulis malgré que les Techs avaient assuré que cette endroit ne devait en aucun cas être bombardé pendant le Blitz. Polly se retrouve, une nuit, sous les bombes à attendre que le passage vers 2060 s'ouvre, en vain... En effet son point de transfère est totalement détruit par une mine parachutée qui avait aussi détruit Saint George.

Michael Denies – Mike
Il étudie de comportement des gens « normaux » qui ont sauvé des vies au péril de leur propose vie. Il part pour observer les gens pendant l'évacuation de Dunkerque en 1940. Il doit participer au sauvetage des soldats sur les plages de Douvres par de petites embarcations. Mais il c'est retrouvé embarqué dans une histoire pas possible ou plutôt sur un bateau, avec un capitaine un peu fou en direction des plages de Dunkerque. Là il est blessé lorsqu'une bombe est tombée pas loin de lui. Il se retrouve à l'hôpital. Il a été opéré du pied et quand il se réveille, 3 semaines sont passées...

J'ai aussi beaucoup aimé le personnage de Colin, l'assistant de Polly, il veut absolument participer aux voyages, mais M. Dunworthy ne veut pas le laisser partir.

Le Blitz (terme allemand signifiant « éclair ») est le nom donné à la campagne de bombardements stratégiques durant la Seconde Guerre mondiale mené par la Luftwaffe, l'aviation allemande, contre le Royaume-Uni du 7 septembre 1940 au 21 mai 1941. Il s'agit de l'opération la plus connue de la bataille d'Angleterre. Elle toucha principalement Londres mais également Coventry, Plymouth, Birmingham et Liverpool. 14 621 civils furent tués et 20 292 blessés selon des chiffres officiels. Près de 3,75 millions de Britanniques évacuèrent Londres et les principales villes. (Wikipédia)

J'ai vraiment adoré l'idée d'être dans le future, en 2060. A cette date, les historiens peuvent vivre et surtout compléter les manques de l'histoire. Effectivement, c'est logique que les gens de l'époque et surtout en 1940, pendant cette guerre, ne pouvaient ou ne voulaient pas forcément tout dévoiler. Il y a eu des choses qui sont forcément passées sous silence parce que les personnes de l'époque ne s'expliquaient pas obligatoirement tout.
Le message que Connie Willis a fait passer est très clair : ne pas savoir, c'est ce que les historiens ne comprendront jamais.
Ici Connie Willis a permis aux historiens d'observer les gens et la période qui va avec eux et la cerise sur le gâteau, ils peuvent se mettre à leur place, à une chose prêt, ils ne ressentiront jamais ce que le gens ont vraiment éprouvés.

Après toute cette première partie du livre qui nous fait vivre le quotidien de nos héros autant en 2060 qu'en 1940 lors du début de leur missions respectives. La suite est tout aussi passionnante et très rapide. Les chapitres défilent à toute vitesse et Connie Willis a le don de vouloir jouer avec nos nerfs. Nous sommes obligés d'aimer nos personnages, même ceux qu'on ne voit pendant un chapitre ou deux, mais qui, je l'espère, feront partie du second tome « All-Clear ».
De plus Connie Willis a fait un travail admirable côté reproduction historique, de quoi ravir les passionnés d'histoire tout en incluent les férus de science fiction et de voyage dans le temps.

« Pourtant, dans les systèmes chaotiques, tout impactait tout de façon complexe et imprévisible. Si le battement d'ailes d'un papillon dans le Montana pouvait provoquer une mousson en Chine, alors sauver un soldat à Dunkerque pouvait modifier la météo du sud-est de l'Angleterre. » (Page 428)

A lire absolument !!!
Lien : http://tousleslivres.canalbl..
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Il faut bien admettre que, même si le roman a obtenu pas mal de distinctions (et pas des moindres) en SF, on est davantage en présence d'un roman historique très British.

En 2060, le voyage dans le temps existe. Il est réservé aux historiens, pour des motifs scientifiques. Les personnes envoyées dans le passé doivent respecter pas mal de règles. Il y a toujours cette sacro-sainte règle d'éviter d'influer sur les événements passés, au risque de changer durablement le futur. Il y a les point de divergence, ces lieux et moments où -justement- les choses peuvent basculer. Il y a les dates limites, quand un historien a déjà pris part à un événement et retourne ensuite dans le passé, il est contraint par l'événement auquel il a participé. Il y a le fait que les historiens ne peuvent pas se rencontrer, ni se trouver deux fois au même endroit, etc. Tout cela n'est pas "théorisé" par Connie Willis. Cela s'apprend peu à peu. On ne se trouve pas dans un roman théorisant, établissant des dogmes ou des principes (comme cela se faisait pas mal dans la SF des années 50 et 60).

On est dans un roman d'aventures bien davantage que de SF. On va suivre 4 historiens partis d'Oxford pour l'Angleterre de la seconde guerre mondiale. Trois se trouvent pris dans les événements en 1940. Polly à Londres, Michael à Douvres et Merope à la campagne avec des enfants évacués. La 4è est transférée en 1944 comme infirmière. Leur transfert a été plus ou moins réussi. Quelques couacs dans le timing, dans le lieu d'arrivée... pas de quoi tempérer l'enthousiasme des historiens... du moins au départ.

Mais quand L Histoire semble ne pas se dérouler "comme prévu", quand le point de récupération ne s'ouvre pas, quand ils ne sont pas récupérés par une équipe d'intervention alors que leur mission est terminée... là, il y a matière à s'inquiéter.

On suit alors les tribulations des historiens aux prises avec leurs souvenirs, la réalité du terrain et L Histoire qui semble déraper, patiner... Et si leurs actes en 1940 conduisaient à la victoire d'Hitler? Et si leurs actes avaient durablement modifié le futur de telle manière qu'aucune aide ne pourra plus en venir...? Alors on passe en revue les événements du Blitz, la résistance de l'armée, le flegme des Anglaises et des Anglais, l'effort de guerre, la défense anti-aérienne, la Cathédrale Saint-Paul, etc.

C'est drôle, rythmé, envolé, hyper documenté, d'une écriture sans faille. de la bien belle ouvrage... Personnellement, je ne suis pas fan des romans historiques, mais celui-ci m'a capté, fasciné, captivé. On a clairement envie de connaître la suite, et les 650 pages défilent à toute allure.
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Il n'est peut-être pas nécessaire ici de présenter Connie Willis, auteure américaine bardée de prix, dont l'intérêt manifeste pour l'histoire de l'Angleterre a déteint sur son style et son humour typically british (ou l'inverse). le diptyque sur le Blitz en est l'émanation la plus symptomatique et l'on ne peut, à la lecture de ces deux tomes, s'étonner qu'elle ait reçu le prix Hugo, le prix Nebula et le Locus de SF…
« Black-out » débute - comme « Le Grand livre » et « Sans parler du chien » - par le départ, en 2060, d'historiens pour un voyage d'étude vers le passé. Polly, Michael et Merope s'intéressent à la Seconde Guerre mondiale et plus spécifiquement à Londres au temps du Blitz (1940-1941), l'une pour observer le quotidien des Londoniens lors des raids, le deuxième dans un travail de recherche sur les héros anonymes et la dernière veut examiner le la vie des enfants évacués.
Évidemment, leur planning de mission va être plus que chamboulé par l'écart entre la théorie historique apprise et le terrain…
À ce stade, deux précisions s'imposent : nos historiens sont jeunes (la vingtaine) ce qui est bien pratique pour justifier certains comportements naïfs, voire complètement c***. Mais il faut bien qu'il se passe quelque chose n'est-ce pas ? La seconde précision est qu'il n'est pas forcément nécessaire d'être fan d'histoire, de la Seconde Guerre mondiale et de Londres pour apprécier la lecture, mais ça aide tout de même.
Avec près de 700 pages « Black-out » déroule leur arrivée sur site et le début de leur mission. le lecteur est immédiatement mis dans le bain et les dialogues, les descriptions et la précision des informations la rendent totalement immersive. Puis les ennuis commencent, l'ordre de mission quitte progressivement ses rails et l'on en vient à tressaillir et s'inquiéter pour la suite : malgré la théorie établie du voyage dans le temps, les historiens seraient-ils finalement susceptibles de changer le cours des événements et, horreur !, modifier l'Histoire ?
La réussite de ce roman tient en quelques éléments : le travail CONSIDÉRABLE de documentation effectué par l'auteure, qui brosse un tableau minutieux de la Londres (et ses environs) et des Londoniens durant la guerre ; une utilisation pertinente des descriptions pour ralentir le propos et faire trépigner d'impatience le lecteur ; des personnages attachants dans leur jeunesse, dans leurs choix, dans leurs questionnements et leurs espoirs.
Un gros pavé qui se mérite ? Je ne sais pas. J'avoue ne pas comprendre comment certains lecteurs ici ont pu abandonner la lecture… Certes, on s'agace parfois de choix à priori irréfléchis, mais quelle aventure !
Fort heureusement, j'avais sous le coude le second tome, je n'aurais pu laisser nos trois historiens bien longtemps en attente !
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